Sur la faute de main, le réflexe malin (copyright potins) est de rechercher le texte.
Notre point de départ est de se demander quelles règles d'arbitrage s'appliquent au championnat de france ?
Celui-ci se soumet aux règles de l'Ifab, dès cet instant nous recherchons la dernière version des règles disponible :
http://resources.fifa.com/mm/document/f ... french.pdf
Le graal se trouve dans la loi 12 correspondant aux fautes et incorrections :
Toucher le ballon de la main
Il y a « main » lorsqu’il y a contact délibéré entre le ballon et la main ou le bras.
Les critères suivants doivent être pris en compte :
•?le mouvement de la main en direction du ballon (et non du ballon en direction de la main) ;
•?la distance entre l’adversaire et le ballon (effet de surprise) ;
•?la position de la main n’entraîne pas nécessairement une faute ;
•?le fait de toucher le ballon avec un objet tenu dans la main (vêtements, protège-tibias, etc.) est une faute ;
•?le fait de toucher le ballon avec un objet lancé (chaussure, protège- tibias, etc.) est une faute.
Le gardien de but est soumis aux mêmes restrictions que les autres joueurs concernant le contact entre le ballon et les mains hors de sa surface de
réparation. À l’intérieur de sa surface de réparation, le gardien de but ne peut être coupable de faute de main passible d’un coup franc direct ou de toute autre sanction associée, mais peut être coupable de faute de main passible d’un coup franc indirect.
La règle est celle-ci et uniquement celle-ci sur l'appréciation qu'il y ait faute ou non.
Il faut s'y arrêter, un autre paragraphe concerne les sanctions différentes à apporter à la faute suivant une circonstance particulière mais ce n'est intéressant que lorsque celle -ci est reconnue. Ce n'est que dans un second temps qu'il faut aborder cette question pour ne pas se mélanger les pinceaux et avoir les idées claires.
La règle essentielle du texte, sa substantifique moelle, celle qu'il faut connaître quitte à tout oublier est donc toute simple :
Il y a « main » lorsqu’il y a contact délibéré entre le ballon et la main ou le bras.
Comme dit harold, il y a donc deux éléments pour caractériser une faute de main :
Un élément matériel, c'est celui qui repose sur une constatation factuelle purement objective à condition d'avoir le bon coup d'oeil ou les caméras qui vont bien : le ballon touche la main ou le bras ou pas.
Si on constate cette main ou ce bras, il faut s'intéresser au deuxième élément de nature subjective cette fois, le contact doit être délibéré. Ce peut-être très simple à percevoir dans certains cas, par exemple le joueur qui coupe une passe en tendant la main sur une contre attaque, cela ne pose pas de problème c'est délibéré, la faute est clairement constituée.
A ce sujet, l'appréciation de la faute de main est la même sur toute partie du terrain, la surface de réparation n'a rien de spéciale.
Dans d'autres cas et la difficulté essentielle est là, il est difficile de savoir s'il y a intentionnalité ou non, et c'est déterminant car si le joueur n'avait pas la volonté de faire main, il n'y a pas faute. On peut se dire à ce moment pourquoi ne pas écarter cette condition de la règle et considérer toute faute de main par contact fautive sans autre considération. A mon sens, il faut se mettre à la place des rédacteurs originaires des règles du jeu. Le foot ne se joue pas avec les mains ou les bras mais les joueurs ont des mains et des bras. Si on écarte l'intentionnalité, des petits malins à défaut de pouvoir marquer vont tenter de tirer pour trouver une main et cela serait contraire à l'idée de fair play et dévoyer la règle. Dans certain cas, une main même non volontaire peut-être très injuste et empêcher un but, mais c'est comme un arbitre qui involontairement va toucher la balle et stopper une action qui aurait pu être décisive, l'action doit se poursuivre sans être arrêtée, c'est un mal à souffrir pour éviter un plus grand mal. Tant qu'il n'y a pas d'intention maligne les mains et bras des joueurs font partie du jeu tout comme l'arbitre.
La seconde partie du texte énumère des faits permettant de s'assurer de l'intentionnalité ou non :
Les critères suivants au delà des cas d'école doivent être pris en compte :
•?le mouvement de la main en direction du ballon (et non du ballon en direction de la main) ;
•?la distance entre l’adversaire et le ballon (effet de surprise) ;
•?la position de la main n’entraîne pas nécessairement une faute ;
C'est mûrement pensé de la part des rédacteurs et ce sont des éléments qui marchent tout le temps.
L'erreur monumentale de la doctrine française de l'arbitrage est d'ajouter un élément d'augmentation de la surface du corps ou un truc dans ce style. En plus d'être perçu comme la règle fondamentale alors qu'elle n'occupe que cette place d'indice, son problème est qu'à la différence des précédents cas de l'Ifab, elle n'est pas du tout déterminante pour justifier de l'intentionnalité. Ils pensent sans doute bien faire, mais il faut rester humble et savoir que les rédacteurs de l'Ifab avec les évolutions dans le temps ont fait un texte d'une très grande cohérence. Bien malin qui croît l'améliorer.
Cela me semble d'ailleurs être en contradiction avec : la position de la main n’entraîne pas nécessairement une faute.
Il faudra m'expliquer la logique. Le plus important est donc de s'en tenir au texte.
La faute de Landrin contre le Psg déclenchant un pénalty, sauf erreur de ma mémoire, mais je revois bien le geste, déplacement de tout le corps avec les bras collés. Le pénalty est indiscutable au sens du texte. Le mouvement du bras en direction du ballon est bien là, mais au sens d'augmentation de bidule, non, car c'est l'ensemble de son corps qu'il déplace donc il n'y a pas d'augmentation et cela ne marche pas. Sur le fond, même si Landrin n'est pas conscient de faire faute, le geste dans son ensemble lui fait tirer bénéfice de son bras et il est
intentionnel, cela paraît dès lors complètement logique de le sanctionner.
Ma conclusion est qu'un bon arbitre ne doit se poser qu'une question essentielle qui trouve la plupart du temps une réponse rapide en usant seulement de son intuition instinctive, le joueur touche t il volontairement le ballon ?
Si oui, faute, sinon, pas faute. Tout le reste est accessoire.
Enfin sur la sanction à apporter à la faute dès lors qu'elle est retenue dans une circonstance particulière par la Loi Ifab :
Si un joueur empêche l’équipe adverse de marquer ou annihile une occasion de but manifeste en touchant délibérément le ballon de la main, le joueur doit être exclu où qu’ait été commise la faute.