Matuidi a tout dit (5)

24/05/2016
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Dans son autobiographie "Au bout de mes rêves" parue jeudi aux éditions Solar, Blaise Matuidi revient longuement sur son expérience stéphanoise. Cinquième extrait.

 

"Après avoir peiné jusqu'en janvier 2008 et être descendus à la 16e place du championnat au sortir d'un cinglant revers à Strasbourg lors de la 24e journée, un déclic s'est produit avec deux belles victoires successives contre Nancy et Caen. A partir de la mi-mars, nous sommes devenus imbattables, avec une somptueuse série de dix matches sans défaite jusqu'à la dernière journée. L'équipe réussissait à peu près tout ce qu'elle voulait et, moi, j'avais le sentiment d'être au sommet de ma forme.

 

Comme Bafé, Pasky marchait sur l'eau. Lui, c'était l'artiste. Un pur virtuose du ballon, aussi insaisissable qu'imprévisible. Objectivement, il est sans doute le joueur le plus technique avec lequel j'ai joué. Et à Paris ou avec les Bleus, j'en ai quand même croisé quelques-uns ! C'est dire s'il était un phénomène. A l'entraînement, quand il commençait à s'amuser avec la balle, j'avais l'impression d'assister à un spectacle de magicien. A côté de ça, c'était toujours un vrai clown, toujours heureux de vivre.

 

Pasky n'avait pas son pareil pour animer le vestiaire et déclencher l'hilarité générale. Dès qu'il sortait un dribble déroutant à l'entraînement et mettait dans le vent un joueur, on criait tous "Alalongo !" Je crois bien que c'est Hérita Ilunga qui avait inventé ce mot. C'est devenu pour nous une façon de lui témoigner notre admiration. Il restera l'un des footballeurs qui m'aura le plus marqué dans ma carrière.

 

Si Pasky avait réussi à canaliser davantage son énergie et ses envies, lui qui était aussi un bon vivant, je suis sûr qu'il aurait porté les couleurs d'un ou de plusieurs des plus grands clubs du monde. Mais c'était sa façon d'être, on ne pouvait pas le changer. Et à Sainté, cette année-là, il était l'étoile lumineuse que nous devions suivre.

 

La dernière journée de cette saison 2007-2008, nous devions absolument l'emporter à domicile contre Monaco pour décrocher l'Europe. La première chose qui me revient à l'esprit lorsque je me remémore ce match, c'est l'ambiance de Geoffroy-Guichard. Une heure avant le match, le Chaudron était déjà en ébullition. C'était splendide ! J'en ai encore la chair de poule rien qu'en y repensant.

 

Tout au long de ma première saison à Sainté, j'ai à chaque fois été impressionné par la ferveur phénoménale qui se dégageait des tribunes. Lorsque nous avions reçu Lens, par exemple, le public avait repris en chœur avec les supporters Sang et Or Les Corons, de Pierre Bachelet, en hommage à l'histoire minière des deux villes. C'était poignant ! Et que dire des tifos géants qui recouvraient régulièrement les kops, littéralement grandioses !

 

Franchement, je n'avais jamais vu ça de ma vie. Non seulement c'était un régal pour les yeux et les oreilles, mais ça me galvanisait encore plus. Comme pression positive, il n'y a pas mieux qu'un stade enflammé, à 200% derrière son équipe. Jouant à fond leur rôle de douzième homme, les supporters stéphanois ont pleinement rempli leur mission durant le match contre Monaco. Sur le terrain, nous aussi, nous avons assuré le spectacle. Au final, les Monégasques en ont pris quatre…

 

Pour Saint-Etienne, c'était un événement historique. Les Verts n'avaient plus disputé une compétition européenne depuis un quart de siècle ! En quelques secondes, le terrain était noir de monde. Après avoir communié de longues minutes avec les supporters, nous avons eu droit à un feu d'artifice. C'était fabuleux ! Et la fête ne faisait que commencer… Nous avons prolongé les festivités dans le vestiaire avant de prendre la direction de l'hôtel de ville en car.

 

Sur le trajet, on voyait toute la ville en liesse. Si Saint-Etienne peut parfois ressembler à une cité morte, là, il y avait une incroyable marée verte qui remontait avec nous jusqu'au centre-ville. Une fois sur place, nous nous sommes mis au balcon de la mairie pour continuer à partager notre joie avec cette foule immense. Les uns après les autres, nous prenions le micro pour chanter avec les supporters. Ce type de sensation est tellement puissant que c'est presque impossible à décrire. Dans ces moments-là, on a vraiment le sentiment d'exercer le plus beau métier du monde.

 

Pouvoir offrir autant de bonheur à tous ces gens, c'est un privilège extraordinaire. Tout ça, l'ASSE le devait d'abord à un homme : notre coach Laurent Roussey, qui, pour sa première année à la tête des Verts, avait su faire naître l'alchimie parfaite, permettant de ramener ce club historique du football hexagonal sur le devant de la scène. Bravo à lui ! Et bravo à nous aussi, car la bande de potes que nous formions avait réussi à faire rejaillir sur le rectangle vert l'excellent état d'esprit qui nous unissait en dehors."

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