Première légère contre-performance pour les Verts, qui n'ont pas su s'imposer à domicile, mais qui finissent le mois d'août invaincus et en tête du classement...


Comme Annan s'était fait détruire la cheville à Boulogne, le staff stéphanois a dû titulariser un autre latéral gauche contre Grenoble. Ce n'est pas le jeune Traoré qui a été choisi mais Maxime Bernauer, aligné à un poste inhabituel pour son retour de blessure :
 
 
Le reste de la défense a été celle habituelle, tout comme le milieu. En attaque, la rotation semble avoir été trouvée : Stassin et Boakye ont joué la première heure une semaine plus tôt, avant d'être remplacés par Joshua Duffus et Cardona à l'heure de jeu. Qui ont démarré titulaires cette semaine et qui ont été remplacés par les deux autres en fin de match. Davitashvili restant indiscutable à gauche, au point de sortir même Old du groupe...
 
Si le changement des offensifs est intervenu plus tard que prévu contre Grenoble, c'est parce que le staff a voulu ne pas trop bousculer l'équipe après avoir dû changer deux milieux sur trois au retour des vestiaires. Après 9 minutes à l'aile droite et 19 autres en pointe lors du 1er match, après 1 minute plus le temps additionnel à l'aile gauche lors du 3e, El Jamali a maintenant joué en milieu relayeur, remplaçant Moueffek, avec qui aucun risque n'est pris s'il ressent une gêne. Et Gadegbeku est entré à la place de Jaber, qui s'est fait découper juste avant la pause :
 
 
Cette image, prise au début d'une relance qui part de Larsonneur, nous permet de mieux comprendre pourquoi les adversaires des Verts jouent avec un bloc bas. Car s'ils ne le font pas, il y a de la place dans le dos de la défense - l'ouverture du score contre Rodez l'a montré, cette action le confirme : la qualité de passe des défenseurs et les appels en profondeur des attaquants peuvent faire mouche :
 
 
Enfin, pour cela il faut que les attaquants ne ratent pas les face-à-face et donc les occasions pour tuer le match...
 
 
Pour revenir à des attaques construites contre des blocs bas, la solution vient souvent des changements de côté. Qui parfois sont bien effectués, comme dans cet exemple dans les premières 20 minutes :
 
 
Le ballon circule dans la défense de la droite vers la gauche, Ferreira - Lamba - Nadé - Bernauer. Le bloc adverse est d'abord penché vers sa gauche, le milieu le plus à droite étant assez axial, ce qui est normal. Tous les Stéphanois sont à leur place habituelle, ils ne cherchent pas à dézoner pour créer des surnombres,  pour l'instant l'objectif est de déplacer le bloc. Le changement de sens est plus rapide maintenant, le ballon circulant de Bernauer à Ferreira en seulement deux passes...
 
 
... via Larsonneur, Nadé et Lamba étant "sautés". Le bloc adverse avait coulissé vers sa droite, c'est à l'opposé que l'espace était créé. On note sur cette image que Moueffek s'était placé à hauteur de ses attaquants, entre Duffus et Cardona...
 
 
... mais il décroche pour reprendre sa place de milieu quand le ballon retourne sur ce côté. Là où un jeu très simple à trois crée le premier décalage : Ferreira repique un peu vers l'axe pour s'ouvrir l'angle de passe vers Cardona, excentré, qui lance Moueffek en profondeur dans le couloir. Le milieu stéphanois ne déborde pas, préfère revenir en arrière...
 
 
... et combiner avec Cardona, qui lui redonne le ballon. Ce jeu dans un petit espace a bien sûr le don d'aspirer le bloc adverse vers sa gauche, donc quand le ballon est ressorti...
 
 
... avec Jaber et Tardieu, il y a des grandes espaces à l'opposé. Tardieu reçoit le ballon dans l'axe, Davitashvili fixe le latéral droit adverse et Bernauer monte pour proposer une solution. Comme à l'opposé, un jeu à trois...
 
 
... relayeur-ailier-latéral permet de lancer un joueur en profondeur. Dans ce cas, Tardieu est parfaitement trouvé dans la surface pour Bernauer. Il a des options avec Duffus et Cardona...
 
 
... mais il choisit la passe en retrait pour Davitashvili, qui, malgré une position de tir assez classique pour lui, ne cadre pas sa frappe. Et si cette attaque n'est pas retenue comme une grosse occasion ratée par les Verts, elle reste néanmoins un très bon exemple d'une action proprement construite pour contourner un bloc adverse bien en place.
 

Conclusions

 
Le début de saison des Verts n'est pas mauvais, car ils sont premiers au classement, invaincus, et montrent lors de chaque match une grosse maîtrise et une domination sans appel. Et pourtant, il y a un sentiment d'inachevé, car il y a clairement la place pour mieux faire. Avec un peu plus d'application lors des nombreuses occasions créées ou lors des très rares concédées, avec un arbitrage qui cherche à protéger les joueurs des attentats ou pénalise l'anti-jeu, les protégés d'Eirik Horneland auraient pu passer la première parenthèse internationale encore plus sereins. En même temps, il s'agit d'une équipe encore en rodage et en quête d'automatismes, donc il est probable que le niveau augmentera après la trêve...