ASSE - poteaux-carres.com

bab'trot a écrit :

vertigogo a écrit :En ce lendemain de remise de Goncourt, l'occasion de mettre à l'honneur le respectable refuseur de Goncourt qu'est Julien Gracq.
Le Rivage des Syrtes est un ouvrage souvent étudié au lycée mais rarement dans son intégralité. Le propos général est intéressant et intelligemment développé : on y parle dans un cadre vaguement fantastique (surréaliste, en fait) de l'attente, de l'ennui, du vieillissement, en mettant en parallèle leurs conséquences sur les individus et sur les sociétés en général, de l'imbrication entre les deux. C'est là que l'analyse devient intéressante et peut tout à fait faire echo à notre société actuelle.
La forme me semble cependant plus discutable, par trop verbeuse, avec des avalanches d'épithètes et de comparaisons souvent superflus, parfois même facteurs de confusion. Les personnages sont par ailleurs dépeint de manière assez superficielle, ce qui est peut-être voulu mais laisse néanmoins un peu sur sa faim.

De Graq, ce que j'ai lu de mieux, c'est et de loin, un balcon en forêt, récit de "guerre" d'un lieutenant français en 1940, jusqu'à la catastrophe...Il est en poste dans un blockhaus perdu dans la forêt des Ardennes avec 3 autres soldats, et passe son temps en promenades bucoliques, amour local et dîners avec les autres officiers du secteur, jusqu'à ce que...

Aaaah Chouette alors ! Une rubrique littéraire...

C'est vrai que c'est un beau livre.
mais il ne vaut pas la suite :


"UN SALE CON EN FORÊT"

qui raconte les méditations métaphysiques et les problèmes aigus de conscience d'un demi-président de club de football de la Loire, dont j'ai oublié le nom, demi-président donc qui ramasse des champignons vénéneux dans une forêt obscure dans le but de les faire bouffer à son co-président et ainsi de le trucider...

L'intérêt du livre réside dans l'enigme suivante :

Lequel des deux moitiés de président est le sale con : le trucideur ou le trucidé ?
Ou bien alors, est-ce la somme des deux moitiés qui fait donc un qui est le sale con ? Si vous me suivez...


A noter une très belle préface de Benoît Turbo 16 sur la nécessité de rajouter de l'ail lors de la cuisson des champignons afin de couvrir les odeurs douteuses de la vénéneusitude. Un expert, ne l'oublions pas... En empoisonnement bien sûr, pas en cuisine...

vertigogo a écrit :Pas de grand intérêt dans ce livre souffreteux :

D'autres avis sur Henri Bauchau. Ses "tragédies grecques" par exemple?

En plein trip Heroic Fantasy, je viens de finir le premier Tome de l'Arcane des Épées de Tad Williams, une référence. C'est un peu long à se mettre en route mais ça monte subitement en régime et on sent que l'univers est d'une immense épaisseur.

Et j'ai bientôt tout lu Robin Hobb, c'est que du bonheur même si on sent de plus en plus que son éditeur veut qu'elle pisse ses 400 pages par semestre...

Fuyards, de Thierry Marignac. Les auteurs de romans noirs sont tous les mêmes. Tu as toujours l’impression qu’ils doivent absolument se conformer au moule officiel de l’auteur de roman noir (norme ISO 666007) sous peine d’être excommuniés, jetés en taule sans goûter, envoyés au goulag ou dépecés comme un cochon dans une cave envahie par la crasse et les moisissures. Il faut qu’ils fassent preuve de gouaille. Il faut que leurs personnages soient des paumés, plein de cicatrices anciennes qu’ils essayent de cacher mais qui finissent invariablement par ressortir au grand jour, des loosers moches, alcooliques, drogués et cyclothymiques mais en même temps de super séducteurs toujours aptes à s’envoyer de super gonzesses… Il faut que leur monde soit décadent, remplis de complots sous-jacents ourdis par des forces obscures et diaboliques (tiens, ne serait-ce pas une projection psychique…?), de grosses voitures noires, de maisons abandonnées et de gars qui transpirent ou qui fument des cigarettes (parfois les deux). Bon, au final, l’histoire n’est pas très excitante, le propos n’est pas spécialement intelligent et ce n’est pas très bien écrit.

vertigogo a écrit :Fuyards, de Thierry Marignac. Les auteurs de romans noirs sont tous les mêmes. Tu as toujours l’impression qu’ils doivent absolument se conformer au moule officiel de l’auteur de roman noir (norme ISO 666007) sous peine d’être excommuniés, jetés en taule sans goûter, envoyés au goulag ou dépecés comme un cochon dans une cave envahie par la crasse et les moisissures. Il faut qu’ils fassent preuve de gouaille. Il faut que leurs personnages soient des paumés, plein de cicatrices anciennes qu’ils essayent de cacher mais qui finissent invariablement par ressortir au grand jour, des loosers moches, alcooliques, drogués et cyclothymiques mais en même temps de super séducteurs toujours aptes à s’envoyer de super gonzesses… Il faut que leur monde soit décadent, remplis de complots sous-jacents ourdis par des forces obscures et diaboliques (tiens, ne serait-ce pas une projection psychique…?), de grosses voitures noires, de maisons abandonnées et de gars qui transpirent ou qui fument des cigarettes (parfois les deux). Bon, au final, l’histoire n’est pas très excitante, le propos n’est pas spécialement intelligent et ce n’est pas très bien écrit.

Cependant une question me taraude: comment parviens-tu à lire un roman qui ne te plais pas? (parce que s'il ne te plaît pas tu dois mettre 10pages à t'en appercevoir, surtout que tu sembles être un gros lecteur...)

bab'trot a écrit :

vertigogo a écrit :Fuyards, de Thierry Marignac. Les auteurs de romans noirs sont tous les mêmes. Tu as toujours l’impression qu’ils doivent absolument se conformer au moule officiel de l’auteur de roman noir (norme ISO 666007) sous peine d’être excommuniés, jetés en taule sans goûter, envoyés au goulag ou dépecés comme un cochon dans une cave envahie par la crasse et les moisissures. Il faut qu’ils fassent preuve de gouaille. Il faut que leurs personnages soient des paumés, plein de cicatrices anciennes qu’ils essayent de cacher mais qui finissent invariablement par ressortir au grand jour, des loosers moches, alcooliques, drogués et cyclothymiques mais en même temps de super séducteurs toujours aptes à s’envoyer de super gonzesses… Il faut que leur monde soit décadent, remplis de complots sous-jacents ourdis par des forces obscures et diaboliques (tiens, ne serait-ce pas une projection psychique…?), de grosses voitures noires, de maisons abandonnées et de gars qui transpirent ou qui fument des cigarettes (parfois les deux). Bon, au final, l’histoire n’est pas très excitante, le propos n’est pas spécialement intelligent et ce n’est pas très bien écrit.

Cependant une question me taraude: comment parviens-tu à lire un roman qui ne te plais pas? (parce que s'il ne te plaît pas tu dois mettre 10pages à t'en appercevoir, surtout que tu sembles être un gros lecteur...)

C'est un peu une manie, je n'aime pas lâcher un bouquin, en prime, je n'aime pas lire en diagonale. Dans plein de bouquins moyens, il y a des passages qui valent le coup, parfois juste une phrase, une expression, une référence, j'ai un peu la phobie de passer à côté. Au demeurant, concernant ce bouquin, ça se laisse lire, j'ai connu bien pire.

Je fais exactement l'inverse, j'abandonne 3 livres avant d'en finir 1 et je lis souvent en diagonale, mais j'admire ta conscience de lecteur (celle que je n'ai pas...)

castorp a écrit :

vertigogo a écrit :Pas de grand intérêt dans ce livre souffreteux :

D'autres avis sur Henri Bauchau. Ses "tragédies grecques" par exemple?

Un écrivain majeur à mon goût, une qualité d'écriture absolument étonnante qui redonne un souffle à des tragédies pourtant déjà largement connues.
J'ai aussi été très touché par le boulevard périphérique, pour des raisons plus personnelles sans doute

old_side a écrit :

castorp a écrit :
D'autres avis sur Henri Bauchau. Ses "tragédies grecques" par exemple?

Un écrivain majeur à mon goût, une qualité d'écriture absolument étonnante qui redonne un souffle à des tragédies pourtant déjà largement connues.
J'ai aussi été très touché par le boulevard périphérique, pour des raisons plus personnelles sans doute

OK. Et pas trop pesant le côté chrétien? Probable que je me plonge un jour dans ces tragédies grecques.

Le potonaute sagender nous a signalé aujourd'hui la sortie de son dernier roman. "Il y est encore question de poteaux carrés" nous précise-t-il :



Pour rappel, on l'avait interviewé après la sortie de son précédent bouquin en 2006 :

Interview de Laurent Sagalovitsch (1/2)

Interview de Laurent Sagalovitsch (2/2)

Un livre bien accueilli par la critique :

http://www.mediapart.fr/club/edition/bo ... mont-simon" onclick="window.open(this.href);return false;
http://www.lemonde.fr/livres/article/20 ... _3260.html" onclick="window.open(this.href);return false;
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emiss ... eu-368789/" onclick="window.open(this.href);return false;

J'avais beaucoup aimé Loin de quoi (que Bab'trot a le droit de me rendre au fait.... ), donc je pas tarder à me le procurer du coup, merci pour l'info José

Mille excuses, mais je ne sais même pas où il est; j'avoue ne pas avoir trop aimé l'humour un peu "famille Tannenbaum" de l'auteur; si l'on veut du pathos juif tourné en dérision, il vaut mieux se contenter de W Allen ou en littérature au fameux Portnoy et son complexe de P.Roth

Oui bon c'est pas parce que t'as pas aimé qu'il ne faut pas me le rendre, surtout qu'il s'agissait d'un cadeau du rédac chef, ça peut valoir cher dans quelques années ça !

Bon, un peu déçu par les goûts du potonaute d'or...Comme quoi on peut avoir la fibre journalistique la plus exceptionnelle et avoir des goûts en littérature de chiotte...

castorp a écrit :

bab'trot a écrit :

castorp a écrit :Tiens puisque ça parle livres par ailleurs, des avis sur le prix nobel de Vargas Llosa. Après tout le mal que vous avez dit de la précédente...

Il faut lire "la ville et les chiens", roman assez autobiographique où MVL évoque sa jeunesse dans un pensionnat militaire (il est le personnage du "poête"), mais j'ai beaucoup aimé la guerre de la fin du monde, l'homme qui parle, Qui a tué Palomino morelo?, Lituma dans les Andes ou Pantaleon et les visiteuses tout ceci par ordre décroissant de préférence...Cela ressemble beaucoup dans la manière picaresque du récit à GGMarquez, c'est presque aussi bien; dans les derniers la veine semble un peu épuisé, mais il me fait penser à un P.Roth d'Amérique du Sud en plus poètique et plus optimiste...C'est vraiment très bien et cela raconte vraiment quelque chose, ce n'est pas de la littérature inutile...

Merci pour ces conseils. J'ai déjà l'homme qui parle. Je sens que ça va être ma prochaine lecture du coup.

Pas trop accroché à l'homme qui parle, finalement.

Bonsoir à tous,
j'ai lu récemment un livre très bien, un polar, (je ne lis preque que des polars) , mais pas du tout comme ceux que décrit

Casco Bay de William Tapply.

Il en a écrit 3 avec le même personnage, celui là est le 2eme.

ça se passe dans un coin des USA en bord de mer près du Canada, très bon bouquin, personnages récit, ambiance, ..
Voilà,
bonne lecture, et si vous le lisez donez moi votre avis.

bab'trot a écrit :Bon, un peu déçu par les goûts du potonaute d'or...Comme quoi on peut avoir la fibre journalistique la plus exceptionnelle et avoir des goûts en littérature de chiotte...

T'as réussi à juger mes goûts en littérature sur le seul fondement d'un bouquin offert au frangin ? Chapeau l'artiste !

J'aime beaucoup Philip Roth, ça ne m'empêche pas d'apprécier Laurent Sagalovitsch (et du bourbon qu'il me sert quand je l'interviewe ). J'ai été longtemps un grand fan de Woody Allen, notamment de la première partie de sa filmographie. Mais ses derniers films m'ont souvent déçu.

Non, mais il ne faut pas prendre cela au 1er degré: je voulais provoquer une réaction, même si je trouvais son roman très moyen, je ne remets pas en cause la pondération (que je n'ai pas) et l'intelligente clairvoyance de notre maître; j'ai été très impressionné par ta lecture d'une jeunesse bretonnede Mona Ozouf, mais en même temps même si les auteurs professent un culte sportif semblable aux nôtres, il ne faut pas pour autant leur attribuer un blanc seing de mérite littéraire...

On ne se laisse pas rebuter par la couv nunuche.

Un sens de la formule et des situations incongrues qui a fait mes délices ... Bien vu, drôle et fin, le (court) livre idéal après un vilain derby. Ca m' a donné envie découvrir ses autres écrits.

Les Somnambules d'Hermann Broch est un roman quelque peu méconnu en France, sans doute du fait d'une traduction discutable. Malgré quelques passages pas complètement maîtrisés (c'est un premier roman, même si son auteur s'est consacré tardivement à la littérature), ce livre n'en demeure pas moins un incontournable de la littérature européenne du 20ème siècle aux côtés de L'Homme sans qualités ou de La Montagne magique.

Une bio consacrée à Himmler. L'auteur s'appuie sur le journal intime du chef SS et son carnet de correspondance, ce livre est ma foi fort intéressant à parcourir.

Mon livre de train

José a écrit :

Un livre passionnant recommandé par l'un de mes blogs favoris : http://enfinlivre.blog.lemonde.fr/2010/ ... binet-hhhh" onclick="window.open(this.href);return false;

Sur l'assassinat d'Himmler, très bon bouquin ...