Perquis : "Je ne suis pas rancunier mais il ne faut pas me chercher"

Avant de retrouver le Chaudron ce samedi, Damien Perquis s'est confié aux potonautes.

Bonne année Damien. Dzień dobry Damien ! (deadken)

Dzień dobry ! C’est gentil merci, je souhaite une bonne année à tous les supporters de Saint-Etienne. C’est, je l’ai toujours dit, le meilleur public de France, donc il mérite de passer de bons moments cette année aussi.

Peux-tu nous citer deux anciens Verts qui ont été internationaux avec la Pologne, et un ancien entraîneur stéphanois qui a aussi été international avec la Pologne ? (aloisio)

Kasperczak pour l’entraîneur, et vous m’avez dit un joueur ? (réfléchit) Non, trop dur…

C’est difficile : Janusz Kupcewicz et Piotr Świerczewski (José)

Ah ! Piotr, ouais...

Ils ont des noms qui rapportent beaucoup au Scrabble. Toi, malgré ton Q au demeurant fort respectable, ça rapporte un peu moins (asse55,aloisio)

(Rires) Ouais, c’est sûr, moi je ne dois pas rapporter beaucoup…

Comment les binationaux, Obraniak et toi, ont été accueillis par les autres joueurs de la sélection polonaise ? (asse55)

Disons que c’est un peu difficile, parce peut-être on "pique la place" de leurs amis ou de leurs copains. Ce n’est pas évident, parce qu’on n’est pas nés là-bas, on n’a pas vécu là-bas, donc on n’est pas vus du même œil, mais bon…

Et l’accueil a malgré tout été plutôt cordial ? (poteau droit)

Oui, après ça s’est bien passé sur le terrain. Tant qu’on fait le boulot, pas de souci !

Les Polonais aiment en général la France. La Marseillaise avait été applaudie lors de Pologne-France (asse55)

Oui, tous les hymnes nationaux sont applaudis. Depuis que je joue, il n’y a pas eu un seul hymne qui n’a pas été respecté. C’est vrai que là-bas le public est chaleureux, moi je n’ai pas eu de problème avec eux. Quand je suis allé me balader pendant nos quartiers libres en sélection, j’ai pu rencontrer des gens qui m’ont souhaité bonne chance, bienvenue, donc c’est vraiment très bien !

Où en est ta plainte en justice envers le triste sire Tomaszewski ? Si j’avais un conseil à te donner, c’est d’envoyer la police polonaise Perquis-itionner chez lui… (deadken)

(Rires) Ouais c’est pas mal fait, on me l’a déjà faite. La plainte est en cours, on attend de savoir quand va être le jugement. Après, comme je l’ai toujours dit, c’est juste pour laver l’honneur de ma famille que je fais ça, et surtout pour mon image. Il n’y a pas derrière ça de démarche autre. Ce qu’on veut, c’est laver l’honneur de la famille.

Est-ce que tu chantes l’hymne polonais ? (asse55)

Oui ! Je le chante…

Tu peux nous en faire un petit extrait ? (José)

Euh… Je suis pas sûr que ça passe très bien mais c’est :
(Chante, plus ou moins juste)
"Marsz, marsz, Dąbrowski
Z ziemi włoskiej do Polski
Za twoim..." Ca c’est le refrain…

Quelles sont les chances de la Pologne à l’Euro ? Franchement… (asse55)

Je dirais qu’elles ne sont pas grandes, grandes, mais elles sont possibles. Je nous donne 60-65% de chances de nous qualifier, ça peut être largement faisable, étant donné le tirage qu’on a eu, qui est le moins pire du pire, donc voilà…

Est-ce que tu as repéré en Pologne quelques futurs très bons ? Est-ce que dans la sélection par exemple, il y a des joueurs dont on ne parle pas encore beaucoup, et qui à ton sens sont promis à une belle carrière ? (le sphinx)

Oui, il y a des joueurs qui éclatent cette année, avec Lewandowski qui fait une grande saison. Je pense que Szczęsny, le gardien, sera d’ici deux ou trois ans le meilleur gardien du monde. C’est vraiment quelqu’un de fantastique dans les buts. Après on a des anciens aussi, même s’ils ne sont pas trop connus, qui sont de très bons joueurs, comme Murawski. Après il y a le capitaine, qui je crois est peu utilisé dans son club mais qui en sélection est très, très bon [Ndp² : Błaszczykowski ?], et puis au niveau des jeunes, il y a Matuszczyk, Peszko, tout ça c’est de bons joueurs, il y a une belle génération.

Est-ce que tu as appris quelques mots en polonais pour t’exprimer avec tes coéquipiers, ou est-ce que tu parlais déjà très bien le polonais ? (le sphinx)

Non, je le parlais très, très peu, voire pas du tout. Quand je suis arrivé là-bas, le coach m’a surtout dit d’apprendre les mots essentiels du terrain, pour m’en sortir dès le début, et maintenant il me demande vraiment d’apprendre un peu plus, pour comprendre et m’exprimer.

Aimes-tu la vodka ? Les Polonaises sont-elles toujours aussi belles ? (le sphinx)

Pour la vodka, j’ai arrêté depuis mon passage à Saint-Etienne. J’avais fait un Nouvel an trop fort à la vodka, ça m’avait dégoûté, donc du coup j’ai arrêté. Pour les Polonaises, j’avais un ancien coéquipier tchèque, Svěrkoš, qui m’a toujours dit que les femmes les plus belles de l’Est étaient les Polonaises, et je confirme.

Si demain tu repères le futur Szarmach, est-ce que tu files le tuyau plutôt à Sochaux ou à Sainté ? (le sphinx)

Ou peut-être que je le garde pour moi, en tant qu’agent…

Pour résumer tes deux années stéphanoises, de 2005 à 2007, tu avais déclaré dans L’Est-Eclair : « Je suis resté deux ans à Sainté, mais franchement je ne retiens pas grand chose de mon passage dans le Forez si ce n’est d’avoir joué mon 1er match en ligue 1 et d’avoir aussi marqué mon 1er but contre le PSG. » C’est vraiment tout ce que t’as retenu ? (Barre transversale)

Footballistiquement parlant, je n’en retiens pas grand chose car je n’ai pas joué.

Lors de ta première saison, tu as quand même joué 15 matchs en championnat et tu as été 7 fois titulaire. Lors de ta seconde année verte, tu as eu encore un peu plus de temps de jeu : t’as joué 19 matches dont 8 dans le onze de départ ! (aloisio)

Si tu comptes dans les 19 matchs, cinq minutes par ci, cinq minutes par là, ça fait très peu. Je me rappelle un match contre Nantes où j’avais vu trois fois le ballon passer au dessus de moi en étant rentré au milieu et ça avait duré une minute. Contre Troyes j’avais joué 15 secondes au match retour. Footballistiquement, ce n’est pas le néant, mais ça y ressemble presque. Ce que je retiens surtout, c’est que là-bas, j’ai connu des gens exceptionnels aussi bien dans l’équipe qu’à côté. J’ai découvert par mes voisins des amis que j’aurais toute ma vie. Je peux les appeler n’importe quand, ils viendront. J’y vais, ma femme y va souvent pour les enfants. Voilà, j’ai des gens que je porte très fort dans mon cœur là-bas.

Ton passage à Sainté est plutôt une réussite ou un échec ? Si c’est un échec, est-ce dû à toi, aux dirigeants, au staff ? (asse55)

La première année, ce n’est pas une réussite. L’échec, il est dû à mes performances, à mon comportement aussi en dehors du terrain. Puisque la première année, j’ai vu que je n’allais pas trop jouer. Du coup, j’ai fait un peu ce que tous les petits branleurs font à l’ASSE. C'est-à-dire profiter de l’argent, m’amuser en dehors du terrain. C’était une erreur de ma part. Aujourd’hui, si je pouvais revenir en arrière, je le ferais. La deuxième année, c’est plus imputable au staff, puisque j’avais fait vraiment de bons entrainements. Je pense que je méritais ma place. Sur certaines semaines d’entraînements, j’ai vu des gars me passer devant, alors que ça n’avait pas forcément été les meilleurs de la semaine. Mais sur cette deuxième saison, je n’ai pas de reproche à faire à quiconque puisqu’avec Hasek, il avait été très clair avec moi. Pour lui, je devais jouer. Mais voilà, il y avait des gens qui jouaient à ma place. Voilà, c’est tout …

Franchement, je ne vois guère ce que tu as de moins que des Mignot, Sall, Monsoreau, Benalouane ou Marchal ...Quel pourcentage t'attribues-tu dans ce "raté" stéphanois ? (hcatteau)

Sur la première année, je le dis, c’est 100% … Avec Elie on avait une relation coach-joueur, mais il avait toujours été gentil avec moi et toujours clair. Mais à côté de ça, je savais que c’était ma première saison. Je ne jouais pas trop, j’étais tout seul. J’habitais avec mes copains. Voilà, il y avait un engrenage qui s’était créé… Je l’ai toujours dit, je n’ai pas besoin de le cacher. Mais c’est moi qui n’avais pas été clean, en fait. La deuxième saison, j’ai rencontré ma femme d’aujourd’hui. J’ai eu mon premier enfant.

C’était à Sainté ? (José)

C’était à Sainté. Elle habitait à Lyon, elle venait de Montpellier. C’est pour dire que ce n’est pas une Lyonnaise (Rires). Voilà, après, je me suis posé, je me suis calmé. J’ai arrêté d’aller à droite et à gauche, en boite de nuit. J’ai arrêté toutes mes conneries. Du coup, j’étais plus professionnel. En tous cas ça m’a servi pour la suite.

Tes meilleurs et pires souvenirs avec Sainté ? (asse55)

Mon meilleur souvenir restera mon but à Paris et notre victoire 2-0. C’est un centre de Julien Sablé sur un coup-franc excentré. Moi je coupe devant Sylvain Armand, avec au départ un décalage de Feindouno sur la gauche. Après il y a une faute, et après il y a ce coup-franc. Je mets la tête décroisée. C’était un grand moment, parce que ma femme était enceinte. Toute ma famille qui était là, tous mes amis. Et puis, à la base je devais jouer à un poste qui n’était pas le mien. Je savais depuis le début de la semaine que je serai titulaire. Laurent Roussey était venu me voir et m’avait dit : « tu verras, tu vas marquer ! Ça peut être çà, la clé du match, concentre toi à l’entraînement ». Ça c’était passé, c’était un peu comme dans un rêve. En plus derrière on gagne.

Oui, avec un second but marqué par Ilan sur un geste exceptionnel ! (aloisio)

Oui, sur une remise de la tête de Bafé, il se la lève et fait son retourné acrobatique. Et il y avait ce petit signe : à la fin de l’année, Ilan avait reçu le trophée du plus beau but. J’étais avec lui. On avait dîné ensemble. On s’était repassé le match. C’était vraiment des moments sympas.

En ce qui concerne ton pire souvenir, on a notre petite idée… (José)

C’est un match de coupe de France contre Lille. On joue la dernière minute de la prolongation. C’est LE truc qui ne devait pas m’arriver. Je ne dirais pas que ça m’a fait plonger dans une dépression, mais ça m’a fait sombrer, ça m’a conduit à trouver refuge auprès de mes copains et à me dire « j’oublie tout, je sors, je fais n’importe quoi et ça ira mieux ». Ce match-là, ça restera la plus grosse déception. Je me souviens d’un article de Bigard, le journaliste du Progrès, il m’avait fracassé. Moi je ne l’avais pas supporté, on s’était pris un peu la tête. C’était vraiment le truc qu’il ne fallait pas qu’il m’arrive. Malheureusement c’est arrivé, les gens m’ont jugé un peu là-dessus. Un ballon de trente centimètres de diamètre qui ne franchit pas un mec sur un mètre alors qu’il y a quarante mètres d’ouverture ou d’angle, c’est vraiment un coup de malchance. En plus le coach avait demandé à l’arrière-gauche Kamara de mettre la balle le long de la touche. Mais il me l’avait envoyé avec un rebond un peu merdique, je l’avais laissé et voilà…C’est vraiment le moment le plus triste, j’ai eu du mal à sortir de chez moi.

Avec le recul de plusieurs années et plusieurs entraîneurs : Avec Hasek c'était bien mieux qu'avec Baup ? Ton jugement sur les entraîneurs stéphanois que tu as connus ? (osvaldopiazzolla)

Avec Elie Baup, y’avait pas de secret : il avait son onze qu’il a très peu changé si on regarde toute la saison. Je savais à quoi m’attendre. Je savais que j’allais m’asseoir sur le banc et que je devais attendre mon heure. S’il n’y avait pas un blessé ou un suspendu, je ne jouais pas. Moi je ne me suis pas pris la tête, il n’y avait pas de méchanceté ni rien. Avec Ivan Hasek, j’étais vraiment plus proche. Je me souviens qu’on avait gagné à Nancy 2-0. Comme Vincent Hognon allait être suspendu, Hasek était venu me voir dans le bus, il m’avait dit : « prépare-toi, tu vas rejouer à Lens. Tu seras titulaire. » On avait fait 3-3 à Bollaert alors qu’on menait 3-0 à la mi-temps. Derrière on perd à domicile contre Sedan, j’avais joué car Papus Camara était suspendu. Je me rappellerai toujours du lendemain de ce match. Ivan Hasek est venu me voir, il m’a dit : « je suis désolé mais c’est toi qui va sortir de l’équipe. Ne m’en veux pas, c’est pas moi… » Là j’ai compris beaucoup de choses, sur le coup j’étais un peu déçu. Il a toujours eu une relation avec moi super gentille.

Quid de Laurent Roussey ? (José)

Laurent a toujours été – je ne vais pas dire mon ami, il m’aurait fait jouer à ce moment là – quelqu’un avec qui j’aimais partager des choses, notamment les lendemains de match. Comme je ne jouais pas, on faisait beaucoup de travail devant le but. Il faisait les centres, je faisais les reprises. Sur des thèmes, on rigolait beaucoup. C’était vraiment quelqu’un de gentil.

Le fait qu’il ait succédé à Ivan Hasek a fait un peu jaser. Quand un adjoint devient numéro un, certains suspectent un « savonnage de planche » Qu’en penses-tu ? (aloisio)

On peut remettre beaucoup de choses sur le truc. C’est vrai que ça a été mal vu. Moi de l’intérieur je ne l’ai pas vraiment vécu comme ça. J’ai plus eu le sentiment que ça a été une décision du staff d’en haut, de dire « on n’en veut plus, de toutes façons les résultats ne sont pas très bons.» On le savait pratiquement depuis février. Je dirais que Laurent s’est positionné malgré lui. A côté de ça, il y a eu d’autres personnes qui ont fait plus de mal à Ivan Hasek que Laurent Roussey, ça c’est sûr…

Quel joueur t'aura le plus marqué lors de ton passage chez nous ? (xavelevert55)

Il y en a trois. Papus Camara pour sa gentillesse, sa simplicité et tout ce qu’il m’a appris. Franchement, je l’ai encore aujourd’hui au téléphone, c’est vraiment quelqu’un que j’estime beaucoup. Après il y a Pascal Feindouno, qui est le meilleur joueur avec qui j’ai joué de toute ma carrière. C’est vraiment le footballeur extraordinaire. Et puis après il y a le jeune qui m’a beaucoup marqué et que j’ai beaucoup aimé, c’est Loïc Perrin. Simplicité, gentillesse, efficacité… un super joueur.

Tu as fini la première partie de saison blessé, comment te sens tu à présent ? (xavlevert55)

Ça va mieux, j’ai bien travaillé pour revenir. Physiquement faut que je rattrape encore le rythme mais sinon je n’ai plus trop de douleurs hormis quelques petites sensations nuisibles aux adducteurs… Mais sinon ça va.

Donc a priori tu pourras tenir ta place à Sainté ? (aloisio)

C’est le but, ça été l’objectif suite à l’opération.

Comment juges tu la première partie de saison de ton équipe, pour toi ce classement est dû :
- à la malchance ? (vous jouez bien, avez battu Sainté et Lyon mais il manque de la réussite)
- à certains joueurs qui ne se donnent pas assez ?
- aux départs de nombreux cadres (Maurice-Belay, Ideye, Faty)?
- aux affaires Maiga/Anin qui ont pourris le vestiaire ?
- au départ de Francis Gillot qui n'était pas prévu ? (xavlevert55)

Franchement, tu as cité un peu tout ce qui a été nuisible à notre première partie de saison. Le départ de Francis Gillot a touché beaucoup de joueurs, le départ des joueurs essentiels dans la tenue de l’effectif a fait aussi beaucoup de mal à l’effectif. On a parlé de l’affaire Maïga/Anin qui a perturbé le mois d’août, parce qu’après on ne peut pas leur mettre tout sur le dos. Après c’est vrai qu’on constate certaines choses, du haut de la tribune, on voit mieux les matchs, on constate des choses, donc il faut que tout le monde prenne conscience que l’on ne s’en sortira que par le collectif et c’est en faisant les efforts que le collectif aura des résultats et que nous on s’en sortira grandi.

Toi qui as connu l’ambiance du Chaudron, tu ne t'embêtes pas à Bonal dans un stade à moitié vide ? (asse55)

Le stade est souvent à moitié vide, on ne peut pas comparer… C’est comme si tu avais un pain au chocolat mais juste avec la barre de chocolat sans le pain…

Est-ce que tu roules en Peugeot ? (Ellestin)

En fait on est obligé de rouler avec la Peugeot pour venir au stade… Moi j’aime beaucoup les voitures, enfin j’ai des voitures chez moi et je m’en sers pour la vie de tous les jours, pas pour aller au stade ça c’est sûr… Ma femme a un Q5 et moi j’ai une CLS.

Parmi ces trois buts, lequel préférerais-tu marquer ?
- Une tête victorieuse sur corner dans le temps additionnel d'une finale de Coupe de France contre Saint-Etienne ?
- Une frappe supersonique des 30 mètres contre Dijon assurant le maintien à ton club à la dernière journée ?
- Une bicyclette youtube après un une-deux somptueux en ailes de pigeon avec David Sauget, t'assurant le trophée UNFP du but de la décennie ? (Ellestin)

Le deuxième, parce que le premier ce serait une finale contre Sainté, j’ai pas trop envie de gagner contre Sainté en finale de la coupe de France… Je préfèrerais une autre équipe… Je préfère me maintenir et marquer un beau but des 30 mètres…

Comme toi, Sauget est bien meilleur à Sochaux qu’à Sainté. Peux-tu nous dire quelques mots sur David ? (poteau gauche)

C’est un mec sur lequel tu peux toujours compter, il s’entraîne tout le temps. Il n'est jamais, en tout cas très rarement blessé. C’est un super joueur de club comme on dit. Il mouille son maillot à chaque fois qu’il joue.

Avec Sainté, t’as claqué deux pions contre le Legia Varsovie en match amical. Tu t’en souviens ? (poteau droit)

Oui, on était en stage à Perros Guirec, on avait fait un match amical contre les Polonais, j’avais joué en 6 et j’avais marqué le premier but sur corner.

A l’ASSE, tu as joué tantôt en défense centrale - souvent pour remplacer Hognon ou Camara lorsqu’un des deux était suspendu ou blessé - mais on t’a vu aussi au milieu de terrain, notamment lors de la fameuse victoire au Parc. Tu te sentais aussi à l’aise aux deux postes ? (aloisio)

Franchement, j’avais l’insouciance de la jeunesse à cette époque là. Je ne suis pas vieux mais à ce moment là on me proposait de jouer là, j’étais content, je courais partout, je gagnais des ballons. Même si techniquement j’avais parfois du déchet, on ne pouvait pas me reprocher de ne pas me battre et de gagner des duels.

Et aujourd’hui tu t’es fixé à un poste de défenseur central ? (José)

Oui, même si avec Gillot j’ai joué aussi numéro 6, c’était pour dépanner aussi mais ça m’a fait du bien

Tu as une prédilection pour un poste ou pour un autre ? (Barre transversale)

Franchement, défenseur central, c’est selon moi mon poste.

Tu as mis au Parc ton seul but officiel sous le maillot vert. Bizarrement, tu en as déjà marqués deux contre nous. En août 2008, tu avais mis un lob improbable à Viviani alors que Sainté restait sur 403 minutes sans avoir pris de pion à domicile. T’avais fait exprès ? (José)

Non, non… Enfin, pour Jody, oui je l’ai fait exprès, pour qu’il le garde en tête (sourires). Mais en fait non, je l’avais dit… C’est vrai que sur les images on croit vraiment que je le fais exprès parce que la balle elle est bien prise en dessous mais je voulais centrer fort devant le but. Sur le coup la balle est partie, je l’ai vu monter et j’ai dit « oh putain qu’est ce que j’ai fait ? » Au début j’ai cru que je m’étais déchiré et que ça allait aller dans les bras de Jody. Mais je vois Jody qui recule, qui ne sait pas, qui avance un peu et qui recule. Je me suis dis, bon elle va aller aux filoches. Voilà, j’étais content mais on avait perdu donc ça n’avait servi à rien…

Oui, c’est pour ça que ne nous avait pas dérangés plus que ça. Contrairement à celui que tu as mis en janvier 2009 à Bonal car c’était l’unique but de la rencontre. Tu avais déclaré après le match : "J’espère fermer beaucoup de bouches à Sainté sur mon cas. J’ai aimé jouer à Sainté, maintenant, j’aime jouer contre eux."

Il n’y avait pas de revanche particulière. Pas de problèmes avec les joueurs, à part un ou deux… Mais bon, à l’époque, j’étais peut-être une tête de con, fallait pas me chercher, c’est tout. Après, je pensais plutôt à certaines personnes qui ne m’avaient pas fait confiance dans le club.

Quand tu marques face à Sainté, as-tu un sentiment de revanche ou est-ce un but comme un autre ? (asse55)

Maintenant, c’est un but comme un autre. Je pense avoir montré aux gens que je méritais d’être titulaire en Ligue 1.

Quels sont tes objectifs futurs en club? Continuer avec Sochaux en cas de maintien ? Si une opportunité se présentait dans un club français plus huppé ou à l’étranger, ça te botterait ? (xavlevert55)

Oui, ça me botterait vraiment, j’en ai déjà parlé avec mes dirigeants. Contractuellement, il me reste encore un an après cette année mais c’est vrai que j’ai envie de voir autre chose. a fait cinq ans que je suis ici. Le club m’a beaucoup donné et j’ai donné aussi beaucoup au club. Je ne vais pas dire que j’ai fait le tour de la question mais j’ai envie de voir autre chose, de grandir, de gagner des trophées.

Un retour à Sainté est-il envisageable ? (asse55)

Faut demander aux dirigeants. Maintenant, moi, je n’ai jamais été fermé. J’ai des amis là-bas donc ça ne m’ennuierait pas d’y aller, il vont vite me trouver une maison donc pas de problème ! (rires)

Tu retrouves le Chaudron, l'objectif de l'équipe c'est trois points et puis c'est tout ou un point serait déjà très bien ? (asse55)

Aujourd’hui, il faut qu’on gagne le plus de matches possibles donc il faut jouer le match pour le gagner. On n’a pas l’habitude de fermer le jeu, on verra bien.

En l’absence d’Aubameyang, quel joueur offensif stéphanois redoutes-tu le plus ? (Aloisio)

De tête comme ça, je dirais Sako. Un joueur de devenir qui, s’il arrive à se canaliser, sera un super joueur.

Que penses-tu de l'effectif stéphanois actuel en général, et des défenseurs centraux en particulier ? (asse55)

Le coach a fait vraiment quelque chose de bien, une belle équipe. Il bâtit son truc comme il le sent : un mélange d’expérience, d’étrangers et de jeunes. Je trouve qu’il fait les choses bien, il a mené Sainté vers quelque chose de propre et je suis content de voir le club aujourd’hui à ce niveau-là. Concernant les défenseurs centraux, Sylvain Marchal a été un très bon joueur à Lorient, il apporte quelque chose de plus, la sérénité, du calme. C’est un bon joueur de tête, il peut marquer des buts, il est assez complet. J'ai entendu parler de Kurt Zouma car son frère joue chez nous. On m'a dit que ce serait un futur très grand.

As-tu eu l’occasion de voir certains matches ou à défaut, des résumés des Verts depuis le début de saison ? Qu’est-ce que tu penses de cette équipe ? De ses point forts ? De ses points faibles ? (Barre transversale)

Je pense que c’est au milieu que c’est intéressant avec Lemoine, Clément, Guilavogui. Je trouve que c’est pas mal. C’est là où je rejoins le coach qui a fait du bon boulot. Lemoine, pour moi, est un très bon joueur. Clément est aussi un très bon joueur. C’est solide aussi à ce niveau là. Si on arrive à gagner cette bataille, ça pourrait être intéressant pour nous.

Tu te prends pour Beckenbauer (dixit Pedretti) ou pour Jaap Staam (alexvlm, José)

A Sainté, Elie m’avait convoqué et m’avait demandé d’arrêter de faire mon Laurent Blanc derrière, le technicien, jouer beau, relancer propre. Il m’a dit qu’il fallait que je tue plus de canards dans les tribunes en dégageant et que je fasse plus mon Jaap Stam. Ben, au-moins, ça m’a servi : maintenant je ne prends plus de risques, je ne fais plus n’importe quoi. Concernant Beckenbauer, faut demander à Pedretti mais ça je vais régler mon compte tranquillement. Moi, je ne parle pas avec les cons. Il a voulu dire des choses, faire des choses, c'est son problème. Je ne suis pas rancunier dans la vie mais il ne faut pas me chercher…

Entretien retranscrit par Ellestin, Sisse11, Guinnesstime, Banel77 et José.