La ville de Saint-Etienne

Discussion générale sur l'ASSE

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Poteau droit
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par Poteau droit »

merlin a écrit : 25 janv. 2020, 09:32 Je n'ai pas accès à l'article , mais ça ne sent vraiment pas bon ...
https://www.leprogres.fr/edition-loire- ... t-a-vendre
Comme on a accès à tout, on te met un petit extrait. ;)

"Ça fait des années que nos cinémas sont à vendre. Avec mes deux sœurs, nous avons perdu nos parents et devons céder nos cinémas pour régler un problème de succession. À Dijon, c’est pareil, nos deux établissements sont à vendre. L’opération peut se faire dans deux mois comme dans trois ans. Pathé est toujours propriétaire des murs, nous vendrons soit à un groupe, soit à un indépendant."
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merlin
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par merlin »

Poteau droit a écrit : 25 janv. 2020, 09:54
merlin a écrit : 25 janv. 2020, 09:32 Je n'ai pas accès à l'article , mais ça ne sent vraiment pas bon ...
https://www.leprogres.fr/edition-loire- ... t-a-vendre
Comme on a accès à tout, on te met un petit extrait. ;)

"Ça fait des années que nos cinémas sont à vendre. Avec mes deux sœurs, nous avons perdu nos parents et devons céder nos cinémas pour régler un problème de succession. À Dijon, c’est pareil, nos deux établissements sont à vendre. L’opération peut se faire dans deux mois comme dans trois ans. Pathé est toujours propriétaire des murs, nous vendrons soit à un groupe, soit à un indépendant."
Merci.
Danish
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par Danish »

Au contraire j’ai tendance à me dire que la vente serait une bonne chose !
thesnakke
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par thesnakke »

Danish a écrit : 25 janv. 2020, 17:55 Au contraire j’ai tendance à me dire que la vente serait une bonne chose !
Honnêtement vu l'état des deux cinémas surtout que le Camion Rouge est récent ça pourra difficilement être pire...
Je crois que je me suis coupé la gencive avec un grumeau cuit. C'est possible ou pas ?
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par baggio42 »

thesnakke a écrit : 25 janv. 2020, 18:42
Danish a écrit : 25 janv. 2020, 17:55 Au contraire j’ai tendance à me dire que la vente serait une bonne chose !
Honnêtement vu l'état des deux cinémas surtout que le Camion Rouge est récent ça pourra difficilement être pire...
Simple question à vous deux.
Si les deux ferment, y aura t'il forcément des cinémas à la place?
Parce que l'emplacement du camion rouge est loin d'être mauvais....pour une autre forme de commerce.
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par thesnakke »

baggio42 a écrit : 25 janv. 2020, 19:25
thesnakke a écrit : 25 janv. 2020, 18:42
Danish a écrit : 25 janv. 2020, 17:55 Au contraire j’ai tendance à me dire que la vente serait une bonne chose !
Honnêtement vu l'état des deux cinémas surtout que le Camion Rouge est récent ça pourra difficilement être pire...
Simple question à vous deux.
Si les deux ferment, y aura t'il forcément des cinémas à la place?
Parce que l'emplacement du camion rouge est loin d'être mauvais....pour une autre forme de commerce.
Ça ne reste que mon avis personnel mais je pense qu'il n'y a pas le besoin de deux cinemas de cette taille en centre ville d'autant plus qu'il y a le Méliès.
Si tu rajoutes le fait que ces deux ciné proposent peu ou prou la même programmation ça ne fait que renforcer cette inutilité.
Enfin avec des cinés concurrents qui proposent des tarifs plus avantageux une facilité de parking et un service bien au dessus en périphérie stéphanoise comme le family ça ne fait qu'ajouter a tout ça.
Je pense que ces deux cinémas doivent trouver une approche différente mais complémentaire pour offrir plus de choix si on veut garder les deux ouverts sans se mettre en frontal avec le Méliès. Facile à dire moins a faire.
Mais globalement ça ne m'étonnerait pas qu'un seul des deux survive, la fermeture des deux me paraît moins probable.
Je crois que je me suis coupé la gencive avec un grumeau cuit. C'est possible ou pas ?
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par merlin »

thesnakke a écrit : 25 janv. 2020, 19:38
baggio42 a écrit : 25 janv. 2020, 19:25
thesnakke a écrit : 25 janv. 2020, 18:42
Danish a écrit : 25 janv. 2020, 17:55 Au contraire j’ai tendance à me dire que la vente serait une bonne chose !
Honnêtement vu l'état des deux cinémas surtout que le Camion Rouge est récent ça pourra difficilement être pire...
Simple question à vous deux.
Si les deux ferment, y aura t'il forcément des cinémas à la place?
Parce que l'emplacement du camion rouge est loin d'être mauvais....pour une autre forme de commerce.
Ça ne reste que mon avis personnel mais je pense qu'il n'y a pas le besoin de deux cinemas de cette taille en centre ville d'autant plus qu'il y a le Méliès.
Si tu rajoutes le fait que ces deux ciné proposent peu ou prou la même programmation ça ne fait que renforcer cette inutilité.
Enfin avec des cinés concurrents qui proposent des tarifs plus avantageux une facilité de parking et un service bien au dessus en périphérie stéphanoise comme le family ça ne fait qu'ajouter a tout ça.
Je pense que ces deux cinémas doivent trouver une approche différente mais complémentaire pour offrir plus de choix si on veut garder les deux ouverts sans se mettre en frontal avec le Méliès. Facile à dire moins a faire.
Mais globalement ça ne m'étonnerait pas qu'un seul des deux survive, la fermeture des deux me paraît moins probable.
Le camion rouge , cinéma ni fait ni à faire , est un accident industriel tellement prévisible ...
Yannou
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par Yannou »

J'ai lu l'article qui était dans le progrès d'aujourd'hui.

Et ce qui me fait délirer, c'est l'argument du "parking gratuit".

A l'heure ou des gens ( beaucoup), se plaignent du prix du carburant, en fait , on constate que certains préfèrent consommer plus de carburant , pour allez se garer sur un parking gratuit qui les évite de marcher, plutôt que d'allez moins loin , tout en sachant qu'il faudra payer 2 € pour un parking ou qu'il faudra marcher un peu pour se garer gratuitement.

Donc finalement on peut en déduire que pour une majorité le prix du carburant n'est encore pas assez élevé.

En Angleterre, j'ai lu que 40%/50% des gens marchaient moins de 10 minutes d'affilés par mois.

Oui par MOIS.

En France, on ne doit plus en être très loin.
baggio42
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par baggio42 »

thesnakke a écrit : 25 janv. 2020, 19:38
baggio42 a écrit : 25 janv. 2020, 19:25
thesnakke a écrit : 25 janv. 2020, 18:42
Danish a écrit : 25 janv. 2020, 17:55 Au contraire j’ai tendance à me dire que la vente serait une bonne chose !
Honnêtement vu l'état des deux cinémas surtout que le Camion Rouge est récent ça pourra difficilement être pire...
Simple question à vous deux.
Si les deux ferment, y aura t'il forcément des cinémas à la place?
Parce que l'emplacement du camion rouge est loin d'être mauvais....pour une autre forme de commerce.
Ça ne reste que mon avis personnel mais je pense qu'il n'y a pas le besoin de deux cinemas de cette taille en centre ville d'autant plus qu'il y a le Méliès.
Si tu rajoutes le fait que ces deux ciné proposent peu ou prou la même programmation ça ne fait que renforcer cette inutilité.
Enfin avec des cinés concurrents qui proposent des tarifs plus avantageux une facilité de parking et un service bien au dessus en périphérie stéphanoise comme le family ça ne fait qu'ajouter a tout ça.
Je pense que ces deux cinémas doivent trouver une approche différente mais complémentaire pour offrir plus de choix si on veut garder les deux ouverts sans se mettre en frontal avec le Méliès. Facile à dire moins a faire.
Mais globalement ça ne m'étonnerait pas qu'un seul des deux survive, la fermeture des deux me paraît moins probable.
Il y a un truc qui m'interpelle. Pathé est propriétaire des murs dans les deux cas. Comment peut faire un indépendant ou même une structure plus importante pour s'en sortir. Les loyers doivent être élevés.
Pour ma part j'apprécie d'aller à Brignais. :rouge: Et pourtant je suis à égale distance des deux localités.
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Message par Couramiaud Poitevin »

merlin
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par merlin »

Le Patrick , il va faire 7% des voix maxi , il va pas comprendre ce qui lui arrive ...
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par ___ »

Lu dans le Canard de la semaine dernière (en bas de la page 8) : Perdriau bloque le dernier rapport de la Cour des Comptes sur sa gestion municipale d'une manière peu banale.

En effet, la procédure (obligatoire) est : la Cour envoie le rapport au Maire, qui le présente au Conseil Municipal qui suit - le rapport devient alors public.

Bien sûr, le Maire n'a pas le choix. Sauf Perdriau ! Ça fait déjà 2 conseils qui se tiennent sans qu'il ne diffuse le rapport. Donc, il reste secret.

Faut croire que le contenu ne lui plaît pas :mrgreen:
Abruti (selon Romeyer) et terroriste (selon Darmanin)
rayonvert
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par rayonvert »

___ a écrit : 04 févr. 2020, 06:25 Lu dans le Canard de la semaine dernière (en bas de la page 8) : Perdriau bloque le dernier rapport de la Cour des Comptes sur sa gestion municipale d'une manière peu banale.

En effet, la procédure (obligatoire) est : la Cour envoie le rapport au Maire, qui le présente au Conseil Municipal qui suit - le rapport devient alors public.

Bien sûr, le Maire n'a pas le choix. Sauf Perdriau ! Ça fait déjà 2 conseils qui se tiennent sans qu'il ne diffuse le rapport. Donc, il reste secret.

Faut croire que le contenu ne lui plaît pas :mrgreen:
Voici la raison de la non publication du rapport :
Chambre des comptes : le préfet donne raison au maire de Saint-Etienne.
régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes sur les finances de la Ville, ce dernier vient de leur répondre.

Dans un courrier, le préfet de la Loire confirme les propos du maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, ce vendredi après-midi lors d’un point presse. « Ce rapport ne peut être publié, ni communiqué, à ses destinataires ou à des tiers à compter du 1er jour du 3e mois précédant le mois au cours duquel il doit être procédé à des élections pour la collectivité concernée et jusqu’au lendemain du tour de scrutin où l’élection est acquise. » Et de préciser qu’il est « clairement exclu que l’exécutif puisse, aujourd’hui, lui communiquer le rapport dans la perspective d’un débat qui aurait lieu avant le scrutin municipal ».
___
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par ___ »

Donc interdiction de publier après le 1er décembre, en effet. Or le rapport a été reçu le 28/10 (source France Bleu).

Possible qu'il n'y ait pas eu de conseil en novembre, mais c'est peu fréquent dans les villes où la majorité n'a pas explosé.

Ça sent un peu la mauvaise foi.
Abruti (selon Romeyer) et terroriste (selon Darmanin)
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par merlin »

lemâtru

Re: La ville de Saint-Etienne

Message par lemâtru »

baggio42 a écrit : 27 janv. 2020, 22:38
thesnakke a écrit : 25 janv. 2020, 19:38
baggio42 a écrit : 25 janv. 2020, 19:25
thesnakke a écrit : 25 janv. 2020, 18:42
Danish a écrit : 25 janv. 2020, 17:55 Au contraire j’ai tendance à me dire que la vente serait une bonne chose !
Honnêtement vu l'état des deux cinémas surtout que le Camion Rouge est récent ça pourra difficilement être pire...
Simple question à vous deux.
Si les deux ferment, y aura t'il forcément des cinémas à la place?
Parce que l'emplacement du camion rouge est loin d'être mauvais....pour une autre forme de commerce.

Ça ne reste que mon avis personnel mais je pense qu'il n'y a pas le besoin de deux cinemas de cette taille en centre ville d'autant plus qu'il y a le Méliès.
Si tu rajoutes le fait que ces deux ciné proposent peu ou prou la même programmation ça ne fait que renforcer cette inutilité.
Enfin avec des cinés concurrents qui proposent des tarifs plus avantageux une facilité de parking et un service bien au dessus en périphérie stéphanoise comme le family ça ne fait qu'ajouter a tout ça.
Je pense que ces deux cinémas doivent trouver une approche différente mais complémentaire pour offrir plus de choix si on veut garder les deux ouverts sans se mettre en frontal avec le Méliès. Facile à dire moins a faire.
Mais globalement ça ne m'étonnerait pas qu'un seul des deux survive, la fermeture des deux me paraît moins probable.
Il y a un truc qui m'interpelle. Pathé est propriétaire des murs dans les deux cas. Comment peut faire un indépendant ou même une structure plus importante pour s'en sortir. Les loyers doivent être élevés.
Pour ma part j'apprécie d'aller à Brignais. :rouge: Et pourtant je suis à égale distance des deux localités.
Pas fan du complexe de Brignais, sans parler de la propreté des salles qui laisse parfois à désirer.
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par baggio42 »

merlin a écrit : 04 févr. 2020, 20:42
C'est toi le directeur de campagne ? :jesors:
verttoujours
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par verttoujours »

baggio42 a écrit : 04 févr. 2020, 22:29
merlin a écrit : 04 févr. 2020, 20:42
C'est toi le directeur de campagne ? :jesors:
il nous fait rêver avec toutes ses vieilles tenues des verts !!!
Romeyer, Caiazzo, dehors les imposteurs !!!
baggio42
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par baggio42 »

verttoujours a écrit : 05 févr. 2020, 20:21
baggio42 a écrit : 04 févr. 2020, 22:29
merlin a écrit : 04 févr. 2020, 20:42
C'est toi le directeur de campagne ? :jesors:
il nous fait rêver avec toutes ses vieilles tenues des verts !!!
Hallucinant 8|
En plus il me fait rire :super:
verttoujours
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par verttoujours »

baggio42 a écrit : 06 févr. 2020, 22:42
verttoujours a écrit : 05 févr. 2020, 20:21
baggio42 a écrit : 04 févr. 2020, 22:29
merlin a écrit : 04 févr. 2020, 20:42
C'est toi le directeur de campagne ? :jesors:
il nous fait rêver avec toutes ses vieilles tenues des verts !!!
Hallucinant 8|
En plus il me fait rire :super:
Ouais, moi aussi, il me fait rire !!!
L'accent, j'adore surtout que j'ai comme lui le même enfin en forçant dessus quand même,lol !
Et quand tu le vois en "civil", sans le bob et les lunettes, tu ne risques pas de le reconnaitre.
Romeyer, Caiazzo, dehors les imposteurs !!!
Poteau gauche
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par Poteau gauche »

Extrait d'une interview de Pierre Gagnaire parue aujourd'hui sur le site Lyon Capitale :

Vous avez forgé votre réputation à Saint-Étienne, dans les années 90. Vous avez aussi connu le dépôt de bilan dans cette même ville. Comment expliquez-vous votre échec ?
Saint-Étienne, c'est ma ville de cœur. C'est une séquence de ma vie qui a duré près de vingt ans. Pour moi, la cuisine était un vecteur de rendre ma vie acceptable et de créer des choses qui suscitent de la beauté, des émotions. J'avais un véritable projet culinaire. Mais Saint-Étienne est une ville butée, comme les villes du Nord. La cuisine que je faisais avait besoin de public. Et il faut reconnaître que je ne l'avais pas à Saint-Étienne. La très haute cuisine est difficilement viable à Paris, à Saint-Étienne, c'est très compliqué. J'ai eu trois étoiles en 1993 (homard rôti au tilleul et échalotes rôties aux amandes fraîches, gambas à la ciboulette ; étuvée d’huîtres au piment doux ; tendori de cèpes, poire passe crassane rôtie au vinaigre balsamique et frissons de pomme de terre à la fleur de sel, une sauce marcassin, NdlR). Et en 1996, j'ai senti que c'était fini. Plus ma notoriété grandissait sur le plan de la reconnaissance de mon travail, plus c'était compliqué avec la ville. Les créations naissaient et ravissaient les fous de cuisine mais déboussolaient les classiques. C'est un ensemble d'éléments qui a entraîné la faillite. Les clients, en nombre insuffisant, mais aussi les longues grèves de 1995. C'est simple, pendant trois semaines, on a fait entre zéro et deux couverts par jour. Ça a clairement été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Aujourd'hui, avec ce qui se passe entre les Gilets jaunes, les grèves, la maladie qui arrive, bien entretenue par les chaînes d'information en continu, les restaurants souffrent et je peux vous dire qu'il y aura de la casse. Donc notre métier est aussi le reflet d'une société qui va bien ou qui va moins bien. Saint-Étienne a beaucoup compté dans ma vie, c'est ma ville de cœur comme je vous l'ai dit. Mais à l'époque, elle ne permettait pas de porter le modèle que j'avais construit. La ville était vraiment dans le trou.Aujourd'hui, je pense que la ville commence à aller mieux.

https://www.lyoncapitale.fr/a-table/pie ... t-etienne/
http://www.poteaux-carres.com/
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par baggio42 »

Poteau gauche a écrit : 07 févr. 2020, 22:25 Extrait d'une interview de Pierre Gagnaire parue aujourd'hui sur le site Lyon Capitale :

Vous avez forgé votre réputation à Saint-Étienne, dans les années 90. Vous avez aussi connu le dépôt de bilan dans cette même ville. Comment expliquez-vous votre échec ?
Saint-Étienne, c'est ma ville de cœur. C'est une séquence de ma vie qui a duré près de vingt ans. Pour moi, la cuisine était un vecteur de rendre ma vie acceptable et de créer des choses qui suscitent de la beauté, des émotions. J'avais un véritable projet culinaire. Mais Saint-Étienne est une ville butée, comme les villes du Nord. La cuisine que je faisais avait besoin de public. Et il faut reconnaître que je ne l'avais pas à Saint-Étienne. La très haute cuisine est difficilement viable à Paris, à Saint-Étienne, c'est très compliqué. J'ai eu trois étoiles en 1993 (homard rôti au tilleul et échalotes rôties aux amandes fraîches, gambas à la ciboulette ; étuvée d’huîtres au piment doux ; tendori de cèpes, poire passe crassane rôtie au vinaigre balsamique et frissons de pomme de terre à la fleur de sel, une sauce marcassin, NdlR). Et en 1996, j'ai senti que c'était fini. Plus ma notoriété grandissait sur le plan de la reconnaissance de mon travail, plus c'était compliqué avec la ville. Les créations naissaient et ravissaient les fous de cuisine mais déboussolaient les classiques. C'est un ensemble d'éléments qui a entraîné la faillite. Les clients, en nombre insuffisant, mais aussi les longues grèves de 1995. C'est simple, pendant trois semaines, on a fait entre zéro et deux couverts par jour. Ça a clairement été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Aujourd'hui, avec ce qui se passe entre les Gilets jaunes, les grèves, la maladie qui arrive, bien entretenue par les chaînes d'information en continu, les restaurants souffrent et je peux vous dire qu'il y aura de la casse. Donc notre métier est aussi le reflet d'une société qui va bien ou qui va moins bien. Saint-Étienne a beaucoup compté dans ma vie, c'est ma ville de cœur comme je vous l'ai dit. Mais à l'époque, elle ne permettait pas de porter le modèle que j'avais construit. La ville était vraiment dans le trou.Aujourd'hui, je pense que la ville commence à aller mieux.

https://www.lyoncapitale.fr/a-table/pie ... t-etienne/
J'ai eu la chance d'être à l'une de ses tables à ses débuts, avant qu'il ait ses étoiles.Quelle profusion de desserts!
Un peu sceptique sur son argumentaire. Les frères Marcon le prouvent depuis longtemps. La destination n'est pas aussi importante qu'il le dit. Par contre sa situation en plein centre ville, dans une petite rue l'a desservi. Il aurait été dans la plaine, sa réussite aurait été présente.
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par Latornade »

baggio42 a écrit : 07 févr. 2020, 23:12
Poteau gauche a écrit : 07 févr. 2020, 22:25 Extrait d'une interview de Pierre Gagnaire parue aujourd'hui sur le site Lyon Capitale :

Vous avez forgé votre réputation à Saint-Étienne, dans les années 90. Vous avez aussi connu le dépôt de bilan dans cette même ville. Comment expliquez-vous votre échec ?
Saint-Étienne, c'est ma ville de cœur. C'est une séquence de ma vie qui a duré près de vingt ans. Pour moi, la cuisine était un vecteur de rendre ma vie acceptable et de créer des choses qui suscitent de la beauté, des émotions. J'avais un véritable projet culinaire. Mais Saint-Étienne est une ville butée, comme les villes du Nord. La cuisine que je faisais avait besoin de public. Et il faut reconnaître que je ne l'avais pas à Saint-Étienne. La très haute cuisine est difficilement viable à Paris, à Saint-Étienne, c'est très compliqué. J'ai eu trois étoiles en 1993 (homard rôti au tilleul et échalotes rôties aux amandes fraîches, gambas à la ciboulette ; étuvée d’huîtres au piment doux ; tendori de cèpes, poire passe crassane rôtie au vinaigre balsamique et frissons de pomme de terre à la fleur de sel, une sauce marcassin, NdlR). Et en 1996, j'ai senti que c'était fini. Plus ma notoriété grandissait sur le plan de la reconnaissance de mon travail, plus c'était compliqué avec la ville. Les créations naissaient et ravissaient les fous de cuisine mais déboussolaient les classiques. C'est un ensemble d'éléments qui a entraîné la faillite. Les clients, en nombre insuffisant, mais aussi les longues grèves de 1995. C'est simple, pendant trois semaines, on a fait entre zéro et deux couverts par jour. Ça a clairement été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Aujourd'hui, avec ce qui se passe entre les Gilets jaunes, les grèves, la maladie qui arrive, bien entretenue par les chaînes d'information en continu, les restaurants souffrent et je peux vous dire qu'il y aura de la casse. Donc notre métier est aussi le reflet d'une société qui va bien ou qui va moins bien. Saint-Étienne a beaucoup compté dans ma vie, c'est ma ville de cœur comme je vous l'ai dit. Mais à l'époque, elle ne permettait pas de porter le modèle que j'avais construit. La ville était vraiment dans le trou.Aujourd'hui, je pense que la ville commence à aller mieux.

https://www.lyoncapitale.fr/a-table/pie ... t-etienne/
J'ai eu la chance d'être à l'une de ses tables à ses débuts, avant qu'il ait ses étoiles.Quelle profusion de desserts!
Un peu sceptique sur son argumentaire. Les frères Marcon le prouvent depuis longtemps. La destination n'est pas aussi importante qu'il le dit. Par contre sa situation en plein centre ville, dans une petite rue l'a desservi. Il aurait été dans la plaine, sa réussite aurait été présente.
Marcon c’est père et fils. Frères ce sont feu les troisgros deuxième génération.
Le problème de Gagnaire c’était l’hôtellerie. Un 3 étoiles est difficilement rentable si tu ne vends pas une prestation complémentaire, ça l’est carrément encore moins quand tes clients, notamment étrangers, ne trouvent pas de chambres à la hauteur de leurs habitudes. Ce qui était (est) le cas à Saint-Etienne.

Troisgros était jusqu’à peu en face de la gare et Pic est dans un quartier pourri à Valence.
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par baggio42 »

Latornade a écrit : 07 févr. 2020, 23:51
baggio42 a écrit : 07 févr. 2020, 23:12
Poteau gauche a écrit : 07 févr. 2020, 22:25 Extrait d'une interview de Pierre Gagnaire parue aujourd'hui sur le site Lyon Capitale :

Vous avez forgé votre réputation à Saint-Étienne, dans les années 90. Vous avez aussi connu le dépôt de bilan dans cette même ville. Comment expliquez-vous votre échec ?
Saint-Étienne, c'est ma ville de cœur. C'est une séquence de ma vie qui a duré près de vingt ans. Pour moi, la cuisine était un vecteur de rendre ma vie acceptable et de créer des choses qui suscitent de la beauté, des émotions. J'avais un véritable projet culinaire. Mais Saint-Étienne est une ville butée, comme les villes du Nord. La cuisine que je faisais avait besoin de public. Et il faut reconnaître que je ne l'avais pas à Saint-Étienne. La très haute cuisine est difficilement viable à Paris, à Saint-Étienne, c'est très compliqué. J'ai eu trois étoiles en 1993 (homard rôti au tilleul et échalotes rôties aux amandes fraîches, gambas à la ciboulette ; étuvée d’huîtres au piment doux ; tendori de cèpes, poire passe crassane rôtie au vinaigre balsamique et frissons de pomme de terre à la fleur de sel, une sauce marcassin, NdlR). Et en 1996, j'ai senti que c'était fini. Plus ma notoriété grandissait sur le plan de la reconnaissance de mon travail, plus c'était compliqué avec la ville. Les créations naissaient et ravissaient les fous de cuisine mais déboussolaient les classiques. C'est un ensemble d'éléments qui a entraîné la faillite. Les clients, en nombre insuffisant, mais aussi les longues grèves de 1995. C'est simple, pendant trois semaines, on a fait entre zéro et deux couverts par jour. Ça a clairement été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Aujourd'hui, avec ce qui se passe entre les Gilets jaunes, les grèves, la maladie qui arrive, bien entretenue par les chaînes d'information en continu, les restaurants souffrent et je peux vous dire qu'il y aura de la casse. Donc notre métier est aussi le reflet d'une société qui va bien ou qui va moins bien. Saint-Étienne a beaucoup compté dans ma vie, c'est ma ville de cœur comme je vous l'ai dit. Mais à l'époque, elle ne permettait pas de porter le modèle que j'avais construit. La ville était vraiment dans le trou.Aujourd'hui, je pense que la ville commence à aller mieux.

https://www.lyoncapitale.fr/a-table/pie ... t-etienne/
J'ai eu la chance d'être à l'une de ses tables à ses débuts, avant qu'il ait ses étoiles.Quelle profusion de desserts!
Un peu sceptique sur son argumentaire. Les frères Marcon le prouvent depuis longtemps. La destination n'est pas aussi importante qu'il le dit. Par contre sa situation en plein centre ville, dans une petite rue l'a desservi. Il aurait été dans la plaine, sa réussite aurait été présente.
Marcon c’est père et fils. Frères ce sont feu les troisgros deuxième génération.
Le problème de Gagnaire c’était l’hôtellerie. Un 3 étoiles est difficilement rentable si tu ne vends pas une prestation complémentaire, ça l’est carrément encore moins quand tes clients, notamment étrangers, ne trouvent pas de chambres à la hauteur de leurs habitudes. Ce qui était (est) le cas à Saint-Etienne.

Troisgros était jusqu’à peu en face de la gare et Pic est dans un quartier pourri à Valence.
Tu as raison sur leur filiation. :gene2:
L'hôtel ? Tu crois que ce soit primordial ? Surtout pour une clientèle asiatique ? Ils arrivent et repartent en train le jour même.Troisgros était déjà connu à une époque où tu déjeunais au restaurant sans pour autant coucher.
D'accord pour Pic! Elle pourrait changer de quartier.Et pourtant l'hôtel est sympathique.
Latornade
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Re: La ville de Saint-Etienne

Message par Latornade »

baggio42 a écrit : 08 févr. 2020, 00:05
Latornade a écrit : 07 févr. 2020, 23:51
baggio42 a écrit : 07 févr. 2020, 23:12
Poteau gauche a écrit : 07 févr. 2020, 22:25 Extrait d'une interview de Pierre Gagnaire parue aujourd'hui sur le site Lyon Capitale :

Vous avez forgé votre réputation à Saint-Étienne, dans les années 90. Vous avez aussi connu le dépôt de bilan dans cette même ville. Comment expliquez-vous votre échec ?
Saint-Étienne, c'est ma ville de cœur. C'est une séquence de ma vie qui a duré près de vingt ans. Pour moi, la cuisine était un vecteur de rendre ma vie acceptable et de créer des choses qui suscitent de la beauté, des émotions. J'avais un véritable projet culinaire. Mais Saint-Étienne est une ville butée, comme les villes du Nord. La cuisine que je faisais avait besoin de public. Et il faut reconnaître que je ne l'avais pas à Saint-Étienne. La très haute cuisine est difficilement viable à Paris, à Saint-Étienne, c'est très compliqué. J'ai eu trois étoiles en 1993 (homard rôti au tilleul et échalotes rôties aux amandes fraîches, gambas à la ciboulette ; étuvée d’huîtres au piment doux ; tendori de cèpes, poire passe crassane rôtie au vinaigre balsamique et frissons de pomme de terre à la fleur de sel, une sauce marcassin, NdlR). Et en 1996, j'ai senti que c'était fini. Plus ma notoriété grandissait sur le plan de la reconnaissance de mon travail, plus c'était compliqué avec la ville. Les créations naissaient et ravissaient les fous de cuisine mais déboussolaient les classiques. C'est un ensemble d'éléments qui a entraîné la faillite. Les clients, en nombre insuffisant, mais aussi les longues grèves de 1995. C'est simple, pendant trois semaines, on a fait entre zéro et deux couverts par jour. Ça a clairement été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Aujourd'hui, avec ce qui se passe entre les Gilets jaunes, les grèves, la maladie qui arrive, bien entretenue par les chaînes d'information en continu, les restaurants souffrent et je peux vous dire qu'il y aura de la casse. Donc notre métier est aussi le reflet d'une société qui va bien ou qui va moins bien. Saint-Étienne a beaucoup compté dans ma vie, c'est ma ville de cœur comme je vous l'ai dit. Mais à l'époque, elle ne permettait pas de porter le modèle que j'avais construit. La ville était vraiment dans le trou.Aujourd'hui, je pense que la ville commence à aller mieux.

https://www.lyoncapitale.fr/a-table/pie ... t-etienne/
J'ai eu la chance d'être à l'une de ses tables à ses débuts, avant qu'il ait ses étoiles.Quelle profusion de desserts!
Un peu sceptique sur son argumentaire. Les frères Marcon le prouvent depuis longtemps. La destination n'est pas aussi importante qu'il le dit. Par contre sa situation en plein centre ville, dans une petite rue l'a desservi. Il aurait été dans la plaine, sa réussite aurait été présente.
Marcon c’est père et fils. Frères ce sont feu les troisgros deuxième génération.
Le problème de Gagnaire c’était l’hôtellerie. Un 3 étoiles est difficilement rentable si tu ne vends pas une prestation complémentaire, ça l’est carrément encore moins quand tes clients, notamment étrangers, ne trouvent pas de chambres à la hauteur de leurs habitudes. Ce qui était (est) le cas à Saint-Etienne.

Troisgros était jusqu’à peu en face de la gare et Pic est dans un quartier pourri à Valence.
Tu as raison sur leur filiation. :gene2:
L'hôtel ? Tu crois que ce soit primordial ? Surtout pour une clientèle asiatique ? Ils arrivent et repartent en train le jour même.Troisgros était déjà connu à une époque où tu déjeunais au restaurant sans pour autant coucher.
D'accord pour Pic! Elle pourrait changer de quartier.Et pourtant l'hôtel est sympathique.
Mais bien sûr que c’est primordial.
1/ ça élève considérablement ton ticket et la marge.
2/ Tu sors du restaurant à 23h, gonflé comme une baudruche, quelques verres de vins dans la tronche et tu faisais 1h de route minimum pour aller te coucher.

Il l’explique très bien dans son interview. Troisgros avait des chambres, il a régulièrement fait évoluer sa deco par des architectes et designers de renom, il a proposé un concept de salon de thé / petit déjeuner toute la journée pour élargir sa clientèle, il a ouvert un deuxième restaurant brasserie attenant à sa cuisine trois étoiles pour élargir encore sa clientèle, à ouvert un concept de chambres d’hôtes/cabanes de luxe orientés bio et restaurant dans la campagne roannaise toujours pour augmenter son CA et élargir sa clientèle (voir garder 1 ou 2 jours de plus celle passant par le 3 étoiles - beaucoup d’étrangers font un tour de France et ne restent qu’une nuit dans l’hôtel) et il a fini par déménager son 3 étoiles à la campagne mais pas pour la campagne (ou si peu) mais pour pouvoir offrir une expérience hôtelière actuelle : plus de chambres, optimisation des coûts, logement du personnel,.... Tout ça avec une troisième génération, très bien entouré par son épouse et par la suite ses enfants et belle-fille. Ça a toujours été une histoire familiale d’aubergiste, comme Pic.

Gagnaire n’a jamais rien fait de tout ça et ca n’a jamais été une histoire familiale. C’est un créateur, un artiste, ... le reste l’a très souvent dépassé/grisé (moins maintenant) et fut plutôt mal entouré. Il s’en est sorti grâce à des investisseurs (je ne sais même pas si il est propriétaire à plus de 50% d’un seul de ses restaurants) qui ont cru en son énorme talent/vision (d’où son succès à Londres dans un premier temps) et a été salarié pendant un bout de temps après sa déconvenue.

Là où on ne peut pas être d’accord avec lui c’est de faire porter la responsabilité de son échec à la ville, son environnement et ses habitants.
Il a juste fait n’importe quoi en gestion entrepreneuriale.
La preuve en est tous les autres réussissant dans des coins tout autant difficile.

Par contre, grâce à cet échec, il a eu une carrière, une évolution passionnante et une réussite totale qu’il n’aurait peut-être pas eu avec une dizaine de chambres derrière son établissement, comme quoi...
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