Platoche, gloire et déboires (14)

14/07/2016
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Dans sa biographie "Platoche, gloire et déboires d'un héros français" parue le 18 mai dernier aux éditions Flammarion, Jean-Philippe Leclaire revient sur les vertes années de Michel Platini. Quatorzième extrait.

 

En voyant ressortir Michel Platini de son bureau, Patrick Desmure n'ignore pas que pour lui, le plus dur reste à faire. Pendant encore quatre longues années, le magistrat va en effet devoir mener un épuisant et solitaire combat où il retrouvera face à lui les avocats des joueurs mais aussi les représentants d'une accusation qui cherchent par tous les moyens à accuser le moins de monde possible…. "Vous pouvez envoyer Rocher en prison, mais surtout ne touchez pas aux joueurs !" Tel est le message que l'obstiné juge s'entêtera toujours à ne pas vouloir écouter.

 

Les signaux sont pourtant clairs. Ils émanent bien sûr des dirigeants du football français, catastrophés à l'idée que leur élite puisse être ainsi traînée devant un vulgaire tribunal correctionnel, mais aussi des gouvernements qui vont se succéder pendant tout le premier septennat de François Mitterrand. Pour les hommes politiques au pouvoir, il ne sera en effet jamais temps. En 1984, la chancellerie suggère au ministère du budget  de poursuivre Platini, Larios, Janvion et les autres pour "fraude fiscale." Refus de l'administration de Laurent Fabius qui ne veut pas devenir le "fossoyeur du football français" alors que se profile le championnat d'Europe des Nations.

 

En 1986, le dossier est bouclé, mais comme la Coupe du Monde au Mexique s'annonce, le parquet "joue la montre" et obtient un supplément d'information. Deux ans plus tard, ce sont les éliminatoires pour l'Euro 1988 qui inquiètent, le gouvernement n'étant toujours pas prêt à prendre le risque politique de laisser traîner au tribunal correctionnel les héros de Glasgow et de Séville. Qui accuse qui ? Qui défend quoi ? Les repères se trouvent à ce point brouillés que même les défenseurs des inculpés ont du mal à s'y retrouver. "Lorsque j'arrive devant la chambre d'accusation, l'avocat général tient les mêmes propos que moi et demande le non-lieu sur l'instruction de la chancellerie!" s'étonne encore maître André Soulier, alors défenseur de Michel Platini.

 

Malgré cette entente, le 17 mars 1988, la chambre d'accusation donne raison au "p'tit juge". Un arrêt d'une cinquantaine de pages signé par la présidente Michèle Pougnand rappelle, entre autres, que les joueurs son "assistés de conseillers pour la gestion financière et sportive de leur carrière" et qu'ils ne pouvaient donc ignorer l'origine frauduleuse des fonds qui leur étaient remis. Grâce à un vice de forme, maître Soulier parvient encore à retarder l'échéance. Mais le 18 juin 1988, après une première annulation par la Cour de Cassation, la chambre d'accusation publie un nouvel arrêt corrigé sur la forme mais identique sur le fond. Le procès peut enfin avoir lieu.

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