
Matuidi a tout dit (10)
29/05/2016
Dans son autobiographie "Au bout de mes rêves" parue le 19 mai aux éditions Solar, Blaise Matuidi revient longuement sur son expérience stéphanoise. Dixième extrait.
"L'intersaison en 2009 a été l'occasion pour mon agent d'engager de nouvelles négociations avec les dirigeants stéphanois qui ont abouti au mois d'octobre sur la prolongation de mon contrat jusqu'en 2013, soit deux années supplémentaires. Pour le club, cela permettait d'accroître ma valeur marchande. Quant à moi, je me voyais offrir une belle revalorisation salariale, puisque mes émoluments mensuels devaient être multipliés par deux. Je devenais ainsi l'un des joueurs les mieux payés de l'ASSE et j'avais bien l'intention de prouver sur le terrain que je méritais une telle considération.
Parfaitement rétabli physiquement, j'ai effectué une bonne reprise avec les Verts durant l'été 2009. Loïc Perrin étant toujours amoindri à cause d'une accumulation de blessures, le coach a décidé de me reconduire comme capitaine. Cette fois encore, il n'a pas pris le temps d'en discuter avec moi, alors que j'aurais aimé en savoir davantage sur ses plans pour relancer une machine collective en souffrance depuis un an. Le dialogue n'était décidément pas sa qualité première. Sa vision du jeu, il nous la présentait uniquement sur le terrain.
Disons-le, Alain Perrin est quelqu'un d'assez spécial, difficile à cerner. Avant d'être entraineur, il a été professeur d'EPS et on le ressentait. Avec lui, c'était comme ça et pas autrement. Point barre. La discussion et le partage ne faisaient pas partie de sa méthode. Il faut toujours établir des liens entre le staff technique et l'effectif. C'est ce qu'il faisait. Pour ma part, je n'avais pas trop de rasions de me plaindre du traitement du coach. S'il me confirmait comme capitaine, c'est qu'il avait de l'estime pour mon travail et une grande confiance en ma capacité à assumer mes responsabilités. Rien que pour ça, je lui en suis reconnaissant.
Le problème, c'est que sa manière de faire ne fonctionnait pas à Saint-Etienne et que l'entame de la saison nous en a apporté une nouvelle preuve. D'abord, il a fallu encaisser le départ de Bafé chez "l'ennemi" lyonnais. Son transfert a fait beaucoup de bruit. Sans surprise, les supporters le considéraient comme un traître. Pour autant, après une année terriblement éprouvante durant laquelle il en avait pris plein la tête, je comprenais parfaitement son choix. Même si l'ASSE lui avait permis d'éclore, il devait penser à la suite de sa carrière, et l'OL lui offrait clairement la possibilité d'évoluer au plus haut niveau. Dans le groupe, personne ne lui en a voulu.
La direction du club devait être satisfaite, puisque son départ lui a permis de récupérer un joli chèque d'environ 15 millions d'euros. Pour autant, les fans des Verts en ont voulu uniquement à Bafé, ce qui m'a dérangé, car si les dirigeants avaient refusé qu'il parte à Lyon, son transfert n'aurait jamais eu lieu. Bref, j'étais content de le voir franchir un cap. Nous sommes ensuite restés en contact. Peu importait la haine qu'on lui vouait à Sainté, où il était devenu "wanted" durant pas mal de temps, il demeurait l'un de mes grands frères dans le milieu du foot et il n'était pas question que ça change.
Plus que les remous occasionnés par le transfert de Bafé, j'ai surtout été interloqué par le recrutement estival du club. Alors que nous avions manqué cruellement de joueurs suffisamment expérimentés en L1 pour mieux gérer nos moments faibles la saison précédente, l'ASSE a surtout investi en recrutant des joueurs étrangers comme Gelson, Sanogo, Bergessio et Augusto. Sako, N'Daw et Planté nous ont certes rejoints mais ils n'avaient pas le profil de vieux baroudeurs du championnat. Je pense que Sainté a commis une erreur, d'autant plus que le groupe, déjà jeune, l'était encore plus avec l'intégration de Rivière, Andreu et Guilavogui.
Après trois journées de championnat, nous comptabilisons zéro point. Après avoir perdu face à Nice et à Toulouse, on a chuté de nouveau à la maison face au promu Boulogne-sur-Mer. Un match durant lequel le terrain a été envahi par certains de nos supporters, très remontés contre nous. Nous avons dû cavaler pour aller nous réfugier dans le vestiaire en attendant que la tension tombe. Voir tous ces gars excédés et prêts à nous frapper, ça nous a fracassé le moral d'entrée, après seulement deux semaines de compétition."

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