
Samuel Rustem, le couteau suisse
22/01/2019

Stadium Manager de l'ASSE, Samuel Rustem s'est confié il y a huit jours sur les ondes de France Bleu Drôme Ardèche. Extraits.
"Le Stadium Manager, c'est celui qui pilote l'organisation du match le jour du match. C'est celui qui gère le stade sur toute la partie organisation de la compétition pure. Cela peut aller d'une graine de café qui peut manquer dans une loge jusqu'à la gestion d'un protocole pour une visite ministérielle ou autre les jours de match en passant bien évidemment par le sportif, tout ce qui est lié à la communication de la rencontre, un regard sur partie marketing et la billetterie, un regard sur les hospitalités. C'est une fonction un peu large, c'est le couteau suisse du match. Un couteau suisse qui s'appuie sur l'ensemble de ses collaborateurs pour que la rencontre puisse se dérouler dans les meilleures conditions, aussi bien sur le terrain avec les joueurs à travers la notion sportive que dans les tribunes avec les spectateurs et évidemment les supporters.
C'est avant tout le travail d'une équipe, c'est avant tout la notion d'organisation. C'est une notion qu'il faut partager. L'axe principal, c'est l'organisation de la rencontre. Autour de cet axe, on y associe toutes composantes qui font qu'une rencontre va se dérouler dans les meilleures conditions. On a une équipe dans le service de sept personnes à temps plein. Sur des gros matches, on peut arriver à piloter entre 500 et 700 personnes. C'est une grosse machine donc on délègue, on fait confiance. En cascade, on a tous les mêmes objectifs : qu'on donne une meilleure image possible du club.
Parfois il faut prendre une décision. On a une météo qui est limite, on doit échanger avec les arbitres, on doit trouver la meilleure solution. Les spectateurs viennent de très loin, on est un club qui a la chance d'avoir des supporters dans toute la France. Ils font des kilomètres pour venir voir un match. Ils sont partis peut-être la veille, on va leur dire "rentrez chez vous, le match est annulé car les conditions météo ne permettent pas de le faire". On ne décide pas nous mais on contribue à amener une aide à une décision définitive et officielle.
C'est beaucoup de responsabilités, une erreur peut entraîner beaucoup de choses négatives à l'encontre du club, de ses clients, de ses supporters. Il faut prendre le temps, avoir de la sérénité, le recul nécessaire pour prendre sa bonne décision. Cela peut être la bonne solution mais souvent on est dans un exercice où on prend la moins mauvaise possible. Il faut rester le plus objectif possible dans sa tête et avec ses collaborateurs pour éviter que l'on se retrouve dans des situations conflictuelles.
Pour tout ça, il faut se former. Au quotidien, les matches permettent vraiment d'acquérir de l'expérience. C'est l'enrichissement du capital humain et de l'approche professionnelle qu'on peut avoir sur le métier. J'avais au départ un master en marketing et gestion des entreprises, j'avais une formation aussi dans une école de commerce. En parallèle de ça, avec le club on a décidé de faire une formation de stadium manager au centre de droit et d'économie du sport à Limoges. Au-delà de la qualité de l'école qui est connue et reconnue dans toute l'Europe puisqu'elle travaille aussi avec l'UEFA, c'est un diplôme et une formation sur deux ans avec une première partie en France et une seconde dans toute l'Europe. A la fin, il fallait rendre deux mémoires. Aujourd'hui, avec la pratique au sein du club, la théorie qui permet de structurer cette pratique, on arrive sur un poste où on est de plus en plus serein. Cela n'évite pas les erreurs, on en fait tous et tout le temps, il faut en faire le moins possible.
J'ai eu un accident lors d'un derby qui s'était très bien passé. Sans rentrer dans les détails, ce serait stérile sur le plan intellectuel, j'ai été à un endroit pour superviser une situation, et malheureusement j'ai pris un projectile dans l'oeil. Aujourd'hui ce n'est qu'un mauvais souvenir, ça m'a servi et endurci pour la suite. Ce projectile m'a fait une semaine d'hôpital, il m'a fait une opération à l'oeil. J'étais dans une situation très délicate avec un pronostic visuel engagé. Aujourd'hui tout va beaucoup mieux. Cet accident a servi car on revu les moyens utilisés à l'intérieur du stade sur le plan matériel qui a été mis à disposition par la métropole. On a revu certaines formes de management en interne avec le personnel affecté à ces différentes tâches. Les supporters nous ont beaucoup aidé car on a banni les jets de projectile dans les kops. C'est un échange qui portera ses fruits sur le moyen terme voire le long terme.
Cela fait plusieurs années que suis au contact des groupes de supporters, ce sont des gens très bien, avec qui on peut discuter, échanger. Au départ, quand je suis arrivé, c'était difficile, forcément. Quand on ne se connaît pas, on ne se fait pas confiance du jour au lendemain. La confiance s'est gagné au fil du temps, le respect s'est instauré. Aujourd'hui on est dans une situation où l'on sait où on va. Il y a une règle du jeu qui est claire, posée. Il y a des convictions dans certains groupes. Il y a des ultras, des non ultras. On respecte ces convictions-là. Le club a des obligations, on ne tolère pas la violence. On est les premiers à faire avance les choses, à être implique sur le plan national.
Je repense souvent à des discussions que j'ai avec mon président. Il me disait : "à l'époque on faisait le tour du stade, on buvait un verre ensemble, on ramenait nous-mêmes nos bouteilles, on coupait un bout de saucisson." Mon père aussi me parlait de ces situations-là qui aujourd'hui ne peuvent plus exister malheureusement. Aujourd'hui on entre dans un stade, c'est sectorisé, il y a un dispositif de police, on ne doit pas rencontrer le supporter d'untel... C'est pour ça que c'est devenu difficile."

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