AR92/ ASSE 3-0 Reims
Un match (quasiment) maîtrisé de bout en bout : il y a eu suffisamment d’occasions pour passer un set aux champenois.


Cette large victoire est une de ces prestations qu’on aimerait voir tous les week-ends. Soucieux de marquer leur territoire dès l’entame (deux corners en 1’30), les stéphanois butent tout au long de la première mi-temps face à une solide équipe rémoise disposée en 4141. Pourtant, hormis durant 5 grosses minutes de temps fort rouge et blanc (à la louche, entre la 35’ et la 40’), l’ASSE monopolise le ballon, ne tremble pas et se créé des opportunités très franches. On ne citera que les deux de Beric, l’une détournée (21’) et l’autre à côté (33’) - pour les curieux, le potonaute Pilou83 en propose une dissection sur le forum. Heureusement que pour compenser ce manque de réalisme, une décision arbitrale généreuse épargne le pire aux ligériens : dès la 9’, Valentin Eysseric commet un tacle violent sur le latéral droit rémois. On craint le rouge direct : M. Lesage se contente d’une biscotte. Ouf.


Flexisécurité dans l’entrejeu

Avec le recul, cette première période apparait presque comme un échauffement ou à tout le moins, une adaptation à un choix tactique assez marqué : le changement de configuration de l’entrejeu en fonction des phases de jeu. Autrement dit : au lieu de respecter une organisation en continu, l’équipe change de forme selon la distance qui la sépare du but adverse et qui possède la balle. Illustration avec deux captures d’écran :
Image
Coup-franc pour Reims. On s'attend à un long dégagement de Placide : l’équipe n’est pas certaine d’avoir la possession du ballon et donc risque de subir une attaque dans son camp. L'entrejeu se positionne en configuration "bloc bas" : Pajot et Clément sont sur la même ligne, Eysseric très nettement devant. Autrement dit : un positionnement classique de 4231.

Maintenant, voici le positionnement de l’entrejeu quelques secondes plus tard :
Image
La balle a été récupérée ; on se prépare à une attaque placée. L'entrejeu passe en mode "bloc haut" : Pajot monte d'un cran, Eysseric se décale sur la gauche, Clément joue la sentinelle – bref le bon vieux 4141.

L’idée est bien sûr de profiter des avantages des deux systèmes : pour le 4141, la qualité de la relance, la neutralisation du pressing adverse et la plus grande facilité à gérer les contres ; pour le 4231, la verticalité, l’explosivité et les possibilités de combinaison avec un 10 assez libre de ses mouvements. Il s’agit aussi d’une façon d’optimiser les qualités respectives des trois joueurs concernés (Clément, Pajot et Eysseric), l’ancien rennais se retrouvant dans le rôle le plus compliqué. Un peu à la peine en première période, il se montrera totalement à l’aise en seconde, sauf dans la finition !

Coco de retour !

Ce glissement 4231/4141 s’observe tout au long du match, et avec une plus grande fluidité en seconde période – ce qui peut expliquer en partie l’écrasement en règle du Stade de Reims après la pause (3 buts, 1 barre, 1 poteau, et du croquage spectaculaire par dessus le marché). Bien sûr l’intensité et le rythme global imposés par les Verts, beaucoup plus élevés, sont également à remarquer. Après l’ouverture du score, Reims essaie une réorganisation en 442 : même pas le temps de la mettre en œuvre, qu’Oniangue double la mise bien malgré lui – la tentative est donc tuée dans l’œuf. On notera enfin le retour de Cohade en L1, poste pour poste à la place de Clément, c'est-à-dire le rôle le plus défensif du milieu.

Les champenois existeront bien un peu dans les dix dernières minutes, mais les stéphanois en sont déjà à gérer leurs efforts. C’est que Dnipro et Lyon arrivent.