Junito a écrit : ↑22 juil. 2020, 16:19
Et puis en soi on s'en fout un peu, si l'énergie est produite à partir d'une source suffisamment propre et en quantité abondante et utilisée à bon escient où est le problème ?
C'est un joli rêve, mais ça n'existe pas et ça n'existera probablement jamais dans une logique d'accumulation et de développement classique. Après, tu peux y croire, hein ; mais qu'on vienne pas nous faire des leçons de morale sur la biodynamie, qu'est une théorie quand même bien innocente à côté de l'illusion scientiste
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Faut que tu sorte de ta vision industrielle et matérialiste : le développement économique c'est de plus en plus des services et des biens immatériels. La logique d'accumulation dont tu parles est en train de radicalement changer : là où nos parents rêvaient d'avoir deux bagnoles et une maison de 150M2, la jeune génération ne parle que d'abonnements Netflix ou de voyager à l'étranger.
Réduire l'impact de la production d'énergie sur l'environnement ce n'est pas une croyance c'est une réalité tangible que tu peux constater aujourd'hui. Si tu veux annihiler la consommation d'énergie, alors tu veux réduire la production de richesse réduire initier une paupérisation massive qui ira de paire avec des désordres sociétaux qui tu n'imagines même pas. Penser que tout se passerait bien, ca c'est du domaine de la croyance.
L'enjeux actuel c'est de réduire à 0 les emissions de CO2, de garantir la biodiversité, limiter l'étalement urbain et de mettre en place des systèmes productifs capables de recycler autant que possible les ressources dont nous avons besoin. Le tout en gardant une production de richesse capable de donner à chacun la capacité d'évoluer socialement.
Junito a écrit : ↑22 juil. 2020, 16:19
L'écologie n'a rien de gauche ou de droite, ce qui définit l'écologie c'est la volonté de vivre dans un système qui garantie la survie à long terme de l'espèce humaine et de la nature dont elle dépend. Tous les systèmes politiques un peu élaborés cherchent par essence à se perpétuer en ne peuvent donc faire l'impasse sur les risques environnementaux.
La gauche ou la droite, c'est relatif. La gauche, c'est inventer un nouvel ordre social de manière plus ou moins rapide et violente (différence entre l'extrême et la modérée) ; la droite, c'est perpétuer l'actuel en l'adaptant à la marge (version modérée) ou le figer définitivement dans un état définitif (souvent présenté comme antérieur, mais pas que) (version extrême).
A partir du moment où tu poses le constat - étayé sur notre expérience humaine collective des 250 dernières années - que le mode de développement industriel, qui est au cœur du capitalisme, est incompatible avec un environnement dont on a déjà dépassé les limites et qui commence à s'effondrer (le climat, la biodiversité, la pollution...), et qu'il faut donc en changer, de fait, tu te retrouves à gauche.
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Tu as une vision angélique de la gauche, elle est devenue bien plus conservatrice que la droite. Si tu mets de côté les aspects sociétaux, aujourd'hui la majeure partie de la gauche ne sait envisager le futur que dans une forme d'immobilisme intransigeant vis à vis la moindre évolution nécessaire du système socio-économique. La position de la CGT dans les derniers conflits sociaux a été de ne surtout rien changer, de défendre les avantages de sa base sans envisager à aucun instant les bénéfices à court et moyen terme de l'évolution nécessaire de notre modèle. Il faut en être conscient, l'évolution naturelle du monde du travail vers une certaine fin du salariat embête beaucoup car ces syndicats qui sont incapables de se réformer eux-mêmes pour s'adapter à la disparition de ses bastions syndicaux issu du monde industriel.
A contrario la droite s'est accaparée la pensée libérale - qui à l'origine est une pensée de gauche - et en a fait un moteur de son évolution politique ces dernières décennies. La droite a gardé son pendant historiquement conservateur, pour autant ce conservatisme n'est pas si éloigné des valeurs écologistes : en Autriche par exemple les Verts sont alliés aux Conservateurs et ca a l'air de bien fonctionner.
Junito a écrit : ↑22 juil. 2020, 16:19
Personnellement je regrette des mecs comme Waechter, Lalonde ou Cohn-Bendit - des libéraux affirmés pour les deux derniers - qui comprenaient la nécessité de faire sortir l'écologie de la mainmise de la gauche de la gauche pour qu'enfin on puisse en faire une réalité adaptée à la réalité économique d'un pays plutôt que de rester dans l'idéologie et ses dérives.
Des bullshiters qui n'ont jamais rien obtenu et qui ont (malgré eux ?) permis, en tant qu'idiots utiles, que tous les constats posés il y a 50 ans (rapport Meadows), répétés et vérifiés inlassablement depuis (contentons nous de Johannesburg, Kyoto et de la COP 21 à titre d'exemples), ne soient jamais suivis d'actions à la hauteur des enjeux. Merci à eux : les catastrophes à venir n'en seront que plus violentes.
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Ceux-là ont porté l'écologie politique sur ses fonds baptismaux en en éloignant les hurluberlus de toute sorte dans les années 80. Cohn-Bendit a fait en 2012 le meilleur score que les écologistes n'ont jamais obtenu à une élection nationale en France et a participé au renouvellement idéologique sur lequel Jadot s'est appuyé en 2019. Soyons clairs, il y a une vraie ligne de fracture entre les Verts historiques maintenant gangrénés par l'extrême gauche et ceux qui ont une vision ouverte et veulent en faire un partie de gouvernement qui soit plus qu'un faire-valoir.