
Larqué n'a pas séché la piscine
30/06/2018

L'Obs a publié aujourd'hui une longue interview de Jean-Michel Larqué, qui prendra sa retraite à la fin de la Coupe du monde. Extraits.
"J’avoue m’être reconverti dans le journalisme parce que j’étais en échec au PSG comme entraîneur. Peu de temps après mon départ du club, je tombe sur Raymond Castans, patron de RTL. "Jean-Michel, qu’est-ce que vous allez faire la semaine prochaine ? - Aucune idée – Moi je le sais. Je suis en discussion avec Robert Chapatte, je vais lui dire de vous prendre comme consultant." RTL était le sponsor maillot du PSG. Il faut dire aussi que ça faisait un petit moment que j’entretenais de bons rapports avec la presse. En tant que capitaine de Saint-Etienne, je participais aux conférences de presse des matches importants du championnat de France et de la coupe d’Europe des clubs champions. Saint-Etienne était alors un peu l’équivalent du PSG d’aujourd’hui. On s’est qualifié successivement pour les demi-finales, la finale puis les quarts de finale de coupe d’Europe, tout cela engendrait beaucoup d’expositions médiatiques. Castans a dû voir que je parlais un français correct. Il pensait que ce métier était fait pour moi.
(...)
J'ai aussi écrit très tôt pour la presse. Cette fois, c'est moi qui ai eu l’impulsion, alors que j'étais encore joueur. Une nuit précédant un match de coupe d’Europe des clubs champions, j’étais dans ma chambre d’hôtel d’Andrézieux-Bouthéon, au nord-est de Saint-Etienne, et j’ai écrit un feuillet sur ce que je ressentais, mon état d’esprit du moment, les consignes de l’entraîneur, l’humeur de mes coéquipiers. Mon tout premier article, écrit à la main sur le papier à lettres du Novotel... Je l’ai donné à Gérard Ernault qui était rédacteur en chef à "L’Equipe" ou à "France Football", je ne sais plus. Si j'ai lancé la mode des consultants, je suis quasiment le seul à avoir touché à tous les supports journalistiques. Lizarazu, on lui écrit ses billets dans "L’Equipe" (rires). Je vous confirme qu’à "Onze Mondial" où j'étais rédacteur en chef, personne n'écrivait mes éditos à ma place."
(...)
Sur le terrain, j’étais un numéro 8. Mais niveau état d’esprit en revanche, j’étais bien différent de Rabiot ! Je dois reconnaître avoir eu beaucoup de chance. Vous connaissez Saint-Etienne ? Pour un jeune gars du Béarn, c’est un changement culturel vraiment terrible. J’ai fait mon premier essai là-bas en août 1964, j’avais réussi le concours du jeune footballeur. C’était encore l’époque des machines à vapeur. Et l’hiver était long. Très long ! Surtout le premier (rires) ! Le prestige du club est venu plus tard. Quand j’avais 17 ans, Saint-Etienne n’était qu’un bon club français parmi d’autres. Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas exactement pourquoi j’ai choisi ce club. Et si j’avais jeté mon dévolu sur un autre, je n’aurais sans doute pas connu une telle réussite sportive, ni la même après-carrière.
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A Saint-Etienne, on était à la lutte avec le Bayern à l’époque, avec deux affrontements (une demi-finale et une finale) en deux ans. Je me demande si Munich ne m’a pas simplement contacté dans le but de nous déstabiliser. D’ailleurs, le contact en est resté aux petites touches de gardon hein, ce n’était pas la pêche aux gros, quoi (rires) Le Real, en revanche, c’était du sérieux. Mais en 1975, Madrid était dans le creux de la vague. Sportivement, Saint-Etienne était bien au-dessus d’eux. Pour preuve, on ne les a jamais rencontrés en ligue des champions, pour la simple et bonne raison qu’ils n’y participaient pas. Ils m’avaient repéré durant un match amical à Saint-Etienne qu’on avait gagné 4-1. J’avais marqué un but. Je suis resté très longtemps en rapport avec un vieux dirigeant qui tous les ans m’envoyaient ses vœux. Quand même, j’avoue, ça flatte un peu mon ego d’avoir été courtisé par le Real…
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J’ai commencé à avoir des problèmes à un genou, qui m'ont privé de la coupe du monde 1978. Je n’ai pourtant jamais été blessé de ma vie, mais ça a été le début de la fin. C’est à ce moment que j’ai senti que je payais mes quatre années d’études de prof de sport, à Lyon en début de carrière. Je prenais le train à 5h42 en gare de Châteaucreux le matin. Je rentrais tard le soir, sans nécessairement m’entraîner. Certains jours de match le samedi soir, je faisais deux heures de natation à la fac le matin, puis j’arrivais vers 13 heures à Saint Etienne et je mangeais tout seul au stade Geoffroy Guichard. L’équipe se réunissait à 17 heures, je faisais une sieste carabinée jusqu’à 16h45. Pas les conditions idéales pour un athlète... Mais voilà, si j’avais dit au père Larqué "je sèche la natation parce que j’ai match le soir", il m’aurait tiré les oreilles."

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