nyme a écrit : ↑04 févr. 2021, 03:42
Kishizo2 a écrit : ↑04 févr. 2021, 00:46
L'erreur a été de ne pas engager la procédure de licenciement à la suite de la déclaration de son agent et en l'absence de regrets de gros melon. Difficile de laisser s'écouler du temps, recommencer une saison avec lui, puis s'offusquer beaucoup plus tard devant un tribunal du préjudice qu'il a causé à ce moment au club. Bien entendu conseillé par son avocate, le portier adopte profil bas et une attitude scrupuleuse envers ses obligations contractuelles, pitoyablement le club recherche alors des broutilles style non port du masque. Le tout en plaçant pendant ce temps le nouveau gardien titulaire dans une posture psychologique délicate. Ils perdront vraisemblablement aux prud'hommes, ils doivent s'en moquer parce qu'ils ne seront sans doute plus en poste, cela sera cadeau pour le repreneur
Non ! Parce que, plusieurs personnes au club et Puel parmi eux, ont espéré sortir de cette merde par un simple petit geste, de simples excuses. Ruffier n' a pas voulu et préféré envenimer la situation à cause de son orgueil bien mal-placé en l'occurrence. Je suis sûr, comme cela a été écrit ailleurs, que Puel ne le détestait pas, mais il ne pouvait pas faire autrement que de l'écarter puis de continuer à l'écarter sans perdre son vestiaire. Un vrai gâchis avec, pour moi, un seul fautif : Monsieur Ruffier.
Je pense également que Ruffier est le seul fautif, un sportif de haut niveau dans un sport collectif doit accepter la concurrence, c'est elle qui le conduit à progresser plutôt qu'à rejeter la seule responsabilité d'une mauvaise passe sur ses équipiers. S'il ne l'accepte pas, il fait le choix d'un sport individuel.
Pour pondérer mon accroche

la situation du gardien de but est un peu particulière, on retiendra toujours plus une erreur de gardien sur un but encaissé que celle d'un joueur de champ. Certains gardiens se créent donc une carapace leur permettant de se placer dans une position d'autorité éloignant une analyse trop critique. Il est bien évident que le joyeux camarade sympa de vestiaire ne bénéficiera d'aucune armure et ses erreurs attireront l'attention sur le mode de : ce but était il arrêtable ? Le même but encaissé par Ruffier ne serait pas analysé avec la même loupe grossissante, parce qu'il était parvenu à se hisser à un statut d'indiscutable, donc le regard des supporters glissait.
Il est de coutume de ne pas placer en second choix un gardien trop proche en qualité du premier et de ne pas instaurer de concurrence entre eux, tout cela repose sur cette dimension psychologique. Il faut donner de l'épaisseur au titulaire, lui donner du crédit, la confiance lui permettant de renvoyer l'image du gardien certain de ses qualités. Il va s'en convaincre lui-même, il devient alors meilleur, le projette sur ses équipiers et ses adversaires, le pire est un gardien dans le doute et exposé aux critiques. Tout cela pour dire que je comprends dans une certaine mesure la position particulière du gardien du but, mais qu'en même temps cela crée des égos surdimensionnés et un individualisme forcené, c'est la rançon.
Du côté de Puel, sa décision de changer de titulaire en cours de saison pourrait apparaître comme hasardeuse. Seulement la situation du club était celle de commencer à entrevoir les portes de la ligue 2, on pourra toujours se demander sans le covid venu. A ce moment, c'est une gestion commando et les raisonnements ne se font plus sur la durée, mais sur l'efficacité à court terme.
Si Moulin a une carrure incertaine de titulaire régulier, il a pu démontrer dans ses quelques apparitions des qualités de type coupe, celles de faire cohésion avec les autres joueurs d'apporter de l'élan collectif aux troupes et de se sublimer dans le rôle. On voit souvent des équipes inférieures faire des coups avec cet état d'esprit, ensemble à la vie à la mort, on donne tout. L'image renvoyé par Ruffier était celle du gardien titulaire régulier installé sur un piédestal se protégeant de voir rejaillir la médiocrité sur lui, c'est l'équipe est nulle et ne me mérite pas.
Même avec des trésors d'ingéniosité et de finesse psychologique pour présenter les choses, avec un caractère fort comme Ruffier, n'acceptant pas même un autre statut que titulaire pour jouer en équipe de France, c'est le carton assuré.
Qu'il ne prenne pas bien la chose n'est pas particulièrement gênant, un joueur préfère le terrain au banc, seulement il va se livrer à une charge déstabilisant le club par l'intermédiaire de son agent. Là cela va beaucoup trop loin et au delà de nuire à l'entraîneur, c'est un manque de respect pour le club et ses coéquipiers. Le président à défaut de directeur sportif doit le convoquer, lui expliquer les choses, lui demander de s'excuser et de faire front avec le reste des troupes, accepter la décision de l'entraineur. Ruffier sa réponse sans trop d'imagination a du être allez vous faire foutre, dans le style du bien fait pour leurs gueules d'après derby manita.
Dès cet instant, sans même jouer de l'ultimatum pour lui proposer de s'excuser

tu sais très bien qu'il restera dans sa position et ne s'abaissera jamais à encourager l'équipe sur le terrain, tout au contraire, il ressortira du banc une impression malsaine. Ce que ne souhaite pas un entraineur. De même laisser pourrir la situation en espérant qu'il démissionne de lui-même est illusoire car ce n'est pas un fragile et c'est détestable sur le plan humain. La seule solution est soit de le laisser ruminer dans son coin en honorant le contrat jusqu'au bout et en essayant de protéger le groupe de ses mauvaises ondes d'aigreur, soit engager immédiatement la procédure de licenciement. Le licencier en cours de saison suivante est un mauvais timing, de coupable, car même les journalistes habituellement friands de nous tailler étaient éberlués de la sortie de l'agent, aujourd'hui, il devient la victime. D'un Prud'hommes jouable pour le club, on passe à une défaite quasi assurée, bon courage pour justifier que le principal grief, les déclarations diffamatoires de son agent causant un préjudice considérable au club en pleine lutte sportive pour se maintenir, n'est pas exagérée alors que tu attends le cours de saison suivant pour le virer. Bah non, vous le virez plutôt pour réduire votre masse salariale et vous donner de l'air pour recruter. Ne me dis pas qu'on s'est dit qu'il allait se réveiller un beau jour en prenant du recul et comprenant ce qu'est la gestion d'un effectif dans un sport collectif. Ah bonjour les copains, j'ai grave déconné, on reprend tout de zéro, j'ai changé, tous ensemble ! tous ensemble !