herve043 a écrit : ↑13 mai 2025, 09:07
D'apres ce que j'ai compris dans les années 70 s’était une ligue fermée , ce qui ne sera pas le cas dans ce cas
Pour l'explication du championnat avant 70, j'avais fait un post mais j'ai la flemme de le rechercher donc je réécris (et finalement ce sera plus long que de chercher ! ! !).
Avant 1970, il y avait deux divisions pro (avec promotion-relégation entre elles), géré par le Groupement des Clubs Professionnels (je ne sais pas le lien de ce dernier avec la FFF) et les clubs amateurs en dessous, qui disputaient le prestigieux Championnat de France Amateur.
Ce n'était pas totalement une ligue fermée, mais presque. Le dernier club pro (dernier au classement de la D2) passait un "jury" chaque année devant le Groupement pour savoir si on le "dégradait" et si on le remplaçait par le champion de France amateur (CFA). C'était d'ailleurs pareil en Angleterre avec le dernier club pro (dernier de la D4), et chez eux ça a duré encore une quinzaine d'année après la fin de ceci en France. Bon, le jury était une discussion entre amis, il faudrait voir le nombre de clubs amateurs admis en D2 entre 45 et 70, il ne doit pas y avoir beaucoup... (j'en vois 3 : Bastia, Toulon, l'ACA, mais je n'ai pas mes livres sous les yeux).
Souvent le club pro arrivait à garder sa place (de mémoire, le CA Paris a fini 4 fois d'affilée dernier de D2 dans les années 50) et il y avait des clubs amateurs qui préféraient rester gros chez les amateurs plutôt que de risquer l'aventure du professionnalisme (US Quevilly, Vauban-Strasbourg...). Le monde était différent, il n'y avait pas la TV, et il y a eu des joueurs amateurs en EDF jusqu'au tout début des années 70.
À la fin des années 60, le foot pro était devenu la foire à la saucisse avec des clubs pro exsangues (on en est arrivé à des fusions entre le RC Paris et Sedan, et entre le Red Star et... Toulouse !) et à force, on avait peur d'avoir des faillites en pleine saison et des championnats avec un nombre impair de clubs. Et comme en plus de grands clubs se sont effondrés d'un coup (Reims, RC Paris), ce n'était pas très vendeur.
Bref, malgré l'essor de deux clubs formateurs (l'un aux sources de la Loire, l'autre à son embouchure), c'était la merde, des clubs pro historiques mourraient (SO Montpellier, FC Nancy, Toulouse FC - le vrai, pas l'actuel qui n'est pas né en 1937 contrairement à ce qu'il dit...).
1970 : big bang avec une première division entièrement composée de clubs pro, et une D2 qui regrouperaient des pro et des amateurs. La D2 avait d'abord trois groupes (pendant une ou deux saisons) puis ensuite deux (le Groupe A et le groupe B qu'on a connus pendant une vingtaine d'années). Les clubs amateurs pouvaient donc (en théorie) monter sportivement de la dernière division à la première sans qu'on leur refuse la montée. Mais il est arrivé que des clubs de D2 amateurs aient refusé de monter en D1 (Gueugnon l'a fait) car pas chauds pour devenir pro, et il fallait être pro pour être en D1.
Les villes aidaient aussi beaucoup les clubs, et si les maires n'étaient pas chauds ou en bisbille avec le club local...
Les réserves des clubs pro pouvaient monter et jouer jusqu'en D3 (les Verts ont été champions de France de D3 en 1977 et 1980, je crois).
Au début des années 1990, la TV, le sponsoring, et l'intérêt général aidant, on a commencé à parler de professionnaliser totalement la D2, et de la regrouper en un seul groupe de 22 (puis 20) clubs.
Mais il y avait encore trop d'amateurs et donc la DNCG est arrivée en 1990 pour nettoyer un peu les écuries et éviter des cas problématiques (on peut parler d'un big bang lent entre 84 et 93, avec l'arrivée de Canal et la Super D2). D'ailleurs, la DNCG a commencé en frappant fort avec Bordeaux (le grand club de la décennie d'avant) et Brest (avec des joueurs comme Ginola, Lama, et Maurice Bouquet, qu'on a pu rapatrier à l'ASSE) relégués en 1991. La "Super D2" est arrivée, les clubs de L1 ont été globalement sérieux, même s'il y a eu des problèmes en D2 durant les années 90 : St-Brieuc et Toulon, de mémoire, n'ont pas fini la saison en 97 ou 98. On a aussi créé des nouveaux statuts pour les clubs (SAOS, SASP...), on a séparé les associations loi 1901 qui gèrent les jeunes et les amateurs, et les sections pro. D'ailleurs, le blason de l'ASSE a subi un lifting en 1997-98 (avec "Association Sportive de Saint-Étienne" dans le cercle qui a été remplacé par "Saint-Étienne - Loire").
Après, ça a mieux marché, même s'il y a eu des entourloupes entre amis (Rouen relégué pour 600 000 €, Sète, Sedan, Cannes, Luzenac, ETG, Gueugnon, Istres...) mais c'était plutôt des soucis individuels, des clubs qui étaient devenus pro alors qu'ils auraient mieux fait de ne pas franchir le cap... mais comment refuser une montée avec la manne des droits TV qui pouvaient tout régler ?
Et puis la LNF (devenue LFP) avait aussi des exigences assez stupides. Par exemple : si D1/L1, il fallait un stade de 17 000 places (à part pour les clubs corses), d'où les travaux surdimensionnés (Châteauroux, Istres, Gueugnon...), et impossible d'avoir deux clubs pro dans une ville de moins de 60 000 habitants (Ajaccio : je crois que le Gazelec n'a pas pu monter une fois à cause de l'ACA qui était déjà dans la division du dessus). Je crois que ces demandes ont été assouplies.
Bon, le foot bien géré, c'était aussi les saisons de la banlieue championne avec les magouilles de JMA

, mais financièrement on n'était pas mal (mieux que maintenant).
Maintenant, le foot français court vers la ruine, avec une dérive depuis l'arrivée du Qatar, la fin des relations avec C+ mal-traité, Labrune et ses potes, les droits internationaux pour certains mais pas d'autres..., donc nouveau big bang en vue ?
Et l'ASSE dans tout ça ? Et le rôle de Gazidis ?
PS : une D3 entièrement pro, je ne sais pas si on peut se le permettre actuellement. Aurait-on 16 ou 18 clubs "solides" ? Et il est impossible (avec les règles européennes et la libre-circulation des travailleurs, l'arrêt Bosman, l'arrêt Malaja...) d'imposer des quotas de joueurs étrangers ou de bloquer des joueurs dans leur pays ou dans leur club formateurs, malheureusement. Je pense qu'on peut juste être plus ferme avec les multipropriétés (et ne pas laisser passer les magouilles comme City-Gérone l'été dernier), et plafonner aussi le nombre de contrats par club.