Un chant de tribune à l'image de la fin de saison des Verts ...


Sur les coups de 20h dimanche soir, pas mal d'amis m'ont fait part de leur dégoût après la victoire du Havre à Auxerre sur le fil. "Je n'y crois plus" ... c'était en substance leur message. Certains tiraient déjà des bilans et entamaient leur "mercato L2" sans se rappeler que, malgré 4 points de retard, il en restait 6 en jeu.

4,6%. J'ai lu les stats de Fabien Torre qui disent quelque chose mais cachent l'essentiel. Oui, les Verts ont peu de chances de rester en Ligue 1, mais ces chances existent encore. Chacun aura le temps, au soir du 17 ou du 25 mai, de pleurer, d'hurler sa rage contre les joueurs, les coaches, les dirigeants ... Mais au 6 mai, l'heure n'est pas encore venue.

Des maintiens in extremis, Sainté en a connu. En 2008-2009 par exemple, quand il fallait battre Valenciennes en espérant une défaite de Caen. A chaque année son histoire et on ne s'amusera pas à comparer les effectifs d'une époque où se cotoyaient Perrin, Dabo, Payet, Matuidi, Ilan et Gomis. En 2025, soyons honnêtes, une relégation n'aurait rien d'illogique au terme de 19 défaites et 74 buts encaissés en 32 rencontres. Mais le classement se regarde à la dernière journée et pas avant.

Pour s'en convaincre, remontons moins loin dans le temps. La saison passée, qui croyait à la remontée après la défaite à Dunkerque ? Et même pire ! Qui croyait qu'on allait passer les barrages après les déconvenues face à Rodez et à QRM ? Perdre face à une équipe déjà reléguée en National, c'était trop pour les défaitistes habituels, les pessismistes fiers d'eux les soirs de débâcle. Et pourtant ? Trois jours après, les mêmes tapaient le Rodez qu'ils n'avaient pas su battre ... et s'enfilaient Metz pour accéder à la L1. Tout est question de mental ! Tout est dans la caboche !

Le Havre va affronter l'OM et Strasbourg contre qui ils ont pris deux valises à l'aller. Sainté va jouer Reims et Toulouse. On se rappellera des 3 premiers points d'Horneland en janvier et de la dernière défaite d'ODO en décembre qui avait aussi vu le premier but de Lucas Stassin. Le calendrier nous est favorable, et j'avoue qu'une autre adversité m'aurait sûrement poussé au même abattement que mes amis dimanche.

J'ai aussi revu le derby entre temps. Cette hargne, ce dépassement de soi, cette rigueur. Ce que je n'ai pas vu contre Monaco où les têtes et les jambes semblaient trop lourdes. Gautier Larsonneur a eu cette phrase avant le match contre Lyon : "Je pense que sincèrement ils nous aiment" Il parlait des supporters et il ne pouvait pas avoir plus raison. Là où nous étions nombreux en 2022 à sentir la fin d'un cycle inéluctable, avec des cadres épuisés, plus au niveau (Khazri, Boudebouz, Kolo ...) et des recrues abracadabrantesques (Mangala, Sako, Gnagnon, Crivelli, Pavlovic !), l'ASSE de 2025 donne envie de croire en elle. 

Oui, ils n'ont sûrement pas le même talent que d'autres équipes vertes par le passé. Oui, la tactique mise en place par Horneland peut s'apparenter à un suicide sur certains matchs. Mais sur le derby, par exemple, cette prise de risque a payé. Prendre à la gorge un adversaire et tenter de le cogner fort dès le début de la partie, ne lui laisser aucun répit ... je préfère ça aux attentistes du 0-0, aux poseurs de bus, aux fanas de transition ou de contre-attaques ... Jouer au foot, c'est vouloir le ballon. C'est créer quelque chose avec. C'est l'ambition de ces Verts, elle est louable et mériterait d'être récompensée.

Samedi, en Champagne, même les abattus d'hier seront là devant leur poste. Certains râleront, d'autres replongeront, une minorité se flattera en se disant qu'ils l'avaient bien dit. Et alors ? Moi j'attendrai la victoire des miens comme chaque week-end. Parce que les Dieux du foot m'ont voulu supporter plutôt qu'acteur du jeu. Ils m'ont donné une tâche : y croire toujours. Et s'il ne restait plus que moi ? Qu'importe. Je continuerai ! Alors, Léo, Gautier, Maxime, Micka, Aïmen, Benji, Pierre, Irvin, Zuri, Lucas et tous les autres ... croyez-y ! Et samedi, remettez une pièce dans la fente. Vous verrez que vous ferez tomber beaucoup de supporters qui y croiront à nouveau ! A nouveau, je vous le demande : faites-le ! Juste, faites-le !