Jérémie Janot a commencé hier sur Radio Scoop la promo de son autobiographie "Sans Filet", à paraître le 22 mai aux éditions Marabout. L'ancien gardien stéphanois est évidemment revenu sur ses vertes années.

"Mon entrée au centre de formation, honnêtement, c'est une histoire de fou ! Je ne suis pas gardé à Valenciennes parce que je suis trop petit. Mon beau-père et ma mère trouve du boulot sur Sainté. Ils veulent me sortir un peu du contexte où j'habite en se disant que je pourrais peut-être basculer dans le bon côté des choses. Je rencontre Alain Blachon, qui a 999 raisons de ne pas me faire signer à l'ASSE. Mais quand il me regarde, qu'il voit ma maman et qu'on discute, il me fait signer parce qu'il y a un super gardien au centre de formation qui va monter avec la réserve donc il faut un bouche-trou, un mec qui va venir faire des entraînements mais qui ne jouera pas forcément le week-end. Moi j'arrive à ce moment-là. A ce niveau, ce n'est pas du hasard, c'est du destin.

J'ai fait mon premier banc en pro à 17 ans, c'était lors d'un derby à Gerland en 1995. C'est un truc de fou ! C'est une semaine où je prends la place en réserve. Sur les deux premiers matches, j'ai l'étoile France Football du meilleur joueur. Grégory Coupet se blesse au biceps, Christian Larièpe m'appelle pour me dire : "t'es sur le banc avec les pros." J'arrive, il y avait Moravcik, Despeyroux... Quand j'arrive à Gerland, il y avait Pascal Olmeta en face, j'en ai pris plein la tête. Je passe de viré de Valenciennes, remplaçant pendant un an, à international U18 avec Henry, Anelka, Trézéguet, et sur le banc à Gerland. Entre 1993 et 1995, ce n'est plus un TGV... c'est arrivé très, très vite. Un premier banc en pro on s'en souvient, lors d'un derby encore plus !

Mon histoire d'amour avec le peuple vert ? Il y a une connexion, c'est incroyable ! Il y a eu mes tenues, je pense être quelqu'un de sympa. Mais ce qui a fait que les supporters m'ont aimé, c'est la loyauté et les performances. Ils ont toujours su qu'ils pouvaient compter sur moi dans les moments compliqués, quand on était au bord du National. Je pense avoir été ultra-performant dans les moments les plus noirs du club. Cela n'a pas eu un impact médiatique très fort, mais dans le coeur des supporters c'est inoubliable. Il y a un arrêt qui empêche la descente en National et le dépôt de bilan. Mes bonnes performances ont souvent évité les relégations. Et ensuite j'ai passé le relais à un titan, à un super gardien qui est arrivé. J'ai le sentiment du devoir accompli.

La chance que j'ai eue, c'est que les Stéphanois sont des connaisseurs à ce poste de gardien, ils n'ont eu que des grands gardiens : Ivan Curkovic, Jean Castaneda, Joseph-Antoine Bell, Grégory Coupet, Jérôme Alonzo... Un escroc dans le but à Saint-Etienne, ça ne passera pas. S'ils vous aiment bien, c'est que quelque part, vous avez des qualités. Il y aussi le fait que comme je ressemble un peu à "Monsieur tout le monde", quand ils me croisent dans la rue... Quand vous croisez Stéphane Ruffier, que vous voyez un buffet de deux mètres de large dans les rues de Sainté, vous vous dites que c'est ultra compliqué de devenir gardien de but. Quand vous me croisez moi, si je n'ai pas le taouage, je ressemble à "Monsieur tout le monde" en fait. Il y a des gens qui se sont identifiés à ça. Ils se sont dits : "si lui peut le faire, je peux le faire aussi."