Ancien joueur et entraîneur des Aiglons et des Verts, Daniel Sanchez s'est confié à Poteaux Carrés avant le match qui opposera ses deux anciens clubs dans le Chaudron ce dimanche après-midi.


Que deviens-tu Daniel et où vis-tu ?

Je vis à Nice. J'ai terminé il y a quatre ou cinq ans mon expérience en Tunisie, où j'ai entraîné le Club Africain. Ça s'est super bien passé, on a été champions. Je suis rentré à Nice et je continue bien sûr de m'intéresser au foot. Je ne cherche pas vraiment à retrouver un poste. Maintenant, si on venait me chercher... il ne m'en faudrait pas beaucoup pour replonger ! (rires). Mais bon, je vais bientôt avoir 67 ans quand même... Je suis à la retraite, tout va bien pour moi !

Dimanche, ton cœur sera vert ou rouge et noir ?

C’est une question difficile mais je me dois d’être honnête. L’OGC Nice et l’ASSE sont deux clubs où j’ai joué puis entraîné. Mais je suis resté 18 ans à Nice et 4 ans à Saint-Etienne donc tu as compris pour qui battra mon cœur (rires). C’est quand même Nice qui vient en premier lieu et Sainté en second.

Tu as été formé au Cavigal, comme un certain Robert Herbin.

C’est effectivement le joueur le plus connu formé au Cavigal. Mais il y a eu aussi pas mal d’autres joueurs qui ont fait une belle carrière, à commencer par Francis Camerini, qui a gagné plusieurs titres à Saint-Étienne et a joué avec moi à Nice. Il nous a apporté toute son expérience du haut niveau acquise chez les Verts. C’était un excellent défenseur qui pouvait jouer dans l’axe ou sur un côté. Il était très difficile à passer, il était malin, toujours bien placé. Chez les Aiglons, j’ai également évolué avec d’autres internationaux formés au Cavigal : Jean-Paul Rostagni, Dominique Baratelli. Le Cavigal a formé aussi formé plein de bons joueurs plus jeunes comme Eric Roy par exemple.

Mais il est vrai que Robert Herbin a été la figure du Cavigal parce que ça a été le premier, parce qu’il a été un joueur énorme et un entraîneur exceptionnel. C’était une référence, une des plus grandes figures de l’histoire du football français. J’ai eu l’occasion de le rencontrer, de discuter un peu avec lui. Je le respectais et le respecte toujours, comme joueur et comme entraîneur. Il a marqué toute une époque.

Quel bilan fais-tu de tes neuf années de joueur à Nice (de 1972 à 1981) ?

J’ai vécu des années extraordinaires en tant que joueur à Nice car ça a coïncidé avec une époque où on avait vraiment une très bonne équipe qui suscitait un engouement extraordinaire. Le seul regret, c’est qu’on n’ait pas remporté un titre. En championnat, on a plusieurs fois viré en tête mais on n’a pas réussi à aller au bout. On a terminé deux fois deuxième, derrière Nantes en 1973 et derrière Sainté en 1976. Deux ans plus tard, on a perdu en finale de Coupe de France contre Nancy, but de Michel Platini. On n’a pas remporté de trophée mais au niveau du jeu on a vécu des moments extraordinaires.



J’ai eu la chance de démarrer cette belle période avec un entraîneur qui nous ramène à Saint-Étienne : Jean Snella. Il avait l’amour du jeu. C’est d’ailleurs en grande partie parce qu’il était là que j’ai rejoint l’OGC Nice. À cette époque-là, c’était un peu tendu entre le Cavigal et l’OGC Nice. L’arrivée de Jean Snella a permis de normaliser les relations entre les deux clubs. Jean Snella m’a profondément marqué, il mettait en avant le plaisir de jouer. Il insistait là-dessus dans ses causeries d’avant match : le jeu, le jeu, le jeu ! Quand t’as la chance de jouer avec un Monsieur comme ça, qui ne te met pas de pression et qui te demande juste de jouer, c’est extra !

Tu as côtoyé d’autres anciens Verts chez les Aiglons…

Oui. J’ai joué avec Hervé Revelli. Alors lui, c’était le buteur dans toute sa splendeur ! Il était vraiment attiré par le but, il rôdait tout le temps devant. Avec lui, il ne fallait pas laisser traîner un ballon. Il ne pensait qu’à marquer, il avait cette obsession des grands buteurs. Mais attention, Hervé savait aussi se fondre dans un collectif, il n’était pas individualiste. Un peu plus tard, j’ai eu comme entraîneur Albert Batteux. Il est venu à une période où le club n’allait pas très bien. Fort de sa très grande expérience, il a axé son discours sur la confiance et la psychologie. Il intervenait peu aux entraînements car il ne pouvait plus, il avait des problèmes de hanche. C’était un plaisir de l’entendre parler, il était intéressant et convaincant dans son discours. Ma dernière saison à Nice, j’ai joué avec un Argentin qui a ensuite joué à Saint-Etienne : Raoul Noguès. Il venait de Monaco. Lui, c’était un marathonien, il n’arrêtait pas de courir. En plus de ça c’était un bon joueur, techniquement il était fort. Il avait beaucoup d’activité et une bonne vision du jeu.

Sous le maillot rouge et noir, tu avais marqué contre les Verts le but du break au stade du Ray mais Sainté l’avait emporté 4-2 grâce à un doublé de Laurent Roussey, un but de Jacques Zimako et un csc. Tu t’en souviens ?



Oui, Laurent Roussey nous avait mal cette saison-là car il avait également mis deux buts en Coupe de France à Geoffroy. Je me souviens des confrontations avec Sainté car c’était le match de l’année. Enfin il y en avait trois en fait : Saint-Etienne, Nantes et Marseille. C’étaient les trois matches prépondérants dans la saison, on savait que le stade du Ray était plein pour ces affiches-là. C’était particulier car ces adversaires étaient les cadors de l'époque. En fait il y a surtout deux matches contre Saint-Etienne qui m’ont marqué.

Je me souviens qu’on avait gagné à Geoffroy-Guichard l’été 1977 alors que les Verts restaient sur une série de plus de 100 matches d’invincibilité à la maison. Saint-Étienne avait pourtant ouvert le score en début de match mais on a réalisé un vrai exploit, ce match a fait référence. Le second auquel je pense a fait polémique et tous les anciens en parlent encore. C’était au Ray, en mars 1976, on était à la lutte avec les Verts pour le titre. Il y avait 1-1 et en toute fin de match Robert Wurtz n’a pas sifflé un péno évident sur une main de Christian Lopez. On en a parlé avec Christian, il reconnaît qu’il y avait penalty. Je me souviens d’ailleurs que juste après sa main ,plusieurs Verts sur le terrain lui avaient dit : « Mais qu’est-ce qui t’as pris Christian, tu es fou de faire ça ! »

À la fin de ta carrière de joueur, c’est à l’OGC Nice que tu t’es reconverti.

Oui, j’ai arrêté ma carrière de joueur en 1987. Je jouais à Cannes en D2 et on est monté après nos matches de barrage remportés contre Caen, Lyon et Sochaux. J’avais 34 ans et demi, il me restait un an de contrat mais Nice m’a proposé d’intégrer le centre de formation en tant qu’éducateur. Après réflexion, je me suis dit que cette opportunité de reconversion ne se représenterait peut-être pas donc je l’ai acceptée. Je me suis occupé des 17 ans, de la réserve, j’ai aussi été directeur du centre de formation.

Je suis ensuite monté chez les pros en tant qu’adjoint d’Albert Emon. Au début de la saison 1996-1997, il a démissionné et j’ai été promu entraîneur principal. Je n’ai fait qu’un intérim de quelques mois car le club a été racheté et le nouveau propriétaire, Mandaric, est arrivé avec Silvester Takac. Le nouveau patron du club ne m’a même pas reçu, le directeur m’a juste reçu brièvement pour dire que j’étais démis de mes fonctions et que je devais quitter le club. Ils m’ont payé mes six derniers mois de contrat. Je me souviens qu’on avait avait une belle petite équipe, avec notamment Mohamed Chaouch, un ancien Stéphanois.

Peux-tu nous rappeler le contexte de ton arrivée à Sainté en 1983 ?

Après avoir quitté Nice, j’ai joué une saison au PSG puis une saison à Mulhouse. Avec Mulhouse, je me souviens que j’avais fait un bon match en fin de saison à Sainté. Je suppose que ça a dû jouer. Le directeur sportif de l’époque était Jean-Marie Elie, un ancien milieu de terrain des Verts qui avait fait l’essentiel de sa carrière à Lens. Le premier contact a été avec lui et ensuite j’ai rencontré André Laurent, qui venait de prendre la présidence du club.

Je suis venu dans une période difficile, après l’affaire de la caisse noire. L’entraîneur était Jean Djorkaeff. Signer à Sainté, c’était quand même un peu bizarre pour moi. Les Verts, c’était vraiment l’adversaire pendant pas mal d’années, il y avait une rivalité sportive quand assez forte entre Sainté et Nice. Mais pour moi c’était aussi l’occasion de rejoindre un grand club, c’était valorisant de rejoindre l’ASSE.

C’est vrai que le club venait de voir partir pas mal de bons joueurs comme Patrick Battiston, Gérard Janvion, Laurent Roussey, Johnny Rep et Jean-François Larios. Mais je n’ai pas hésité à rejoindre les Verts. Sans occulter cette période compliquée pour le club, je me disais que ça allait repartir, qu’un grand club comme ça ne pouvait pas se perdre. Et puis quand même, il restait pas mal de bons joueurs ! Je pense notamment à des garçons comme Jean Castaneda, Jean-Louis Zanon, Philippe Mahut…

Très pénible, cette saison 1983-1984 a été ponctuée par une relégation en D2…

… après un barrage perdu contre le Racing Paris. Terrible. D’emblée cette saison s’est mal goupillée. Lors de notre premier match à domicile, on en a pris 4 contre Lens. Le deuxième match à la maison, on a encore perdu contre Bastia. On a quand même redressé la barre pendant un temps lors de cette saison, on avait réussi à enchaîner quelques bons résultats. Mais on a rechuté. Après une défaite 7-0 contre le Bordeaux d’Aimé Jacquet, Jean Djorkaeff a été remplacé par Robert Philippe, qui avait formé à l’ASSE bon nombre de joueurs de la grande équipe des Verts de 1976. Mais on n’a pas réussi à remonter la pente.

Sous la houlette de Henryk Kasperczak, ta seconde saison à l’ASSE a été plus plaisante même si elle s’est encore achevée par un barrage perdu…

… contre le Stade Rennais, qui est d’ailleurs remonté cette saison là en gagnant ses autres matches de barrage. On avait quand même fait une belle saison. Mais on n’a pas réussi à remonter. On avait fini deuxième de notre groupe derrière… Nice ! Cette saison-là, on a fait un beau parcours en Coupe de France. Je me souviens en particulier d’un match qui est toujours à ce jour le record d’affluence à Geoffroy : notre quart de finale contre Lille [47787 spectateurs, ndp2]. On avait gagné 1-0 grâce à un but de Roger Milla mais on a perdu 2-0 au retour. C'est dommage, on avait pris les deux buts en toute fin de match à Grimonprez-Jooris.



Cette saison a malgré tout marqué le renouveau des Verts, qui retrouveront l’élite un an plus tard. On a perçu un nouvel engouement, un attachement à cette équipe. C’était la première fois de ma carrière que je jouais en D2, j’avais toujours joué en D1. Mais l’environnement passionné fait que ça ne changeait pas grand-chose pour moi. Simplement, c’était une anomalie à mes yeux que l’ASSE ne joue pas en première division vu la ferveur que ce club continuait de dégager.

On avait une belle équipe. Jean Castaneda bien sûr était un joueur emblématique. Derrière on avait aussi des défenseurs de qualité comme Patrice Ferri et Eric Clavelloux. On avait également un bon milieu de terrain avec Jean-Luc Ribar, Jean-François Daniel, Thierry Oleksiak, Gilles Peycelon. Devant il y avait évidemment Roger Milla qui a apporté beaucoup à l’équipe mais aussi des garçons comme Eric Bellus. Ce que je retiens aussi de cette saison, c’est le plaisir qu’on a eu de gagner 5-1 à Lyon ! (rires) Quand on connaît la rivalité très forte entre les deux clubs, ce derby a marqué les esprits.

Un vrai régal. Et de dire que c'était ce pauvre Roby qui entraînait les vilains à l'époque. Au-delà de cette belle fessée infligée aux banlieusards et de cette belle équipe du renouveau stéphanois, que gardes-tu de tes vertes années de joueur ?

J’ai beaucoup aimé cette expérience. Saint-Etienne, ça reste Saint-Etienne. Il y a une atmosphère, une ambiance particulière. On sent que la ville vit pour le club. On le ressent de l’extérieur et on le vit de l’intérieur quand on porte ce mythique maillot vert. Quand t’as le privilège de défendre les couleurs de l’ASSE, cet engouement est encore plus palpable. Tu sens de très près cette ferveur, cette attente. C’est vraiment une région de foot. C’est un club prestigieux, qui a un passé, des titres, une aura. Tout ça je l’ai ressenti.

Tu l’as ressenti aussi quand tu as retravaillé au club en tant qu’adjoint d’Elie Baup.

Tout à fait. On s’était connu pendant nos stages de formation. Quand on avait passé nos diplômes, on avait sympathisé, on avait de très bonnes relations. Avant de travailler avec lui à Sainté, on avait déjà bossé ensemble deux ans à Bordeaux. J’ai retrouvé avec plaisir cette ferveur stéphanoise. Le club venait de retrouver l’élite après trois ans passés en L2. On sentait l’effervescence, l’enthousiasme. On a passé deux belles années.

On avait une belle équipe avec des joueurs offensifs talentueux comme Pascal Feindouno et Frédéric Piquionne, un très bon milieu avec Didier Zokora et Julien Sablé. Et avec les Vincent Hognon et autres Jérémie Janot, on avait vraiment une équipe compétitive. Il y avait une belle dynmique, le souffle du renouveau, on était poussé par le public. On a décroché une belle sixième place synonyme de qualification pour la Coupe Intertoto.

La saison suivante a été moins convaincante, voire franchement mauvaise les derniers mois, marqués notamment par une rouste prise en banlieue.

Oui, on a vécu une seconde partie de saison très difficile. Tu sais, si on avait eu vraiment les moyens d’enrayer cette mauvaise dynamique, on l’aurait fait. Je ne saurais pas te dire ce qui a cloché. On avait pourtant fait une première partie de saison intéressante, très correcte. Mais ensuite il est vrai qu’on a perdu un peu le fil. L’équipe a perdu un peu confiance. Que s’est-il passé ? Difficile de l’expliquer. On s’est malgré tout maintenu, tu vas me dire que c’était la moindre des choses.

Toi qui as longtemps vécu à Nice et qui y réside encore aujourd’hui, as-tu apprécié la ville de Saint-Etienne ?

Tu ne vas pas à Saint-Etienne pour la mer et les palmiers. Si t’y vas pour ça, c’est sûr que tu vas être déçu ! Moi j’y suis allé pour le foot et comme j’étais épanoui dans mon métier je l’étais aussi dans la ville. Je m’y suis beaucoup plu. Aussi bien quand j’étais joueur que quand j’étais entraîneur adjoint, j’habitais en plein centre-ville. Rue de Lodi, juste à côté de la Place Jean-Jaurès. Plus central que ça on ne peut pas, j’étais aussi à deux pas de la mairie. Moi j’ai bien aimé l’ambiance de la ville et la gentillesse des Stéphanois. Après, moi je suis quelqu’un qui m’adapte. J’ai habité en Russie, au Japon, à Bordeaux, à Mulhouse, à Paris, à Saint-Etienne. J’ai bougé ! Je prends ce qu’il y a de meilleur dans chaque endroit où je réside. Je me suis trouvé très bien à Sainté, je m’y suis fait des amis avec qui je suis toujours en contact du reste.

Toi qui vis à Nice, vas-tu voir les matches des Aiglons et que penses-tu de cette équipe ?

Cette année, contexte sanitaire oblige, je n’ai pas pu aller au stade. Mais les années précédentes, je suis allé régulièrement à l’Allianz Riviera. Je n’y étais pas à tous les matches mais j’en ai vu pas mal. Cette saison, il y a une grosse attente car de nouveaux propriétaires sont arrivés avec des moyens et que le club est européen. On attend désormais de Nice plus que ce que l’on attendait de ce club il y a quelque temps. Malgré tout, il y a eu de bons résultats depuis huit ans, avec Claude Puel. Je trouve que son passage à Nice a été positif. Il y a eu des bons résultats, du bon football. Il est resté quatre ans et a permis au club de progresser. Ensuite il y a eu une continuité avec Lucien Favre. Désormais c’est Patrick Vieira qui est aux commandes, il entame sa troisième saison ici, il dispose de moyens plus importants.

Maintenant, il ne faut pas rêver ! Même avec des moyens, ça ne se fait pas d’un jour à l’autre. Il va falloir être patient. Il y a eu un recrutement de fait qui est assez important mais plutôt avec des joueurs en devenir. Moi je ne m’attends pas à une saison de folie à l’OFGC Nice cette année. Il faut en effet que tous ces jeunes joueurs confirment. Je sais d’expérience que ça prend du temps. L’équipe paraît cohérente, elle semble avoir du potentiel mais pour l’instant il n’y a pas matière à s’enflammer.

Le club a démarré la saison par deux victoires et reste sur un succès contre Nantes mais a perdu contre Montpellier et Paris et fait un nul contre Bordeaux. D’un point de vue comptable, le bilan est correct mais l’équipe va devoir gagner en constance et en consistance. Je trouve que ça manque un peu de qualité de jeu depuis le début de saison. Il y a pourtant des joueurs intéressants.

J’aime bien Kasper Dolberg, c’est un bon buteur, il ne lui faut pas beaucoup de ballons pour la mettre au fond, il est très efficace. Il est très adroit dans la surface, beaucoup de choses reposent sur lui. Après, il y a Dante derrière, qui apporte de l’expérience. Nice a aussi un bon gardien en la personne de Walter Benitez. Au milieu, il y a un garçon qui fait toujours son match, Pierre-Lees Melou. Pour le reste, il faut voir. Il y a du talent mais il va falloir qu’ils l’expriment.

Amine Gouiri semble avoir vraiment des qualités, il a été très réaliste lors de la première journée contre Lens. Lui qui était remplaçant à Lyon, il est maintenant dans une équipe où il est titulaire. À lui de montrer qu’il est capable de mener cette équipe, de répondre présent. Il faut être patient avec cette équipe, difficile en l’état de savoir quel sera exactement son niveau et tout ce que ces jeunes joueurs peuvent apporter.

Selon les stats de la Ligue qu’on adule, Nice a l’effectif le plus jeune de L1, juste devant Saint-Etienne.

Oui, le Gym a misé sur la jeunesse dans toutes les lignes. Derrière, tu as Andy Pelmard, un joueur formé au club qui a vingt ans. Le club a recruté cet été Daniliuc, un Autrichien de 19 ans. Robson Bambu, un Brésilien de 22 ans. Lotomba, un Suisse qui a le même âge. A 24 ans, Youcef Atal ferait presque figure d’ancien mais bon, il y a Dante et ses 36 printemps ! (rires)

Au milieu t’as aussi des jeunes joueurs comme Khéphren Thuram (19 ans), Boudaoui (21 ans) et Claude-Maurice (22 ans). Devant aussi, ce n’est pas bien vieux ! Gouiri a 20 ans, et il y a une recrue suisse encore plus jeune, Ndoye. Les attaquants niçois les plus expérimentés, Dolberg (23 ans) et Rony Lopes (24 ans), ne sont pas très âgés.

Il y a à Nice ce matériel, ce potentiel. À Patrick Vieira de l’exploiter au mieux. Sur le papier, tout semble réuni pour que les résultats soient intéressants. Maintenant, Rome ne s’est pas fait en un jour. Nice non plus. Il faudra que tous ces jeunes montrent sur le terrain qu’ils sont capables de donner tout ce que l’on attend d’eux. Et quand ils auront éclaté, il faudra que le club montre qu’il a les moyens de les garder si on veut vraiment avoir un jour une équipe hyper compétitive.

En tout cas Nice arrive à attirer de bons joueurs. On l’a vu encore dernièrement avec l’arrivée de Jeff Reine-Adelaïde. C’est un joueur qui a beaucoup de qualités, ça doit amener un plus. Je vois aussi d’un bon œil le recrutement de Morgan Schneiderlin, je pense qu’ils l’ont pris pour encadrer un peu tous ces jeunes. Ce joueur va apporter son expérience au milieu de terrain.

Que t’inspire l’ASSE cette saison ?

J’ai moins vu cette équipe à l’œuvre que les Aiglons mais ce qui est flagrant vu de l’extérieur, c’est qu’il y a eu beaucoup de changements et que là aussi il faudra être patient. Des joueurs expérimentés sont partis ou ont été mis de côté. Il y a eu un renouvellement de l’effectif, beaucoup de jeunes joueurs ont été intégrés en équipe première. Malheureusement, Wesley Fofana est parti. C’est très dommage sportivement même si c'est profitable financièrement. Je sais que Claude comptait vraiment garder ce joueur, à juste titre car c’est vraiment un défenseur talentueux et costaud.

Tu l’as rappelé tout à l’heure, Sainté ressemble à Nice par la grande jeunesse de son effectif. Et le propre de la jeunesse, c’est l’inconstance. Cette équipe pourra faire de très bons matches et en faire d’autres un peu plus difficiles, le temps que tout se mette en place. Il ne faut pas oublier que les Verts sortent d’une saison très compliquée. Sainté était 17e quand le championnat s’est arrêté, on ne saura jamais ce qui se serait passé si le championnat était allé au bout. Il faut quand même faire attention mais je pense que cette année ça ira mieux, bien évidemment.

Je ne saurais dire quel est le niveau réel de Saint-Etienne cette saison. Je n’ai pas vu suffisamment de matches des Verts pour pouvoir émettre un jugement. Mais je pense qu’il faut faire confiance à Claude Puel, en espérant qu’il trouvera le bon attaquant de pointe qui fait défaut aux Verts aujourd’hui. Il faut souhaiter qu’il le dégote, ça amènerait un vrai plus à cette équipe. J’ai vu que le prêt de M’baye Niang n’a pas pu se faire et j’ai aussi lu cette rumeur sur Balotelli. Il faudrait que Saint-Etienne arrive à trouver son Dolberg mais ce n’est pas évident, d’autant plus que j’ai cru comprendre que les finances de l’ASSE sont limitées.

Quel est ton prono pour le match de ce dimanche ?

Mon prono, c’est que Geoffroy-Guichard sera encore vide à cause du Covid. Ça m’attriste tous ces matches sans public. Ce n’est pas comme ça qu’on conçoit le foot. Aujourd’hui on regarde des matches, mais ce n’est pas le vrai football. Le vrai football, c’est des tribunes bondées, c’est Geoffroy-Guichard plein, avec une super ambiance, des chants, des tifos… Pour revenir au match, ça s’annonce très indécis. Dolberg est très incertain, c’est un élément important. Il y aura d’autres absents du côté de Nice mais Saint-Etienne sera aussi diminué, en défense. Fofana n’est plus là, Maçon s’est fait les croisés et Kolo est suspendu. Franchement, je vois bien un nul.

 

Merci à Daniel pour sa disponibilité.