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Seulement trois clubs dans toute une carrière, ce n'est pas courant de nos jours. Mais que deux d'entre eux se trouvent dans le Forez, c'est vraiment rare !
Portrait de Pierre Bastou, l'ancien Vert qui aura connu les mauvais jours puis le renouveau, dans le même département...


Né sans crier gare à la Ciotat comme René Donoyan (ancienne doublure de Claude Abbes) et Jody Viviani (ancienne doublure de Jérémie Janot), Pierre Bastou joue poussin, pupille puis minime dans la ville mise en lumière par les frères du même nom. Dès cette époque, il trouve son poste de prédilection: milieu de terrain offensif. Il rejoint ensuite l’AS Mazargues, club marseillais dans lequel de nombreux anciens Verts l'avaient précédé: Laurent Roussey, Philippe Millot, Gilbert Ceccarelli, Christophe Pignol... Pierre Bastou suit la même filière: repéré par Pierre Garonnaire, il signe un contrat de non-sollicitation dès l’âge de 14 ans avant de rejoindre le centre de formation de l’ASSE trois ans plus tard.

Bastou joue en U17 puis fait ses débuts en D3 en 1991. Cette saison là, il dispute sept matches. L’année suivante, il en jouera cinq de plus, avant de s’imposer comme un des joueurs cadres de l’équipe réserve dirigée par un certain Élie Baup lors de la saison 1993-94 (30 matches).

Succédant à Jacques Santini à la tête de l’équipe première, l’homme à la casquette lance alors Bastou dans le grand bain de la D1. Après une première apparition à Nice pour remplacer Perez, l'ami Pierrot vit son meilleur souvenir de footballeur lors de son premier match à Geoffroy-Guichard: l’ASSE bat Martigues 3-0 le 2 décembre 1994 devant les caméras de Canal+. Bastou quitte le terrain sous les vivas du public peu après l’heure de jeu, cinq minutes avant que son pote Popote ne marque le premier but de sa carrière.

Pierre Bastou face à Monaco en 1994 (photo le Progrès)

Bastou jouera douze autres matches lors de cette saison très morose: dix-huitièmes, les Verts restent toutefois en D1 car l’OM est interdit de montée par la Ligue. Malheureusement, la saison suivante sera catastrophique: après un bon départ, les Stéphanois s’enfoncent lentement mais sûrement. Bastou fait une vingtaine d’apparitions en championnat mais à l’instar de ses jeunes coéquipiers (Coupet, Potillon, Manucci, Perez, Sagnol, Chedli, Santini, Flauto) il ne peut empêcher la relégation des Verts en D2. Une seule petite lueur dans cette triste saison: Bastou marque son premier but en Vert en Coupe de France contre Saintes, sur une passe en retrait de Moravcik.


Le but du 5-0 contre Saintes signé Bastou

Contrairement à bon nombre de ses copains, Pierre poursuit néanmoins son aventure stéphanoise en D2. Deux saisons éprouvantes, les Verts frôlent la relégation en national et son temps de jeu va en s’amenuisant. Les Pierre ne font pas confiance à Pierre: Bastou joue onze matches sous la direction de Mankowski, et seulement quatre sous les ordres de Repellini. Il connaît toutefois son "deuxième meilleur souvenir" stéphanois en marquant un but à Geoffroy Guichard contre le Mans, d’une belle frappe sous la barre. Son second et dernier but en Vert: "Je ne retiens que de bons souvenirs de mon passage à l’ASSE. Je suis content d’avoir goûté au haut niveau. Il y en a qui donneraient pas mal pour connaître ce que j’ai vécu. Je n’ai aucun regret, je suis fier d’avoir porté le maillot vert. J’ai côtoyé des joueurs extraordinaires: Laurent Blanc est celui qui m’a le plus marqué"


Bastou joue l'un de ses dernier matches en Vert
face à Lorient en 1997 (photo le Progrès)

A l’été 1998, l’ASSE, qui se reconstruit sous la houlette de Robert Nouzaret, décide de ne pas conserver Bastou. C'est donc sur un bilan de 52 matches seulement en 4 saisons (pour 2 buts) que Pierrot quitte son club formateur. Après trois mois de chômage, ce dernier rebondit à Aurillac, grâce à Christophe Fayard, ancien pensionnaire du centre de formation de l’ASSE. Bastou retrouve le plaisir de jouer sous la direction de l’ancien Vert Thierry Oleksiak mais après quatre ans passés dans le Cantal, il se rapproche du Forez pour faire plaisir à sa femme Géraldine, native de la région. Recommandé par son ancien coéquipier Stéphane Basson, Bastou rejoint l'ASF Andrézieux en 2002.


Sous le maillot d'Andrezieux en 2008

Dans ce club ligérien qui oscille entre la CFA 2 et la CFA, il retrouve de nombreux joueurs formés à l’ASSE: Christophe Fayard, Stéphane Basson, Stéphane Santini, Sébastien Riou, Olivier Courand, Florent Guillaud, Armin Causevic, Mathias Degache, Jean-Christophe Maras et autres Mickaël Pontal... Indispensable dans l'entrejeu andrézien, Bastou reste titulaire toute la décennie, inscrivant de nombreux buts et permettant au club forezien de flirter avec la montée en National. A l'intersaison 2010, Pierre Bastou devient le nouvel adjoint de l'entraîneur Stéphane Santini mais il ne reste qu'une année en place avant de quitter le monde du football.


Bastou (à droite), buteur en 2010 face à Agde

Travaillant désormais dans les bureaux du magasin Leclerc dirigé par le président du club d'Andrézieux, Bastou a gardé des contacts avec Fabrice Manucci et Grégory Coupet. Il continue de suivre avec attention les résultats de l’ASSE et a bien sûr fait découvrir la magie du Chaudron à son fils aîné. Qui mieux qu'un ancien Vert peut transmettre la passion de l'ASSE ?