Même si les Verts ont gagné contre Guingamp car ils ont réussi à renverser le score en fin de match, le résultat ne doit pas cacher la fragilité affichée, surtout en première période...
Laurent Batlles est très clair par rapport à la prestation de ses protégés en 1MT : "après une première période où l’on se fait pratiquement à chaque fois ouvrir…" et les joueurs avouent qu'il les a secoués à la pause. Pourtant, le 11 de départ était dans la continuité des derniers mois, compte tenu des absents - certains étant trop justes pour démarrer :
L'habituel 3-3-4 donc, avec un triangle au milieu Fomba - Moueffek - Lobry. Ces trois joueurs ont un rôle clé dans la gestion des transitions, quand les Stéphanois perdent le ballon. Car sinon les 3 défenseurs ne peuvent pas couvrir la largeur et la profondeur en même temps. Voici un exemple qui démarre juste après l'ouverture du score :
Les Guingampais ont la possession dans leur propre moitié, les Verts sont alignés en 4-4-2, Fomba étant descendu au niveau des défenseurs. Un bloc assez haut qui est efficace sur cette action, car Lobry intercepte un passe latérale d'un adversaire. Récupération haute, transition immédiate...
... vers Krasso, qui combine avec Bamba, qui essaie de dribbler et perd le ballon. La ligne des 4 milieux Cafaro - Moueffek - Lobry - Nkounkou était montée aussi, jusqu'aux 30 derniers mètres, on compte 6 joueurs de champ de chaque côté dans cette zone :
Moueffek et Lobry sont éliminés par une passe, qui trouve un relai plus haut, qui élimine d'une feinte de corps Fomba :
Et la transition adverse est parfaite, la défense stéphanoise devant se débrouiller à 3 contre 3, un de plus si on veut compter Fomba et son adversaire direct :
Un attaquant est lancé en profondeur, heureusement son centre est ralenti par Sow, qui le suivait, et ensuite dégagé par Appiah, qui avait suivi son adversaire. Une action qui est partie d'une récupération haute, une perte de balle à l'entrée de la surface, un milieu qui ne bloque pas la transition adverse et donc une défense qui se retrouve en déséquilibre.
Malheureusement, ce n'est pas juste une question de perte du ballon haute et contre adverse. La volonté des Verts est clairement de jouer haut sur le terrain, pas de proposer un bloc resserré. D'ailleurs, l'action du premier but guingampais semble partir d'une phase de transition, tellement le déséquilibre défensif est évident, mais en réalité c'est une remise en touche adverse dans sa propre moitié :
Même bloc haut stéphanois en 4-4-2, avec des milieux dépassés par jeu long vers l'aile opposée. La défense doit à la fois reculer et coulisser. Et si Fomba est initialement placé comme un défenseur central, aidant Pétrot contre deux adversaires, il quitte ce poste pour un rôle de sentinelle, pour prendre le joueur entre les lignes :
Appiah coulisse à droite, comme un vrai latéral, Sow doit le suivre sinon l'espace dans l'axe est trop important, mais donc Pétrot se trouve seul contre deux adversaires. Il suit l'appel au premier poteau d'un, le deuxième se retrouvant trouvé libre pour l'ouverture du score.
Conclusions
Ce déséquilibre n'est pas nouveau et il est clairement assumé par le staff stéphanois. Les défenseurs doivent très souvent se retrouver à 3 contre 3 et défendre en reculant car les Verts jouent très haut sur le terrain. C'est une tactique qui peut s'avérer payante, mais à l'heure actuelle les Stéphanois ne sont pas largement au-dessus des autres équipes. Il suffit de quelques absents clés, d'un joueur défensif qui perd un duel individuel, d'un manque de réalisme offensif, ou bien de quelques décisions arbitrales pas favorables, et le scénario du match n'est plus le même. C'est une tactique qui fonctionne pour une équipe qui est techniquement supérieure à ses adversaires, qui possède des individualités qui peuvent faire la différence, défensivement et offensivement. Est-ce que ça sera le cas la saison prochaine ?