Michel-Ange a écrit : ↑20 nov. 2019, 20:02
paranoid a écrit : ↑20 nov. 2019, 18:39
Michel-Ange a écrit : ↑20 nov. 2019, 18:18
paranoid a écrit : ↑20 nov. 2019, 18:03
Michel-Ange a écrit : ↑20 nov. 2019, 17:52
Timick a écrit : ↑20 nov. 2019, 17:42
Mouais... Les syndicats, les gens qui font grève....vous pouvez leur taper dessus et les prendre pour des imbéciles ou des représentants d'une autre époque. Je suis pas syndicaliste, je le précise, mais je respecte leurs luttes.
Mais si vous ne travaillez pas 50 ou 60 h par semaine, si vous avez eu 2 puis 3 puis 4 puis 5 semaines de congés payés, si vous avez droit à un système de retraite qui vous évite de bosser jusqu'à 80 balais, si vous avez le droit de faire grève, si vous avez des services publics qui desservent à peu près équitablement (du moins desservaient avant toutes les fermetures) tout le territoire, si la Sécurité Sociale existe ainsi que pas mal d'autres dispositifs sociaux, c'est à eux et pratiquement exclusivement à eux que vous le devez. A tous ceux qui sont descendus dans les rues depuis à peu près un siècle. A eux et à quelques gouvernements ou personnalités de gauche (Front Populaire, A. Croizat, etc) qui ont inscrit dans la loi ces progrès sociaux pour 100% des Français. Vos grands-parents en ont bénéficié, vos parents en ont bénéficié. Vous en bénéficiez tous.
Crachez dans la soupe si vous voulez, moquez-vous des manifestants, mais je n'en connais pas beaucoup qui préféreraient bosser 14h par jour pour des salaires pourris tout en n'ayant pas de congés payés, pas de retraite, pas de Sécu, pas de gare, pas de lycée public ou pas de maternité à moins d'une ou deux heures de route.
Mouais. Pas convaincu par cette "analyse" historique.
Le développement de la protection sociale est un mouvement qu'à peu près tout les pays développés "occidentaux" ont connu et qui semble inhérent à la nature même de la démocratie capitaliste qui a elle-même encouragé la représentation syndicale et le dialogue social. Elle est également indissociable de l'accumulation de richesses qu'a permis l'économie de marché.
A ce titre, les syndicats ont eu leur utilité, bien sûr, mais ils ne sont qu'un élément d'un mouvement bien plus vaste. Et ils ont également leurs défauts.
Accumulation de richesses mouais pas toujours, la Sécu a été mise en place à une époque où le PC faisait des scores de fou et où l'économie était en ruine après la guerre
Au contraire, l'économie contrainte par l'occupation est repartie immédiatement et de manière spectaculaire : en 1946, le PIB a progressé de plus de 50%, c'était le moment idéal. Et ensuite, ce fut les 30 glorieuses, 6% de croissance en moyenne par an jusqu'en 1974 : ça parait fou aujourd'hui ! On avait de l'argent à ne plus savoir qu'en faire ! C'est peut-être d'ailleurs l'erreur de certains de ne pas comprendre que cette époque est révolue (on progresse désormais beaucoup plus lentement).
D'accord je te le concède.
Mais le monde n'a jamais été aussi riches, pourtant les inégalités ne cessent de se creuser, les dividendes versées pètent des records chaque années, et on est à l'aube de crises majeures notamment financières et climatiques.
Est-ce que c'est pas le moment de réfléchir à de nouveaux paradigmes, et d'arrêter les recettes néolibérales en place depuis 40 ans qui ne résolvent aucun des problèmes majeurs (précarité, chômage...) ?
Je ne suis pas vraiment d'accord sur ces constats.
Les inégalités fluctuent assez faiblement dans les pays développés. En France, elles sont à peu près au niveau où elles étaient en 1990. Les pauvres sont de moins en moins pauvres mais les très riches sont de plus en plus riches, essentiellement par un effet de survalorisation des entreprises (peut-être du fait d'une certaine concentration ?) : c'est un problème qu'il convient d'étudier et d'essayer de corriger mais cela ne me semble pas essentiel, d'autant que la pauvreté recule très fortement par ailleurs dans le monde.
Je ne sais pas exactement ce que tu mets derrière "néolibéral". Pour moi, nous vivons dans un système qui n'est que très partiellement libéral. Je le qualifierai plutôt de socio-libéral et, là encore, je crois que ce n'est pas le point crucial. Ce qui est important, c'est surtout le phénomène de mondialisation, qui profite majoritairement aux pays les moins développés et dessert globalement les classes moyennes des pays riches (qui ne sont néanmoins pas tout à fait à plaindre dans l'absolu).
Le chômage n'est aujourd'hui un problème important dans à peu près aucun pays du monde. La France est en la matière l'un des pays les plus mal loti, sans que ce soit dramatique, et cela s'explique sans doute largement par son système d'indemnisation très avantageux.
Dans un avenir proche, je vois plutôt une opposition entre les partisans de la mondialisation (peut-être alors plus franchement libérale dans une acception assez large) et ceux qui défendront un repli protectionniste et étatique.
Quant à la crise climatique, je suis plus circonspect. Beaucoup l'utilise comme un faux-nez pour vendre des idéologies qu'ils tentent de refourguer depuis plus de 50 ans ; je ne les crois pas très sincères. Les autres attendent de voir.
Quand on est face à une extinction massive d'espèces animales et végétales, que les conséquences du réchauffement climatique commencent sérieusement à se faire sentir, que l'agriculture produit toujours plus de merdes et tue les sols, que les réserves de pétrole conventionnel flanchent etc. Mais qu'on continue à produire toujours plus et à viser toujours plus de croissance, on n'est plus dans une histoire d'idéologie, on est devant un mur et on s'en rapproche à vitesse grand V à coups de traités de libre-échange et de dérégulation.
Après tu dis qu'il y a de moins en moins de pauvres en France, désolé mais si, le taux augmente et est bien trop haut (sauf si tu acceptes par fatalité, et confort personnel, qu'il y aura toujours des pauvres et qu'il ne sert à rien de leur accorder trop d'énergie et qu'il vaut mieux laisser faire le marché)
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le- ... 8-20191016
Tiens, truc tout récent qui est aussi assez éloquent :
https://www.lefigaro.fr/flash-actu/hive ... e-20191117
Si les gens gueulent parce qu'ils ont l'impression de perdre en pouvoir d'achat, va leur dire que c'est pas vrai et que c'est juste une impression, tu verras leur réaction (enfin tu l'as vue avec les GJ). De même que pour le chômage, qui quoi que tu dises est un énorme problème.
Et cette précarité, qui ne semble pas être un problème majeur pour toi, touche de plus en plus de catégories de personnes, à commencer par les étudiants qui en viennent à renoncer à se soigner parce qu'ils n'en ont pas les moyens.
Comment tu peux dire qu'il ne s'agit que de simples problèmes qu'il faut "corriger" (on n'en est plus au stade de la correction devant l'ampleur croissante du truc).
Et ce que j'appelle néolibéralisme, c'est la financiarisation de l'économie avec toujours moins de régulation, la diminution des protections sociales, et le recul de l'intervention de l'Etat dans l'économie (les privatisations en gros), pour faire court.
Bref, l'idéologie qui nous mène droit dans le mur depuis 40 ans et qui est en train de détruire le peu de structures de solidarité qui ont été mises en place après 45.