A l'aube de la nouvelle saison, avant de repartir sur les terrains déconfinés de France et de Navarre, il faut d'abord bien terminer l'exercice précédent. Les Poteaux d'Or constituent ainsi un excellent point final pour cette saison à huis clos.
Buts, satisfactions, déceptions, déclarations, échecs, réussites : tout est dans le très attendu palmarès 2020-2021...


Trophée "Michel Platini" du Meilleur Joueur de la saison
1. Mahdi Camara (63%)
2. Yvan Neyou (11%)
3. Mathieu Debuchy (9%)


Il a fait son trou sans rien dire, jamais un mot plus haut que l'autre, profitant du départ des deux monstres sacrés qu'étaient Perrin et Ruffier. Il a joué, beaucoup, au point de se rendre indispensable et de finalement porter le brassard que lui ont laissés ses deux illustres prédécesseurs sus-cités : le trophée "Michel Platini" du meilleur joueur de la saison vient récompenser l'inaltérable Mahdi Camara, tout juste 23 ans et 60 matches au compteur. Avec 63% des voix, il écrase la concurrence représentée par les performants Neyou et Debuchy, vaillants mais moins réguliers.
Harold Moukoudi, Etienne Green et Romain Hamouma se sont également partagés quelques miettes de voix, empêchant Mahdi de monter plus haut dans le firmament de ce sondage. Ainsi, nous n'oublierons pas les 4 potonautes qui avaient voté pour lui la saison dernière dans le trophée "Paganelli" du jeune le plus prometteur. Quatre visionnaires, quatre clairvoyants, quatre prophètes qui pourront un jour rétorquer sans fausse modestie lors d'une discussion entre supporters à son sujet: "Mouiiii, je ne suis pas vraiment surpris de sa progression, moi tu sais..."

 

Trophée "ASSE-OM 1999" du meilleur Match de la saison
1. Marseille 0-2 ASSE (57%)
2. Nîmes 0-2 ASSE (15%)
3. ASSE 4-1 Bordeaux (11%)

 

Étrange sensation, comme un déjà-vu... Tout ce cauchemar, ce virus, ces saisons arrêtées ou jouées sans public, ces matches sans relief, tout celà n'était-il donc qu'un rêve ? Sommes-nous en 2019 ?
On se pince et... non : nous sommes bien en 2021 mais l'histoire a tendance à se répéter. Comme en 2019, donc, c'est la victoire de l'ASSE sur l'OM qui a remporté le plus de suffrages. Mais à l'époque, c'était à Sainté. Cette fois, c'était au Vélodrome pour la 1ère journée (même si ce fut le 3e match de la saison). C'était presque le bon temps, on y croyait à cette belle année, au retour des jours heureux... Le COVID et les absences n'ont pas tardé à nous ramener à la réalité.
C'est aussi pour cà que les précieuses victoires face à Nîmes et Bordeaux, en deuxième partie de saison ne purent vraiment lui faire concurrence : le mal était déjà fait. Comment se réjouir quand le bonheur s'est déjà éteint ?

 

Trophée "Araujo Ilan" du plus beau but de la saison
1. Yvann Maçon contre Nantes (39%)
2. Arnaud Nordin contre Bordeaux (14%)
3. Wahbi Khazri contre Nîmes (13%)

 

"Tout a une fin, sauf les saucisses qui en ont deux" disait le poète. Et c'est aussi vrai pour le monopole de Wahbi Khazri et Romain Hamouma sur le trophée Araujo Ilan. Tous deux lauréats indétrônables depuis quelques années, ils n'ont rien pu faire face à la fusée d'Yvann Maçon face à Nantes, aussi soudaine et inattendue que son début de saison. Aussi expéditive aussi vu que le néo-Bleuet y laissera son genou quelques jours plus tard mais il aura eu le temps de marquer les esprits (et son premier but pro) pour s'adjuger sans peine le prix du meilleur réalisateur.
Arnaud Nordin décroche l'argent de justesse pour son splendide but face à Bordeaux, souffrant peut-être de la dimension collective de sa réalisation. Et Wahbi Khazri, abonné à ce trophée malgré tout, se signale par son ouverture du score à Nîmes, un nouveau missile à tête chercheuse extrêmement précieux. Il devance d'un vote le but de Denis Bouanga à Marseille, lequel aura donc réussi à manquer une occasion même après la fin de saison...

Trophée "Pierre-Emerick Aubameyang" de la Meilleure Recrue de la saison
1. Yvan Neyou (87%)
2. Pape Cissé (7%)
3. Adil Aouchiche (5%)


On connaît plusieurs types de recrues:
- celle qui est très attendue et qui répond présent
- celle qui est très attendue et qui est aux abonnés absents
- celle que personne n'attend et qui s'impose petit à petit
- celle que personne n'attend et qui repart
Mais la recrue que personne n'attend et qui casse tout d'entrée en finale de Coupe de France, c'est du jamais vu !
Arrivé de Braga dans l'indifférence générale (au mieux) voire les railleries (au pire), le Ney' a muselé le Ney' (l'autre) dès son premier match et est monté en puissance au fur et à mesure de la saison au sein d'un trio récupérateur qui fut longtemps la seule satisfaction stéphanoise.
Nulle surprise donc de voir Yvan Neyou confirmer être la meilleure recrue de la saison aux côtés d'un Pape Cissé précieux dans le domaine aérien défensif (mais en solde dans le domaine de la relance) et d'un Adil Aouchiche qu'on ferait bien vieillir 2-3 ans en cave pour le bonifier davantage.
Cela donnerait presqu'envie d'aller prospecter d'autres petits jeunes en échec dans des championnats exotiques comme à mes plus belles heures de Football Manager 2005...
 

Trophée "Stade de France" du meilleur moment de la saison
1. Les deux victoires sur l'OM, notamment celle au Vélodrome, 41 ans après ! (47%)
2. Les débuts pros d'Etienne Green: clean sheets, victoires, poteaux et penalty arrêté à Nîmes (32%)
3. La sortie du livre "La Passion selon Saint-Étienne" de notre Parasar national (7%)


Il a beau avoir brisé de nombreuses séries honteuses, avoir écrit une nouvelle ligne au palmarès, battu plusieurs records et réussi un certain nombres d'exploits à la tête de l'ASSE, Christophe Galtier n'était jamais parvenu à vaincre le dernier signe indien, l'ultime malédiction en vigueur depuis 1979. Claude Puel, lui, y est parvenu en s'imposant au Vélodrome face à l'OM puis en remettant le couvert à Geoffroy-Guichard, comme 41 ans plus tôt. Une performance historique qui remporte presque la moitié des suffrages malgré la concurrence tenace d'Etienne Green, pour ses débuts en fanfare, arrêtant un penalty et gardant sa cage inviolée dans l'arène des Costières. Face à de tels adversaires, notre cher Parasar et la sortie de son ouvrage "La Passion selon Saint-Étienne" n'aura pu lutter mais il décroche tout de même la troisième place sans amertume. Après tout, lui-même est le mieux placé pour savoir que les esprits de Boksic, Koke et Batsuhayi méritaient depuis longtemps d'être exorcisés...


Trophée "Fousseni Diawara" de la boulette qui restera dans les mémoires
1. Pape Cissé lors de Sochaux-ASSE (50%)
2. Saïdou Sow lors d'ASSE-Nice (13%)
3. Jessy Moulin lors de Lyon-ASSE (12%)


La VAR a mis des mois avant d'avantager l'ASSE mais elle s'est faite depuis remarquablement absente des débats concernant l'ASSE (voire remarquablement absente tout court quand il s'agissait d'annuler un penalty). Aussi devenait-il dérisoire de lui accorder l'honneur d'un trophée cette saison. En revanche, l'accumulation de boulettes défensives, digne de la VHS du "Foot en folie" méritait bien d'en désigner la plus belle.
Et à ce petit concours, c'est le malheureux Pape Cissé pour son incompréhensible mais implacable emmêlage de pinceaux face à Sochaux qui remporte haut la main le trophée Fousseni Diawara. Il faut dire que le combo "But dans la foulée/seul but du match/élimination en Coupe" avait de quoi intimider les autres prétendants.
Parmi eux, le jeune Saïdou Sow inaugurait bien mal sa première titularisation pro avec une intervention à faire rougir un défenseur FSGT et l'expérimenté Jessy Moulin qui confondait anticipation et opération portes ouvertes dans le Derby.
Les experts de la boulette s'écharperont pour désigner la plus incontestable, au final les trois auront contribué à une piteuse défaite des Verts. Pas de jaloux chez nous !

 

Trophée "Ipswich" du Match le plus pourri de la saison
1. ASSE 0-5 Lyon (64%)
2. Brest 4-1 ASSE (25%)
3. Sochaux 1-0 ASSE et ASSE 0-4 Monaco (4%)


Alors ouiiiii, on a eu des milliers de morts, des hôpitaux saturés, des personnes handicapées à vie, des familles en deuil, des mesures sanitaires liberticides, des âneries politiques et la montée du complotisme...
MAIS on n'oublie pas que le COVID a vidé les stades de France et de Navarre et donc, par voie de conséquence nous a privés d'assister au pathétique Derby de février dernier, perdu 5-0 dans un silence de Groupama Stadium.
Du coup, le doute subsite : comme l'arbre qui tombe dans la forêt ne produit aucun bruit si personne n'est là pour l'entendre, ce match a t'il vraiment existé si personne n'y a assisté ?
En tous cas, il existe sur ce podium, loin devant la gifle reçue à Brest, pinacle du calamiteux automne des Verts, l'élimination à Sochaux, apogée de la détresse défensive des Verts et la déroute 4-0 face à Monaco, paroxysme du désespoir printanier des Verts.
Ouais moi, je dis JUSTE que ce virus n'a pas eu QUE des mauvais côtés, c'est tout...

 

Trophée "Jean-Michel Aulas" de la plus belle tête à claque de la saison
1. Les dirigeants de la LFP pour leur confiance aveugle en Mediapro, en faillite 6 mois plus tard (32%)
2. Jean-Michel Aulas pour l'ensemble de son œuvre (21%)
3. Le Comité de Direction de l'ASSE pour avoir versé de grosses dividendes aux actionnaires en pleine crise du COVID (14%)


Autant certains trophées des Poteaux d'Or sont tellement courus d'avance qu'ils font penser à un championnat de France de Judo avec Teddy Riner, autant certains autres tiennent plus d'une bagarre générale entre les Avengers de Marvel où tous les participants sont taillés pour l'emporter. Le trophée Jean-Michel Aulas est de ceux-là.
Dans le coin rouge, Benoît Costil et son trashtalking aussi classieux qu'inutile. Dans le coin bleu, la direction du RC Strasbourg et sa gestion toute personnelle de l'épidémiologie locale. Dans le coin jaune, Mikel Arteta coaché par sa propre incompétence. Dans le coin blanc... Bon j'arrête, on a pas toute la nuit non plus.
C'est donc les visionnaires dirigeants de la LFP qui remportent la palme de haute lutte grâce à leurs solides compétences en "ramassage d'argent sans garantie financière", entraînant la chaîne Téléfoot et tout le foot français dans leur marasme économique. Une crise dont on peine d'ores et déjà à voir la fin, sans même que celle-ci ne laisse présager du meilleur.
Jean-Michel Aulas, toujours présent, toujours placé, décroche une seconde place qui récompense sa belle année, entre lobbying égoïste et habituelles frasques médiatiques. Le Palpatine du foot français semble plus que jamais décidé à se cramponner au pouvoir jusqu'à ce qu'on le balance dans un puits. Enfin, la Direction de l'ASSE et son splendide sens du timing actionnarial obtient une 3e place méritée, devançant d'un cheveu celle du RCS, preuve de l'excellence à la stéphanoise incarnée par son duo d'expérimentés présidents.

Trophée "Laurent Paganelli" du petit jeune le plus prometteur
1. Lucas Gourna-Douath (55%)
2. Etienne Green (36%)
3. Adil Aouchiche (8%)

 

Claude Puel n'ayant pas failli à sa réputation de lanceur de jeunes (dans un bain parfois trop grand pour eux mais là n'est pas la question), il a fallu imposer des critères stricts pour sélectionner les participants à ce trophée. La liste ayant été réduite à 7 noms, on s'attendait à une féroce concurrence et finalement, à part les farceurs ayant voté pour Saïdou Sow et Aïmen Moueffek, il n'y eut de match qu'entre deux pépites : Etienne Green et Lucas Gourna-Douath.
Et c'est ce dernier qui finit par s'imposer avec 55% des votes aussi glorieusement que dans l'entrejeu stéphanois, ayant convaincu le peuple vert de son potentiel par son activité, son sens du jeu et sa technique balle au pied.
Derrière lui, Etienne Green le bien nommé, paye finalement sa tardive apparition sur les terrains, pour explosive qu'elle fut. Il a dores et déjà gagné les cœurs et sa place de titulaire pour une saison prochaine durant laquelle il aura tout à confirmer.
Enfin, loin derrière mais malgré tout solide 3e, Adil Aouchiche semble s'affirmer comme un grand espoir de l'effectif stéphanois. S'il lui a souvent manqué 3 sous pour faire un franc, le jeune meneur de jeu venu du PSG devrait monter en puissance dans les prochains mois et justifier tout le bien que tant d'observateurs avisés pensent de lui.


Trophée "Miklos Molnar" du joueur qui a le plus déçu (sur le terrain)
1. Ryad Boudebouz (50%)
2. Timothée Kolodziejczak (23%)
3. Charles Abi (13%)


En ces temps incertains de pandémie, de marasme climatique et de montée des extrêmes, il est bon de pouvoir se fier à quelques piliers inamovibles, repères réguliers et rassurants, tels des phares dans la nuit du paysage footballistique stéphanois. Ainsi c'est avec une profonde sérénité que l'on retrouve Ryad Boudebouz remporter le trophée du joueur le plus décevant de la saison, une saison après l'avoir déjà conquis au terme d'une lutte acharnée face à Jean-Eudes Aholou.
Le tenant du titre n'a cette fois eu qu'à subir la vague concurrence de Timothée Kolodziejczak (trop vite écarté du 11 pour pouvoir s'imposer) et de Charles Abi, sans doute pénalisé par son jeune âge. Avec 82 votes et 50% des suffrages, le dribbleur algérien n'aura pas su rebondir comme ses compère Whabi Khazri, Miguel Trauco et Harold Moukoudi, tous nominés l'an dernier mais bien plus performants cette saison.
Qu'il paraît loin cet instant de grâce face à Rennes en mars 2020 ! On pourrait presque croire que c'était dans une autre vie...

 

Trophée "Steed Malbranque" de la plus mauvaise blague de la saison
1. L'intervention de Roland Romeyer à la TV égyptienne lors de l'imbroglio Mostapha Mohamed (39%)
2. Le match Strasbourg-ASSE maintenu malgré 15 cas de COVID avérés chez les Verts (18%)
3. L'expulsion de Loïc Perrin pour sa dernière en Vert lors de la finale de la Coupe de France (13%)


Celle-là, on ne l'avait pas vue venir. Ni nous, ni les dirigeants de Zamalek ni Mostapha Mohamed. Mais reprenons dans l'ordre...
Au terme d'une saison aussi nulle sportivement qu'institutionnellement parlant, on aurait pu imaginer que les nombreux challengers poids-lourds pour le trophée de la plus mauvaise blague de la saison, allaient s'écharper sous nos yeux sadiques. Tous auraient pu l'emporter une autre saison mais tous avaient eu la bonne idée de survenir durant la même.
Mais c'est avec une confortable avance que la lunaire intervention de Roland Romeyer sur la TV egyptienne, conquiert le trophée "Steed Malbranque" au nez et à la barbe de plus solides rivaux.
Une performance de 30 minutes déjà entrée dans la légende, pendant laquelle le président stéphanois parvient à vexer le joueur convoîté et son club, consterner ses propres supporters et provoquer un incident diplomatique avec un autre état.
Ni le scandale Strasbourg-ASSE et ses 15 cas de COVID, ni la cruelle fin de carrière de Loïc Perrin, ni la grave blessure de Maçon ni même tout simplement Anthony Modeste n'auront pu lutter contre notre bon vieux président national, sa gouaille et son ego mal placé. Après tout, Mostapha Mohamed n'a jamais marqué que 9 buts en 16 matches une fois transféré à Galatasaray...


Trophée "Corentin Tolisso" de l'ennemi qui nous veut du bien
1. Leonardo Balerdi, champion de France d'air-dégagement sur le but de Nordin (ASSE-Marseille) (40%)
2. Anthony Lopes qui prend pitié de Denis Bouanga et décide de dévier son centre dans son propre but (Lyon-ASSE) (39%)
3. Walter Benitez pour son dégagement "Pinder" qui permet à Aouchiche de marquer sans opposition (ASSE-Nice) (8%)

 

Le voilà le vrai duel de ces Poteaux d'Or 2021 ! C'est là qu'il fallait venir pour trouver du suspens avec un duel homérique entre Léonardo Balerdi, l'Argentin voltigeur et Anthony Lopes, le Portugais bagarreur, tous deux très loin devant les autres complices de l'ASSE malgré eux.
Vainqueur final, Leonardo Balerdi donc, dont la cagade aussi spectaculaire que décisive, permit aux Verts de l'emporter sur un but d'Arnaud Nordin et de décrocher une victoire méritée mais sans grande importance, l'emporte d'une voix (!) sur Anthony Lopes, dont le malheureux geste transforma une frappe en touche de Bouanga en but inespéré dans le Derby.
Sans doute Lopes doit-il sa place à sa qualité (?) de Lyonnais mais paye finalement le fait que sa boulette n'eut pas de conséquence sur le résultat final, les Verts s'étant inclinés 2-1 à Décines. En revanche, le Marseillais fut véritablement décisif dans le résultat positif (mais quelconque) des Verts sur l'OM.
En bref, entre deux piètres concurrents, c'est finalement le moins médiocre qui est récompensé, voilà bien l'esprit du trophée Corentin Tolisso !


Toute l'équipe de Poteaux-Carrés.com remercie les personnes qui ont fait leur devoir potonaute en participant par leur vote à cette édition 2020-21 des Poteaux d'Or.