Roussey, le cobaye solitaire
13/06/2015
Le site Footengo a publié aujourd'hui un intéressant entretien de Laurent Roussey. Extraits.
"Le football reste un sport collectif mais pratiqué de plus en plus par des individualistes. Malheureusement, pour réussir il faut aussi savoir faire preuve d'égoïsme parfois. Mais attention, si je vois toujours autant de talents, beaucoup ne percent pas car ils se croient arrivés trop vite et l'entourage ne facilite généralement pas cette tendance qui pousse à vouloir tout, tout de suite. Le foot, ce n'est pas ça. Signer un contrat professionnel n'est pas une fin en soi. Etre footballeur professionnel ne se résume pas à une signature, c'est aussi et surtout durer, construire une carrière, un parcours, une progression sur dix ou douze ans.
Les conseils que je peux donner à mon fils Hugo, qui a signé un contrat stagiare avec l'ASSE, sont évidemment liés à ce que j'ai pu vivre, très vite, trop vite, trop haut. Car j'ai eu tout très vite au plus haut niveau international. Trop vite évidemment. Mais à ce moment là je n'avais pas le recul nécessaire. J'ai oublié d'apprendre à connaitre mon corps et ça s'est retourné contre moi. Même si j'aurais du apprendre à dire non, il est évident qu'on peut reprocher à mon entourage de l'époque, à l'ASSE, de ne pas m'avoir davantage protégé. Mais à ce moment là, nous n'avions pas la même connaissance, le même recul par rapport à la jeunesse.
Avec Laurent Paganelli, on peut dire que nous avons servi de cobayes. Aujourd'hui, les clubs ne reproduisent pas les mêmes erreurs. Il faut quand même se souvenir que nous étions titulaires en D1 à seize ans, dans la meilleure équipe de France. On ne fait plus ce genre de choses, les jeunes sont plus protégés, on les préserve et on leur offre davantage de plages de récupération. je n'ai pas eu la carrière que tout le monde attendait et à laquelle je pouvais aussi prétendre. J'ai été obligé d'arrêter de jouer à 28 ans en raison des séquelles de blessures au genou contractées à 18 ans qui ont rapidement limité ma progression.
Ma reconversion comme entraîneur était surtout dictée par une lignée familiale où frère et soeur sont profs, enseignants ou pédagogues. Comme le foot est toujours restée ma passion, le chemin était tout tracé. J'ai tout de suite voulu voir si mes idées pouvaient passer, si je pouvais les transmettre. Ma personnalité m'a tout de suite fait aimer cette relation joueurs-entraîneur. J'ai aujourd'hui la volonté de rebondir. J'ai fait le tour de la Suisse Romande, la Suisse Alémanique est plus compliquée en raison de la barrière de la langue mais j'aspire retrouver rapidement un nouveau challenge en France.
Le problème n'est pas d'y revenir, il est davantage de disposer, ou pas, de réseaux qui vous permettraient de le faire plus vite. Or, je suis plutôt un solitaire. Je n'ai pas une nature très expansive au quotidien et ça ne facilite pas l'ouverture des portes. J'ai surtout, je crois, le lourd handicap d'avoir mal fini mon expérience de coach à Saint-Etienne. Je pense que j'en paye encore aujourd'hui les conséquences. Je ne cours pas après les honneurs. Ce qui me plaît avant tout c'est de me retrouver au milieu d'un groupe, d'échanger, de partager, d'écouter... et je pourrais faire ça à n'importe quel poste, même adjoint, même avec des jeunes dans un centre de formation.
Lorsque vous avez été dans un staff professionnel, vous aspirez forcément y revenir, jouer au plus haut niveau possible et si l'occasion se présente je replongerais tout de suite, mais ce n'est pas, chez moi, une nécessité absolue. Je ne veux pas briller absolument. Le foot est ma passion, je ne cours pas après l'argent ou les titres de gloire. J'aurais une quantité d'anecdotes à raconter de primes que j'ai laissé tomber durant ma carrière. L'argent ne m'intéresse pas, ce n'est en tout cas pas pour ça que je fais ce métier. Ni pour de la reconnaissance, encore moins de la notoriété. J'ai la fibre du pédagogue qui peut s'adresser à des pros ou à des jeunes de la même façon, à des bons joueurs ou à des moins bons..."
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