Dominique Bathenay commente l'arrivée à Sainté de son ancien adjoint Olivier Dall'Oglio.


"Olivier Dall’Oglio a été mon adjoint une saison il y a 15 ans quand j’avais succédé à Bruno Metsu à la tête de la sélection des Emirats Arabes Unis. J’avais côtoyé Olivier au Nîmes Olympique quand j’entraînais l’équipe première et qu’il s'occupait du centre de formation. C’est quelqu’un de posé, de réfléchi, de relativement calme.

Avant de me rejoindre aux Emirats, il avait entraîné une saison en DH le club de ses débuts et de sa ville natale, l’Olympique d’Alès. Après notre année passée aux Emirats, Olivier a fait un parcours intéressant que j’ai suivi avec attention. Il a entraîné à Dijon, Brest et Montpellier. Cela fait plus de 10 ans qu’il entraîne en pro.  

Olivier est un garçon organisé, porté par le jeu. Maintenant, comme tous les entraîneurs, il s’adapte en fonction des éléments qu’il a dans son effectif. C’est quelqu’un d’assez pondéré. Je lui souhaite beaucoup de courage et de bonheur. Il arrive à Saint-Etienne dans un contexte pesant, l’avenir du club est incertain à tous les niveaux.

Olivier va entraîner une équipe stéphanoise qui a eu un parcours un peu bizarre depuis le début de saison. Après des débuts pas terribles, on pensait les Verts bien partis. On avait l’impression que ça s’était enclenché pour faire une bonne saison. Ils ont gagné pas mal de matches, ont été invaincus dix matches de suite mais depuis ils n’arrêtent plus de perdre.

Tout s’est un peu détraqué à Sainté. On pensait que les Verts avaient enfin trouvé une défense fiable et solide mais ils recommencé à prendre beaucoup de buts. La confiance s’est envolée, malheureusement. Et en plus ils viennent de perdre contre Nîmes en Coupe de France chez eux alors que c’était un moyen de se remettre un peu la tête à l’endroit.

L’ASSE a décidé de se passer de beaucoup de joueurs chevronnés pour ce match. J’ai vu que les Verts ont joué cette rencontre avec de très nombreux jeunes inexpérimentés. C’est bien mais ils sont éliminés. Au niveau de la confiance, c’est pas terrible. La fatigue elle s’en va quand on gagne. Je ne pense pas que c’était une bonne chose de ménager autant de joueurs.

Olivier arrive, on va voir ce qu’il va se passer à la trêve. Est-ce que le club va beaucoup recruter au mercato hivernal. Est-ce que le club sera vendu ou pas ? Depuis le temps qu’on en parle, on en sait rien. Olivier sait qu’il débarque dans un contexte compliqué mais c’est le lot des entraîneurs qui prennent un club en cours de route.

Je souhaite évidemment à Olivier de réussir à Sainté. Il va apporter ses convictions, son envie, ses idées sur le jeu. Mais il faut qu’il tienne compte aussi de tout le climat qu’il y a autour, des joueurs qui sont un peu traumatisés. Olivier a de la bouteille, il a acquis une solide expérience. Il a connu des situations difficiles dans ses précédents clubs, je pense qu’il en a tiré beaucoup d’enseignements.

J’espère qu’Olivier va réussir à remonter le moral et la confiance des joueurs. J’espère que les Verts montreront avec lui un meilleur visage que celui qu’ils ont affiché lors du seul match auquel j’ai assisté cette saison à Geoffroy-Guichard. Lors de ce match nul contre Valenciennes, à part 2 ou 3 joueurs qui ont été à leur niveau… Les autres, c’est pas la sécurité sociale !

Je ne sais pas trop quels joueurs on va faire venir au mercato. On a l’impression que cette équipe a besoin de renforts devant et derrière. Les Verts se sont aperçus que lorsqu’ils ne prenaient pas de but, ils ont des résultats. Il faut qu’ils travaillent là-dessus et retrouvent la solidité qui leur a permis de faire une série de dix matches sans défaite.

Dans l’absolu, Olivier aime que ses équipes produisent du jeu et marquent un but de plus que ses adversaires. Mais il sait qu’à un moment donné, le résultat est important. Et ça dépend des joueurs qu’on a. Quand on a l’équipe de France on peut faire du jeu. Quand on a le Paris Saint-Germain on peut faire du jeu. Quand on a les joueurs de Manchester City on peut faire du jeu. Quand on a ceux de Saint-Etienne – et ce n’est pas péjoratif – on ne fait pas toujours du jeu. On est obligé d’être pragmatique.

Merci à Dominique pour sa disponibilité