La montagne étant passée, la suite immédiate semble plus calme. Mais elle est également couperet, faillir contre un prétendant au maintien serait probablement synonyme de fin de saison en roue libre. L'ironie serait amère de perdre ses derniers espoirs européens à Strasbourg.


1- Le parcours

 

Ce n'est pas peu dire que les Strasbourgeois pédalent dans la choucroute. Mais ils ne sont pas pour autant mis en bière pour le moment.

 

Le promu revenu du diable Vauvert (ah, on me souffle dans l'oreillette que la FFF vient de le renommer plus sobrement National 3) avait pourtant bien rebondi après un début de saison chaotique en enchaînant 6 matchs sans défaite en L1, dont une victoire contre le PSG. Mais depuis, c'est plus compliqué et les Alsaciens font partie des 3 plus mauvaises équipes sur l'année 2018 avec seulement 10 points. Mais bien que relativement au ralenti, les hommes de Laurey sont désormais assez proches du maintien.

 

Pour autant, cet optimisme ne doit pas se transformer en fanfaronnade. Le Racing ne prend pas totalement l'eau à la Meineau. Ainsi, ils ont tenu Montpellier en échec il y a peu, sur un score nul et vierge. Cela démontre bien une chose, face à l'une des plus mauvaises défense de L1 (seuls Dijon et Metz font pire), c'est la capacité à marquer qui fera la différence.

 

 

2- L’effectif

 

Difficile de trouver une organisation type mise en place par Thierry Laurey. Cela a en effet beaucoup oscillé entre un milieu à 3 et un milieu à 4, en losange. Ces dernières semaines, un passage à 5 derrière a même été tenté.

 

Bingourou Kamara avait débuté la saison comme un titulaire indiscutable dans les cages, mais une blessure plus tard, et une descente aux enfers s'amorçant a fait changer les plans du coach strasbourgeois et a propulsé Oukidja n°1. Devant lui, la doublette préférentielle est composée de Koné et Mangane, même si les deux larrons ont connu pas mal d'absences qui ont permis à Salmier et Martinez, depuis son retour de blessure, d'accumuler du temps de jeu. Sur les côtés, la fusée Lala et le central de formation Seka ont été les plus sollicités. Derrière, Foulquier et Martinez, toujours lui, longtemps blessés ou hors de forme tous les deux, ont tout de même été les plus alignés. Strasbourg n'ayant pas été épargné par les blessures, le dernier homme de la défense, Ndour, a lui vu sa saison débuter il y a à peine trois semaines.

 

Dans l'entrejeu, Aholou et Martin ont été absolument indéboulonnables. Un petit peu moins présent, il en va néanmoins à peu près de même de Liénard. Un milieu à 4 ayant été utilisé un certain nombre de fois, on peut considérer Gonçalves et Corgnet, présents environ 10 fois chacun dans le onze de départ, comme candidats à une présence dans l'équipe type de la saison des alsaciens. En revanche, s'il est souvent entré, Grimm est resté fermement accroché à son statut de remplaçant. Nogueira n'a, lui, eu droit qu'aux miettes.

 

Devant, Nuno Da Costa et Martin Terrier ont été très présents, que ce soit sur les côtés, quand le système de jeu impliquait la présence d'ailiers, ou dans l'axe dans le 4-4-2 losange. Derrière, à la faveur, notamment, des changements de système, c'est Bahoken qui s'est imposé comme une solution crédible. Saadi et Blayac ont été utilisés avec plus de parcimonie. On notera par ailleurs la très brève apparition du jeune Zohi.

 

L'équipe possible ? En plus de ne pas être en forme, Strasbourg joue de malchance et accumule les blessures. Au total, ce sont 6 joueurs qui sont fortement incertains pour notre réception (Mangane, Lala, Aholou, Nogueira, Da Costa et Terrier) auxquels il faut ajouter la suspension de Ndour : Oukidja – Foulquier, Koné, Martinez, Seka – Grimm, Martin, Liénard, Corgnet – Bahoken, Blayac. Il ne devrait pas être compliqué de voir Saadi puisque ce devrait être la seule doublure offensive confirmée, dans le cas où il ne débuterait pas.

 

 

3– Souviens-toi la dernière fois

 

Figurant parmi les plus mauvaises notes au Jelnivo avec un maigre 3,96, le match aller avait pourtant été moins pénible que les matchs de l'époque en prenant deux fois l'avantage et en présentant une copie plutôt correcte en témoignent des statistiques clairement à l'avantage des Verts. La copie avait toutefois été plombé par des erreurs individuelles dont un penalty concédé bêtement par Pogba.

 

Pour ce qui est de la dernière confrontation à la Meinau, on se souviendra avoir buté contre un mur (on espérera donc plutôt une ligne Maginot ce week end) lors de notre unique match de la Coupe de la Ligue, perdu aux tirs aux buts après avoir pourtant égalisé à moins de 10 minutes de la fin par Hernani et avoir eu une énorme balle de match. On ne reviendra en revanche pas sur le dernier déplacement en L1 sur les rives du Rhin où s'étaient noyés les Verts terminant avec presque autant d'exclus (2) que de buts dans la musette (3)...

 

 

4– Le joueur à suivre

 

Avec autant de joueurs majeurs absents, difficile de faire ressortir un joueur de l'effectif. On notera quand même que, si les Strasbourgeois continuent à planter un peu grâce à leur doublette Blayac-Bahoken (qui compte pour la moitié des buts depuis début février), la chute au classement coïncide avec la perte de vitesse de leur maître à jouer Dimitri Liénard. Quand Liénard va, tout va. Ainsi, en 2017, de 10 titularisations de suite du natif de Belfort avait résulté 10 matchs sans défaites. Mais depuis que 2018 a débuté, l'homme aux 3 buts et 5 passes décisives ne l'est justement plus, décisif.

 

C'est donc bien de lui dont risque de dépendre la partie strasbourgeoise. S'il débloque enfin son compteur en 2018 et reprend son influence sur le jeu des Alsaciens, par sa qualité de passe, notamment, alors, ils pourront venir nous titiller. En revanche, s'il continue sur la lancée de son année 2018, il devrait suffire de ne pas succomber aux chants de la Lorelei pour ne pas sombrer dans le Rhin et obtenir la victoire.