TortueVerte a écrit : ↑07 déc. 2022, 12:30
Super ton lien Kishizo.
Ca me permet d'avoir un avis beaucoup plus clair sur la question.
Ma conclusion, après avoir visionné plusieurs cas délibérés et plusieurs autres non délibérés, je pense que la même règle s'applique que pour une passe volontaire ou non au gardien.
Donc, si ballon joué de la tête ou acrobatiquement, c'est non délibéré, le joueur adverse reste hors jeu.
Si le ballon est joué avec le pied mais que le geste est raté, c'est un geste délibéré (mais raté, dont l'adversaire profite) -> pas de hors jeu.
Tu as parfaitement raison de faire un lien avec la règle sur les passes en retrait, si on ne prend en compte que les pieds bien évidemment puisque les passes en retrait de la tête ou poitrines sont , sauf contournement de la règle, autorisées, le texte dit :
Un coup franc indirect est accordé si, à l’intérieur de sa surface de réparation, un gardien de but commet l’une des infractions suivantes :
...
• touche le ballon du bras ou de la main à moins qu’il ait clairement joué ou essayé de jouer le ballon au pied, sur une passe bottée délibérément par un coéquipier ;
Un coup franc indirect est accordé lorsqu’un joueur :
initie délibérément une stratégie pour que le ballon soit passé (y compris sur coup franc ou coup de pied de but) à son gardien de but de la tête, de la poitrine, du genou, etc. dans le but de contourner la Loi et ce, que le gardien touche ou non le ballon des mains ; le gardien de but est pénalisé s’il est celui qui initie cette stratégie délibérée ;
Le critère de jugement est l'aspect délibéré ou non, si délibéré CFI, non délibéré pas faute.
Mais en pratique dans l'application qu'en font les arbitres, je trouve qu'il y a quelques différences. En ce qui concerne la passe en retrait, l'appréciation de l'arbitre me semble de ce que j'en vois plus conforme à l'esprit qui a conduit à la règle. L'idée était de lutter contre le refus de jeu et le gain de temps qui en découlait énervant tout le monde, pas non plus de mettre les gardiens en difficulté lors d'actions de jeu réellement dangereuses. De ce fait, lorsque tu as une balle en profondeur et le défenseur assez juste et sous pression proche de l'attaquant, s'il se mélange les pinceaux ou rate son contrôle, de mon expérience de spectateur, le plus souvent l'arbitre ne sanctionne pas le gardien plongeant pour s'emparer de la balle dangereuse. L'adversaire lève les bras et réclame, mais l'arbitre ne suit pas et le public trouve cela le plus souvent normal. Rien d'étonnant parce que la solution est logique et apparait à tout le monde juste.
Quels sont les intérêts en balance de la règle du hors jeu ? Si tu es hors jeu et qu'un partenaire te passe la balle, tu es un vilain et doit être sanctionné. Si c'est un défenseur sans doute est ce bien fait pour lui s'il voulait casser le jeu en jouant en retrait. Il n'a pas vu l'attaquant hors jeu, sa passe involontaire remet en jeu l'adversaire, la prochaine fois, il fera attention. Jusque là ok c'est assez juste et ne provoquera que l'adhésion. Seulement d'autres situations me choquent.
https://red.fifa.com/play/collection/13 ... emId=12995
Typiquement le cas 1 du support Fifa ne me choque pas. Il est hors jeu et tire profit d'une passe en retrait, il y a du vice et il a bien senti le jeu, cela encourage plutôt le jeu vers l'avant, tant pis pour le défenseur qui aurait pu faire autre chose, il était dans un fauteuil pour jouer autrement. C'est un choix réellement délibéré.
Le cas n°2 est également mentionné en jeu délibéré et le but a été validé.
Et là pour moi ce n'est pas normal, la situation de jeu est bien différente et la solution injuste.
C'est une maladresse de la joueuse en défense, que la Fifa nous recommande de considérer comme délibérée mais celle-ci survient parce qu'elle est contrainte de jouer la balle sous pression parce que l'attaquante adverse lui dispute la balle. Elle la sent dans son dos et n'étant pas juge de touche, elle ne sait pas de manière certaine si l'attaquante est hors jeu. Elle pourrait dire ok je suis maladroite, mais c'est à cause de mon adversaire qui était en position de hors jeu, si cela n'avait été le cas, mon geste je pouvais le réussir ou faire autre chose. On va lui répondre, il ne fallait pas jouer la balle et on aurait sifflé hors jeu. Déjà dans l'esprit je trouve cela d'une rare bêtise, ce n'est pas au joueur de juger de la position de hors jeu de l'adversaire et tant que ce n'est pas sifflé, un joueur doit jouer, on reproche assez aux joueurs s'arrêtant de jouer d'imposer leur jugement à l'arbitre. Et surtout juridiquement en application des lois du jeu, cela m'apparaît être une erreur d'arbitrage.
Les consignes sont de ne pas lever le drapeau et laisser l'action se poursuivre, cela permet pour les matchs bénéficiant de la Var de ne pas se tromper sur un jugement parfois difficile, le hors jeu se jouant à peu de chose, on contrôlera avec les images a posteriori s'il y a but. Je trouve que c'est une très bonne idée, seulement attention ensuite à relire les événements dans le bon ordre. Si cette consigne n'existe pas, il y a hors jeu de l'attaquante avant que la joueuse en défense ne touche la balle et qu'on s'interroge sur le fait de savoir si elle la remet en jeu.
La règle de base avant d'entrer dans d'éventuels cas particuliers, c'est 1 + 2 = 3. Le 1 est la position hors jeu, l'attaquante l'est, le 2 c'est l'action de jeu, l'attaquante court pour disputer la balle, la conséquence 3 est que le hors jeu est consommé, il est immédiatement sanctionnable. Dès cette constatation l'arbitre de touche est fondé à lever son drapeau et stopper l'action. Alors c'est bien d'attendre pour éviter de faire une erreur si la position de hors jeu est délicate à juger, le problème est que l'action se déroule et lorsqu'on revisionne l'image on se focalise sur l'élément marquant du touché de balle par la joueuse en défense. On est tenté d'analyser suivant la distinction délibéré, sauvetage considérant que la dernière touche est du défenseur en oubliant toute chronologie, on commence du début et pas de la fin. Une faute de hors jeu était déjà constituée avant ce fait de jeu et si à l'ancienne, l'arbitre de touche n'attend pas, jamais ce genre de situations pullulerait comme ces derniers temps.
Une bonne thérapie échanger sur l'arbitrage, plutôt que trop penser à la situation de notre club