Si le Conseil d'Etat a maintenu hier le principe de trois descentes, Bernard Caïazzo se montre plus déterminé que jamais dans la Pravda du jour.

"Cette décision ne constitue pas un coup d'arrêt pour les clubs de L1. C'est l'inverse, ça nous cimente encore plus. Il faut distinguer la question du 3 et 2 et le principe de gouvernance du football français. Quelle que soit la décision finale du Conseil d'Etat, ce qui a perturbé les clubs de L1 dans ce dossier, c'est de voir que les minoritaires pouvaient décider du sort de tout le monde. On peut le tourner comme on veut : à l'assemblée générale de la Ligue, un club de L1 a trois voix et un club de L2 deux. 19 clubs de L1, ça fait donc 57% des voix. On s'est dit : ça suffit, on ne s'en sortira jamais avec des clubs qui nous tirent vers le bas.

Notre communiqué est clair : on va créer notre propre syndicat. Rien ne nous arrêtera. Pour tout vous dire, j'ai été étonné de voir que 19 clubs de L1 nous suivaient tout de suite et démissionnaient de l'UCPF. On est prêts à discuter avec les clubs de L2, on le fait sans cesse, mais notre volonté est inéluctable : la L1 veut son propre syndicat, sa propre organisation. Ce sera une première étape : après, il y aura toute une réflexion sur la Ligue. On veut créer un modèle de développement de clubs français.

Les clubs de L2 ont peur qu'on les mette dans une situation financière difficile. Mais notre démarche ne veut pas dire qu'on est contre la L2 et contre une certaine redistribution. On travaille tous les jours avec eux, on leur achète des joueurs. Et je comprends leur position. Il y a un constat d'échec, mais Thiriez a les pieds liés, il doit jongler pour trouver un consensus dans le millefeuille L1-L2-UCPF. Témoin la commission Dréossi-Saint-Sernin, qui ne mène qu'à des mesurettes à la fin. Il faut passer par un phénomène de crise pour bouger, car on ne sait pas réformer en France."