RIP William (3)

15/09/2018
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La Pravda du jour revient aujourd'hui sur le meurtre de l'ancien capitaine des U19 stéphanois William Gomis. Extraits.

 

"C'était un bébé, il avait encore besoin de sa maman. Depuis tout petit, il me disait : ''Un jour, je t'achèterai ta villa''... Dorothée (51 ans) raconte la perte de son William, assise dans son salon, en tenue traditionnelle. À ses côtés, sa soeur Victoria, port majestueux, verbe coupant, colère froide. À sa gauche, sa fille aînée Cécile, quasiment mutique, les yeux perdus. Les femmes font face à un autel improvisé sur une table basse. Des cierges, des bouquets et des photos de William Gomis, sous le maillot vert de Saint-Étienne, le club où il a passé cinq ans en formation, et dont il fut capitaine intérimaire de la réserve. 

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Le défenseur d'origine sénégalaise (de l'ethnie manjaque) avait dix-neuf ans. Il était l'un des treize enfants - et des sept garçons - de Dorothée. Dans la nuit de dimanche à lundi, peu après minuit, William a été la cible de tirs imparables au pied de la résidence l'Abricotier, un petit immeuble de quatre étages de la cité Berthe, à La Seyne-sur-Mer (au sud-ouest de Toulon), à deux cents mètres de l'appartement familial. Rafale de kalachnikov et tirs de 9 millimètres : l'ancien joueur stéphanois a été touché par neuf impacts, a rapporté mercredi Var Matin, qui précise que les meurtriers étaient munis de cagoules et de combinaisons.

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Dimanche soir, la mère de William venait de regarder France - Pays-Bas (2-1, au Stade de France), conclu par l'hommage rendu aux champions du monde. «C'est le bruit des tirs qui nous a réveillés en sursaut, raconte-t-elle. Tout le monde s'est retrouvé dans le couloir. On est descendus voir et quand je suis arrivée j'ai vu mon fils par terre. Je suis tombée sur lui. » Arrivés dans le quartier Berthe en 1985, les Gomis occupent ce logement depuis huit ans. La cité compte 15 000 habitants, sur les 67 000 de La Seyne-sur-Mer.

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Localement, c'est la deuxième fois que des Gomis sont touchés en onze mois : le 13 octobre 2017, Lionel, un cousin de William, était tombé dans un guet-apens à la sortie de l'ascenseur alors qu'il se rendait chez sa mère, dans un bâtiment à proximité du lieu où s'est déroulée la dernière fusillade mortelle. Il avait vingt-sept ans, connu la prison, mais n'avait aucun antécédent judiciaire lié aux stupéfiants.

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Figure incontournable de la cité Berthe, Manu Mendy, médiateur culturel au centre Tisot, est affirmatif : «Je n'ai jamais vu William dealer, dit-il. C'était une lumière et un espoir pour tout le quartier. Il brillait et il pouvait éclairer les autres.» De son côté, l'ASSE, qui a rendu hommage à son ex-pensionnaire au Parc, dit n'avoir eu «aucun souci» d'un tel ordre avec le joueur.

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le FC Seynois subit durement ce drame. La grande majorité de ses licenciés viennent du quartier Berthe. Le jeune président du club, Amadou Sy (31 ans), habite dans le même immeuble que Dorothée et ses enfants. «C'est une famille de footballeurs, ils ont tous un don, lance-t-il. William n'était pas le plus fort, mais certainement le plus structuré, malgré un retard scolaire initial. Il savait ce qu'il voulait, il était solide. Ça n'a jamais été un voyou ni un délinquant. Quand je vois des trucs pareils, ça m'éteint, je ne crois plus en rien...»

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Au moment de signer à Saint-Étienne, d'autres clubs suivaient William Gomis, dont l'OM. «Mais j'ai gardé leur lettre dans ma poche, sans lui montrer, raconte Hakim Zahnoun, secrétaire général du FCS, qui a également grandi dans la cité. Aller à Marseille, c'est comme s'il ne partait pas d'ici. Tout a été fait pour qu'il quitte son environnement, alors on l'a guidé discrètement vers Saint-Étienne. Une fois qu'il a signé là-bas, je lui ai dit : "Tiens, au fait, il y avait l'OM..."

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Appuyée sur ses critères sportifs, l'ASSE n'a pas souhaité lui offrir de contrat professionnel. Mais lui présente un contrat amateur d'un an, que le joueur refuse, déçu d'avoir vu d'autres coéquipiers, plus jeunes que lui, obtenir le sésame qu'il convoitait. «Il pensait qu'on n'allait pas le faire jouer», précise sa mère, qui dit avoir insisté pour qu'il accepte, malgré tout, ce contrat amateur. Alors William est revenu chez lui, au coeur de la cité, tout en cherchant un autre employeur dans la région. «Il avait discuté avec l'Athlético Marseille (ex-Consolat, National 2), dit sa tante Victoria. Le club voulait lui proposer quelque chose, c'est ça qu'il attendait.» Il n'en a pas eu le temps ; le quartier en a décidé autrement."

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