Je lis actuellement "Le lièvre de Vatanen", toujours de Paasilina. J'aime bien, une quête de retour à une vie "naturelle", et dans la nature. Un je ne sais quoi qui me rappelle "Walden ou la vie dans les bois" de H.D. Thoreau, mais en moins chiantbubs a écrit :t'as du bol, c'est le meilleur d'après moi.Le druide a écrit :Je viens de commencer "Petits suicides entre amis" et ça à l'air dans la lignée de ce que je chercheOlaf a écrit :Arto Paasilina, ça pourrait te plaire, je pense.
la cavale du géomètre, un homme heureux, le bestial serviteur du pasteur...
Les autres sont de la même veine mais un peu en dessous pour moi, il y en a même deux trois très pénibles.
Sinon, je suis fan de Murakami, surtout sa période kafka sur le rivage, la ballade de l'impossible.
je ne connais rien d'autre à la littérature japonaise .Quelqu'un auit des titres ?
Enfin, je ne peux m'empêcher de signaler un chef d'oeuvre , avec mes critères, replay de Grimwood.Drole, inventif....
Bonnes lectures
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Le lièvre de Vatanen est intéressant aussi, en effet.Un peu en deça de ceux que je t'ai cités selon moi.Il a été adapté au cinéma.
Pour ces histoires d'errance, il faut savoir que Paasilina est né ...en errance...à l'arrière d'un camion durant la guerre contre l'URSS.Il a connu la Norvege, la Suede, La Finlande, La Laponie lors de ses toutes premières années. Il a aussi été bucheron...Cela explique beaucoup de choses dans ses romans.
Pour ces histoires d'errance, il faut savoir que Paasilina est né ...en errance...à l'arrière d'un camion durant la guerre contre l'URSS.Il a connu la Norvege, la Suede, La Finlande, La Laponie lors de ses toutes premières années. Il a aussi été bucheron...Cela explique beaucoup de choses dans ses romans.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Toujours du même auteur, j'ai commencé "La douce empoisonneuse", qui part sur les mêmes bases que "Petits suicides entre amis"Le druide a écrit :Je lis actuellement "Le lièvre de Vatanen", toujours de Paasilina. J'aime bien, une quête de retour à une vie "naturelle", et dans la nature. Un je ne sais quoi qui me rappelle "Walden ou la vie dans les bois" de H.D. Thoreau, mais en moins chiantbubs a écrit :t'as du bol, c'est le meilleur d'après moi.Le druide a écrit :Je viens de commencer "Petits suicides entre amis" et ça à l'air dans la lignée de ce que je chercheOlaf a écrit :Arto Paasilina, ça pourrait te plaire, je pense.
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Les autres sont de la même veine mais un peu en dessous pour moi, il y en a même deux trois très pénibles.
Sinon, je suis fan de Murakami, surtout sa période kafka sur le rivage, la ballade de l'impossible.
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C'est moins bien pour moi. La Cavale du géomètre est top.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Je me le notebubs a écrit :C'est moins bien pour moi. La Cavale du géomètre est top.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
J'ai repris le long cycle "Fortune de France" de Robert Merle (13 tomes ; présentement à la fin du 7è), romans historiques à l'ancienne avec des nobles des combats d'épées des rois des intrigues des reines des complots et je pense une certaine exactitude historique, utile pour se remettre à jour sur les guerres de religion. En plus c'est bien écrit, avec une langue très originale.
Abruti (selon Romeyer) et terroriste (selon Darmanin)
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Oui, c'est très bien parait-il. Une des lectures favorites de mon grand-père, qui est un fin lecteur. Sinon, je suis aux anges : le Père Noël m'a apporté plein de bons livres. Comptes-rendus à venir ici même !Olaf a écrit :J'ai repris le long cycle "Fortune de France" de Robert Merle (13 tomes ; présentement à la fin du 7è), romans historiques à l'ancienne avec des nobles des combats d'épées des rois des intrigues des reines des complots et je pense une certaine exactitude historique, utile pour se remettre à jour sur les guerres de religion. En plus c'est bien écrit, avec une langue très originale.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
J'ai lu "Petits Suicides entre Amis" en début d'année.bubs a écrit :t'as du bol, c'est le meilleur d'après moi.Le druide a écrit :Je viens de commencer "Petits suicides entre amis" et ça à l'air dans la lignée de ce que je chercheOlaf a écrit :Arto Paasilina, ça pourrait te plaire, je pense.
la cavale du géomètre, un homme heureux, le bestial serviteur du pasteur...
Les autres sont de la même veine mais un peu en dessous pour moi, il y en a même deux trois très pénibles.
Sinon, je suis fan de Murakami, surtout sa période kafka sur le rivage, la ballade de l'impossible.
je ne connais rien d'autre à la littérature japonaise .Quelqu'un auit des titres ?
Enfin, je ne peux m'empêcher de signaler un chef d'oeuvre , avec mes critères, replay de Grimwood.Drole, inventif....
Bonnes lectures
"L"incolore Tzukuru Tazaki et ses années de pèlerinage" cet été.
Je suis en plein tome 2 de 1Q84, du petit lait. J'accroche beaucoup plus que "L'incolore...".
Je rebondis sur un post un peu plus haut, j'aimerais beaucoup me procurer le bouquin de Lions. Mais il est en rupture de stock sur la boutique officielle et je n'en trouve qu'un exemplaire sur Amazon à 100 balles. Donc si quelqu'un a un bon plan, je suis preneur, c'est pour l'anniversaire de mon papa... dimanche. ^^
#Kabruti
"The problem with the world is that the intelligent people are full of doubts, while the stupid ones are full of confidence." Charles Bukowski
"The problem with the world is that the intelligent people are full of doubts, while the stupid ones are full of confidence." Charles Bukowski
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Marat Izmailov a écrit :Dernières lectures (S1E09) :
Juste Ciel (Éric Chevillard) - Albert Moindre, comme son nom le laisse présager, ne se distingue guère de la masse de ses contemporains. Ingénieur consciencieux dans le domaine des ponts transbordeurs, sa seule excentricité remarquable consiste en une passion pour la poésie, qu'il pratique en amateur. Une vie moyenne, somme toute, faite de petites joies, de petits épanchements et de petits tracas. Mais Albert Moindre vit une expérience extraordinaire : renversé quelques heures plus tôt (ou était-ce quelques millénaires ?) par une fourgonnette estampillée "Olives & dattes", il a acquis une nouvelle situation : celle d'un mort, dans un au-delà éthéré et étrangement bureaucratique qu'il découvre avec stupeur.
Chevillard s'est forgé une solide réputation dans le petit milieu littéraire français, et s'il n'est pas ce que l'on appellerait un "gros vendeur", il dispose d'un lectorat fidèle et d'une place cardinale dans ce petit monde - en atteste, par exemple, sa critique hebdomadaire (en général assez bonne) dans le très estimé (à tort) "Monde des Livres" et sa présence en bonne place au catalogue des prestigieuses Éditions de Minuit. Cette place n'est pas usurpée : situations cocasses, plume alerte, imagination débordante ; il dispose d'un univers propre que Juste Ciel, son dernier ouvrage, rend immédiatement palpable. Si l'épopée d'Albert Moindre dans l'au-delà est fort agréable à lire, grâce à quelques passages drolatiques et un style enlevé, l'ensemble est tout de même bien plat. L'impression est la même qu'à la lecture de ses fragments : un plaisir délicat, mais évanescent. Se laisse lire : 3/5.
Ne connaissant de Rousseau que l'Emile et le Kostadinov qui va avec me permet de placer sans vergogne Chevillard nettement au dessus dans le panthéon. Pas lu "juste ciel", mais "Oreille rouge" ou "L'auteur et moi" ont la drôlerie, l'invention, l'intelligence et le recul qui manquent, pour reprendre les cibles favorites dudit Chevillard, à Alexandre Jardin ou Christine Angot. Ou Houellebecq. Ou Besson. Ou à tout un tas de cons qui nous feraient passer leurs merdes égocentriques ou leurs admirables convictions qui sentent le renfermé pour de la littérature.Olaf a écrit :@Rousseau : c'est un auteur qui souffre, pour un lecteur contemporain, d'avoir été posé sur un piédestal aussi élevé.
(ceci dit Marat ce que tu en dis me semble juste, je comprends ton "évanescent" même s'il me parait un tantinet exagéré). Se laisse lire...
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Oui. De l'intelligence, de la fantaisie, un style vif et alerte, une vraie facilité. Tout cela est vrai et se retrouve systématiquement dans ses critiques, ses fragments "autofictifs" et "Juste Ciel" - que tu devrais apprécier. Mais je trouve que cela manque un peu de profondeur, de perspectives et de matière. Sans être un grand écrivain, il me semble déjà être un bon écrivain - et ce n'est pas si mal par les temps qui courent. Je note les titres que tu évoques, j'avais d'ailleurs lu beaucoup de bien de "L'Auteur et Moi" - j'irai voir par moi même (si je le trouve gratuitement, il ne faut pas pousser^^).Pas lu "juste ciel", mais "Oreille rouge" ou "L'auteur et moi" ont la drôlerie, l'invention, l'intelligence et le recul qui manquent, pour reprendre les cibles favorites dudit Chevillard, à Alexandre Jardin ou Christine Angot. Ou Houellebecq. Ou Besson.
Parmi les autres auteurs que tu cites, je n'ai lu que Houellebecq (qui, en prose ou en poésie, m'ennuie prodigieusement - là, on a aussi de la drôlerie - plus désabusée certes - et des perspectives mais sans aucun style) et les chroniques de Besson dans le Point (si c'est bien celui-ci que tu évoques, et non Philippe) me semblent ridicules de fatuité - je n'ai donc jamais lu un de ses livres, malgré les bons échos parfois entendus par ailleurs.
Trop de parenthèses dans ce commentaire. Désolé, Dodo.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Besson, je l'ai trouvé très bon dans "Le fleuve tuera l'homme blanc", ou " Les Braban" mais inégal par ailleurs.
l'autre Besson ,par contre, écrit très bien.
l'autre Besson ,par contre, écrit très bien.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
A. GramsciJe hais le nouvel an
Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une solution de continuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs etc. etc. C’est un travers des dates en général. On dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire; on peut l’admettre. Mais il faut admettre aussi qu’il y a quatre ou cinq dates fondamentales que toute personne bien élevée conserve fichée dans un coin de son cerveau et qui ont joué de vilains tours à l’Histoire. Elles aussi sont des nouvel an. Le nouvel an de l’Histoire romaine, ou du Moyen Âge, ou de l’Époque moderne. Et elles sont devenues tellement envahissantes et fossilisantes que nous nous surprenons nous-mêmes à penser quelquefois que la vie en Italie a commencé en 752, et que 1490 ou 1492 sont comme des montagnes que l’humanité a franchies d’un seul coup en se retrouvant dans un nouveau monde, en entrant dans une nouvelle vie. Ainsi la date devient un obstacle, un parapet qui empêche de voir que l’histoire continue de se dérouler avec la même ligne fondamentale et inchangée, sans arrêts brusques, comme lorsque au cinéma la pellicule se déchire et laisse place à un intervalle de lumière éblouissante. Voilà pourquoi je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation. Tout cela est écœurant.
(Bon réveillon de la Saint-Sylvestre aux poteaunautes !)
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Je ne me serais pas attendu à te voir citer Gramsci
C'est dommage de ne pas avoir retrouvé le nom du concept la dernière fois qu'il est venu sur le tapis, parce que le revoilà : pour atteindre un but louable (mettre un peu de cohérence et d'intelligibilité dans l'écoulement du temps long), on invente un outil bien pratique (l'année).
Sauf que sur la durée, le caractère limité de l'outil s'oublie et l'outil devient une fin en soi. Plus précisément il se substitue au but de départ, acquière un statut de totem à défendre, et le conserve même quand il est devenu incompatible avec l'objectif de départ (ce que dénonce Gramsci, la borne est devenue un obstacle). Partant, son utilisation "envahit" et "fossilise"... L'année a été inventée pour se repérer et comprendre les dynamiques temporelles : maintenant, l'année a pris une telle importance qu'elle cache l'essentiel et aboutit à une conception du temps totalement erronnée.
Raisonnement valable pour la voiture, le nucléaire, l'élection du président de la république au suffrage direct, l'argent, la propriété privée, j'en passe et des meilleurs, tous des outils dévoyés, mais qui ont acquis une telle légitimité traditionnelle qu'on ne peut pas les remettre en question, même lorsqu'ils vont à l'encontre des objectifs qui sont censés les justifier.
C'est dommage de ne pas avoir retrouvé le nom du concept la dernière fois qu'il est venu sur le tapis, parce que le revoilà : pour atteindre un but louable (mettre un peu de cohérence et d'intelligibilité dans l'écoulement du temps long), on invente un outil bien pratique (l'année).
Sauf que sur la durée, le caractère limité de l'outil s'oublie et l'outil devient une fin en soi. Plus précisément il se substitue au but de départ, acquière un statut de totem à défendre, et le conserve même quand il est devenu incompatible avec l'objectif de départ (ce que dénonce Gramsci, la borne est devenue un obstacle). Partant, son utilisation "envahit" et "fossilise"... L'année a été inventée pour se repérer et comprendre les dynamiques temporelles : maintenant, l'année a pris une telle importance qu'elle cache l'essentiel et aboutit à une conception du temps totalement erronnée.
Raisonnement valable pour la voiture, le nucléaire, l'élection du président de la république au suffrage direct, l'argent, la propriété privée, j'en passe et des meilleurs, tous des outils dévoyés, mais qui ont acquis une telle légitimité traditionnelle qu'on ne peut pas les remettre en question, même lorsqu'ils vont à l'encontre des objectifs qui sont censés les justifier.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Ca fait surtout une bonne raison de voir ses potes et de picoler !
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
> Olaf
Nous sommes de pauvres êtres qui avons besoin de médiations pour avoir la sensation de connaître et de maîtriser le réel. L'année et plus généralement le calendrier grégorien sont des outils forts pratiques, mais qui restent des représentations imparfaites. Et, comme toute représentation, elle se substitue à la chose et se fait passer pour celle-ci, de manière très efficace. Le réel est un objet singulier, au sens premier du mot, (Rosset emploierait le mot grec d'idiotês) dont la connaissance directe nous échappera toujours ; il nous faut nos pauvres, insuffisantes et datées représentations pour en avoir une image - certes déformée - et "faire avec" ce que nous croyons être le réel. Cela s'appelle des mythes et nous sommes toujours dans l'ère des mythologies.
Là où tu vas trop loin (comme souvent), c'est que tu as conscience de cela et que tu penses que l'homme peut jongler facilement, à sa guise, selon ses caprices avec ses représentations. L'argent est devenu hors de contrôle, inventons une autre fiction plus juste ! Le système de représentation politique est sclérosé, Que se vayan todos !, etc. Seulement, ces choses-là prennent du temps - il faut des décennies, des siècles pour que de nouvelles superstitions en remplacent d'autres ; et surtout, cela ne se fait jamais sciemment, sur décision. Ici, l'Histoire des mentalités est plus utile que la politique ou l'économie pour comprendre ce qui ce joue.
(Je ne pensais pas entrer dans un débat le 31 décembre, merci Olaf ! ^^)
> Fourina
Ce n'est pourtant pas la pire des lectures !Je ne me serais pas attendu à te voir citer Gramsci
Bien que nous pourrions débattre des exemples que tu cites un peu plus bas (mais qui représentent bien tes obsessions - je dis cela de manière tout à fait amicale, nous en avons tous !), je suis d'accord avec toi. Qui ne le serait pas, d'ailleurs ?Sauf que sur la durée, le caractère limité de l'outil s'oublie et l'outil devient une fin en soi. Plus précisément il se substitue au but de départ, acquière un statut de totem à défendre, et le conserve même quand il est devenu incompatible avec l'objectif de départ
Nous sommes de pauvres êtres qui avons besoin de médiations pour avoir la sensation de connaître et de maîtriser le réel. L'année et plus généralement le calendrier grégorien sont des outils forts pratiques, mais qui restent des représentations imparfaites. Et, comme toute représentation, elle se substitue à la chose et se fait passer pour celle-ci, de manière très efficace. Le réel est un objet singulier, au sens premier du mot, (Rosset emploierait le mot grec d'idiotês) dont la connaissance directe nous échappera toujours ; il nous faut nos pauvres, insuffisantes et datées représentations pour en avoir une image - certes déformée - et "faire avec" ce que nous croyons être le réel. Cela s'appelle des mythes et nous sommes toujours dans l'ère des mythologies.
Là où tu vas trop loin (comme souvent), c'est que tu as conscience de cela et que tu penses que l'homme peut jongler facilement, à sa guise, selon ses caprices avec ses représentations. L'argent est devenu hors de contrôle, inventons une autre fiction plus juste ! Le système de représentation politique est sclérosé, Que se vayan todos !, etc. Seulement, ces choses-là prennent du temps - il faut des décennies, des siècles pour que de nouvelles superstitions en remplacent d'autres ; et surtout, cela ne se fait jamais sciemment, sur décision. Ici, l'Histoire des mentalités est plus utile que la politique ou l'économie pour comprendre ce qui ce joue.
(Je ne pensais pas entrer dans un débat le 31 décembre, merci Olaf ! ^^)
> Fourina
Il te faut des prétextes, pour cela ? ^^Ca fait surtout une bonne raison de voir ses potes et de picoler !
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Je ne dis pas qu'on pourrait facilement à changer... mais qu'on pourrait commencer à en débattre. C'est peut-être de cette manière, en parlant des choses et en expérimentant au lieu d'avoir peur de son ombre, qu'on sortira peut-être un jour de l'ère des mythologies...Marat Izmailov a écrit :Là où tu vas trop loin (comme souvent), c'est que tu as conscience de cela et que tu penses que l'homme peut jongler facilement, à sa guise, selon ses caprices avec ses représentations. L'argent est devenu hors de contrôle, inventons une autre fiction plus juste ! Le système de représentation politique est sclérosé, Que se vayan todos !, etc. Seulement, ces choses-là prennent du temps - il faut des décennies, des siècles pour que de nouvelles superstitions en remplacent d'autres ; et surtout, cela ne se fait jamais sciemment, sur décision. Ici, l'Histoire des mentalités est plus utile que la politique ou l'économie pour comprendre ce qui ce joue.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Débattre, on peut toujours, ou même rêver (comme Dostoïevski dans son "rêve d'un homme ridicule") ; mais cela reviendrait à s'écharper sur les mythes et les représentations que nous préférons. Pas à en sortir. L'Homme - dans sa dimension ontologique - n'en est pas capable : il faudrait que nous soyons des dieux, pour cela !Olaf a écrit :Je ne dis pas qu'on pourrait facilement à changer... mais qu'on pourrait commencer à en débattre. C'est peut-être de cette manière, en parlant des choses et en expérimentant au lieu d'avoir peur de son ombre, qu'on sortira peut-être un jour de l'ère des mythologies...Marat Izmailov a écrit :Là où tu vas trop loin (comme souvent), c'est que tu as conscience de cela et que tu penses que l'homme peut jongler facilement, à sa guise, selon ses caprices avec ses représentations. L'argent est devenu hors de contrôle, inventons une autre fiction plus juste ! Le système de représentation politique est sclérosé, Que se vayan todos !, etc. Seulement, ces choses-là prennent du temps - il faut des décennies, des siècles pour que de nouvelles superstitions en remplacent d'autres ; et surtout, cela ne se fait jamais sciemment, sur décision. Ici, l'Histoire des mentalités est plus utile que la politique ou l'économie pour comprendre ce qui ce joue.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Pas trouvé non plusKab' a écrit : Je rebondis sur un post un peu plus haut, j'aimerais beaucoup me procurer le bouquin de Lions. Mais il est en rupture de stock sur la boutique officielle et je n'en trouve qu'un exemplaire sur Amazon à 100 balles. Donc si quelqu'un a un bon plan, je suis preneur, c'est pour l'anniversaire de mon papa... dimanche. ^^
Sinon même titre mais autre bouquin sur le site de la fnac
http://livre.fnac.com/a2238544/Collecti ... d1ddb0b747
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Aussi étonné qu'Olaf de ta citation tu as de bonnes lecturesMarat Izmailov a écrit :Débattre, on peut toujours, ou même rêver (comme Dostoïevski dans son "rêve d'un homme ridicule") ; mais cela reviendrait à s'écharper sur les mythes et les représentations que nous préférons. Pas à en sortir. L'Homme - dans sa dimension ontologique - n'en est pas capable : il faudrait que nous soyons des dieux, pour cela !Olaf a écrit :Je ne dis pas qu'on pourrait facilement à changer... mais qu'on pourrait commencer à en débattre. C'est peut-être de cette manière, en parlant des choses et en expérimentant au lieu d'avoir peur de son ombre, qu'on sortira peut-être un jour de l'ère des mythologies...Marat Izmailov a écrit :Là où tu vas trop loin (comme souvent), c'est que tu as conscience de cela et que tu penses que l'homme peut jongler facilement, à sa guise, selon ses caprices avec ses représentations. L'argent est devenu hors de contrôle, inventons une autre fiction plus juste ! Le système de représentation politique est sclérosé, Que se vayan todos !, etc. Seulement, ces choses-là prennent du temps - il faut des décennies, des siècles pour que de nouvelles superstitions en remplacent d'autres ; et surtout, cela ne se fait jamais sciemment, sur décision. Ici, l'Histoire des mentalités est plus utile que la politique ou l'économie pour comprendre ce qui ce joue.
Un conseil de lecture :
le père Noël m'a apporté 17 équations qui ont changé le monde de Ian Stewart les mathématiques comme j'aurai du les enseigner de Pythagore à Black -Scholes (beurk)
Il faut allier le pessimisme de l'intelligence à l'optimisme de la volonté :(Gramsci)
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
S'il applique tout ça à son prochain article sur la tactique, on va avoir mal à la tête.rouge a écrit :Aussi étonné qu'Olaf de ta citation tu as de bonnes lecturesMarat Izmailov a écrit :Débattre, on peut toujours, ou même rêver (comme Dostoïevski dans son "rêve d'un homme ridicule") ; mais cela reviendrait à s'écharper sur les mythes et les représentations que nous préférons. Pas à en sortir. L'Homme - dans sa dimension ontologique - n'en est pas capable : il faudrait que nous soyons des dieux, pour cela !Olaf a écrit :Je ne dis pas qu'on pourrait facilement à changer... mais qu'on pourrait commencer à en débattre. C'est peut-être de cette manière, en parlant des choses et en expérimentant au lieu d'avoir peur de son ombre, qu'on sortira peut-être un jour de l'ère des mythologies...Marat Izmailov a écrit :Là où tu vas trop loin (comme souvent), c'est que tu as conscience de cela et que tu penses que l'homme peut jongler facilement, à sa guise, selon ses caprices avec ses représentations. L'argent est devenu hors de contrôle, inventons une autre fiction plus juste ! Le système de représentation politique est sclérosé, Que se vayan todos !, etc. Seulement, ces choses-là prennent du temps - il faut des décennies, des siècles pour que de nouvelles superstitions en remplacent d'autres ; et surtout, cela ne se fait jamais sciemment, sur décision. Ici, l'Histoire des mentalités est plus utile que la politique ou l'économie pour comprendre ce qui ce joue.
Un conseil de lecture :
le père Noël m'a apporté 17 équations qui ont changé le monde de Ian Stewart les mathématiques comme j'aurai du les enseigner de Pythagore à Black -Scholes (beurk)
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
C'est pourtant la stricte définition du cartésianisme (désapprendre ce qu'on t'a appris ; exercice radical du doute) dont on se rengorge depuis 4 siècles...Marat Izmailov a écrit :Débattre, on peut toujours, ou même rêver (comme Dostoïevski dans son "rêve d'un homme ridicule") ; mais cela reviendrait à s'écharper sur les mythes et les représentations que nous préférons. Pas à en sortir. L'Homme - dans sa dimension ontologique - n'en est pas capable : il faudrait que nous soyons des dieux, pour cela !Olaf a écrit :Je ne dis pas qu'on pourrait facilement à changer... mais qu'on pourrait commencer à en débattre. C'est peut-être de cette manière, en parlant des choses et en expérimentant au lieu d'avoir peur de son ombre, qu'on sortira peut-être un jour de l'ère des mythologies...Marat Izmailov a écrit :Là où tu vas trop loin (comme souvent), c'est que tu as conscience de cela et que tu penses que l'homme peut jongler facilement, à sa guise, selon ses caprices avec ses représentations. L'argent est devenu hors de contrôle, inventons une autre fiction plus juste ! Le système de représentation politique est sclérosé, Que se vayan todos !, etc. Seulement, ces choses-là prennent du temps - il faut des décennies, des siècles pour que de nouvelles superstitions en remplacent d'autres ; et surtout, cela ne se fait jamais sciemment, sur décision. Ici, l'Histoire des mentalités est plus utile que la politique ou l'économie pour comprendre ce qui ce joue.
Et sur ce, joyeux réveillon.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
> Rouge
> Olaf
L'exercice du doute est indispensable, certes. En premier lieu envers les présupposés philosophiques d'un Descartes, d'ailleurs.
> Aux curieux écumants ce topic
Je signale ici, puisque cela semble le sujet le plus approprié, trois belles découvertes des derniers jours de 2015 :
- J'ai parlé il y a quelques semaines du joli Journal Extime de Michel Tournier : voici un entretien où l'on retrouve toute la malice de l'écrivain ;
- Une belle émission de France Culture avec Paul Veyne, dans laquelle il est beaucoup question de Sénèque ;
- Puisque nous évoquions Rousseau : le centre Flaubert a numérisé et retranscrit les notes de l'écrivain normand sur certains discours ou écrits de Rousseau. Très intéressant.
Il ne faut pas être étonné : j'ai eu une jeunesse très marxisante, avec les lectures (parfois très ennuyeuses, Gramsci échappant à cette règle) qui vont avec. Ceci dit, je ne connaissais pas cet article que j'ai trouvé sur un compte Twitter - il était de circonstance et j'ai pensé à toi avant de le retranscrire ici.^^Aussi étonné qu'Olaf de ta citation tu as de bonnes lectures
> Olaf
L'exercice du doute est indispensable, certes. En premier lieu envers les présupposés philosophiques d'un Descartes, d'ailleurs.
Merci, Olaf. Belle nouvelle année, ainsi qu'à tous les poteaunautes.Et sur ce, joyeux réveillon.
> Aux curieux écumants ce topic
Je signale ici, puisque cela semble le sujet le plus approprié, trois belles découvertes des derniers jours de 2015 :
- J'ai parlé il y a quelques semaines du joli Journal Extime de Michel Tournier : voici un entretien où l'on retrouve toute la malice de l'écrivain ;
- Une belle émission de France Culture avec Paul Veyne, dans laquelle il est beaucoup question de Sénèque ;
- Puisque nous évoquions Rousseau : le centre Flaubert a numérisé et retranscrit les notes de l'écrivain normand sur certains discours ou écrits de Rousseau. Très intéressant.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
L'autobiographie de P.Veyne est en bonne place sur la pile, attendant d'être lue un jour, qui sait.Marat Izmailov a écrit : - Une belle émission de France Culture avec Paul Veyne, dans laquelle il est beaucoup question de Sénèque ;
(En cours
"Récits de la Kolyma", Varlam Chalamov, 1000 pages sur papier bible, le goulag sibérien par un authentique rescapé, suite de courtes nouvelles au style direct et percutant. Rappelle bizarrement les microfictions de Régis Jauffret.
"Nord Michigan", Jim Harrison, bon bref, classique.
"Chant général", Pablo Neruda, l'histoire sanglante (et en quelque sorte à visée exhaustive) (d'où le titre) du Nouveau monde en poésie. Ambitieux, pour le moins. Bon, un peu pénible aussi à force, comme souvent quand la poésie dure trop longtemps. A picorer.
Et fini "Sibérie", Olivier Rolin, bref recueil de textes touchants, impressions de voyage, espaces minuscules et infinis, fascination des cartes et des mots géographiques. Ecriture simple et belle.)
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Je l'ai lu il y a quelques années, je l'avais trouvé magnifique ce livreDodo a écrit :L'autobiographie de P.Veyne est en bonne place sur la pile, attendant d'être lue un jour, qui sait.Marat Izmailov a écrit : - Une belle émission de France Culture avec Paul Veyne, dans laquelle il est beaucoup question de Sénèque ;
(En cours
"Récits de la Kolyma", Varlam Chalamov, 1000 pages sur papier bible, le goulag sibérien par un authentique rescapé, suite de courtes nouvelles au style direct et percutant.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Dodo a écrit :L'autobiographie de P.Veyne est en bonne place sur la pile, attendant d'être lue un jour, qui sait.Marat Izmailov a écrit : - Une belle émission de France Culture avec Paul Veyne, dans laquelle il est beaucoup question de Sénèque ;
(En cours
"Récits de la Kolyma", Varlam Chalamov, 1000 pages sur papier bible, le goulag sibérien par un authentique rescapé, suite de courtes nouvelles au style direct et percutant. Rappelle bizarrement les microfictions de Régis Jauffret.
"Nord Michigan", Jim Harrison, bon bref, classique.
"Chant général", Pablo Neruda, l'histoire sanglante (et en quelque sorte à visée exhaustive) (d'où le titre) du Nouveau monde en poésie. Ambitieux, pour le moins. Bon, un peu pénible aussi à force, comme souvent quand la poésie dure trop longtemps. A picorer.
Et fini "Sibérie", Olivier Rolin, bref recueil de textes touchants, impressions de voyage, espaces minuscules et infinis, fascination des cartes et des mots géographiques. Ecriture simple et belle.)
Oui, les Récits de la Kolyma sont un indispensable de la littérature concentrationnaire, et même de la littérature tout court. Je n'ai lu que la version pour fainéants, c'est-à-dire le petit bouquin de 200 pages paru chez Verdier en version poche, qui ne m'a pas laissé une énorme impression ; il faudrait que je trouve le courage de m'enfoncer dans l'oeuvre complète. Dans quelques années, sans doute, si la vie me porte jusque là.
Quant à Rolin, j'avais évoqué il y a quelques mois le Météorologue, dans lequel il parle longuement de sa fascination pour les cartes et les grands espaces - intéressant, mais j'avais été très déçu par son style.
Je ne connaissais pas les deux autres œuvres que tu évoques, merci pour ces découvertes.