Matuidi a tout dit (8)

27/05/2016
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Dans son autobiographie "Au bout de mes rêves" parue le 19 mai aux éditions Solar, Blaise Matuidi revient longuement sur son expérience stéphanoise. Huitième extrait.

 

"Trois jours après  l'arrivée d'Alain Perrin, notre déplacement à Lille s'est révélé catastrophique. Bousculés par Eden Hazard et sa bande, nous nous sommes fait gifler 3-0 alors que Jérémie Janot retrouvait sa place de gardien numéro un. En ce qui me concerne, j'ai été expulsé bêtement pour la première fois de ma carrière après avoir reçu deux cartons jaunes à cinq minutes d'intervalle. D'entrée, je me suis fait remarquer… Suspendu pour la journée suivante, j'ai assisté depuis les tribunes à notre septième défaite consécutive, la onzième en quinze matches de L1. Le Chaudron grondait, c'était l'enfer.

 

Nous sommes restés bloqués dans le stade un long moment après la rencontre, car les supporters nous empêchaient de sortir. Avec dix points pris sur quarante-cinq, nous étions derniers du championnat et nous nous demandions comment nous allions réussir à nous en sortir. Nous sommes tout de même parvenus à casser cette spirale infernale avec deux succès contre Nancy et Le Havre, avant que Loïc ne se blesse gravement et qu'il faille désigner un nouveau capitaine pour le reste de la saison. Et là, surprise : sans m'en avoir parlé au préalable, le coach a annoncé que j'étais l'heureux élu.

 

Du haut de mes 21 printemps et alors que je n'avais débarqué à Sainté que l'année précédente, je ne m'y attendais pas du tout. Placé devant le fait accompli, j'ai dû assumer ce rôle compliqué de capitaine par intérim. Mais je commençais à accepter son mode de fonctionnement. Et surtout, je respectais son extrême franchise. Certes, il pouvait être parfois maladroit, voire blessant. Mais, au moins, nous savions exactement ce qu'il pensait de nous. En me désignant capitaine, Alain Perrin ne signifiait implicitement qu'il avait une entière confiance en moi, ce qui m'a encouragé à m'investir toujours plus.

 

Pour un jeune joueur comme moi, c'était réconfortant de voir mon statut progresser, malgré un contexte général aussi délicat. Mais au sein de l'effectif, quelque chose était cassé. La plupart des joueurs les plus expérimentés ne jouaient plus beaucoup. Ils se montraient donc de moins en moins concernés par la saison. Pour les jeunes, c'était difficile de prendre les choses en main. J'avais beau être capitaine, je n'avais pas encore assez de légitimité à leurs yeux pour m'imposer et remettre tout le monde dans le droit chemin. J'avais le respect du groupe, mais je manquais encore d'expérience et d'écoute.

 

J'essayais tout de même d'organiser régulièrement des réunions pour discuter avec mes partenaires et trouver des solutions, mais il y avait des tensions que l'on ne parvenait pas à dissiper. Dans ce genre de situation, la moindre étincelle risque de faire exploser le vestiaire. Tavlaridis et Ilan, entre autres, ne pouvaient pas s'encadrer. Ils avaient failli se taper dessus à plusieurs reprises. Moi-mêm, j'avais réussi à m'embrouiller avec Bafé, alors que l'on s'adorait. Bref, c'était dur de mobiliser l'ensemble des troupes…

 

Nous avions tout de même un objectif commun : maintenir l'ASSE parmi l'élite. Nous avons donc fait notre possible dès l'entame de la seconde partie de saison. En 32e de finale de Coupe de France, nous avons fait une belle perf en sortant les Girondins, qui gagneront cette année-là les trois autres trophées nationaux. Ce match, c'est le seul de ma carrière que j'ai joué comme défenseur central. Pourtant, face à Jussié, Gouffran, Bellion ou encore Chamackh, j'ai bien assuré. Laurent Blanc a été surpris par la qualité de ma prestation et il l'a dit après la rencontre à Christophe Galtier, qu'il connaissait bien.

 

Entre les deux matches contre l'Olympiakos, c'est contre cette même équipe de Bordeaux que j'ai inscrit l'un de mes plus beaux buts  de ma carrière. Suite à un corner joué à deux avec Dimitri, j'ai ouvert le score grâce à une frappe enroulée du gauche dans la lucarne opposée de Carrasso… Magnifique ! Celui-là, j'en suis particulièrement fier. Le problème, c'est que Cavenaghi a égalisé à la 90e minute et que nous n'avons pris qu'un seul point, nous qui étions alors premiers relégables. Ce scénario était à l'image de notre saison en L1. Trop fragiles, nous ne parvenions pas à conserver les résultats et avons ainsi perdu un nombre de points considérable dans les dernières minutes."

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