Sortant de cinq mois convaincants avec le Stade Lavallois, Mahdi Camara nous a livré ses impressions à trois jours de ses 21 ans... et quatre de sa reprise de l'entraînement avec l'ASSE !


Le plus beau de tous les Tangos du monde, c’est toi Mahdi Camara ?

Je ne sais pas ! (Rires) En tout cas on avait un bon groupe à Laval, mon prêt là-bas a été bénéfique. Je pense avoir fait six mois très intéressants.

Quel bilan fais-tu de ton passage en Mayenne ?

Le bilan est positif. Je voulais être prêté pour avoir du temps de jeu. J’ai joué 14 matches dont 13 en tant que titulaire dans une équipe de haut de tableau de National 1. On n’a pas réussi à atteindre l’objectif de monter en Ligue 2, on a fini quatrième juste derrière le barragiste, Le Mans, qui a réussi ensuite à monter. Mais cette expérience a été enrichissante pour moi. Quand tu luttes pour la montée, tu joues des matches à pression chaque week-end, c’est ce que je recherchais. Je pense avoir progressé dans tous les compartiments du jeu dans un championnat à mon avis sous-estimé. Le niveau est vraiment plus relevé qu’en N2 ou en N3. Il y a de très bons joueurs et c'est costaud dans les duels.

Quels joueurs de N1 t’ont tapé dans l’œil et auraient à tes yeux les qualités pour jouer dans l’élite, et pourquoi pas un jour à Sainté ?

J’en citerai deux. Tout d’abord mon coéquipier Gabriel Etinof, un 1996 qui a fini meilleur passeur du National avec 13 passes décisives. Il a aussi marqué quelques buts dont l’un a été élu plus beau but de la saison de National 1. C’est un joueur très bon techniquement, très rapide, il a cette capacité à éliminer facilement. Je citerai également un joueur que j’ai trouvé très bon contre nous : Vincent Thill, le menuer de jeu du Pau FC. C’est un 2000 qui a vraiment du potentiel, il a fait une belle saison [ndp2 : Alexis Guendouz nous avait également cité ce joueur].

Dans quels domaines te juges-tu encore perfectible ?

J’estime que je peux encore progresser dans tous les domaines. On va dire que mon mauvais pied n’est pas mon point fort, je suis plus à l’aise du droit que du gauche. Je dois également parfaire ma vision du jeu. Je pense avoir des qualités, j'ai encore une marge de progression, c'est normal à mon âge.

A Laval, tu t’es notamment illustré en claquant trois pions. C’est le fait de jouer dans la ville natale d’Aubame qui t’a inspiré à la finition ?

C’est possible mais je suis encore loin d'Aubame ! (Rires). J’avais déjà mis près d’une dizaine de buts en un peu plus de deux saisons avec la réserve de l’ASSE. Le coach de Laval me faisait confiance, il me laissait monter, ça m’a réussi. Je suis très content d’avoir réussi à marquer trois buts en plus du travail que j’ai effectué dans l’entrejeu.

Vas-tu donner des conseils à Yann M’Vila ? Il n’a pas encore trouvé le chemin des filets en 57 matches officiels disputés sous le maillot vert.

C’est vrai qu’il n’a pas encore marqué mais il a beaucoup d’autres qualités. Même quand je suis parti à Laval, j’ai continué de suivre ses prestations. Je trouve qu’il a fait une excellente saison, sachant qu’il avait déjà beaucoup apporté lors de ses six premiers mois sous le maillot vert. Je suis content pour lui et j’espère encore apprendre quand je reviendrai sur Sainté à ses côtés. C’est vraiment un exemple pour moi. A ce poste, c’est une référence. C’est clairement l’un des meilleurs milieux de terrain de Ligue 1. Depuis tout petit je suis sa carrière, je suis content de pouvoir m’entraîner à ses côtés. Tu ne peux que progresser à ses côtés. Je regarde ce qu’il fait, j’étudie ses gestes. Il est très bon techniquement. C’est que du bonus d’être son coéquipier.

Dans quel schéma as-tu évolué à Laval ? Quel est ton poste de prédilection ?

A Laval on était à deux bases. Parfois je jouais en 6, dans le bloc, souvent je jouais en 8, le coach aimait bien mes qualités et il trouvait que j’apportais offensivement. Je préfère jouer en 8, j’aime bien me projeter vers l’avant, amener du surnombre. Cela me permet d’être aux avant-postes, mais aussi de défendre dans le bloc. J’aime bien ce poste de milieu relayeur.

Penses-tu que l’ASSE va te donner sa chance à ce poste et compte sur toi pour la prochaine saison ?

Franchement, je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que je vais reprendre l’entraînement lundi à L’Etrat avec détermination, comme toujours. Après on verra quels seront les choix du coach. Je vais tout faire pour continuer de progresser et essayer de me faire ma place. L’ASSE, c’est mon club formateur, j’aimerais bien m’imposer ici. Mais pour l’instant je n’en sais pas plus sur mon avenir, on verra à la reprise et pendant la préparation.

Es-tu resté en contact avec les joueurs et le staff de l’ASSE quand tu défendais les couleurs du Stade Lavallois ?

Bien sûr, dès que je le pouvais je regardais les matches des Verts, j’étais très content qu’on se qualifie pour l’Europa League. J’avais des contacts réguliers avec des joueurs comme Arnaud, Loïs, Yannis. En ce qui concerne le staff, j’ai surtout beaucoup échangé avec Julien Sablé, après chaque match car il les a tous regardés. Il me faisait un compte rendu, me disait ce qui allait, ce qui n’allait pas, ce que je devais faire pour progresser. Il m’a vraiment suivi de près pendant ces six mois, je l’en remercie. Jean-Louis Gasset et Ghislain Printant ont aussi gardé un œil sur mes performances.

Que t’inspire le fait que le second succède au premier au poste d’entraîneur numéro un des Verts ?

Je vois ça d’un bon œil. Je considère que ce changement d’entraîneur s’est fait naturellement. Le coach Ghislain Printant connaît très bien les joueurs. Je pense que tout le groupe l’apprécie, ça s’est fait savoir. C’est très bien que Ghislain Printant succède à Jean-Louis Gasset, je pense que ça va bien se passer.

 

Merci à Mahdi pour sa disponibilité