Matuidi a tout dit (7)

26/05/2016
bookmark bookmark
share share


Image

 

Dans son autobiographie "Au bout de mes rêves" parue le 19 mai aux éditions Solar, Blaise Matuidi revient longuement sur son expérience stéphanoise. Septième extrait.

 

"Alors que tout se passait plutôt bien dans notre groupe en Coupe UEFA, ce fut la débandade complète en Ligue 1. Au passage, cette expérience continentale s'est révélée passionnante. Tout Sainté était heureux de sentir de nouveau le doux parfum européen.  Nous avons surfé sur cette ferveur contre Copenhague, Rosenborg et Bruges avant de conclure notre parcours en poule par un match costaud face à une belle équipe de Valence. Premiers de notre groupe, nous nous sommes montrés à la hauteur de l'évènement, en attendant l'adradaline encore plus forte des confrontations à élimination directe.

 

En championnat, en revanche, nous étions complètement à la ramasse. Les défaites se sont succédées à partir de la mi-octobre : à Nantes, contre Grenoble et Lorient à domicile, à Marseille, puis de nouveau à Geoffroy-Guichard face à Rennes. Cinq défaites d'affilée en championnat… L'ASSE n'avait pas connu ça depuis plus de 50 ans ! Dans le vestiaire, nous n'arrivions pas à expliquer le grand écart entre nos performances européennes et celles réalisées en L1.

 

Quant aux supporters, ils étaient au bord de la crise de nerfs. Toujours positive jusqu'alors, leur pression est devenue terriblement lourde et pesante. Le lendemain de la défaite à Marseille, un groupe d'ultras a débarqué à L'Etrat pour manifester sa colère. Après avoir forcé la sécurité, ils sont parvenus à pénétrer dans les locaux du centre d'entraînement. L'ambiance était électrique. Certains joueurs étaient dans leur collimateur : David Gigliotti, Daisuke Matsui et surtout Bafé Gomis, leur principale cible, qu'ils jugeait coupable d'avoir pris des kilos et la grosse tête.

 

Pour apaiser l'extrême tension qui régnait, Roland Romeyer s'est entretenu avec eux, suivi de Laurent Roussey et de quelques joueurs. Les jours suivants, nos séances d'entraînement sont devenues surréalistes. Des supporters nous menaçaient physiquement. Ils nous traitaient de chèvres, jetaient des boites de pizza sur Bafé… C'était vraiment moche, le mauvais côté des passions trop exacerbées. C'était dingue de voir à quel point ils avaient rapidement oublié tout le bonheur qu'on leur avait offert quelques mois plus tôt. Et le calvaire a continué… 

 

Le soir de notre nouvelle déroute à domicile contre le Stade Rennais, Bernard Caïazzo et Roland Romeyer ont annoncé le retour de Damien Comolli au poste de directeur sportif. Dès le lendemain, Laurent Roussey était démis de ses fonctions. Pour tous les jeunes du groupe dont il avait favorisé l'émergence, cette éviction faisait mal au cœur. Il avait accordé tellement d'importance à l'humain que notre relation avec lui dépassait le simple cadre professionnel. Et ça, ça ne s'oublie jamais. Avec quelques-uns de mes coéquipiers, nous sommes allés chez lui afin de lui témoigner notre soutien et le remercier pour tout ce qu'il avait apporté.

 

Nous comprenions aussi l'attitude de la direction, qui se retrouvait dans l'obligation de changer la donne. Et, comme souvent dans pareil cas, c'est l'entraîneur qui paie pour tout le monde. Dans la foulée, Alain Perrin a été nommé à la tête de l'équipe avec Christophe Galtier pour adjoint. Ça n'a pas très bien démarré puisque, très vite, nous avons été accusés avec Bafé, Yohan et Mouhamadou de former un clan dans le vestiaire. Damien nous a dit qu'il fallait changer d'attitude, que ça nuisait à l'ambiance du vestiaire. Forcément, nous l'avons mal pris. Car, au fond, on nous reprochait surtout d'avoir été trop proches de Laurent Roussey, ce qui aurait généré certaines jalousies.

 

Honnêtement, c'était totalement infondé, car notre affection pour notre ancien coach n'avait en rien affecté nos rapports avec le reste de l'effectif. Mais il a fallu ravaler notre salive et digérer tout ça rapidement afin de repartir du bon pied. D'entrée, Alain Perrin a tenu à imposer son style, franc, froid et direct. Il n'était pas du genre à faire dans la dentelle. Quand il avait quelque chose à dire, il le balançait sèchement, sans retenue. Doté d'un fort caractère, il pouvait aller jusqu'aux insultes quand il était énervé contre quelqu'un. Niveau management, ses méthodes un peu militaires étaient radicalement différentes de celles de Laurent Roussey. J'ai été un peu déstabilisé par sa manière de faire."

Potins
05/09 19:36
Dodote, Gadegbeku et El Jamali ont écrasé l'Irlande
05/09 18:14
Batu et Mbuku ont dessoudé le Soudan du Sud
05/09 17:45
Adieu Bout'chou
05/09 16:52
On Refait le Mastre ce soir à 20h45
05/09 14:03
Old s'incline face aux Socceroos
05/09 11:18
Old mis au banc à Canberra
05/09 10:17
Un nouveau Sissoko chez les Verts
05/09 06:48
Aït Bennasser reste en Turquie
04/09 22:24
Stojkovic a écrasé le Monténégro
04/09 21:55
Roro espérait une retraite paisible
Articles
01/09/2025
Ouvrir les blocs bas
24/08/2025
Pas assez d'envie
21/08/2025
Duffus : un speed dating réussi
17/08/2025
Du plaisir à jouer ensemble
17/08/2025
Richard Coeur de Sainté
10/08/2025
Des choses prometteuses
05/08/2025
Les douze travaux de Gazidix
29/07/2025
Jean-Michel Larqué : "Cagliari, c'était l'apprentissage de la Coupe d'Europe"
09/07/2025
Mate ces stats !
03/07/2025
Poteaux d'Or 2024-2025 : le palmarès

Partager