Episode 2 : 15 mai 1960, Abbes sa garde !


En Coupe de France, comme en championnat, elle est riche notre histoire. Elle est belle, elle est grande, elle est mouvementée. Pour meubler la longue et incertaine attente qui nous sépare de notre 11ème finale de Coupe de France, P² vous propose de revenir sur les 10 qui l’ont précédée :
1941, 1960, 1962, 1968, 1970, 1974, 1975, 1977, 1981, 1982.
Dix finales dont les dates, si on y regarde de près, disent tout de notre domination sur le football français pendant deux décennies.
En 23 éditions, entre 1960 et 1982, les Verts sont en effet montés 9 fois à Paris. Sur cette même période ils devancent … les Vilains (6 finales), et Monaco et Nantes (4 finales chacun).


Episode 2 - 15 mai 1960

La première vraie finale, la voilà. Et on a cru pendant deux minutes que ce serait la bonne !
Cette première finale nous la devons entre autres à Jean Oleksiak, Richard Tylinski, François Wicart, René Ferrier, René Domingo, Georges Peyroche, tous champions de France pour la première fois avec Sainté trois ans auparavant. Certes, entre temps l’attaque a perdu N’Joléa (29 buts), Mekloufi (25 buts) et Rijveers (9 buts). Mais elle a récupéré Ginès Liron (22 buts en championnat), et Herbin est déjà, à 21 ans, devenu un taulier du milieu de terrain.
Malgré une équipe séduisante sur le papier, les Verts, entraînés par René Vernier depuis un an réalisent une saison moyenne en championnat sanctionnée d’une anonyme 12ème place.
Vernier, ex-milieu de terrain du club durant quatre ans, a succédé en juin 1959 au monument Snella, l’homme du premier titre en championnat. En face c’est le Monaco d’Henri Biancheri et Michel Hidalgo qui se présente avec un statut de léger favori lié à sa 4ème place, même si les hommes de Lucien Leduc s’étaient inclinés en championnat 0-1 à GG un mois avant la finale de la Coupe.
Ce statut, ils vont le confirmer à Colombes ce 15 mai dès la 5ème minute en trompant Abbes. Les Verts pourtant ont de la ressource et ne passeront pas loin du bonheur. D’abord grâce à l’égalisation d’un Ginès Liron en feu cette saison (8 pions en Coupe !) juste avant la mi-temps. Et ensuite lorsque René Domingo claqua le pion du 2-1 à la 86ème d’un coup franc que n’aurait pas renié le Dimitri Payet d’un soir de septembre 2010. Hélas, malgré un jeu qualifié de « beaucoup plus lié et élégant » par l’envoyé spécial au stade Yves du Manoir, les Verts encaissent l’égalisation de Monaco deux minutes plus tard également sur coup franc, puis deux nouveaux buts durant la prolongation.



Auparavant…
Auparavant, comme le voulait la tradition en coupe à cette époque et jusqu’à l’introduction des matchs aller-retour en 1968, les matchs se jouent sur terrain neutre, et les Verts se baladent. Double balade touristique et au score contre Montauban en 32ème de finale à Bordeaux (9-0, dont 6 buts de Ginès Liron !), passage ensuite à Nice pour un 16ème de finale victorieux après prolongation 3-2 contre Marseille, cap à l’ouest en 8ème avec une victoire 2-1 (déjà !) contre Rennes à La Flèche, puis à Nantes, pour une victoire 3-1 contre Lille en quart de finale, et enfin une victoire 3-2 contre Le Havre … à Marseille en demi-finale.
Cette belle campagne a été conduite par deux gars du cru, Ginès Liron (8 buts) né à Rive-de-Gier, et Georges Peyroche (5 buts) né à Roche-la-Molière.
Les Verts ne le savent pas encore, mais ils se sont inclinés face au club qui va, avec Reims dominer le début de cette décennie, devenant champion de France en 1961 et 1963.