Dans son dernier livre Entre Nous, paru il y a trois semaines aux éditions de L'Observatoire, Michel Platini évoque ses vertes années. Extraits.

"En 1984, lors de l'Euro en France, je retrouve Saint-Etienne et son mythique stade Geoffroy-Guichard que j'ai quitté deux ans plus tôt. Je ressens alors une émotion intense en retrouvant mon vestiaire et la place où j'avais mes habitudes. Toujours chaleureux, le public stéphanois m'accueille en scandant des "Michel, Michel !" qui me saisissent au coeur. Je le remercie en inscrivant un triplé : un tir du gauche, une tête plongeante où je reste je ne sais par quel miracle en apesanteur et un coup franc brossé du droit comme à mes meilleurs jours chez les Verts. Une victoire 3-2 qui nous offre les portes des demi-finales. A Saint-Etienne, j'ai vécu des moments exaltants et il n'était pas imaginable de perdre ici.

Rétrospectivement, je pense que c'est durant mon passage à Saint-Etienne de 1979 à 1982 que j'ai été le plus fort. Physiquement et techniquement, je marchais sur l'eau. Les grincheux diront que je n'y ai finalement pas gagné beaucoup de trophées. Cependant, je suis fier du titre de champion de France remporté en 1981 et de mes 82 buts inscrits en 146 matches.

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Je ne veux pas passer pour un saint ni un chevalier blanc. Je ne le suis pas. Joueur, je pouvais être un peu roublard comme sur les coups franc où parfois, afin d'être en position idéale, je décalais le ballon de quelques centimètres à l'insu de l'arbitre, comme celui tiré dans le Chaudron contre la Yougoslavie. L'arbitre suisse André Daina, qui est train de placer le mur, est de dos, j'en profite pour pousser la balle par petites touches vers la gauche, ma position préférée. Safet Susic proteste : "Oh Michel ! Tu déconne ou quoi ? Arrête !" Je pense si fort dans ma tête "Hé mec, je suis chez moi et je place le ballon où je veux" que tout le stade Geoffroy-Guichard l'entend. Et hop. Tir sans élan. Lucarne. But.

Un petit coup de vice appris sur les terraisn italiens où les joueurs rivalisent d'ingéniosité pour vous rouler dans la farine. En revanche, en dehors du terrain, pas question de joueur les marioles. L'affaire de la caisse noire à Saint-Etienne m'a singulièrement refroidi et je me suis juré que l'on ne m'y reprendrait plus. Une erreur de jeunesse."

De retour à Sainté, Platoche dédicacera demain son bouquin de 16h00 à 18h00 au restaurant Concept de la Cité du Design avant d'assister au match entre l'ASSE et La Gantoise. Pour rappel, l'ex-meneur de jeu stéphanois avait déjà vu deux matches des Verts en Europa League dans son ancien jardin : contre l'Olympiakos le 26 février 2009 (victoire 2-1, buts de Dimitri Payet et Ilan) et contre Manchester United le 22 février 2017 (défaite 1-0).