Qu'est-ce qu'on aimerait titrer "passation de pouvoir"...Mais aucun des adversaires du week-end ne sera champion cette saison.


Montpellier, c'est le fantasme devenu réalité. Le club moyen qui devient champion. On se serait cru de retour au milieu des années 90, quand Auxerre et Lens décrochaient la timbale, Loulou remplaçant Guy Roux dans le rôle de l'enrobé du terroir fort en gueule. Mais tous les rêves ont une fin, et la vérité d'une saison n'est pas celle de la suivante.

1- Le parcours

Montpellier cette saison, c'est d'abord l'histoire d'une indigestion : le titre de champion de France a pesé très lourd sur la panse des héraultais. Bien qu'épargnés par l'exode massif des clubs en réussite qui ne sont pas du gotha (seuls Giroud et Dernis sont allés voir si l'herbe est plus verte ailleurs), les Poubelle Boyz réalisent quatre premiers mois de compétition catastrophiques. Autant aller à l'essentiel : au 4 décembre, le champion en titre ne compte que deux points d'avance sur le premier relégable, est éliminé de la C1 sans aucune victoire, et a même perdu le trophée des Champions ! Heureusement, le beau parcours en coupe de la Ligue vient égayer un peu ce sombre panorama.

Le mois de décembre est pourtant celui du réveil. 3 victoires de suite (contre des "concurrents" au maintien) permettent, malgré une défaite à Lille, d'arriver à Noël un peu soulagé. Janvier repart sur de bonnes bases, avec une qualification en coupe de France et une victoire convaincante contre Lorient ; mais l'enchaînement de matches depuis donne des résultats très mitigés (1 défaite en championnat ; 2 éliminations en coupe ; 2 victoires contre des mal classés).

A lire cette description, on pourrait penser que Montpellier est loin, très loin. Et pourtant...les hommes de René Girard ne pointent qu'à deux longueurs de l'ASSE !


2- L’effectif

En termes d'effectif, la problématique est toujours la même qu'à l'aller : l'infirmerie est pleine à craquer, et ne se vide jamais vraiment.

Même Jourdren n'est pas épargné. Le gardien titulaire a déjà raté 4 matches de championnat, donnant l'occasion à Laurent Pionnier (et même sur un match au jeune Ligali) d'accumuler plus de temps de jeu que prévu.

En défense centrale, l'inquiétude vient plutôt du mercato hivernal. L'international Yanga-MBiwa parti rejoindre la colonie française de Newcastle, Congré et Hilton devraient former la charnière titulaire dans la durée, avec El Kaoutari en suppléant.
Sauf que sur le côté droit, Bocaly est aux abonnés absents - il n'a plus joué depuis la mi-novembre. René Girard a à chaque fois le cœur qui balance : décaler Congré ou titulariser le jeune Deplagne ? Pour ne rien arranger, Jeunechamp, joker possible, a écopé d'un an de suspension. Heureusement, à gauche, Bedimo est très peu absent. La dernière fois, c'est El Kaoutari qui l'a suppléé.

Pour être complet, signalons qu'à Lille, juste avant Noël, Girard a tenté une défense à 5. Score final : 4-1 pour les Dogues.

La récupération est habituellement confiée à deux hommes. Là encore, les absences handicapent l'équipe héraultaise : Saihi, Stambouli et Pitau ont tous été indisponibles sur des durées significatives, et ont raté le dernier match. Heureusement, Estrada semble définitivement remis après un début de saison compliqué par des pépins physiques. Plus que Marveaux, c'est le jeune Bryan Dabo qui tire son épingle du jeu, avec 6 titularisations sur les 7 derniers matches.

Chez les offensifs, là aussi, l'hécatombe a eu lieu, et continue en partie : Utaka et Ait-Fana, notamment, ont pu draguer les infirmières, tandis que Belhanda a passé janvier en Afrique du Sud. La semaine dernière, c'est Cabella qui a été laissé au repos. Néanmoins, on peut dire que le quatuor Utaka (gauche), Belhanda (axe), Cabella (axe ou droite), Camara (droite) se partage habituellement les trois places de soutien à l'avant-centre. Anthony Mounier ne s'impose pas pour le moment ; il n'a plus été titularisé depuis le 17 novembre. Enfin, le jeune Jonas Martin a pu se montrer en équipe première.

Devant Herrera s'est installé ; Charbonnier et Camara peuvent le remplacer.

L'équipe possible : Avec les forfaits acquis de Bocaly, Saihi, Stambouli, Marveaux, Aït Fana et Camara, les possibilités se réduisent pour René Girard. En défense, l'interrogation porte sur l'identité du latéral droit : Deplagne ou Congré ? Dans le premier cas, Congré jouera dans l'axe ; dans le second, ce sera El Kaoutari. Au milieu : Pitau sera-t-il suffisamment remis, ou bien le jeune Dabo a-t-il suffisamment convaincu ? Enfin, Girard fera-t-il le pari de la gnaque naturelle des vilains dans le Chaudron, pour nous mettre Mounier dans les pattes ?
Quoi qu'il en soit, le 11 languedocien ne sera pas très éloigné de ça :
Jourdren - Congré (ou Delagne), Hilton, El Kaoutari (ou Congré), Bedimo - Estrada, Pitau (ou Dabo) - Cabella, Belhanda, Utaka - Herrera.


3- Souviens-toi, la dernière fois

A l'aller, les Verts peuvent nourrir des regrets : globalement dominateurs, les stéphanois concèdent le nul 1 partout. Dans les arrêts de jeu de la première mi-temps, Hamouma fait le pressing, Gradel part en dribbles, centre-tire, et au second poteau Aubame est seul pour marquer. Le plus dur semble fait ; mais Cabella profite d'un mauvais renvoi de la défense pour servir Camara, qui égalise (70'). Le danger venait à l'origine de la droite, côté occupé par Nicolita, qui n'a plus rejoué depuis.

Sylvain 92 et Olaf