Je pourrais évoquer les matches.
Cependant je préfère me remémorer l'évolution du stade
Quand j'étais gamin, j'allais en HP. Et voyais pour les gros matches dans les kops, des supporters debout sur des chevrons métalliques
Le long des cloisons elles mêmes dans le même matériau. Ça m'impressionnait ces postures de supporters debouts, à l'équilibre.
J'avais peur qu'ils tombent.
Le bruit des poings qui tapaient sur ces toles reviennent dans mes souvenirs aussi.
Comment ne pas oublier aussi ces vagues en flux ou reflux suivant les actions, des supporters, brisées par ces fameuses barrières.
Par la suite, adolescent je me plaçais devant pour éviter d'être piétiné à chaque occasion. J'avais ma place en kop!
Des matches, sur la pointe des pieds, ma vue résumée au strict aléa des mouvements des deux gars devant moi.
Puis sur un but ou une action chaude, je me retrouvais avec deux nouveaux gars devant moi.
J'en ai cramé des vestes, des pulls à cause de clopes et de cette fameuse promiscuité ! Sans parler de cette odeur de vinasse ou bière qui me suivait
Jusqu'au lendemain quand ma mère m'interrogeait :" t'es passé où hier ?!"
Sans parler de cette envie d'aller aux WC quasi impossible sur les gros matches.
Je me souviens aussi de cette possibilité de visionner les deux mi-temps dans chaque tribune debout.
Au coup de sifflet, la course, avec mes potes, pour qui arrivera le premier dans l'autre tribune et bien placé si possible.
Quelques fois nous nous perdions de vue. Pas de portable. On se retrouvait à l'arrêt de tram, Grand' rue ou bien à la récré le Lundi
Geoffroy Guichard c'était aussi cette fameuse ligne de voie ferrée où je marchais en arrivant au stade. J'allais plus vite que si je slalomais
Entre les voitures garées.
Sans oublier cette palissade qui entourait un terrain militaire. J'en ai vu des gars pisser sur ce mur!
Comment ne pas se souvenir de ce vieil homme qui au volant de sa charette vendait des petits drapeaux ou jouets.
Cet homme tout droit sorti d'un film, avait compris avant tout le monde le merchandising !
Et puis bien sûr toutes ces cabanes à fruites, vins chaud ou bières suivant les saisons. Ces beuveries, ces chants, ces embrouilles, ces retrouvailles.
Avec en amont cette fameuse rue Claude Odde avec ce passage sous la voie ferrée.
Geoffroy Guichard.