Lavilliers incarne parfaitement ce rapport entre l'attachement aux racines stéphanoise et l'attrait pour le voyage.Akita a écrit : ↑14 sept. 2022, 12:38Un peu comme chante Lavilliers :Wert a écrit : ↑14 sept. 2022, 12:25THBz a écrit : ↑14 sept. 2022, 11:14J'irais même plus loin en disant que tous les quartiers sont plus ou moins difficiles, et que c'est ça le vrai problème.
Le seul endroit ou on peut être à peu près serein, c'est le Cours Fauriel, mais en même temps, il n'y a absolument rien à y faire à part visiter le 99, donc forcément
Concernant le cosmopolitisme, je suis convaincu qu'il est bénéfique à une ville, à un pays en effet, comme dit plus haut.
Mais à Sté, on n'est pas sur du cosmopolitisme, mais sur du communautarisme. Et c'est toute la différence.
Les différentes communautés ne s'ouvrent pas aux autres, et à part quelques idéalistes qui vivent dans un monde théorique ou qui tirent une généralité de leur petite expérience perso basée sur 2 potes et 1 voisin, il faut admettre qu'elles ont même plutôt tendance à être en conflit, entre elles et avec le reste de la population.
Et ça, une fois encore, c'est lié à la pauvreté de la population Stéphanoise.
Mélanger des personnes de toutes nationalités ET de toutes classes sociales, de toutes provenances, c'est top.
Par contre, mélanger les pauvres de différentes origines, ça porte rarement ses fruits.
Il n'y a pas plus communautariste et incivile que le modèle de la plaine. Des familles avec des caractéristiques sociologiques similaires qui vont vivre dans des lotissements, avec des maisons toutes construites pareilles et autant de voitures que de personnes vivant dans le foyer. Quitter la ville cosmopolite pour se regrouper dans des espaces prétendument sécurisés, n'est-ce que ce n'est pas favoriser le communautarisme dans la plaine et à Saint-Etienne par extension ? N'y a t-il pas une forme d'incivilité dans le mode de vie de la plaine ? Mais au fond n'est on pas tous quelque part obligé d'être incivile, au moins avec la planète ?
Pour ma part, je sui parti de Saint-Etienne très jeune, il y a longtemps. Plus que ma ville à laquelle je suis attaché, c'est le pays, je crois que j'ai quitté. J'ai vécu à Saint-Etienne toute mon enfance dans un quartier populaire. Mes grands parents sont de la Ric. J'ai le souvenir d'une vraie culture populaire avec une vie de quartier. C'est peut être ce qui s'est perdu, mais nous y avons un peu tous contribué.
Ce que je peux dire, c'est qu'en partant dans la plaine, à Paris ou à l'étranger (je me met dedans), nous avons quelque part tous contribué à faire de Saint Etienne ce qu'elle est aujourd'hui, et ce qu'on lui reproche. Ce n'est pas un reproche. Juste un constat.
Les villes sont ce que nous en faisons. C'est aussi nous qui les habitons et les construisons par notre vie et notre engagement.
Une dernière chose. Ce que je dois à ma jeunesse et au caractère justement cosmopolite de Saint-Etienne (et je ne parle pas d'un cosmopolitisme version Eurasmus), c'est justement de passer les frontières sociales et culturelles.
Je n'ai jamais eu de problèmes, ni été emmerdé à Saint-Etienne. Ni dans mon enfance, ni aujourd'hui quand j'y reviens, même si ce n'est pas assez souvent.
Saint-Etienne invite parfois à en partir (comme toutes les villes ?), mais on reste profondément stéphanois partout ou on vit. Je me sens plus stéphanois que français au fond. Ou alors ma manière d'être français, c'est d'abord d'être stéphanois.
"On n'est pas d'un pays mais on est d'une ville".
Il est comme aucun autre musicien français profondément ancré dans les valeurs et la culture ouvrière de notre ville, et à la fois capable, d'interpréter et de créer dans des rythmes et des sons aussi différents que la salsa, le reggae ou la morna, qui sont toutes par essence des musiques populaires.
Je pense profondément que dans notre éducation et notre culture ouvrière stéphanoise, il y a un passeport pour voyager, des outils pour comprendre l'altérité, et comprendre l'universalité de certaines valeurs. J'espère que la ville ne le perdra pas.