Ancien manager des Aigles du Mali, l'ex-défenseur stéphanois Fousseni Diawara nous parle du nouvel avant-centre de l'ASSE.


Ibrahim a un profil athlétique, c’est un joueur puissant. Il a une grosse, grosse frappe. Un très bon jeu de tête. C’est un joueur de surface. Ibrahim a de bons déplacements, il sent bien les coups et fait de bons appels. Il est capable aussi de prendre la profondeur. C’est un grand gabarit mais c’est quand même un joueur qui va vite quand il est lancé.

En sélection du Mali, il est venu plusieurs fois mais il n’a pas eu l’occasion de jouer. Quand il est venu la première fois, il y avait des problèmes administratifs. Ibrahim a la double nationalité, il est franco-malien. On n’avait pas eu le temps de faire son passeport en temps et en heure. Il est venu une seconde fois, cette fois les papiers étaient en règle.

C’était pour les barrages de Coupe du Monde contre la Tunisie. Il était resté sur le banc. C’est Ibrahim Koné qui était titulaire. Ce dernier a fait très mal aux Verts d’ailleurs deux semaines plus tard en réalisant un doublé lors du 6-2 des Merlus au Moustoir… Ibrahim Sissoko n’a pas eu l’occasion de jouer ce barrage mais c’est un joueur dont le profil nous intéressait.

Sa deuxième année à Niort, il a eu une grosse blessure à un genou qui l’a tenu éloigné des terrains toute la saison. C’est pour ça qu’il n’a pas été sélectionné avant. Sans ça, il aurait rejoint les Aigles du Mali bien avant !  Sa première saison avec les Chamois, il avait mis 15 buts en 25 matches L2, ce n’est pas rien ! C’est un joueur qu’on suivait donc depuis un bon moment…

Bien sûr, il n’évolue pas dans le même registre qu’un Jean-Philippe Krasso. Il se rapproche davantage de Gaëtan Charbonnier même si Charbo est un petit peu plus fin techniquement. Mais je pense qu’Ibrahim a un profil que n’ont pas vraiment les autres joueurs offensifs actuels de l’effectif stéphanois.

Ibrahim Sissoko est capable de mobiliser deux défenseurs par sa présence dans la surface, par son gabarit. C’est un joueur qui est à la réception des centres de la tête. JP Krasso avait un profil différent :  il décrochait beaucoup, il organisait, il avait besoin d’avoir le ballon dans les pieds, il était capable de dribbler deux ou trois joueurs pour aller marquer.

Ibrahim évolue dans un tout autre registre. Vu le système adopté qui a bien fonctionné en seconde partie de saison avec des pistons et une animation des couloirs très importante, quand on a un joueur de surface comme Sissoko, c’est bien ! Je pense qu’il rentre un peu dans ce cadre-là. Ibrahim peut joueur aux côtés d’un autre attaquant ou seul en pointe, comme il pèse beaucoup ça peut libérer d’autres joueurs.

Ibrahim Sissoko est un très bon joueur de surface, qui ne se pose pas beaucoup de questions quand il est en bonne position. C’est un garçon qui n’hésite pas à tenter sa chance, même quand il est en dehors de la surface d’ailleurs. Il sait frapper de loin. Quand il est lancé dans la profondeur, ça déménage, il n’est pas facile à contenir du fait de sa puissance.

Je n’ai pas eu le moindre problème avec lui quand je l’ai côtoyé en sélection malienne, sachant que je ne l’ai eu que sur deux rassemblements. Je n’ai pas eu de souci avec Ibrahim, notre communication était bonne, c’est un bon garçon. Il n’est pas entré en jeu lors des barrages de la Coupe du Monde mais on comptait sur lui. On avait très peu de profils de ce style, à part Kalifa Coulibaly qui jouait à Nantes.

Je lui souhaite bien sûr de réussir chez les Verts. A Sochaux il formait un bon duo avec Moussa Doumbia, international malien lui aussi. J’avais entendu que Sainté s’intéressait également à lui mais je ne sais pas si cette piste est toujours d’actualité. Le mercato, c’est une période que je n’aime pas trop, il y a des rumeurs et des infos dans tous les sens. Moi j’aime parler football, j’aime le concret.

 

Merci à Fouss pour sa disponibilité