Sempre Sainté a écrit : ↑13 mai 2020, 10:05
Vertaga a écrit : ↑12 mai 2020, 17:58
Sempre Sainté a écrit : ↑11 mai 2020, 20:46
Michel-Ange a écrit : ↑11 mai 2020, 20:36
Sempre Sainté a écrit : ↑11 mai 2020, 20:06
Michel-Ange a écrit : ↑11 mai 2020, 18:00
Oui, on marge plus sur le bio parce qu'on touche une clientèle plus aisée et tant mieux pour ceux qui y gagne de l'argent mais en l'état actuel ce n'est pas un modèle viable pour nourrir la population mondiale, en particulier les plus pauvres.
Désolé Michel c’est faux faux et archi faux
Que les producteurs bio margent plus ou que le bio actuel ne pourrait pas nourrir toute l'humanité ?
Pour la 1ère assertion, on doit bien sûr pouvoir trouver des contre-exemples et évidemment ce sont les distributeurs qui margent le plus mais en règle générale les producteurs bio margent plus qu'en agriculture conventionnelle.
Pour la 2ème, il me semble que cela ne souffre aucune contestation, toutes les études sérieuses le montrent. Même avec une déforestation massive, qui n'est bien sûr même pas envisageable, ce serait insuffisant avec les rendements actuels, et on voit mal quelle innovation pourrait à court terme changer la donne, surtout si l'on exclut a priori les OGM de l'équation. Mais des potos plus experts sur ces questions en parleront sans doute mieux que moi.
Rappel moi demain de te faire une réponse détaillée et argumentée
Moi je veux bien l'argumentation
L’argumentation pour ou contre l’agriculture biologique est souvent imprégnée d’idéologie. La culture biologique a généralement un rendement moindre ou bien elle nécessite davantage de travail pour un rendement égal parce qu’on ne pulvérise pas, on n’amende pas ou bien on le fait d’une autre façon. Selon les plantes, le rendement de l’agriculture biologique par hectare est de 20 à 30% inférieur; c’est le cas du maïs, du riz ou des céréales.
Pour d’autres produits comme les noix ou les fruits, la différence de rendement est moins importante. Si nous voulions donc produire les mêmes quantités que maintenant avec la seule agriculture biologique, il nous faudrait disposer d’étendues plus importantes. Les surfaces actuellement disponibles dans le monde entier n’y suffiraient pas.
(ça ce n'est pas moi qui le dit, c'est un copier/coller de Nina Buchamm (ingénieure Suisse) et de "La Coopération Agricole Française".
C'est un fait.
Mais la solution n'est pas forcément la course aux rendements par hectare.
En fait, on produit suffisamment de calories dans le monde entier, et même presque trop dans certaines régions. L’un des problèmes découle des pertes trop nombreuses lors de la production, du traitement, du transport et du stockage des aliments. Si nous avions moins de pertes, nous pourrions donc cultiver davantage de produits biologiques. Mais cela impliquerait aussi la modification d’autres conditions cadres, ce qui complique les choses.
Et c'est là qu'on touche ... au business.
ChatVert a écrit :D'abord, 50% des fruits et légumes produits ne sont jamais vendus. Ils partent directement à la poubelle. Ca veut dire qu'en produisant moitié moins, on peut nourrir la même quantité de personnes.
ChatVert l'évoque pour les fruits et légumes mais c'est également vrai pour les "produits à Calories" (voir également Mme Buchamm)
Les quelques études menées jusqu’à présent montrent que la plupart des déchets et des pertes ne sont pas le fait des producteurs ou des négociants mais des consommateurs. En moyenne, 30 à 50% des calories achetées sont ainsi perdues dans les réfrigérateurs, les corbeilles à pain ou n’importe où ailleurs. Dans les pays en voie de développement, les denrées s’abîment en raison de l’absence de réfrigération ou bien parce qu’elles ont été contaminées par des insectes ou des rongeurs et sont donc inconsommables. Tout ceci contribue à relativiser la question du mode de production puisque la moitié est perdue après coup.
Article intéressant illustré revenant sur ces points là :
https://www.sciencesetavenir.fr/nature- ... onde_17672
Mais alors qu'est ce qui bloque au niveau mondial :
Issu d'un article de l'OMS a écrit :Par où faut-il commencer?
Le droit du sol est très important. Il n’est pas possible de pratiquer une exploitation durable sans droit du sol. Sur mes propres terres, qui constituent le patrimoine familial, je veille bien davantage à ce que le sol reste fertile. Dans des pays comme la Chine où le droit du sol n’existe pratiquement pas, les terres sont relativement surexploitées. Entre autres, parce qu’on peut tout simplement quitter un endroit et reprendre un bail rural ailleurs.
Depuis quelques années, la Chine et l’Inde achètent ou afferment d’immenses étendues de terres cultivables en Afrique. Que pensez-vous du land grabbing, l’accaparement des terres?
Il faut tenir compte de divers aspects et de nombreux détails. D’une part, comme je le disais, le droit du sol est extrêmement important pour une production durable. Il faut donc se demander qui travaille sur ces terres et dans quelles conditions. Les cultivateurs sont probablement des employés; les champs ne leur appartiennent pas mais ils en tirent un revenu. D’autre part, ces superficies sont perdues pour le pays en question. Sans parler des pertes et déchets qui augmentent du fait de la durée des transports terrestres et maritimes entre l’Afrique et la Chine, par exemple. Il faut enfin tenir compte de la dimension sociopolitique: est-on en présence de corruption? Où passe l’argent versé pour ces terres? Reste-t-il dans le pays pour y être réinvesti ou disparaît-il dans des caisses privées?
L’entomologiste Hans Rudolf Herren, lauréat du Prix mondial de l’alimentation, lutte contre l’usage des pesticides. Pourrons-nous y renoncer complètement à l’avenir?
Il est impossible de maîtriser biologiquement 10 000 hectares de blé en monoculture. Le risque de maladie est trop grand. Si un parasite s’introduit dans une telle parcelle, il peut s’y développer très rapidement. Il est impossible de s’en sortir sans pesticides. Il est sans doute préférable d’essayer de renoncer à ce type de monoculture.Comment pourrait-on rendre les monocultures plus durables?
Une alternance intelligente des produits cultivés permettrait de grands progrès. La diversité des variétés augmenterait et moins de ressources seraient nécessaires à long terme. J’ai vécu une expérience intéressante au Sri Lanka où deux paysans cultivaient des terrains voisins. L’un ne faisait pousser que des poireaux, l’autre avait planté des carottes en plus des poireaux. Le premier expliquait que c’était beaucoup trop compliqué de distinguer le poireau de la carotte au moment de la récolte. Le second, par contre, ne voyait aucune difficulté à récolter un légume après l’autre.
Des machines modernes pour la récolte, utilisant une technologie de pointe (principe de l’agriculture de précision), pourront peut-être à l’avenir distinguer le poireau de la carotte, ce qui permettrait la diversification au lieu de la monoculture sur de grandes surfaces. Dès que les besoins seront assez importants, des machines de ce type seront mises au point.
Les enjeux se situent donc où ?
Sur ceux qui se graissent et qui se foutent du gaspillage.
L'enjeux est international, il faut donc jouer sur les sources de pertes (en matières et en argent).
Une image comme celle-ci est vrai :
Mais m'irrite profondément.
A ce jour (source FAO), on est 7 Milliards, et il y a 800 Millions de personnes en situation de famine.
On produit donc suffisamment pour 6 Milliards de personnes. Sauf qu'on jette 50% de la production. On a donc pour ... 12Milliards de personnes.
Source FAO encore une fois, on estime qu'il faudra en 2050 produire pour 9 Milliards de personnes...
On est donc large ...
Alors pourquoi sur-produire ?
Alors oui Michel-Ange, il faudrait une déforestation majeure pour être tout en bio, mais uniquement pour avoir un équivalent à la surproduction actuelle.
3 objectifs :
- Produire local, limiter/supprimer les intermédiaires qui font exploser les surcoûts et le gaspillage
- Travailler à l'agriculture de demain, (technologie, précisions, polyculture, ...) pour tendre vers une agriculture durable
- Revenir à un droit du sol souverain
Bon désolé je ne suis pas sûre d'avoir été clair, précis et argumenté, j'ai été interrompu au moins 10 fois
Articles intéressants corroborant mes dires:
https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html
https://www.sciencesetavenir.fr/nature- ... onde_17672