Danish a écrit : ↑30 mars 2021, 09:51
Faiseur de Tresses a écrit : ↑30 mars 2021, 09:39
Danish a écrit : ↑29 mars 2021, 20:53
Tu enlèves "réseaux sociaux", tu mets à la place "Internet": incroyable, te voici en 2002
Tu enlèves "réseaux sociaux", tu mets à la place "radios libres": incroyable, te voici en 1983
Tu enlèves "réseaux sociaux", tu mets à la place "le bistrot de Roger": incroyable, te voici à n'importe quelle année
C'est pas faux. Pourtant y a forcément du vrai aussi ; peut-être aussi que l'anonymat (ou presque) du net joue un peu.
Certes oui mais ce n'est jamais qu'un outil, comme un marteau, un fusil ou un chalumeau.
Ses effets ne sont que ce que les gens en font.
(Polémique à part
)
Je ne suis pas d'accord avec ça. Un outil n'est jamais neutre : il permet autant qu'il contraint, il oblige son utilisateur à s'adapter à ses possibilités et à ses limites, et ce faisant il change les pratiques, voire les visions du monde. Si t'as la flemme de lire (par exemple) Ellul ou Illich ou un autre auteur moins engagé qui abrode le sujet, tu peux taper "les outils ne sont pas neutres" dans Google. Le premier lien, c'est un bout de résumé de thèse qui fait cette réflexion à propos...de l'usage des cahiers dans l'enseignement
Et très clairement, ton fusil, par son seul usage, a révolutionné la manière de faire la guerre et de maintenir l'ordre dans nos sociétés, renversant des empires et des pratiques millénaires, et pas toujours selon le bon vouloir des gens
Pour revenir sur les réseaux sociaux, tous ceux qui comme moi n'ont pas pris le virage volontairement ont fait cette triste expérience, de littéralement perdre certains amis qui eux ont complètement reconfiguré leur vie sociale en fonction de l'utilisation des réseaux - et pour la plupart, de manière tout à fait involontaire, juste en se laissant porter par le flot et l'outil.
Et quelles qu'en soient les raisons profondes et que je suis bien en peine d'analyser, je ne crois pas avoir jamais vu dans le bistrot à Roger une telle hystérisation systématique des polémiques, quel que soit le sujet, et encore moins l'invention de polémiques à partir d'interventions innocentes, comme on peut le voir très souvent sur les réseaux sociaux. Ça a certes toujours existé, mais de là à devenir l'état normal d'une discussion (parce que c'est le cas, maintenant : on se sent presque obligé de saluer une conversation virtuelle qui ne tourne pas à l'engueulade...).