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Les Nouvelles calédoniennes : Pourquoi avoir quitté la Nouvelle-Calédonie il y a quelques semaines pour revenir en Corse ? Pour vous y installer définitivement ?
Jacques Zimako : Non, pas du tout. La Corse, c’est ma deuxième maison, tout le monde le sait. Mes enfants et mes petits-enfants y vivent toujours et dans cette période agitée, j’avais simplement besoin de faire un break et de me ressourcer auprès des miens avant de repartir au combat.
De quel combat parlez-vous ?
Je sais que certains pensent que j’ai baissé les bras et qu’ils se sont débarrassés de moi. Mais ils se trompent. Je n’ai pas dit mon dernier mot. Sauf que toutes ces magouilles, je ne pouvais plus les cautionner. Si j’étais resté, c’est ce que j’aurai fait.
De quoi parlez-vous ?
Je ne vais pas entrer dans les détails, la brigade financière que j’ai sollicitée avant mon départ a tous les documents en main. Et quand elle va agir, ça va faire mal. Certains ont du souci à se faire. Je pense notamment à ceux qui se sont servis de l’argent fédéral pour leur propre compte. Et quand je vois le déficit de la fédération qui s’élève à plusieurs millions, tout ça parce que ces gens ont pensé à leur gueule et à leur intérêt personnel, ça me révolte.
Mais vous avez aussi peut-être votre responsabilité car vous étiez jusqu’à l’an passé le vice-président de la FCF…
Mais je n’ai justement cessé de dénoncer tous ces dysfonctionnements et c’est la raison pour laquelle ils m’ont suspendu (Jacques Zimako a été suspendu de toutes fonctions fédérales par la fédération début 2013, NDLR). A l’origine, avec Edmond Bowen (élu président en 2011, NDLR), on avait pourtant un projet fantastique. Et certains l’ont peut-être oublié, mais les gens n’ont pas voté pour Edmond mais bien pour la liste que nous conduisions. Et je sais que c’est moi qu’ils voulaient voir à la tête de la fédération. Sauf que je suis un homme de terrain avant tout et je ne voulais pas du poste de président. Je souhaitais rester dans le Nord pour me concentrer au développement technique du football calédonien. J’ai donc hissé Edmond en tête de notre liste aux élections, avec l’assurance que je serai au minimum vice-président, et j’avais vraiment confiance en lui et en ses qualités de gestion. Mais je me suis trompé, lourdement même, j’ai voulu le dénoncer et j’en ai payé le prix.
C’est-à-dire ?
Tout au long de ma carrière, je n’ai jamais connu l’échec. Et ce n’est pas maintenant que cela va commencer. Bowen n’est plus le président et en tant que vice-président, ce poste me revient donc de droit. Même la justice de Nouvelle-Calédonie considère que ma suspension est illégale et que je dois être réhabilité. Sauf qu’on ne cesse, depuis, de me mettre des bâtons dans les roues sans tenir compte de cette décision de justice. Du coup, j’ai décidé d’aller plus loin en faisant appel à la FIFA et au Tribunal Arbitral du Sport (TAS) de Lausanne. Celui-ci rendra sa décision fin août-début septembre vraisemblablement. Elle sera en ma faveur. J’attendais le bon moment pour revenir et là, j’aurai toutes les cartes en main. Ils n’auront pas d’autres choix que de me laisser prendre mes fonctions de président par intérim.
Un poste occupé actuellement par Jules Hmeun…
Alors qu’il n’est absolument pas reconnu ni soutenu par le monde du football calédonien. Et il suffit de voir ce qui s’est passé à la FCF ces derniers mois. Tout le monde a démissionné ou a été suspendu. C’est du grand n’importe quoi. Comptez sur moi en tout cas pour vite faire le ménage et remettre le football calédonien sur de bons rails. Car c’est le plus important et c’est ce à quoi j’aspire.
Comment comptez-vous vous y prendre ?
Je veux que le football calédonien redevienne performant et un acteur majeur du football dans le Pacifique. Et j’ai déjà sollicité l’aide et le soutien de la FIFA pour cela. Avec mes amis à Nouméa, nous avons plein de projets en tête. Mes anciens collègues Patrick Battiston, Bernard Lacombe, sont aussi prêts à me donner un coup de main pour rebooster non seulement le football calédonien mais aussi tout le football dans le Pacifique. Par ailleurs, je suis toujours le président de l’AS Grand Nord Football et j’ai de grands projets pour mon club. J’ai notamment jeté les bases d’un partenariat avec l’AS Saint-Etienne qui permettra de mettre en place des passerelles entre nos deux clubs et j’espère bien à terme voir de jeunes joueurs calédoniens intégrer le centre de formation du club stéphanois. Car il y a du potentiel en Nouvelle-Calédonie, je ne cesse de le dire mais les dysfonctionnements à la tête de notre football sont tels que ce sont eux les joueurs qui en paient le prix.
Vous évoquiez votre club de l’AS Grand Nord Football. Vous savez peut-être que vos détracteurs vous accusent d’avoir détourné de l’argent vous aussi, et notamment les subventions du centre de Koumac ?
C’est n’importe quoi ! Pourquoi j’aurais fait ça ? Pour m’acheter une maison en Corse, c’est ce qu’ils disent non ? (rires) Oui, je préfère en rire. Mais c’est aussi la raison pour laquelle je vais très vite rentrer pour aller voir les principaux concernés et m’expliquer avec eux. Ma priorité a toujours été les jeunes et le moindre sou qui est arrivé à l’AS Grand Nord Football, ça a d’abord été en priorité pour les jeunes car ce sont eux l’avenir de notre football. Je n’ai jamais pris le moindre centime. Certains ne peuvent pas en dire autant. J’aimerais qu’on m’explique par exemple où est passée une partie de la subvention qui a été versée en octobre dernier pour le centre ? On parle là de 14 millions de francs. Disparus dans la nature ! Ou dans la poche de certains. Mais comme je le disais, j’ai sollicité la brigade financière avant de partir et certains vont avoir très vite de ses nouvelles. On a toutes les preuves. Tout ce qu’ils ont fait, ils vont le payer. Ils ont menti aux clubs, aux présidents, ils ont fait du mal au football calédonien. Je ne peux pas l’accepter. Et quand je vais revenir, ça va faire mal.