(HS) La Bibliothèque Verte

Discussion générale sur l'ASSE

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Edward G.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Edward G. »

rising 42 a écrit :Le livre le plus vendu en 2008 en France l'a été à hauteur de 300 000 exemplaires, et c'était une connerie repoussante.
Les Déferlantes de C. Gallay ?
Edward G.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Edward G. »

Particulièrement passionné par la littérature anglaise (un des rares bienfaits que je reconnais à là Perfide Albion, avec son petit crachin permanent), laissez moi vous présenter une série de romans des plus agréables et caractérisés par un niveau d'écriture (richesse du vocabulaire d'époque / préciosité du langage) rarement - pour ne pas dire jamais - atteint lors de mes différentes lectures !

Et je commence par un OVNI littéraire, tant sur la forme que sur le fond :

Image

Quatrième de couverture :

1806 : dans une Angleterre usée par les guerres napoléoniennes, un magicien à la mode ancienne, un certain Mr Norrell, offre ses services pour empêcher l'avance de la flotte française.
En quelques tours, il redonne l'avantage aux Anglais. Norrell devient la coqueluche du pays. Voguant sur sa gloire, il fait la connaissance d'un jeune et brillant magicien qu'il prend sous son aile, Jonathan Strange. Ensemble, les deux hommes vont éblouir l'Angleterre par leurs prouesses. Jusqu'à ce que l'audacieux Strange, attiré par les aspects les plus sombres de la magie, provoque la colère de Mr Norrell.
L'association tourne à la rivalité, causant bientôt des ravages insoupçonnables...

Avis personnel :

En quoi peut on considérer ce pavé de 840 pages et quelques (Robert Laffont) comme un OVNI sur la forme ?
Tout simplement parce que le livre en tant qu'objet est magnifique, soigné, avec des pages "vieillies" qui donnent l'impression aux lecteurs de parcourir un vieux manuscrit, une police d'écriture fine et adaptée à l'époque du roman... Je l'ai choisi entièrement noir (y compris les tranches) comme le modèle que je vous présente. Il existe également en version blanche. Bref, un objet de collection !

Et sur le fond ?
Si le coeur du roman concerne la magie (il ne faut donc être allergique à ce thème pour apprécier cette oeuvre), la description de la société anglaise pré-victorienne y est tellement précise, documentée, enchanteresse souvent, que le livre ne mérite pas d'être restreint au style fantastique et à son lectorat inhérent.
J'ai, dès les premières pages, été absorbé par ce monde, par l'épaisseur des personnages, par les sentiments qui affleurent entre les principaux protagonistes (complicité, rivalité, déchéance, ascension...). Ce livre qui pousse le raffinement de l'écriture à son paroxysme est un conte au long cours, une balade infinie, il ouvre une dimension parallèle dans laquelle on se plonge avec délectation.
D'aucuns trouvent que ce roman est soporifique, sans idée directrice et avec une fin brusque et frustrante. Ce n'est évidemment pas mon cas. Et si je conçois que la fin tombe comme un couperet, j'y vois comme une réjouissance car elle appelle (j'ose l'espérer) un deuxième (magnum) opus.
Dernière modification par Edward G. le 31 juil. 2009, 17:56, modifié 2 fois.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par ......... »

C'est une traduction chez Laffont ou tu recommandes la VO (chez?) ?
Edward G.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Edward G. »

vertigogo a écrit :C'est une traduction chez Laffont ou tu recommandes la VO (chez?) ?
Oui, c'est la traduction française, qui est à mon avis (celui d'un lecteur régulier mais pas d'un professionnel !) de grande qualité. J'ai d'ailleurs lu plusieurs critiques qui abondaient en ce sens.
La seule réserve à ce sujet émanait d'un lecteur anonyme sur je ne sais quel site qui affirmait que la VF ne rendait pas grâce au truculent personnage "Le gentleman aux cheveux comme du duvet de chardon" (!).

En restant sur ce thème, as tu un avis sur les désagréments de traduction et de mise en forme que j'ai rencontrés pendant ma lecture de "La Route", éditions Points ?
Dernière modification par Edward G. le 31 juil. 2009, 14:09, modifié 2 fois.
Parasar
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Parasar »

Perso j'ai lu les 200 premières pages de
Image
Vraiment j'aime beaucoup, je trouve que c'est super bien écrit, et historiquement très intéressant.
I'm waiting for my club...
It's never early, it's always late,
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buddenbrook
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par buddenbrook »

rising 42 a écrit :WOUAAAAAAAAAAAAAAH !!!!!
:super:
que nous vaut cet enthousiasme........................ :)
Le choix de certaines lectures

je prends dans mes bagages
Prague de la belle époque essai sur Prague au début du XX è
Le chemin des anguilles de Starova (littérature albano-macédonienne)
Deux livres achetés chez l'ami Rising42

De L'Or Et Des Epices
naissance de l'homme d'affaires au Moyen âge de Jean Favier
Ce livre est pouceux qui croient que le mondialisme et le capitalisme sont des choses récentes. Dès le Moyen Age, il y a avait des échanges commerciaux mondiaux
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Jacques Chauviré.
Tout est bon chez lui... Il n'y a rien a jeter... Sur l'île déserte, il faut tout emporter...

J’ai tout à fait l’impression de ne pas avoir fait le tour de mon domaine et d’avoir laissé dans l’ombre certains pans, vécus ou imaginés. Mon métier et ma position d’observateur et de confident ne me permettaient pas toutes les libertés. L’un de mes rêves serait d’écrire encore une vaste fresque dont les personnages multiples seraient tous ceux que, jeune médecin ou vieux docteur, j’ai découverts ou rencontrés à Neuville-sur-Saône, qu’on appelait autre fois Neuville-l’Archevêque, et dans les villages voisins : artisans, commerçants, paysans, ouvriers, instituteurs, notaires et rares cadres d’entreprise. Je les ai aimés. En ma mémoire je vis avec eux. Je voudrais témoigner de ce qu’ils furent, évoquer leurs personnalités si diverses, les suivre au cours de leurs vies et les ressusciter dans leur intimité, raconter leurs unions de village en village, rappeler les parentèles qui, de bourg en bourg, tissaient la toile de mes visites de médecin familier. Autre pan écarté : l’amour qui tant donné est absent de mon œuvre. Tout cela exige le secret ou, du moins, la pudeur.
Jacques Chauviré, Entretien avec Gilles Ortlieb. Revue Balmoral N°41, Printemps-Eté 2002.

Jacques Chauviré est né en 1915 à Genay dans l’Ain. Il ne connaîtra jamais son père, tué à la guerre. On ne peut s’empêcher de penser ici à Camus, et d’expliquer ainsi, au moins partiellement, la sensibilité et l’intelligence commune qui s’exprimera plus tard dans une longue correspondance. Après des études de médecine à la faculté de Lyon, en compagnie de Jean Reverzy, l’auteur du Passage, qui deviendra son ami, il fut pendant quarante années médecin généraliste à Neuville-sur-Saône.

À la fin des années cinquante, Chauviré écrit à Albert Camus, engage une correspondance, dont on retrouve parfois les échos romancés dans ses livres. C’est Albert Camus qui retiendra son premier manuscrit et le présente à Gaston Gallimard. De 1958 à 1980, il publiera six romans chez cet éditeur.

L’un des tous premiers, Les Passants, réédité en 2001 par le Dilettante, n’est pas sans rappeler celui de Reverzy, Le Passage. Les Passants, ou comment, d’une chose à l’autre, se trouver transporté en terrain connu, voire de connivence. À Jullianges, petite ville de banlieue ouvrière, un jeune médecin, le Docteur Desportes, voit défiler tout un concentré d'humanité dans le cabinet qu'il vient d'ouvrir. Il soigne les corps, mais ne peut pas apaiser les âmes. Il s’agit-là d’une véritable épopée de l'insignifiance.
Je suis arrivé à Jullianges depuis une semaine. Toutes les petites villes d’une banlieue ouvrière se ressemblent, et celle-ci ne diffère certainement en rien des cités qui, de Bléricourt à Terrenoire, en passant par Replonges, accompagnent le cours de la Brévince. Pour être très certainement inventés, ces noms n’en délimitaient pas moins une sorte de paysage irréfutable et aussitôt familier — de ceux dont les maisons se touchent et dont la rue principale, bordée d’usines, n’est que la route qui les unit entre elles.

Je me suis décidé à abandonner mes fonctions de médecin d’usine pour ouvrir un cabinet. Je pense que ma santé affermie me permettra de faire face à mes obligations, bien qu’il soit possible que la vie qui m’attend ne soit pas d’une extrême facilité. Ces difficultés forment précisément la trame et le fond du roman, où l’on voit le Docteur Desportes, confrère provincial du Docteur Louis-Ferdinand Destouches (Céline), tâcher de se constituer une clientèle entre rivaux et alliés, déjeuner parfois seul, le dimanche, à l’hôtel du Commerce, place Jules Ferry, retrouver d’autres fois l’instituteur Rivoire, que guette un étrange mal intime, et prodiguer soins, conseils, encouragements sans jamais, ou presque, se départir d’une attitude à la fois distanciée, lucide et attentive. Les médecins écrivains formeraient-ils une famille ou une école à part, comme on parle d’auteurs prolétariens ou d’écrivains voyageurs ? (Gilles Ortlieb). Quelques fois, à la lecture de Jean Reverzy, de Miguel Torga ou, plus près de nous, de Martin Winckler, on ne serait pas loin de le croire. Comme si à l’art du portrait qui relève du travail de tout romancier, venait dans leur cas se superposer une connaissance quasiment clinique de ce qui fait agir les personnages et risque d’en condamner certains, en conférant par là-même à l’auteur un statut d’observateur privilégié, et fatalement peu optimiste. À ceci près que, de constats en aveux, la vie personnelle du narrateur apparaît, dans Les Passants, à peine moins désemparée que celle de ses patients. Le refus délibéré d’en laisser ou de s’en faire accroire est l’un des mérites de cette entreprise romanesque, dont le nuancier ne semble compter que des demi-teintes, et aucune couleur trop vive. (Gilles Ortlieb).
Depuis mon séjour à Replonges, j’ai appris à aimer cette grisaille de la banlieue. Je m’y sens à l’aise. Lorsqu’on s’y est incorporé on y découvre une chaleur, une fidélité tacite et résignée qui me conviennent.

Entre le petit Louis Colin, le gendarme Labrousse, les familles Mouillard et Frachini, Mademoiselle Duvillard et sa mère, le couple Truchaud et tous les personnages, aux patronymes aussi convaincants que les lieux-dits, dont se compose une petite société de province, un constat identique de fidélité s’applique aux êtres : Il est vrai que mes livres n’ont pas de héros et que leurs personnages sont gens du quotidien. Ce sont eux que j’ai rencontrés. Ils m’ont paru dignes d’intérêt parce que simples, pudiques et souvent fidèles. Sans dévoiler ce qu’il advient aux uns et aux autres, où il incombe parfois au médecin de les accompagner, il est évident que l’expérience humaine ainsi recueillie à leur chevet vaut bien celle de nombreux globe-trotter.

Le début des Passants contient incidemment un très court résumé du premier roman, celui-là même que Camus avait fait publier chez Gallimard en 1958, Partage de la soif : Pendant six ans j’ai occupé à Replonges un poste de médecin du travail dans une usine de textiles et cette expérience a été , en définitive, un échec. Si géographiquement le décor est le même, le mobilier des journées et leur emploi du temps tiennent ici presque tout entiers dans le local de l’infirmerie. Jacques Chauviré y surveille cette vie qu’on a planté en nous comme une perfusion, qui inonde d’une tristesse sans fin, étoilées de plaisirs fugaces. Partir le matin, revenir le soir : question d’habitude. Quant à la place de médecin d’usine, elle ne tarde pas à se révéler aussi peu confortable que celle d’un praticien en quête de clientèle. Car il apparaîtra assez vite que, à la charnière entre la patron, le délégué syndical, et la masse indifférenciée du reste du personnel, la position n’est pas tenable à terme par quiconque refuse de choisir son camp, à plus forte raison lorsqu’une grève éclate dans les ateliers, qui limite irréductiblement à deux le nombre des camps possibles. Sur le versant de la vie privée, les choses, là non plus, ne se présentent pas au mieux, avec un lien conjugal usé qui conjugué aux difficultés professionnelles souligne le manque d’une raison d’être.

À l’horizon de la plaine, il y a une ligne de chemin de fer qui court parallèlement à la route. Chaque jour, je suis dépassé par le train qui passe à huit heures à Blèche en provenance de Barleux. À cette heure les wagons sont encore éclairés, comme le projecteur d’une gare de triage. La pauvreté des noms de villages, le bruit heurté et sourd des lourdes rames qui s’entrechoquent dans ces gares isolées ne font jamais surgir en moi le moindre désir de voyage et, dans l’aube de l’hiver, le haut pylône qui supporte le phare évoque à mes yeux le mirador de nos captivités. La mer, le ciel et la plaine m’ont toujours enseigné la prison.

Pour suivre un ordre chronologique, le roman suivant, longtemps introuvable et réédité en 2008 par les Editons Le Temps qu’il fait à Cognac, est sûrement le plus ambitieux dans l’œuvre de Jacques Chauviré. Paru en 1964, Le Temps et la Guerre, (les majuscules ont été imposées ici par l’auteur, pour donner l’impression de se retrouver, comme devants certains substantifs allemands, confrontés à des entités telles que le Monde, la Loi, le Sol ou la Mort) ne dépaysera pas le lecteur des deux romans précédents — Lyon et la Saône ne sont pas loin — , sinon par l’époque dans laquelle l’action se situe. Le livre débute le 23 août 1914, soit quelques semaines après l’ordre de mobilisation, dans une région, la Combes, un domaine, la Bervillière, et une famille de vieille souche, les Calvière.

Tout au long de ce vaste ouvrage, bien que le lecteur n’en soit jamais le témoin direct, c’est pourtant bien le front qui disputera la première place aux personnages divers. Même si au bout du compte, la guerre n’est jamais que ce que l’on en rapporte : quelques pages d’un journal tenu sur place, une méchante blessure, une citation, un séquestre, un morceau d’obus fiché dans un poumon ou encore rien de plus qu’une montre, une poignée de lettres et une plaque d’identité en aluminium. Il s’agit ici de la guerre vécue de l’arrière, par les enfants, les femmes, les paysans et ceux qui en sont revenus, dans tous les sens du terme.

Jérôme et Lucie Calvière errent dans les rues brûlantes d’un village en bord de Saône. Leur fils et leur gendre, mobilisés, laissent un vide immense derrière eux, et la lutte pour ne pas le laisser s’installer tout en restant sans nouvelles, ni pouvoir se représenter les périls auxquels étaient exposés les soldats les engagent dans un voyage aux limites de leurs forces. Les lettres des paysans arrivent, avec les premiers disparus et le pressentiments des mutineries de 1917. Dans le recueillement anxieux amorti par la douceur d’une grande propriété près de Lyon, la famille se resserre, se tend, se distend, les filles se révoltent, rentrent dans le rang, la religion n’est jamais loin des mouvements de remise au pas, si ce n’est par le biais d’un curé, c’est par la peur.

Le temps s’égrène pourtant lentement à l’arrière, au rythme de l’attente d’apprendre quel village donnerait au canton son premier mort. Dans le pas des saisons, des moissons, des vêlages, des ciels changeants, s’inscrivent les transmutations des rapports à l’argent, des générations entre elles, des aspirations aux ascensions sociales, des premiers déséquilibres économiques, qui déstabilisent en profondeur ces bourgeois et leurs valeurs. En contrepoids du danger qui menace les jeunes corps perdus sur le front, tout autant que la désagrégation du monde de Jérôme, la terre faisait naître en lui un désir toujours plus profond et plus insatiable de peser sur ce sol de tous le poids de son corps.

Mais, au-delà de l’évocation, à la manière de Joseph Roth, d’un monde agonisant, le roman sait aussi être rétrospectivement visionnaire, lorsqu’il dévoile la formidable force d’entraînement de la guerre, qui permet à certains trafiquants ou fabricants d’amasser en quelques mois des fortunes qu’il fallait vingt années pour bâtir. Pendant que les jeunes filles de bonne famille s’essaient à la peinture non figurative, des domestiques attachés depuis toujours à la famille voient leurs enfants s’en aller travailler en usine, s’inscrire à des cours du soir et s’élever ainsi de quelques barreaux sur l’échelle sociale. Font également irruption par le biais des conversations des choses vues à la ville des bribes puis des pans entiers du monde appelé à remplacer l’ancien lorsque les hostilités auront cessé. Car c’est l’époque où, aux côtés d’un Modigliani encore inconnu, tel poète bourlingueur et récemment amputé commence à se faire connaître par des proses ferroviaires sans antécédents… (Gilles Ortlieb).

Dans sa sécheresse, son laconisme, l’épilogue de La Terre et la Guerre témoigne qu’il est des glissements de terrain irréversibles, mais que sur le sol maintenant aplani rien ne va cesser d’être, ou tout va recommencer : Le vieil homme mourut un soir de septembre 1922. Son aîné l’accompagna deux ans plus tard. Laurence Leblond et Jean Calvière vendirent leurs parts de la Bervillière et Amélie ne put les acheter. Elle vint habiter seule la maison sur la place.

Publié après cette imposante fresque en 1971, La Confession d’hiver n’est pas une épopée, mais une sorte de suite au roman précédent sous forme de monologue, énoncé d’une traite, sur un ton confidentiel, en l’espace de deux soirées, devant un auditeur qui recueille les propos sans jamais les commenter. Le sujet est à nouveau le quotidien d’un médecin dans une petite localité, Malaterre, à égale distance entre un canal navigable, détail d’importance, et une usine de produits chimiques. Sans appartenir à ce prolétariat de médecins qui ahane aux montées d’étages, gèle en hiver et transpire en été pour gagner sa chienne de vie, le narrateur ne se range pas davantage dans le corps des praticiens hautement titrés, qui est en quelque sorte la fleur et la clef de voûte de la corporation. Sa confession apparaît comme le récit des pièges que la mesquinerie et les circonstances peuvent tendre à un médecin de quartier partagé entre le goût et la lassitude de son métier, entre la nécessité de soulager autrui, et celle, parfois, de lui dissimuler la vérité, assailli comme chacun par les grands et les petits soucis qui tournoient au-dessus de lui comme les mouettes à l’aplomb d’une écluse.

Six années s’écoulèrent jusqu’à la parution, en 1977, de l’avant-dernier roman de Jacques Chauviré, Passage des émigrants, réédité par le Dilettante, qui est reconnu comme son ouvrage le plus fort et le plus abouti. Le personnage désormais familier du Docteur Desportes y officie, l’auteur l’affectant cette fois-ci au soin des pensionnaires d’une résidence pour personnes âgées. Ce livre est l’histoire, à la fois terriblement commune et infiniment profonde de quelques-uns de ses émigrants, qui, au crépuscule de leur vie, commencent leur douloureux voyage vers la mort. Ils se retrouvent dans une résidence, dont Jacques Chauviré, à travers un couple de vieillards comme les autres, les Montagard, raconte le fonctionnement et l’atmosphère. Le Docteur Desportes est l’observateur patient et mélancolique du destin de ces êtres en fin de parcours dont il a la charge. Quant à moi, affirme-t-il, la vieillesse me passionne. Grâce à son étude, on parvient à l’approche d’une vérité, de la vérité.

Le style paisible et sans affectation de l’auteur recèle une rythme et un balancement significatifs. Comme dans les précédents romans, Chauviré masque la dimension anodine des évènements qu’il raconte — la vie banale de personnages ordinaires, d’un hospice parmi tant d’autres, d’une région rurale française clairement identifiée — une conscience du tragique de l’existence terrestre et de l’insaisissable sens de la vie humaine., s’il y en a un. Le monde existe, nous y sommes et c’est tout, lâche Desportes à al fin du livre.

Chez Jacques Chauviré, l’écrivain et le médecin se mêlent, littérature et médecine amenant à scruter et à comprendre la même mélancolie. On retrouve dans ce livre plusieurs thèmes récurrents dans l’œuvre de l’auteur, thèmes qui font de ses livres gris, comme lui-même les qualifie, l’individualisme et le délitement des liens sociaux. La vieillesse n’intéresse au fond personne. Les vieux sont devenus les asociaux de notre temps car chacun les juge encombrants bien qu’inoffensifs. Ce livre élégant, dont le véritable sujet aura finalement toujours été la conscience de la mort. Conscience inhérente à toute vie, et que la vieillesse rend simplement plus intense, jusqu’au désespoir. Tout corps prépare sa propre déchéance. La mort n’est qu’un suicide méconnu.

Avec le Passage des émigrants, on touche à la littérature de confinement, dont Le Dernier Chapitre d’Hamsun, La Salle N°6 de Tchékhov (autre écrivain médecin) ou encore La Montagne magique de Thomas Mann constituent de mémorables précédents.

S’il est de bonnes raisons de penser que tous les livres de Jacques Chauviré sont, à des degrés divers, autobiographiques, Les Mouettes sur la Saône apparaît comme celui dont le fil remonte le plus loin dans l’enfance. Il est même troublant de constater à quel point ce roman semble précisément reprendre les choses là où La Terre et la Guerre les avait laissées : même époque, années 20, mêmes paysages où étangs, rivières et eaux de ruissellement abondent, mêmes ritournelles d’après-guerre, sans parler des nombreuses similitudes entre les demeures familiales, comme entre les personnages qui les fréquentes. L’angle de vue apparaît toutefois différent, puisque l’auteur est un adulte qui, se retournant vers l’enfant qu’il a été, le redevient le temps du récit et regrandit  avec lui, en compagnie désarmante d’un cousin dont les surnoms se dégraderont au fil des ans — à mesure que son retard au monde deviendra plus flagrant : Frédéric, Fred, Freddy, Billy, Bill,Baby, le Bouib, le Babouin… Toute la force du récit tient à la véracité des dialogues, scènes et rituels rapportés, par lesquels un enfant va comprendre qu’on ne vit pas impunément.

Mais les fenêtres s’ouvrent sur la rivière. Je ne me suis jamais beaucoup éloigné d’elle. En cette après-midi de janvier, sous le soleil d’hiver, elle demeure immuable dans son incroyable lenteur. Large et silencieuse, elle coule et ne coule pas. Le ciel s’est entrouvert. Des mouettes dérivent lentement dans la lumière. Des mouettes dérivent lentement dans la lumière. Les eaux froides scintillent. C’est sur ces phrases que s’ouvre ce dernier roman, avec l’eau omniprésente, telle un marque de fabrique pour l’œuvre entière de Chauviré.

Il faudra attendre la publication de Fin de journées, en 1990, pour disposer, en annexe à deux nouvelles brèves et cinglantes : L’Absence et La Possession, de quelques clés autobiographiques et de quelques lumières sur les circonstances dans lesquelles cette œuvre avait été composée.

Après avoir rangé ses ordonnances et près de treize d’inactivité littéraire, Jacques Chauviré reprend la plume. À quatre-vingt huit ans, après ce long silence, l’auteur découvre le sentiment amoureux avec le scintillant Elisa, petit ouvrage publié aux Editions le Temps qu’il fait qui lui permet de goûter enfin aux plaisirs d’une reconnaissance tardive.

Porté par l’écriture cristalline d’un enfant, ce mince récit lumineux et malicieux a les propriétés curatives d’une eau de jouvence. Il s’agit de l’histoire d’un premier amour, vécu par un petit garçon dans la fraîcheur de son innocence, alors que l’ombre de la Grande Guerre ne cesse de raviver les feux de la détresse du père inconnu, tombé au champ d’honneur, d’une mère inconsolable et exclusive.

Des jours passèrent et la complicité qui m’unissait à Elisa s’affirma.
Dans les après-midi d’automne où la pluie ne me permettait pas de jouer dans le jardin je demeurais auprès d’elle dans la cuisine? Inoccupé, j’y tournais en rond au grand dam de Marguerite. Comme avant, comme toujours, Marguerite cousait ou reprisait, assise devant la fenêtre. Et maintenant Elisa se trouvait en face d’elle, occupée à des travaux similaires dont, comme moi, elle ne voyait pas l’utilité. Elle abritait sans doute en elle une parcelle d’enfance et je pensais qu’elle aurait aimé être ailleurs pourvu que ce fût avec moi.
Au fil des heures je m’efforçais de m’approcher d’elle de plus en plus près. Elle m’attirait, j’aimais ce qu’elle était.
Il m’arrivait enfin de m’appuyer à elle, contre son bras qui tenait l’aiguille ; elle me parut un peu gênée. Toutefois elle me le permit.
— Viens, me dit-elle comme pour se libérer, je vais te préparer ton goûter.
— Bientôt tu me feras des gaufres.
— Attends un peu que je sois au courant des habitudes de la maison. Mais je te promets de demander l’autorisation.
Des gaufres ! C’était à mon sens une avancée dans l’intimité.
C’était le matin, à notre lever, que maman me témoignait le plus d’affection, m’entourait de ses souvenirs, de ses recommandations et de ses plaintes.
Elle m’entretenait surtout de mon père disparu. Il était mort à trente-trois ans pour la patrie. Je me demandais si l’on était vieux ou jeune à cet âge. Et la patrie, qu’était-ce ? Le jardin, les près, les fermes d’alentour ?
— Tu es ma consolation, me disait maman. C’est fou ce que tu ressembles à ton père. Ah ! S’il t’avait connu il n’aurait pas pu te renier. Tu as la même façon de marcher et je pressens que tu auras la même voix et le même nez, un peu fort. Il était vraiment gai ton père. Il avait l’habitude depuis notre mariage de siffloter en marchant. Toujours décidé et d’un bon pas. Regarde sa photo sur la tablette de la cheminée.
Chaque matin ou presque, respectueux et admiratif, je jetais un œil sur la photo de ce sous-lieutenant casqué au beau profil dressé sur la terre de Champagne dans sa longue capote boutonnée.
Je n’étais pas très ému. Je me soumettais plutôt à ce mouvement rapide du regard qu’on m’invitait à accomplir comme appartenant à la prière matinale.


La fluidité de l’écriture, conjuguée à l’ardeur des sentiments, confinent au miracle lorsque la belle Elisa resurgira en fin de volume, et consentira, quelques marguerites sur les mains, à passer aux aveux.

Jacques Chauviré disparaît en 2005 à l’âge de 90 ans. Il n’aura pas eu le temps de voir paraître Massacre en septembre, toujours aux Editons le Temps qu’il fait, un recueil en kaléidoscope d’un enfant vieillard des bords de Saône. Quelques nouvelles rassemblant son dernier souffle, ses derniers coups de griffes, coups de gueules aussi, bien dans son style, en apparence assourdis par un ton policé, un petit rien de désuet, mais sans concession contre la bêtise, la lâcheté, les aménagements ordinaires des uns et des autres avec la cruauté ou l’indifférence. On y trouve ce rire clair et simple d’un enfant insolent, et aussi l’époque où la France était une nation de paysans, où les instituteurs enseignaient aux enfants l’histoire de leur pays et de leur province, et celle aussi des années d’après-guerre, des paysages rustiques et sereins : Le village, entre Dombes et Saône, n’abritait pas plus que trois cents âmes. Des ruisseaux couraient sur ses pentes. Des troupeaux paissaient de grasses prairies. Les toits des fermes étaient de tuiles romaines.

Pour conclure, laissons l’écrivain s’exprimer :
En 1942, je me suis installé à Neuville-sur-Saône comme médecin généraliste. J’y suis resté quarante ans. Les fenêtres de mon bureau donnaient sur la rivière. Depuis lors, je ne suis guère retourné à la ville. Après avoir exercé pendant quelques années et après avoir beaucoup lu, il m’a paru nécessaire et naturel de m’interroger sur le sens de mon métier. J’avais, au fil des temps, appris que le médecin perd toujours. […] De temps en temps, je partageais la joie de guérisons. Mais celles-ci ne compensaient pas le scandale de la souffrance et de la mort. Et je pensais que mon métier illustrait bien le mythe de Sisyphe et qu, au fond, il n’était pas sans grandeur. Un soir d’été, j’écrivis à Camus qui me répondit. De la naquit une correspondance. Au lendemain d’un jour où la rivière et ses eaux que j’aimais m’avaient trahi par la noyade d’un enfant de l’un de nos amis, j’adressai à Camus un texte bref que j’avais intitulé Recherche et perte du fleuve. Camus me conseilla de continuer à écrire.

"Nuits blanches" QLL Août 2009. ©[/b]
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Romeyer canonisation !!!
buddenbrook
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par buddenbrook »

Apparemment très peu d'entres nous partent avec des livres en vacances.
Peut-être que nombre d'entre-nous sont déjà revenus. Toutes vos lectures d'été sont les bienvenues.
Jacques Chauviré, longuement présenté par Rising peut être une bonne piste de lecture.
N'hésitez pas à donner vos conseils de lecture à nos chers joueurs.

Amis lecteurs bonsoir

Allez les verts
Pingouin vert
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Pingouin vert »

Je pars de mon côté avec le tome 3 de Fantomas de Souvestre et Allain aux Editions Robert Laffon Bouquin.
Ce sont les premières histoires de Fantomas, prince de la nuit, roi du crime, empereur du mal écrites par 2 écrivains, Souvestre et Allain pour les journaux de l'époque.
Ce qui est drôle est d'une part le fait que la technique d'écriture était particulière. Chacun écrivait un chapitre l'un après l'autre (après bien sûr avoir défini la ligne directrice en amont). D'où des styles différents.
D'autre part, c'est la noirceur des propos à cette époque. Pas de tabou car il fallait interesser les lecteurs et donc les acheteurs potentiel des quotidiens d'information. Et c'est violent, ça tue, ça empoissonne, ça trahit à tout va. C'est limite anar' car toutes les institutions sont touchées. Plus aucun respect et c'est sans doute cela qui leur a amené la gloire et l'admiration sans faille des surrealistes (Breton, Cocteau en tête), Neruda et Vialatte plus tard .
On y retrouve Juve le policier intelligent à la poursuite du criminel, aidé en cela par Fandor journaliste et sa fiancé Helène.

Attention, aucune ressemblance avec les Fantomas films avec J. Marais, l. de Funes et M. Demongeot (plus grand public). :D

Dans le génie du mal, j'ai essayé de me mettre à Fu Manchu (un roi du crime chinois ) de Sax Rohmer en Angleterre écrit à la même époque mais cela n'a pas le même goût. Cela m'a fait l'effet d'un canada dry . Un poil raciste même. Même l'Ombre Jaune (qui s'est très fortement inspiré du Docteur Chinois - voir décalqué) dans Bob Morane est plus vicieux, plus détestable et donc plus agréable à lire.
Dernière modification par Pingouin vert le 31 juil. 2009, 22:43, modifié 3 fois.
Pingouin vert
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Pingouin vert »

Sinon à titre personnel, j'ai terminé recemment un livre recueillant les articles et cables du journaliste Albert Londres. Ce livre s'appelle tout simplement Cables & Reportages aux éditions Arlea.
Et c'est génial.

Albert Londres a été le prototype même du reporter/journaliste à la Tintin. Le modèle d'intégrité et de déantologie qui part là où il faut ramener la vérité qui est occulté. Il part sur le front durant la première guerre mondiale, assiste aux déchirements, à la mort inutile et la destruction d'une civilisation culturelle de plus de mil an sur le front. Repart ensuite vers les Dardenelles et son naufrage. Puis c'est l'Allemagne occupé après l'armistice, la revolution spartakiste et les prémices naissants de la bête immonde. Part ensuite en Russie revolutionnaire d'une façon digne d'un agent secret et dont il raconte l'effroi, la désolation, la misère et le totalitarisme déjà présent des Soviets. Puis la revolution en Grèce (où j'apprend pourquoi l'aeroport d'Athenes utilisée en Février dernier pour le match UEFA a ce nom). Une des révolutions portugaises ,polonaises, les balkans en feu, les voyages en orient (sa rencontre avec Gandhi dont il sortira ébloui) - on est durant les années 20 et l'Inde est colonie britannique) et les méfaits du colonialisme, la montée du Japon....

Le mieux est sur 2 points : le tour de France qu'il va suivre et où il remonte déjà les affaires de corruption, de dopage, de malheurs mais aussi d'héroisme des coureurs (les forçats de la route). Et ensuite un moment d'histoire Italienne où le poête D'annunzio proclame une republique independante à Fiume après la fin de la première guerre. et cet enclos va devenir un endroit où les contrebandiers, mercenaires, revolutionnaires, prostitués,brigands qui vont vivre dans la plus totale anarchie - une sorte de 'no man land' fascinant par sa brutalité, sa crasse avant l'intervention de l'armée.

C'est un livre qui regroupe tous ses articles de journaux, tous les cables de ce journaliste intègre. Je ne me suis pas ennuyé, j'ai appris plein de choses et j'ai pris ce livre comme un livre d'histoire (à prendre dans les 2 sens). Je le conseille pour cela. L'écriture, la sincerité et l'intelligence des propos, le refus de s'abaisser en face d'un puissant pour obtenir une faveur. Juste la vérité et le désir d'informer :super:
rising 42
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

buddenbrook a écrit :Apparemment très peu d'entres nous partent avec des livres en vacances.
Peut-être que nombre d'entre-nous sont déjà revenus. Toutes vos lectures d'été sont les bienvenues.
Jacques Chauviré, longuement présenté par Rising peut être une bonne piste de lecture.
N'hésitez pas à donner vos conseils de lecture à nos chers joueurs.

Amis lecteurs bonsoir

Allez les verts
il y a aussi ceux qui ne partent pas en vacances, ceux qui n'aiment pas lire, ceux qui ne savent pas lire, les timides...
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LE SPHINX
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par LE SPHINX »

Pour ma part, je ne lis que des Polar sauce Chattam, Thilliez, Grangé, Camus et Hug, Vargas, Peter James etc....
Je ne voudrais donc pas faire tâche en exprimant mes goûts :mrgreen:
Dissident
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Dissident »

LE SPHINX a écrit :Pour ma part, je ne lis que des Polar sauce Chattam, Thilliez, Grangé, Camus et Hug, Vargas, Peter James etc....
Je ne voudrais donc pas faire tâche en exprimant mes goûts :mrgreen:
Tu peux toujours essayer, peut-être que tu arracheras un autre cri à Rising ! :mrgreen:
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Edward G.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Edward G. »

Deuxième volet de ma série "la littérature anglaise".

Aujourd'hui je vous présente 4 romans paru chez Belfond et mettant en scène Matthew Shardlake, où les pérégrinations d'un avocat bossu dans une Angleterre du 16è siècle en proie à des luttes politico-religieuse intestines !
Les amateurs du frère Cadfael, héros des romans d'Ellis Peters ne devraient pas être déçus. Nombre de critiques s'accordent même à dire que l'élève CJ Sansom aurait dépassé le maître (ou plutôt la maîtresse). Personnellement, je suis dans l'incapacité de me prononcer, n'ayant jamais lu un seul "Cadfael".



Image

Quatrième de couverture :

Angleterre, 1537. En butte aux menées du redoutable Thomas Cromwell, le clergé catholique jadis tout-puissant perd son pouvoir, voit ses biens confisqués et ses monastères menacés de dissolution.
Partout, la révolte gronde. Après la décapitation d'un commissaire du roi à Scarnsea, l'ardent réformateur anglican Matthew Shardlake est envoyé sur les lieux.
Dans le monastère glacial, son enquête se heurte au mutisme des moines. Chacun d'entre eux semble avoir quelque chose à cacher. Quels secrets pèsent sur ces lieux ? Qui veut-on protéger ?
Alors que la mort frappe de nouveau, Shardlake doit percer au plus vite les mystères de cette étrange congrégation. Mais il ignore encore à quel point de terribles découvertes ébranleront ses plus profondes convictions...



Image

Quatrième de couverture :

Londres, été 1540. Une jeune femme, Elizabeth Wentworth, encourt la mort pour l’assassinat supposé de son cousin. Serait-elle habitée par le malin ? La plupart le croient… Mais ni son oncle, ni le toujours perspicace Matthew Shardlake, avocat bossu qui déjà menait l’enquête dans La Dissolution (2003). Chargé par Cromwell de mettre de l’ordre dans cette histoire trouble, aux relents de soufre, qui risque de coûter la vie à une innocente, l’avocat va très vite se mettre sur les traces de la formule permettant de composer les larmes du diable, entendez-le feu grégeois, arme redoutable inventée par les byzantins : si, en moins de douze jours, l’avocat est capable de rapporter le secret de ce feu guerrier à Cromwell, la jeune Elizabeth Wentworth évitera le supplice… Alors autant se presser !



Image

Quatrième de couverture :

York, 1541. Aux portes de la ville, quatre têtes coupées sur des piques, font le régal des corbeaux. C'est la réponse, royale et sanglante, à la conspiration papiste. Bientôt, le roi lui-même viendra mettre un terme, par sa seule présence, aux troubles de la province.
D'ici là, Matthew Shardlake, avocat à la Cour, assurera la protection du meneur catholique, le bouillant Broderick, jusqu'à son transfert à Londres où l'hérétique sera remis aux questionneurs de la Tour… Quel entêtement dans son silence ! Très vite, Shardlake devine que la rébellion du Yorkshire menace bien moins l'unité religieuse du pays que la légitimité de la couronne. Connaissant Henri VIII, dont la cruauté proverbiale a souillé à jamais le nom des Tudor, l'avocat se sait lui-même en grand danger.



Image

Quatrième de couverture :

Angleterre, 1543. Après la Réforme, le retour de Henry VIII au catholicisme fait régner la terreur dans tout le pays. Censure, persécution, bûcher… Personne n'est à l'abri d'une condamnation pour hérésie.
Réhabilité depuis peu et chargé de défendre un jeune exalté interné à l'asile de Bedlam, l'humaniste Matthew Shardlake entend se tenir à l'écart des conflits. Jusqu'à ce que l'un de ses pairs soit retrouvé noyé dans la fontaine de Lincoln's Inn, la gorge tranchée.
Au nom de leur vieille amitié et par affection pour la veuve du défunt, Matthew se lance à la poursuite du coupable. Mais, quand plusieurs meurtres étrangement similaires sont commis coup sur coup, son enquête prend une tournure inquiétante.
Une piste s'impose peu à peu : celle d'un tueur inspiré par l'Apocalypse de saint Jean…



Avis personnel :

Il en va de la lecture de certains romans comme de la découverte d'une pépite d'or. Dès les premières lignes de Dissolution - qui n'est pas sans rappeler l'ambiance noire et oppressante de l'excellentissime film Le nom de la rose (je parle du film car je n'ai pas lu le livre d'Umberto Eco) - j'ai su qu'il en serait ainsi avec cet attachant personnage M. Shardlake. Depuis cette découverte, je m'évertue à remonter le filon !

Bref, la série est captivante par ses intrigues, dépaysante par son décor, profonde par l'épaisseur des "héros". Le tout écrit d'une main de maître, servi par un vocable raffiné et d'époque.

Un régal !
rising 42
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

LE SPHINX a écrit :Pour ma part, je ne lis que des Polar sauce Chattam, Thilliez, Grangé, Camus et Hug, Vargas, Peter James etc....
Je ne voudrais donc pas faire tâche en exprimant mes goûts :mrgreen:
Waaaaaaaaaah !!!
Non, je rigole ! :)

Le polar n'est pas un genre mineur. Mais comme dans tout genre, il y a du mauvais et du bon.

Grangé, j'aime beaucoup. Thilliez aussi. Vargas pas du tout, les autres je ne connais pas.

Parmi les excellents à mon sens : James Lee Burke, qui est aussi un styliste.

Elizabeth George, américaine, mais la meilleure pour dépeindre l'Angleterre d'aujourd'hui et ses moeurs incertaines... :mrgreen:
(Entre parenthèse, je me demande qu'elle est la marque de dentifrice de Dissident... ? )

Denis Lehane, Hening Mankell, Indridasson, Staalesen...
Patricia Highsmith, John Harvey.
et jean passe et des meilleurs...
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LE SPHINX
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par LE SPHINX »

Grangé est le plus talentueux, mais pas le plus sympathique :rouge:
Edward G.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Edward G. »

rising 42 a écrit :
LE SPHINX a écrit :Pour ma part, je ne lis que des Polar sauce Chattam, Thilliez, Grangé, Camus et Hug, Vargas, Peter James etc....
Je ne voudrais donc pas faire tâche en exprimant mes goûts :mrgreen:
Waaaaaaaaaah !!!
Non, je rigole ! :)

Le polar n'est pas un genre mineur. Mais comme dans tout genre, il y a du mauvais et du bon.

Grangé, j'aime beaucoup. Thilliez aussi. Vargas pas du tout, les autres je ne connais pas.

Parmi les excellents à mon sens : James Lee Burke, qui est aussi un styliste.

Elizabeth George, américaine, mais la meilleure pour dépeindre l'Angleterre d'aujourd'hui et ses moeurs incertaines... :mrgreen:
(Entre parenthèse, je me demande qu'elle est la marque de dentifrice de Dissident... ? )

Denis Lehane, Hening Mankell, Indridasson, Staalesen...
Patricia Highsmith, John Harvey.
et jean passe et des meilleurs...
Moi, Thilliez ça ne passe pas. Je trouve que c'est plusieurs tons en dessous des maîtres du polar.

Grangé j'ai aimé (La ligne noire, Le serment des limbes...) et je m'en suis lassé, je n'ai pas cherché à lire Miserere. Trop d'exagération, trop de violence pour le plaisir de la violence. Il est devenu trop !

Chattam, j'en ai lu un par curiosité (Le sang des temps) et surtout parce que l'action se déroulait au Mont Saint Michel. Les allers retours avec l'Egypte sont sympas, l'intrigue originale bien que totalement invraisemblable.
Je ne suis pas allé plus loin.

Vargas, j'apprécie le style et le côté décalé d'Adamsberg, le personnage principal. Mais sans plus.

Mo Hayder m'a déçu avec Pig Island. Si le synopsis est prometteur (l'histoire se déroule en Ecosse :coeur: ), la fin s'avère bâclée. Boycott !

Je citerais Connelly. Il fût longtemps le boss du polar à mon sens (avec notamment Les égouts de Los Angeles, la défense Lincoln, Le poète...). Et puis j'ai pris une claque avec son avant dernier bouquin A genoux. Un nanard sans nom, pas plus épais qu'une feuille de cigarette (et heureusement), une intrigue fadasse... Avait il besoin d'argent ? A t'il prêté son nom ?
De fait, j'attendrai la sortie en poche de son nouveau roman pour le lire.
Je citerai également la trilogie Millénium (Stieg Larsson), captivante, même si là encore, tout y est trop !

En conclusion, un peu de mesure magnifierait encore plus certaines oeuvres.

PS : Rising, tu ne souhaites pas me répondre ?
LE SPHINX
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par LE SPHINX »

Concernant Chattam, j'avais adoré "In Tenebris", depuis je trouve qu'il essaie de reproduire, mais sans vraiment le même succés. Dans non style, il reste cependant une valeur sûre.

Sinon j'ai découvert Patrick Graham à la dernière fête du livre de Sainté, et j'avoue avoir assez aimé !!
rising 42
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Edward G. a écrit :
rising 42 a écrit :
LE SPHINX a écrit :Pour ma part, je ne lis que des Polar sauce Chattam, Thilliez, Grangé, Camus et Hug, Vargas, Peter James etc....
Je ne voudrais donc pas faire tâche en exprimant mes goûts :mrgreen:
Waaaaaaaaaah !!!
Non, je rigole ! :)

Le polar n'est pas un genre mineur. Mais comme dans tout genre, il y a du mauvais et du bon.

Grangé, j'aime beaucoup. Thilliez aussi. Vargas pas du tout, les autres je ne connais pas.

Parmi les excellents à mon sens : James Lee Burke, qui est aussi un styliste.

Elizabeth George, américaine, mais la meilleure pour dépeindre l'Angleterre d'aujourd'hui et ses moeurs incertaines... :mrgreen:
(Entre parenthèse, je me demande qu'elle est la marque de dentifrice de Dissident... ? )

Denis Lehane, Hening Mankell, Indridasson, Staalesen...
Patricia Highsmith, John Harvey.
et jean passe et des meilleurs...
Moi, Thilliez ça ne passe pas. Je trouve que c'est plusieurs tons en dessous des maîtres du polar.

Grangé j'ai aimé (La ligne noire, Le serment des limbes...) et je m'en suis lassé, je n'ai pas cherché à lire Miserere. Trop d'exagération, trop de violence pour le plaisir de la violence. Il est devenu trop !

Chattam, j'en ai lu un par curiosité (Le sang des temps) et surtout parce que l'action se déroulait au Mont Saint Michel. Les allers retours avec l'Egypte sont sympas, l'intrigue originale bien que totalement invraisemblable.
Je ne suis pas allé plus loin.

Vargas, j'apprécie le style et le côté décalé d'Adamsberg, le personnage principal. Mais sans plus.

Mo Hayder m'a déçu avec Pig Island. Si le synopsis est prometteur (l'histoire se déroule en Ecosse :coeur: ), la fin s'avère bâclée. Boycott !

Je citerais Connelly. Il fût longtemps le boss du polar à mon sens (avec notamment Les égouts de Los Angeles, la défense Lincoln, Le poète...). Et puis j'ai pris une claque avec son avant dernier bouquin A genoux. Un nanard sans nom, pas plus épais qu'une feuille de cigarette (et heureusement), une intrigue fadasse... Avait il besoin d'argent ? A t'il prêté son nom ?
De fait, j'attendrai la sortie en poche de son nouveau roman pour le lire.
Je citerai également la trilogie Millénium (Stieg Larsson), captivante, même si là encore, tout y est trop !

En conclusion, un peu de mesure magnifierait encore plus certaines oeuvres.

PS : Rising, tu ne souhaites pas me répondre ?

Je veux bien te répondre... mais est-ce que tu peux répéter la question... silvopli
Caiazzo démission !!!
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Dissident »

rising 42 a écrit :(Entre parenthèse, je me demande qu'elle est la marque de dentifrice de Dissident... ? ) ...
Synial Plusse 8|
Rêvons plus petit !
rising 42
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Dissident a écrit :
rising 42 a écrit :(Entre parenthèse, je me demande qu'elle est la marque de dentifrice de Dissident... ? ) ...
Synial Plusse 8|
8| :hehe:
Caiazzo démission !!!
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Edward G.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Edward G. »

rising 42 a écrit :Je veux bien te répondre... mais est-ce que tu peux répéter la question... silvopli
En fait, il y en a deux !

L'explicite : quelle est la "nullité repoussante" qui a été consacrée meilleure vente française en 2008 ? (Les déferlantes de C. Gallay ?)

L'implicite : j'ai rencontré des fautes d'orthographes et de mise en forme grossières pendant la lecture de "La route" éditions Points. As tu un avis là dessus ? Y a t'il des précédents chez Points ? Cela peut il concerner un seul exemplaire (le mien en l'occurence...) ?
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Edward G. »

Troisième et dernier volet de ma série "la littérature anglaise" avec le premier pan de l'Oeuvre (avec un O majuscule) de Michael Cox. Editions Seuil.

Image

Quatrième de couverture :

" Après avoir tué l'homme aux cheveux roux, je suis allé chez Quinn m'offrir un souper d'huîtres... " Ainsi débute l'extraordinaire confession d'Edward Glyver, fin lettré, bibliophile averti, grand fumeur d'opium et assassin à ses heures. Par une nuit brumeuse d'octobre 1854, près du Strand, à Londres, il vient de tuer froidement un inconnu. Cet acte est la répétition générale du meurtre projeté de celui qu'il appelle son " ennemi ". Edward Glyver se sent promis depuis toujours à un grand destin. Or une découverte fortuite le persuade qu'il a raison. Un grand destin l'attend, assorti d'une influence et d'une richesse immenses. Et la vie qu'il a menée jusqu'ici n'est qu'un mensonge, à commencer par le nom qu'il porte. Désormais il ne doit reculer devant rien pour recouvrer son identité véritable et l'héritage dont il a été spolié à sa naissance. Désormais le meurtre et la duplicité, l'amour, la trahison et la vengeance vont jalonner la route qui le conduit - qui nous conduit - de Londres, la plus grande ville de l'époque, avec sa splendeur et sa misère, jusqu'à Evenwood, la plus sublime, la plus enchanteresse des demeures d'Angleterre. Mais, à chaque pas, un autre le précède et l'entraîne irrésistiblement: Phoebus Daunt, son ennemi mortel.



Le deuxième pan a fait l'objet d'une présentaion de Rising il y a quelques pages de ce topic. Pour rappel :

Image

Quatrième de couverture :

1876. À Paris, Esperanza Gorst, jeune orpheline de dix-neuf ans, choyée par une mère adoptive (française) et éduquée avec soin par un précepteur (anglais) est chargée par ses bienfaiteurs d’une étrange mission : se rendre en Angleterre dans la grande demeure d’Evenwood pour y devenir la femme de chambre de la baronne Emily Tansor et gagner sa confiance. Mais Esperanza n’est pas une domestique ordinaire. Sa tâche est de découvrir les secrets sombres et inquiétants que sa nouvelle maîtresse dissimule, des secrets qui puisent leur origine dans une grave injustice commise vingt ans plus tôt et à laquelle les propres intérêts d’Esperanza sont liés. Emily tombe bientôt sous son charme et aspire à devenir son amie, mais la jeune fille ne perd pas de vue son plan et mène une enquête minutieuse dont elle consigne les moindres détails, à l’intention de ses protecteurs bien-aimés, dans son « Livre des secrets ». Peu à peu, les secrets de la baronne Tansor sont révélés au grand jour tandis qu’Esperanza est prise dans un réseau compliqué d’intrigues, de mensonges, de meurtres et de trahison.



Avis personnel :

Oeuvre contemporaine qui se taille une place de choix (la première ?) au sein du panthéon des romans situant leur action pendant l'ère victorienne. On se perd avec délice dans l'intrigue finement tissée, on se prend d'affection pour les personnages complexes et duplices et pour leur destin, on s'évade dans le Londres du 19è siècle et sa campagne proche, on se ravit à nouveau du niveau d'écriture et du langage d'époque.

Ces romans magistraux, sommets de machiavélisme, raviront les amateurs de suspense haletant, les lecteurs sensibles aux thèmes de la trahison, de la déchéance, de la réhabilitation et encore plus les personnes (au sens in propia persona) se reconnaissant dans le dévouement et l'accomplissement d'une cause au détriment même de sa vie personnelle.

Malheureusement, l'auteur étant décédé en mars 2009, nous n'aurons plus le privilège de dériver au gré de sa divine plume ! Damned !
rising 42
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Micheal COX est en effet excellent, et encore je baise mes mots. D'ailleurs, je pense bien avoir présenté le second ouvrage.
Je ne savais pas qu'il était décédé récmment.
En tout cas, je trouve qu'il avait un côté Wilkie Collins.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Edward G. a écrit :
rising 42 a écrit :Je veux bien te répondre... mais est-ce que tu peux répéter la question... silvopli
En fait, il y en a deux !

L'explicite : quelle est la "nullité repoussante" qui a été consacrée meilleure vente française en 2008 ? (Les déferlantes de C. Gallay ?)

L'implicite : j'ai rencontré des fautes d'orthographes et de mise en forme grossières pendant la lecture de "La route" éditions Points. As tu un avis là dessus ? Y a t'il des précédents chez Points ? Cela peut il concerner un seul exemplaire (le mien en l'occurence...) ?

La meilleure vente 2008 est :

Guillaume MUSSO
Je reviens te chercher
Paru le 17 avril 2008

C'est encore plus con que Marc Lévy, et je dois dire que l'exploit se situe vraiment là.


Sinon, je n'ai pas eu d'écho à propos des fautes d'orthographe, et des erreurs de mise en page chez Points Seuil, et plus particulièrement pour "La Route".

Il n'est pas possible qu'il n'y ait que ton livre ainsi, c'est la totalité ou une partie du tirage. C'est néanmoins un éditeur sérieux.

L'Âge d'homme est réputé pour ses coquilles, dues essentiellement aux typographes hongrois d'un autre temps, payés avec une fronde, qui ne parlent pas, ne lisent pas le français...

Remarque bien qu'il y a des Hongrois hauts placés qui n'aiment pas Madame de La Fayette !
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