Les poteaux étaient carrés (2)

06/09/2018
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Paru le 23 août dernier aux éditions Finitude, le livre de Laurent Seyer "Les poteaux étaient carrés" fait partie des dix premiers romans préférés du Figaro en cette rentrée littéraire. Le critique Sébastien Lapaque motive cette distinction dans la dernière édition du quotidien.

 

"Ce n’était pas si mal sous Giscard. L’Allemagne était coupée en deux. Dans tous les lycées de France, on trouvait encore un vieux professeur à la chevelure blanche qui tirait son autorité de son "histoire personnelle d’ancien responsable d’un réseau de résistance durant la Seconde Guerre mondiale". Et dans toutes les familles, un aïeul entêté qui continuait de dire "les Boches" lorsqu’il parlait des Allemands. Une finale de la Coupe d’Europe de football disputée à Glasgow entre le club de Saint-Étienne et celui de Munich avait le don de rouvrir des blessures mal cicatrisées. C’était beau, pourtant. Les joueurs portaient des maillots moulants vierges de toute publicité. Ils galopaient crinière au vent, libres comme des poneys sauvages. La vulgarité n’avait pas encore envahi les stades. Dans le poste, une voix fredonnait : "Europe 1, c’est naturel". Et, dans les cours de récréation, on chantait : Qui c’est les plus forts ? Évidemment, c’est les Verts."

 

"Les poteaux étaient carrés" restitue avec subtilité l’ambiance douce-amère de ces années vides que l’on croyait pleines. Nicolas Laroche, le narrateur, a treize ans et demi le 12 mai 1976. Assis dans le canapé familial, il regarde à la télévision la finale de la Coupe d’Europe des clubs champions entre l’ASSE et le Bayern Munich, comme la plupart de ses camarades. Mais Nicolas est moins serein que ses copains. Car les années Giscard n’ont pas été seulement une dernière séance des Trente Glorieuses. Elles ont aussi été le galop d’essai du cauchemar climatisé des années 1980 : désordre amoureux, parents lâcheurs, familles recomposées. Quelques mois avant la finale des Verts, l’Assemblée a voté la loi du 11 juillet 1975, censée dédramatiser le divorce. Ce qui n’a pas empêché Nicolas de morfler. Cet enfant triste en veut à son père d’avoir laissé partir sa mère et de l’avoir remplacée par une fausse blonde, assise à côté de lui sur le canapé familial, avec son fils bouffi, le soir de la finale. Le match s’écoule sans que ne cesse sa rage. "Nous n’avons partagé aucun instant joyeux depuis le départ de maman." Un joli roman sur les catastrophes affectives engendrées par la modification des mœurs."

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