Paski l'est gentil !
07/07/2011
Nouvelle recrue du FC Sion de Laurent Roussey, Pascal Feindouno a été longuement interviewé par Le Matin. Extraits : "La Suisse est un pays que je ne connaissais pas et que j’ai souhaité découvrir. J’avais joué contre Xamax lorsque j’étais à Saint-Etienne, en Intertoto d’été. Ici, c’est joli, calme, personne n’a l’air pressé. Sion, c’est comme une famille et je suis moi-même très famille. Je ne connais pas encore la valeur du championnat de Suisse, mais je sais ce que je suis venu y chercher. On veut toujours se prouver des trucs. Je veux redevenir celui que j’ai déjà été, en offrant ce que je sais faire sur une pelouse. Et puis, ici aussi, comme partout, c’est le même ballon, et les mêmes dimensions de terrain. J’ai aussi envie de gagner des titres, des trophées. A côté de la Coupe, dont tout le monde me parle déjà , il y a le championnat, une première place à aller chercher."
Féfé évoque ses anciens entraîneurs et justifie sa venue par la présence de Laurent Roussey : "Ca a pesé, c’est sûr. J’apprécie tant le coach que l’homme. Je le connais et il me connaît. Laurent, il est constamment à côté de ses joueurs, étant resté lui-même très joueur dans l’âme. Il comprend le joueur que je suis et réussit à déchiffrer les hommes dans leur complexité. C’est vrai que sans lui, je ne serais sans doute pas venu ici."
Avant Roussey, il y a eu Baup :"Elie, c’est mon père spirituel. Alors que j’étais encore un gamin, très tôt, il a fait de moi un grand en me lançant dans le bain. En 1999, lors du dernier match de la saison avec Bordeaux au Parc des Princes contre le PSG, je me souviens encore très bien de ce qu’il m’avait dit avant que j’entre sur le terrain à dix minutes de la fin: «Petit, rentre et tu nous fais gagner.» Il avait vu juste. Sur mon deuxième ballon, j’avais inscrit le but décisif qui devait nous donner le titre de champion! J’avais 18 ans. Très vite après, je suis devenu grand, presque trop vite. Il m’a permis d’être ce que je suis. Il n’a pas cherché à me changer."
Sa première qualité ? "La gentillesse. Je souris tout le temps. (Il éclate de rire.) J’aime aller vers les gens, discuter avec eux. Ici, j’ai été accepté tout de suite, comme si je faisais partie de l’équipe depuis plusieurs années. C’est fort car ce n’est pas partout comme ça. Parfois, la greffe ne prend pas, on peut être repoussé."
Il évoque également son club le FC Feindouno : "C’est vrai. On a créé le club en l’an 2000, avec un ami d’enfance. J’en suis le président d’honneur. On vise la promotion en 2e division. S’il y a du monde au match? Oh, en Afrique, le foot, c’est la fête. Même dans les rues, c’est rempli. On n’a pas de budget. Les maillots, les équipements, les ballons, les salaires, c’est moi qui donne tout."
Sa réputation ? Il l'évoque franchement : "Mon mariage m’a permis de mettre de l’ordre dans ma vie. J’en avais besoin. Avant, quand j’étais seul, je n’avais pas ma vie, celle-ci ne m’appartenait pas, ou plutôt m’échappait. Quand vous n’avez pas de limites, vous les dépassez parfois sans même vous en apercevoir. Maintenant, avec la naissance de mes trois enfants aussi, ce n’est plus pareil. C’est toujours le même Pascal, mais Pascal a mûri, il s’est calmé. Regardez, mes trois enfants me suivent partout, leurs prénoms sont là , tatoués sur mes bras."
Concernant son aventure dans le Golfe, là aussi, Féfé est direct : "Il faut arrêter de raconter des salades, que l’on va jouer dans ces pays-là pour l’enjeu sportif. C’est l’argent facile qui dicte les comportements. Ce sont des raisons purement économiques qui m’ont conduit au Qatar. Si quelqu’un, alors que vous gagnez 1000 euros jusque-là , est prêt à vous en offrir un million ailleurs, vous lui répondez non merci? Non, comme moi, vous courrez, vous fuyez votre univers pour le suivre. C’est ce que j’ai fait. (…) Est-ce de ma faute si je suis un privilégié? Chacun son boulot. Untel est maçon et ne peut pas être footballeur. Moi, je sais jouer avec un ballon sans savoir ériger des murs."
In fine, pour Féfé, le bonheur c'est simple : "Etre heureux avec soi-même et son entourage, ressentir un sentiment de paix intérieur, de plénitude. Le bonheur, je le vois comme une accumulation de petites choses simples mais parfois compliquées à mettre en place dans la réalité du monde."
Un gars franc du collier, toujours sympa, et avec un tel talent, pas de doute, Féfé du bien !