Troisième victoire consécutive pour les Verts, toujours invaincus, mais qui ont un peu souffert tactiquement...
Le 11 de départ choisi par le staff stéphanois a été dans la continuité de la victoire contre Reims, malgré le peu de repos entre les deux matchs :
Après avoir commencé sur le banc suite à des petites gênes musculaires, Davitashvili et Jaber ont été cette fois-ci titularisés (à la place de Cardona et El Jamali), le reste de l'équipe restant inchangé. Et ceci quasiment pour tout le match, car seulement deux changements ont été effectués, et tardivement.
Si les Verts ont été supérieurs à leurs adversaires, ils ont parfois donné l'impression de subir. Et l'explication est donnée par Stassin, qui montre qu'il a plus de talents que la finesse technique et le sang froid devant le but : "En fait, ils jouaient très bas avec leurs trois milieux. Ils tournaient beaucoup. Pour moi, c’était un peu compliqué. On a résolu ce problème à la mi-temps. Ça a été beaucoup mieux en deuxième mi-temps".
Pour illustrer ses propos, voici l'exemple qui mène à la capture d'écran précédente, un action construite par Amiens en partant de leur gardien, avec un pressing haut stéphanois :
Si en théorie Amiens jouait en 4-2-3-1 avec Lobry en soutien de l'attaquant, en réalité l'ancien Stéphanois descendait très bas à la construction, apportant un réel surnombre au milieu. Car si Jaber et Miladinovic doivent couvrir les couloirs, le marquage au milieu devient la responsabilité de Stassin et Tardieu. Sauf que ce dernier, en sentinelle, se trouve très loin des trois milieux adverses :
Le "losange" du milieu stéphanois est en place, les deux offensifs Davitashvili et Boakye pressent les centraux adverses. Mais comme les milieux amiénois sont bas, Stassin se trouve en infériorité numérique. Et ne peut pas les empêcher de combiner :
Les attaques adverses ont suivi un motif que les Verts ont vu à des nombreuses reprises la saison dernière, gauche - droite et retour, obligeant les Stéphanois de coulisser sans arrêt avec les milieux relayeurs qui s'excentrent...
... mais qui ne peuvent pas le faire aussi vite que le ballon, laissant donc des espaces dans les couloirs. Pour faire simple, en première période les milieux adverses ont pu combiner facilement (car ils étaient en supériorité numérique dans la zone de Stassin), avant d'écarter le jeu sur un côté.
Le changement tactique effectué à la pause par le staff stéphanois a été très simple, la demande étant faite à un deuxième offensif d'épauler Stassin et presser les milieux. Dans cette exemple Stassin et Davitashvili ont permuté, mais l'animation défensive des Verts reste bien visible :
Construction adverse, jeu envoyé au latéral gauche, Miladinovic bloque le couloir. Davitashvili, offensif axial, prend un milieu adverse, Stassin, offensif excentré, recule pour prendre un autre milieu, et ne presse pas les défenseurs centraux - tâche laissée à la charge de Boakye dans cet exemple. Ainsi, quand le changement de côté intervient...
... les trois milieux amiénois sont pris par Stassin, Davitashvili et Tardieu. Jaber s'excentre pour bloquer le couloir, les adversaires repassent par la défense centrale pour changer à nouveau de côté...
... mais il n'y a plus de vrai décalage, car Miladinovic et Jaber peuvent coulisser facilement, n'ayant plus besoin d'aider Stassin avec le pressing sur les milieux axiaux adverses. Ils étaient les dépositaires du jeu amiénois en première période, ils ont été empêchés de le faire après la pause - ce sont les défenseurs centraux qui ont dû organiser le jeu, avec moins de réussite et de précision...
Conclusions
Après Reims, qui a posé des problèmes aux protégés d'Eirik Horneland avec un pressing haut et une grosse intensité (avant de sombrer physiquement), ça a été le tour d'Amiens d'essayer de faire déjouer les Verts, avec une approche tactique différente, à base d'une construction basse et un surnombre au milieu. Mais les Stéphanois ont su s'y adapter, n'ont pas été réellement déséquilibrés, et à la fin leur talent individuel leur a permis de s'imposer. Et même si les résultats continuent d'être là, il est intéressant de voir que les adversaires commencent à leur proposer des vrais défis, qui peuvent être vus comme des vraies opportunités à s'améliorer...