A quelques heures du match qui opposera ses deux clubs préférés ce soir dans la Chaudron, Christophe Landrin s'est longuement confié aux potonautes.
Christophe, tu résides à Veauche depuis quelques années, manifestement tu t'es suffisamment plu par chez nous pour t'y installer. Pourquoi es-tu retourné vivre dans la région après ton expérience à Arles et l'arrêt de ta carrière pro? (Vert|treV, seb4282)
J'ai des attaches familiales, j'ai mon amie qui est d'Andrézieux à la base. J'ai des enfants qui ont grandi ici. Et puis surtout j'ai adoré la région dès que j'y suis arrivé. Je retrouve un peu les valeurs qu'il peut y avoir dans le Nord aussi. Je retrouve aussi une certaine qualité de vie, une tranquillité. Dans la Plaine on est assez tranquille ! Les gens sont accessibles, ils restent toujours courtois. C'est un ensemble de valeurs qui fait qu'on est installé ici, qu'on est resté ici. Quand je suis arrivé à Sainté en 2006, je me suis installé à Saint-Galmier. J'ai ensuite habité à Saint-Genest-Lerpt et je suis venu à Veauche. J'ai peu voyagé ! (rires) C'est Veauche qui m'a le plus plu.
Tu as été échangé avec Hellebuyck. Comment réagit-on dans ces cas-là ? Est-ce un transfert comme un autre ? (Niklos Molnar)
Le plus bizarre, c'est que je n'ai pas pu côtoyer David. On ne s'est même pas croisé, sauf sur les terrains par la suite. C'est impersonnel mais ça fait partie du métier. Pour moi c'est un transfert comme un autre. Il s'agit d'arrangements entre clubs, nous on n'est pas vraiment au courant au départ. Je pense que les deux clubs ne voulaient pas sortir d'argent pour un transfert. Echanger les joueurs était donc la meilleure solution. Hellebuyck voulait partir, et moi j'étais ravi de rejoindre Saint-Etienne.
Avais-tu d'autres propositions au moment de signer à Sainté ? (Gonzalo Bastardo)
Non, en tout cas c'est la première proposition à laquelle j'ai répondu favorablement. En fait je n'avais pas d'autre proposition sérieuse.
As-tu eu l'impression de régresser en quittant Paris pour venir à Sainté ? (Niklos Molnar)
Non. C’est la question que l’on m’avait posée quand je suis arrivé. Déjà, j’avais répondu par le classement en fin de saison : l’année où j’ai quitté Paris, on avait fini 14ème ou 13ème, quelque chose comme ça. Paris, ce n’était pas le Paris d’aujourd’hui. D’ailleurs, je n’y serai même pas allé. Non seulement ce n'était pas une régression de venir à Sainté, mais en plus c’était un retour aux valeurs qui me tenaient à cœur. Cela me permettait de reprendre du plaisir dans le jeu mais aussi humainement et de retrouver des mecs avec des valeurs. C’est aussi la découverte d’une région, où je suis resté par la suite, dans laquelle je me suis senti bien et où je me suis retrouvé.
Étais-tu fier de ton surnom "Terminator" ? (Niklos Molnar)
Mon surnom, en fait, était Robocop en arrivant à Sainté. C’est Samuel Lobé qui m’avait surnommé comme ça à Lille. C’était l’année où j’avais rejoint le groupe pro avec des qualités physiques qui avaient étonné tout le monde. Après, c’est resté comme tous les surnoms ! Oui, quelque part c'était une fierté. C’est surtout à Lille que ce surnom m’était donné : étant formé là-bas, ça avait pris une dimension différente… A Sainté, ce surnom est resté au début avec Laurent Roussey que j’avais côtoyé à Lille et puis après avec les anciens Lillois qui nous ont rejoints : Geoffrey Dernis et Tavlaridis.
Ça te fait quoi d'avoir marqué le plus beau but des Verts depuis la reprise de Larqué en finale de coupe contre Lens en 1975 ? (Parasar)
C’est gentil de me comparer à Larqué, au moins sur ce but déjà ! Moi aussi c’est quelque chose que je n’oublierai jamais. On n’en met pas souvent des beaux buts. En plus avec le poste que j’avais, je n’étais pas trop buteur, ça donne de la valeur à ce geste. C’est un geste… je ne sais pas pourquoi je l’ai fait ce jour-là. A l’entrainement, 9 fois sur 10, j’aurai mis la poitrine. Je pense que c’est l’ambiance qui peut régner à Geoffroy-Guichard qui te transcende et te fait tenter des choses que tu ne ferais pas habituellement.
Est-ce que tu as encore en mémoire les détails de ce but ? (greenju)
Ah oui, bien sûr ! C’est Papus Camara qui met un ballon dans l’axe au départ et qui l’a donné à Lamine Diatta. Je fais un appel en profondeur, Diatta joue avec Feindouno qui me met un petit ballon piqué comme ça dans la surface et puis là après… c’est le trou noir ! Je suis sur une autre planète après… [ndp2 : la preuve en images]
Ton fameux but contre Valenciennes est-il le plus beau de ta carrière ? (Sempre Sainté, Petrus)
Oui, c’est le plus beau. Et de loin !
Quel est le meilleur attaquant avec qui tu as joué ? (hcatteau)
Un attaquant pur ou un joueur offensif ? Le meilleur joueur avec lequel j’ai joué à Saint-Etienne et même pendant toute ma carrière, c’est Pascal Feindouno. C’est celui qui m’a le plus impressionné. C’était un régal de le voir jouer. C’était un honneur de jouer à ses côtés, encore plus avec le recul : on repense à quelques matchs où c’était vraiment … Dès qu’il avait envie, il avait des gestes…il était capable de nous faire gagner un match à lui tout seul et j’ai rarement vu ça !
Avec qui avais tu le plus d'affinités à Sainté ? (Sempre Sainté)
Geoffrey Dernis. Après, Julien Sablé. Je les cite s'il faut ressortir un ou deux nom mais je m'entendais bien aussi avec les autres. Je pense que les mecs étaient aussi recrutés pour leur état d'esprit. J'ai eu la chance de jouer avec des mecs bien, humainement parlant de très grande qualité.
Après ces deux premières années merveilleuses passées chez nous (à titres individuel et collectif), la suite plus mitigée quand même ne te laisse pas des regrets ? (Vert|treV)
Oui, c’est le ressenti que j’ai eu aussi. Je pense que le tournant a été un match à Nantes où je me fais tacler par Guirane N’Daw, qui nous rejoindra un an après. Je sors du terrain sur blessure. Je rentre à Sainté avec des béquilles, je passe des radios et ils ne m’ont rien trouvé du tout. Donc j’ai couru beaucoup pendant deux mois, en serrant les dents alors que j’avais encore la douleur. Au bout de deux mois, c’est Tarak Bouzaabia qui est arrivé avec le groupe pro, le médecin actuellement en poste. On est allé sur Paris et il s’est avéré que j’avais une fissure de la malléole, mais interne, que l’on n'avait pas vue à la radio. Ça a été le commencement des pépins physiques. Ensuite, je me suis fait les adducteurs, on m’a coupé le moyen adducteur, les tendinites… Pendant un an et demi, deux ans ça a été compliqué, notamment pour les adducteurs. Pendant le match à Tel-Aviv, j’avais joué le match en entier, et le retour j’avais joué une mi-temps, et après j’étais remonté sur Lille pour me faire soigner une semaine, et après ça ne m’a plus quitté. C’est un regret car je pense que j’aurais dû utiliser ces deux années où j’étais bien, mais une fois que le corps commence à dire stop, malheureusement c’est compliqué.
Ton corps a dit stop mais tu as retrouvé la santé en revenant à Sainté. Tu as participé il y a deux mois au trail urbain de Sainté ? Le refais tu l'année prochaine ? (Niklos Molnar)
J'ai en effet participé au trail de Sainté et je le referai. C'était pour l'association Cœur vert. C'est une bonne cause. Ça m'a fait plaisir de faire l'intégralité du parcours. Il faisait plus de 28 bornes et j'ai mis en 2 h 33... Ce n'étais pas évident car il y avait énormément de marches et je ne m'étais pas trop préparé pour. J'étais assez satisfait de mon temps vu les retours que j'ai eu des gens qui ont déjà couru sur cette distance. Ensuite je devais enchaîner avec la Sainté-Lyon, mais comme je rentrais de formation, ça n'a pas pu se faire. Mais je ferai la Sainté-Lyon l'année prochaine.
Quand tu repenses à tes cinq années en vert, considères-tu qu'il y a eu un avant N'Daw et un après N'Daw ? Ou un avant Feindouno et un après Feindouno, comme certaines rumeurs le laissent entendre ? (Poteau gauche)
Encore aujourd’hui on m’en parle, il y a des regards qui ne trompent pas… Pascal c’est vraiment LE joueur et puis humainement c'est quelqu’un de respectable, je n’ai jamais eu de soucis avec lui. On m’avait dit aussi que ma fille était noire, parce que soit-disant mon ex-femme avait eu une relation avec Pascal Feindouno. Alors que ma fille n’est pas de couleur parce que sa maman n'est pas de couleur. Encore aujourd'hui, j'entends ces rumeurs…J’y réponds mais les gens se font de toute façon l’idée qu’ils ont envie. Après, quand on me connait et qu'on découvre ma famille, tout le monde se rend compte que c’était un peu des conneries. Quand on joue, cela peut être blessant, mais je n’ai jamais voulu répondre par la presse à ce genre de rumeurs, pour ne pas y donner de l’importance. Mais bon, c’est toujours dommage. Mais il faut bien que les gens se mettent quelque chose sous la dent. Mais la rumeur ce n’est pas du tout ce qui a fait que mon niveau footballistique était en baisse.
Quels souvenirs gardes-tu de ton parcours européen avec Sainté ? (Sempre Sainté)
Surtout pas mal de regrets, dus à ma blessure. J'ai juste joué diminué les matches contre Tel-Aviv. On a beaucoup donné pour obtenir cette qualification, c’était un peu la cerise sur le gâteau de pouvoir y participer. Ne pas pouvoir jouer les matchs comme les autres joueurs, ça a été dur. C’est tout un groupe qui s’est qualifié, et ne pas pouvoir participer à cette compétition, ça a été très dur à digérer.
Avec le recul, comment interprètes-tu nos difficultés à jouer à la fois l'Europe et le championnat en 2009 ? Différence de motivation ? (Parasar)
Je n’ai toujours pas d’explication. Encore aujourd’hui, les plus grands clubs sont capables d’enchaîner plus de 50 matchs par an, et nous non. Je l’ai ressenti, des saisons à 35 matches je finissais complètement rincé donc je ne sais pas… Si ça a été choisi, en priorisant une compétition sur une autre, ça l’a été de façon totalement inconsciente, car on a tous l’envie de gagner tous les matchs.
Comment analyses-tu l'élimination précoce en coupe d'Europe par rapport au bon parcours 2008-2009 ? (la buse)
On a beau dire ce qu'on veut, même si la première partie de championnat des Verts est de qualité, on a toujours ce match de Coupe d'Europe en travers. Mais honnêtement à quoi est due l’élimination ? Je ne sais même pas si l’entraineur, le staff, ont la réponse aujourd’hui... Je ne pense pas que ce soit un manque de considération de l’adversaire. Avec toutes les vidéos qui sont faites aujourd'hui à l'avance, je pense que Christophe Galtier, son staff et les joueurs avaient bien étudié l'équipe. Après, il y a peut-être une surmotivation de l’adversaire, on dit toujours que sur un match tout est possible. Quand on est les favoris, c’est toujours plus dur à gérer.
Quel jugement, quel regard portes-tu sur Laurent Roussey et Alain Perrin ? (Parasar)
Je garde un très bon souvenir de Laurent Roussey. C'est lui qui m'avait fait venir à Saint-Etienne. Avec le recul, c'était très bien pour moi. Je l'avais côtoyé à Lille, je le connaissais donc déjà très bien. D'ailleurs, je n'avais jamais eu une telle relation avec un autre entraîneur, on pouvait tout se dire, quand ça allait bien, mais on pouvait également se rentrer dedans quand ça n'allait pas ! En ce qui concerne Alain Perrin, mon sentiment est plus mitigé. Je ne tiens pas à régler mes comptes par presse interposée. Ce que je peux dire c'est que je n'en garde pas un excellent souvenir, c'est sûr.
Laurent Roussey n'a-t-il pas été viré trop tôt ? (Parasar)
Peut-être trop tôt, oui. Il aurait fallu lui laisser un peu de temps, en plus il y avait un recrutement assez conséquent qui avait été fait à l'époque, donc le temps que la mayonnaise prenne... Et puis, il avait crié un peu partout qu'il n'était pas d'accord avec le recrutement. Mais, après tout, nous n'avons qu'un seul son de cloche alors bon, c'est dur de juger. Il reste que c'est toujours malheureux de voir quelqu'un partir, surtout quand c'est une personne que l'on estime. En plus, pour moi, ça correspondait au moment de mes blessures, je me sentais du coup un peu impuissant par rapport à ces événements. Une situation très frustrante.
Comment se comportait Christophe Galtier en tant qu'adjoint ? As-tu vu en lui un futur numéro un ? Es-tu surpris du parcours qu'il a eu depuis que tu as quitté le club ? (Parasar)
Pas du tout surpris ! Il est resté, à sa nomination, fidèle à lui-même. Il a pu mettre ainsi ses idées dans le jeu. Ce qu'il pouvait beaucoup moins faire en étant numéro deux. Ça se voit, de toute manière, aujourd'hui dans la qualité des résultats. Il était fait pour ce métier.
Il me semble que j'ai aperçu ta frimousse un soir de match la saison dernière dans les travées du kop nord. Ais-je rêvé ou avais-je trop forcé sur la bière ? Reviens-tu assister à des matchs des Verts ? (Petrus)
Tu n'as pas rêvé ni forcé sur la bière ! (rires) J'étais allé voir le premier match en coupe de la Ligue. C'est grâce à un ami, un Magic que je connais de par mon club de Veauche. Ça m'intéressait beaucoup d'assister à un match depuis les tribunes, alors que nous, nous les voyions du terrain ! J'ai donc vu les rencontres contre Paris et Lille où, en plus, on avait gagné ! Je devais aller à Paris pour la finale, mais c'est au moment où ma copine a accouché. J'ai dû faire un choix ! (rires)
Pourquoi tu vas au kop nord et pas en latérale avec la direction du club ? (hcatteau)
J'avais envie de ressentir cette ambiance, pouvoir sauter avec tout le monde et crier, ce qu'on ne peut pas faire lorsqu'on est joueur. Nous serions taxés de fayots... J'ai donc attendu d'avoir arrêté ma carrière pour pouvoir profiter de cette ambiance de Geoffroy-Guichard, en plein cœur, en tant que supporter.
Vas-tu assez souvent assister aux matchs à GG (Vert|treV)
J'y allais régulièrement, mais cet ami des Magic Fans a eu un accident de moto et est à l’hôpital, nous n'avons donc pas pu réitérer l'expérience. Il devrait toutefois bientôt sortir, ce sera l'occasion d'y retourner !
Te considères-tu comme un supporter vert ? (Vert|treV)
Oui, bien sûr !
Quelles relations avais-tu avec les différents groupes de supporters ? (Sempre Sainté)
J'ai toujours eu énormément de respect pour les supporters, à Sainté, comme à Paris ou à Lille. Ils font partie intégrante du jeu, ce n'est pas pour rien qu'on les appelle le 12ème homme. Mais c'est sur le tard que j'ai appris à vraiment connaître les supporters, d'un point de vue spectateur, j'entends. En tant que joueur, je reconnais n'avoir jamais été demandeur de relations particulières avec eux.
Comment juges-tu l'ambiance de GG ? Le Chaudron est le stade qui t'a fait le plus vibrer en tant que joueur ? (Sempre Sainté)
Oui, c'est unique en France ! Et puis le fait de fermer le stade, ça va vraiment résonner. Les Stéphanois font partie de ces supporters qui encouragent constamment leur équipe. C'est très rare, sauf peut-être à Lens, où on peut voir ça aussi. J'ai vraiment apprécié, c'est encore un plaisir aujourd'hui de les voir entonner des chants, de se mettre en quatre pour en inventer des nouveaux, confectionner de nouveaux drapeaux, des tifos…C'est assez hallucinant !
Sans langue de bois quel est ton point de vue sur la cabale médiatique contre les ultras ? Est-ce que toi tu kiffais les ultras en tant que joueur ? (seb4282)
On a tendance à stigmatiser les ultras, c'est exactement ça. Il faut bien taper sur quelqu'un et les ultras sont bien pratiques pour ça... A tort ou à raison ! J'ai lu des interviews de Roland Romeyer qui défend toujours ses supporters. C'est compliqué, il ne faut pas généraliser non plus. Les supporters, c'est comme pour les joueurs de foot, il ne faut pas leur coller une étiquette et les enfermer là-dedans. On ne peut pas taper sur les supporters et demander de belles ambiances, c'est assez paradoxal !
Es-tu pour l'usage des fumis dans les stades ? (hcatteau)
Pour le spectacle, c'est génial. Faut voir les images des clubs sud-américains, c'est impressionnant ! Après, pour ce qui concerne l'aspect sécurité, n'étant pas un spécialiste, je peux difficilement juger. Mais, quoi qu'il en soit, s'ils sont interdits, j'espère que ce sera pour de bonnes raisons ! C'est fait pour créer une ambiance de fête et non pour nuire à qui que ce soit !
Aujourd'hui, entre Lille, Paris et Saint-Etienne, quel est ton club de cœur ? (guinnesstime)
[Il hésite] Ça reste Lille quand même .... J'ai été formé là-bas, je suis né là-bas, c'est pour ça que je peux ressentir aujourd'hui comme Loïc Perrin tout l'attachement qu'il peut avoir pour le club de Saint Etienne. J'ai eu peu le même processus à Lille donc mon club de cœur est et restera Lille malgré tout, s'il faut en choisir un, bien sûr.
Lors de la séance de tirs au but en demi-finale coupe de la ligue la saison dernière, avoue que le fait que Balmont rate son tir au but ça t'a quand même régalé non ? (guinnesstime)
Oui, bien sûr. J'ai pu ressentir aussi le bonheur des supporters !
Est-ce que tu as gardé des contacts avec certains joueurs stéphanois de l'effectif actuel ? (Vert|treV, Sempre Sainté)
J'ai croisé à plusieurs reprises Loïc Perrin et Jessy Moulin, c'est vraiment les deux qui restent aujourd'hui en plus de Laurent Batlles, avec qui je joue à Veauche.
Est-ce que tu espères battre l'ASPTT ce samedi ? (Sorbiers)
Je crois bien que je n'y serai pas, mais j'espère bien qu'on va vattre l'ASPTT. Je ne pourrai pas y être car je pars en formation. Je pense que Laurent Batlles n'y sera pas non plus.
Si tu te ravises, méfie-toi vraiment du grand défenseur central de l'ASPTT samedi, il fait vraiment des trucs chelous sur un terrain et je ne te raconte pas ce qu'il peut faire dans les vestiaires. C'est trop indécent. (deadken)
Bon ben je suis content de ne pas y être alors ! (rires)
Si samedi tu joues avec l'ES Veauche, et qu'un adversaire te propose un coup à boire, méfie-toi ! Je connais un grand escogriffe qui enfile les whiskys comme d'autres enfilent les perles (guinnesstime)
Oh la vache ! Encore une bonne raison de ne pas y aller alors ! (rires) Mais pour revenir à Veauche, jouer au foot en criterium, c'est assez génial ! Y'a une super ambiance et ça me fait du bien de continuer de jouer dans un autre contexte que le monde professionnel. Je joue au foot depuis l'âge de six ans. Le foot, avant que cela ne devienne un métier, c'est une passion, donc on ne peut s'arrêter comme ça.
Avec le staff et la direction, est-ce que tu as gardé des contacts ? (Vert|treV, Sempre Sainté)
Oui, ça m'est arrivé de retourner à l'Etrat. J'ai mangé avec Roland Romeyer. C'est avec plaisir que je suis retourné voir Tarak le médecin, Christophe Galtier et aussi Thierry Cotte.
Ce dernier semble t'inspirer, tu souhaites te reconvertir dans la préparation physique… (MrManchot)
Oui, je suis en train de passer mes diplômes d'entraîneur au départ, et partir ensuite vers la prépa physique. Je prépare actuellement le BES. Comme ils ont changé tous les diplômes, c'est le deuxième diplôme. Les BE aujourd'hui n'existent plus. D'ailleurs je suis avec Laurent Battles. Une semaine par mois, on va à Toulouse. Il y a un pôle à Toulouse, et un autre à Lille. Quand je vais à Toulouse, je suis très gentiment accueilli par les parents de Laurent.
Une proposition d'intégrer le staff t'intéresserait ? A-t-elle déjà été faite ? (Vert|treV)
Non, elle ne m'a jamais été faite. Cela m'intéresserait, pourquoi pas, mais une fois que j'aurai toutes les armes en main pour pouvoir me lancer dedans. Y aller juste pour dire d'y être, ça ne sert à rien. Il faut que le travail soit de qualité, et les éducateurs aussi. Ça passe forcément par des formations et des diplômes.
Penses-tu qu'avec Cohade, Lemoine, Clément, et Corgnet tu aurais été titulaire indiscutable dans le milieu à trois actuel ? Quel jugement portes-tu sur ces quatre éléments ? (MrManchot)
Je ne me suis jamais considéré comme indiscutable, et je ne l'ai jamais été. Il y a vraiment de la qualité technique, peut-être supérieure à ce que l'on avait. Il faut vivre avec son temps. J'ai été très agréablement surpris par Benjamin Corgnet, que je ne connaissais que très peu. Pour l'avoir vu jouer à plusieurs reprises, c'est un joueur que j'apprécie énormément. J'apprécie aussi les trois autres, mais Corgnet m'a vraiment marqué.
Que penses-tu de Max-Alain Gradel ? Il est actuellement décrié par de nombreux supporters stéphanois. (Brice2b38)
Il est décrié mais c'est un joueur qui a des qualités. C'est pour ça qu'ils l'ont recruté. Après, ça me fait penser un peu à Payet quand il était à Sainté, et même à Lille au début. Ce sont des joueurs qui vont être capables pendant quelques matchs d'enchaîner les performances et puis après, qui vont passer complètement au travers quelques matches. Le tout, c'est de pouvoir essayer de sentir les moments où ils seront bien et les moments où ils seront moins bien. Mais pour jouer à ce niveau-là, et d'autant plus à Saint Etienne, forcément il y a de la qualité.
Que t'inspire l'arrivée dans le foot français de riches investisseurs étrangers, et la nouvelle image de la Ligue 1 qui en découle ? (riflebird)
Il faut vivre avec son temps. On se rend compte qu'il y a encore des surprises, c'est pour ça que je pense que la Coupe, c'est rafraîchissant. Il faut essayer d'occulter le côté financier. On peut se rendre compte notamment avec Paris que si le côté financier est omniprésent, les résultats généralement vont de pair. Je ne sais pas si c'est malheureux ou pas, mais avec tout ce qu'on entend aujourd'hui sur les problèmes financiers des uns et des autres, que des étrangers apportent de l'argent "sain" en France, c'est peut-être une bonne chose. Ça permet aussi de rendre plus attractif le championnat.
Penses-tu que l'ASSE puisse poursuivre sur la lancée de ces deux dernières saisons face à des rivaux tels que Lille, OL, OM et surtout le PSG et Monaco ? (chaudronman)
C'est ce qu'ils sont en train de faire. Les Verts s'installent dans la durée, dans le haut du classement. On a pu voir les confrontations contre Paris, où à chaque fois Paris l'a eu très dure contre Saint-Etienne. Ce serait encore sur un seul match de coupe, on pourrait dire, bon, sur un match, tout est possible. Mais là, sur quasiment toutes ses confrontations avec Sainté, Paris a été mis en difficulté.
Mais à côté de cela, les Verts ont du mal contre les vilains et l'OM. Penses-tu que Sainté mieux armé que Lille, Marseille ou les banlieusards pour choper une place sur le podium ? (José)
Ils peuvent viser une place sur le podium, oui. Après, il y a Lille aussi. Saint-Etienne me fait penser à Lille au niveau de l'évolution, en espérant que la suite soit la même que Lille, mais il faut un minimum de patience pour arriver à cela. Mais pour avoir débuté à Lille, où on était 17e de Ligue 2, ça a pris plus de 10 ans pour arriver à ce qu'ils sont aujourd'hui. En espérant que cela ne prenne pas autant de temps pour Saint-Etienne, je pense que les Verts sont bien armés. Le match contre Marseille de cette saison, c'était au Vélodrome et c'est toujours embêtant, le calendrier est fait comme il est fait, mais quand c'est le dernier match avant les vacances, c'est dur à gérer. On sait qu'inconsciemment, après le match, on sera une semaine en repos.
Encore un derby perdu, ça t'inspire quoi ? (Aloisio)
C'est une énigme, c'est sûr ! Je peux comprendre que ce soit plus que rageant pour les supporters. Déjà pour moi qui ne suis pas de Saint-Etienne à la base, c'est assez frustrant. Chaque année, on dit que les Lyonnais sont prenables et puis à chaque fois... Je peux dire que j'étais au dernier derby qu'on a gagné, à Gerland, mais bon...
Es-tu surpris de voir Lille à ce niveau cette saison ? Certains s'attendaient à une saison de transition plus quelconque suite au départ de Rudi Garcia. (Barre transversale)
Je ne suis pas surpris parce que j'ai vécu l'arrivée de Vahid, donc les années Vahid pendant 4 ans où on est remonté en ligue 1, on a été en Ligue des champions… Claude Puel est arrivé, et tout le monde s'était dit la même chose. Claude Puel a fait du super boulot pendant les trois ou quatre ans où il est resté. Une fois qu'il est parti, Rudi Garcia est arrivé, on a redit la même chose, ça va être compliqué… Et aujourd'hui on nous dit la succession de Rudi Garcia ça va être compliqué, et moi je ne pense pas. Les Lillois sont armés, ils sont habitués à gérer ce genre de situation, et surtout à gérer les effectifs, sur les transferts, sur le problème Thauvin. La décision était peut-être facile à prendre aussi vu le montant du transfert. Peut-être que quelques années en arrière, d'autres clubs auraient fait le forcing pour le garder. Ça n'aurait servi à rien. Pour moi ce n'est pas une surprise de voir Lille sur le podium aujourd'hui.
Comment analyses-tu l'élimination précoce des Verts en coupe de France ? (la buse)
Aujourd’hui, comme j’entraine à Veauche, dans un club amateur, on a une perception qui est différente. Du côté des professionnels on parle tout de suite de faute professionnelle, mais on peut voir aussi que du côté amateur c’est ce qui fait la magie de la coupe de France aussi. Elle est jouée par tout le monde pour vivre des moments comme ça. Après pour un club pro ça fait un peu désordre, mais je ne pense pas que Galtier se soit dit "on va mettre une équipe juste pour jouer le match". Il y a un effectif à gérer, il faut essayer de donner du temps de jeu à tout le monde. J’ai vu que Jessy avait pu jouer et qu’il avait fait un bon match… D’un côté si on fait jouer les mêmes joueurs sur toutes les compétitions on va avoir une fatigue qui va s’installer, donc est-ce que c’est un moyen de faire tourner, je ne sais pas. Avec le recul, c’est toujours facile de dire que ce n’était pas la bonne solution.
Pour ce match de vendredi, tu te sentiras comment ? Plutôt pro-vert, plutôt pro-lillois, plutôt neutre ? (Vert|treV)
Je serai neutre.
Avant Guingamp-Sainté, Philippe Tibeuf signait pour un nul et c'est ce qui est arrivé. Avant le match à Cannes, François Lemasson nous avait dit qu'en cas de tirs au but on était mort, ça a été le cas. Maintenant c'est toi qu'on interroge, et nous sommes tous suspendus à tes lèvres : quel est ton pronostic pour ASSE-LOSC ? (Forezien)
Ça m'est arrivé aussi d'aller voir Lille-Saint Etienne, invité par les anciens lillois, et à chaque fois qu'on me demande un pronostic je ne me mouille pas, je dis toujours un partout. Au moins comme ça, ça arrange tout le monde ! (rires) Une fois de plus, je ne vais pas me mouiller. 1-1, c'est mon prono !
Merci à Zimako, Naar, Ulysse42, Valie et Greenwood pour la retranscription