(HS) La Bibliothèque Verte

Discussion générale sur l'ASSE

Modérateurs : Barre transversale, Poteau gauche, Poteau droit, Ligne de but

rising 42
Messages : 1821
Inscription : 14 sept. 2005, 18:12
Localisation : saint etienne

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Bonjour !!!

Aujourd'hui, 14 juillet 2009.
Saint Camille.

CITATION DU JOUR :

DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN DE 1789

Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, et au bonheur de tous. En conséquence, l’Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être Suprême, les droits suivants de l’homme et du citoyen.

Article premier

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

Article II

Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.

Article III

Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.

Article IV

La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.

Article V

La Loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n’est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas.

Article VI

La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.

Article VII

Nul homme ne peut être accusé, arrêté, ni détenu que dans les cas déterminés par la Loi, et selon les formes qu’elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais tout Citoyen appelé ou saisi en vertu de la Loi doit obéir à l’instant : il se rend coupable par la résistance.

Article VIII

La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.

Article IX

Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne, doit être sévèrement réprimée par la Loi.

Article X

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.

Article XI

La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la Loi.

Article XII

La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.

Article XIII

Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs facultés.

Article XIV

Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs Représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.

Article XV

La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration.

Article XVI

Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution.

Article XVII

La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.


LIVRE DU JOUR :

ADAN BUENOSAYRES
Leopoldo Marechal Argentine
Grasset. LGF.
Traduction de l'espagnol par Patrice Toulat.

Et si les grands romans des années vingt étaient d'abord des romans sur des villes : Dublin pour Joyce, Trieste pour Svevo, Manhattan pour Dos Passos, Berlin pour Döblin ? A quoi il faudrait ajouter le Buenos Aires de Leopoldo Marechal, moins connu peut-être mais tout aussi révélateur de la plus haute littérature moderne.

L'écrivain argentin mit dix-sept ans pour écrire son roman. Il se déroule en trois journées d'avril 1927. Son héros qui répond au nom d'Adan Buenosayres (titre homonyme du roman, Adan comme le premier homme, Buenoayres comme la ville, bien sûr !) est un jeune poète amoureux à la recherche d'une femme, à la fois Dulcinée pour ce drôle de Don Quichotte ou Béatrice pour ce curieux poète si peu dantesque, qu'il aime mais qui ne l'aime pas. Sa recherche est d'abord un parcours initiatique de sa ville, des bas-fonds, aux quartiers riches. Sa quête s'achève dans une église, auprès d'un Christ à la main brisée. Constat douloureux qui traduit l'angoisse d'une vie.

Leopoldo Marechal (1900-1970) naquit à Almagro, l'un des quartiers pauvres de Buenos Aires. Il était d'origine française, son grand-père, communard en 1871, ayant dû s'expatrier en Amérique du Sud. Poète et dramaturge, il restera surtout comme l'auteur de Adan Buenosayres, cet inclassable chef-d'oeuvre, cet "évènement hors du commun", disait Julio Cortazar.

Image

Image

BONNE LECTURE !!!

ALLEZ LES VERTS !!!
Caiazzo démission !!!
Romeyer canonisation !!!
rising 42
Messages : 1821
Inscription : 14 sept. 2005, 18:12
Localisation : saint etienne

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Bonjour !

Aujourd'hui, mercredi 15 juillet 2009.
Saint Donald.


CITATION DU JOUR :

L'arithmétique, c'est être capable de compter jusqu'à vingt sans enlever ses chaussures.
Walt Disney.


LIVRE DU JOUR :

LE MIEL DES ANGES
Vanghélis Hadziyannidis Grèce.
Traduction du grec
Albin Michel

Roman à suspense sans intrigue policière, conte un peu cruel, un peu fou, histoire extravagante narrée avec un flegme déroutant, Le Miel des anges intrigue, fascine, suscite chez le lecteur un délicieux vertige.
Sur une île sans nom, un apiculteur misanthrope et fantasque est pressé par le pope d'héberger pour quelques jours une mystérieuse fugitive. Cette jeune femme va l'entraîner dans une quête improbable : la fabrication d'un miel à nul autre pareil, le meilleur du monde, le « miel des anges ».
Un roman limpide en surface, mais riche de salles souterraines remplies d'échos, d'obsessions et d'ambiguïtés - à l'image de ce monastère labyrinthique où le héros va se retrouver enfermé.

Image

BONNE LECTURE !!

ALLEZ LES VERTS !!!
Caiazzo démission !!!
Romeyer canonisation !!!
rising 42
Messages : 1821
Inscription : 14 sept. 2005, 18:12
Localisation : saint etienne

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Bonjour !

Aujourd'hui, jeudi 16 juillet 2009
Sainte Elvire.

CITATION DU JOUR :

Il en est comme de ces beaux songes qui ne vous laissent au réveil que le déplaisir de les avoir crus.
MOLIERE.

LIVRE DU JOUR :

LE CIMETIERE DES BATEAUX SANS NOM
Arturo PEREZ REVERTE
Le Seuil. Points Seuil.
Traduction de l'espagnol par François Maspero.

Un marin exilé de la mer follement épris d'une femme dangereuse et belle. Un brigantin englouti depuis plus de deux siècles dans la pénombre verte de la Méditerranée. Une ancienne carte nautique qui n'en finit pas de révéler ses énigmes. Un secret dont les bribes éparpillées dans les liasses jaunies des bibliothèques et des musées excite la convoitise de chasseurs d'épaves sans scrupules. Et une fabuleuse histoire d'amour et d'aventure dont l'inoubliable héroïne est la mer. De Melville à Stevenson, de Conrad à Patrick O'Brian, c'est toute la grande littérature de la mer qui revit dans les pages de ce fascinant et merveilleux roman, comme un hymne à l'or magique des rêves et une métaphore de la part d'ombre tapie en chacun de nous.

Arturo Pérez- Reverte est né à Cartagena, Espagne, en 1951. Licencié en Sciences politiques et en journalisme, il a travaillé longtemps comme grand reporter et correspondant de guerre pour la télévision espagnole, notamment pendant la crise du Golfe et en Bosnie. Il partage aujourd'hui sa vie entre l'écriture et sa passion pour la mer et la navigation.

Image

Image

BONNE LECTURE !!

ALLEZ LES VERTS !!!
Caiazzo démission !!!
Romeyer canonisation !!!
rising 42
Messages : 1821
Inscription : 14 sept. 2005, 18:12
Localisation : saint etienne

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Bonjour !

Aujourd'hui, vendredi 18 juillet 2009.
Sainte Charlotte.


CITATION DU JOUR :

La vie me semble trop courte pour la passer à entretenir des ressentiments.
Charlotte BRONTË.


LIVRE DU JOUR :

CAR L'ADIEU, C'EST LA NUIT.
Emily DICKINSON. USA.
Traduction de l'américain par Claire Malroux.
Edition bilingue. Gallimard. NRF poésie.


C'était - disais-je-
chose solennelle -
Que d'être
une Femme
en blanc -
,

prévient celle qui, la trentaine passée, mettait une robe blanche chaque jour d'une vie totalement recluse au fin fond de sa province américaine. Un champ d'expérience vitale on ne peut plus réduit, inscrit depuis sa naissance en 1830 entre la famille, le jardin, la campagne, quelques rues connues par coeur, quelques passions amoureuses sans mariage et sans frasques. Et l'écriture - qui fut visiblement le vrai théâtre de cette existence. Et quel théâtre ! Rarement une oeuvre (abondante : plus de 2000 poèmes et versions découverts après sa mort) se montre aussi profuse, dans le spectre des sujets traités - de l'abeille à la résurrection, dans les manières de s'en saisir - tour à tour ou à la fois métaphorique, symbolique, narrative, onirique et quasi scientifique, dans le ton adopté - grave, désinvolte, ironique, douloureux, caustique ou joueur, et enfin et surtout dans les sens qui y circulent, multiples, motiles, résistant à toute fixation.

Emily Elizabeth Dickinson, née le 10 décembre 1830 et morte le 15 mai 1886, est une poétesse américaine.
Bien que restée inconnue sa vie durant, Dickinson est aujourd’hui considérée, avec Walt Whitman, comme faisant partie des poètes américains majeurs du XIXe siècle. Emily Dickinson a passé la plus grande partie de sa vie recluse dans une chambre de la maison de ses parents à Amherst (Massachusetts) et, à l’exception de cinq poèmes (dont trois furent publiés anonymement et un autre sans que leur auteur en ait eu connaissance), son œuvre immense resta inédite et cachée jusqu'après sa mort.


Image

Image

BONNE LECTURE !!

ALLEZ LES VERTS !!!
Caiazzo démission !!!
Romeyer canonisation !!!
rising 42
Messages : 1821
Inscription : 14 sept. 2005, 18:12
Localisation : saint etienne

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Bonjour !

Aujourd'hui, samedi 18 juillet 2009.
Saint Frédéric.


CITATION DU JOUR :

La curiosité mène à tout : parfois à écouter aux portes, parfois à découvrir l'Amérique.
José Maria Eça de Queiroz. Portugal.


LIVRE DU JOUR :

LES MAiA
José Maria Eça de Queiroz
Traduction du portugais pas Paul Teyssier
Editions Chandeigne

Jorge Luis Borges considérait Eça de Queiroz comme «un des plus grands écrivains de tous les temps» : Les Maia, paru en 1888, est indubitablement son chef-d’œuvre. Il appartient au genre des romans «cycliques» où l’on suit le destin non seulement d’une personne, mais d’une famille, précédant ainsi Les Buddenbrooks de Thomas Mann et la Forsyte Saga de Galworthy.
Le nœud de l’action est une sulfureuse histoire d’amour dans le goût romantique, mais le grand intérêt du récit est ailleurs : dans la peinture d’une société bourgeoise décadente; dans l’évocation de la ville de Lisbonne qu’arpente le héros, Carlos de Maia, de la rue des «Janelas Verdes» jusqu’au Chiado; en?n dans le personnage d’Ega, type du Portugais cultivé, hyperconscient, cosmopolite, enclin à dénigrer son pays auquel il est profondément attaché – comme Eça lui-même.
À la fois histoire d’une passion fatale, peinture de mœurs objective et virulente satire, ce livre, dont le rythme rappelle les romans anglais par son style à la fois lumineux, attendri et ironique, a immortalisé Lisbonne dans la littérature.

Image

Image

BONNE LECTURE !!

ALLEZ LES VERTS !!!
Caiazzo démission !!!
Romeyer canonisation !!!
rising 42
Messages : 1821
Inscription : 14 sept. 2005, 18:12
Localisation : saint etienne

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Bonjour !

Aujourd'hui, dimanche 19 juillet 2009
Saint Arsène. Patron des pilleurs de centres de formation.


CITATION DU JOUR :

Ce vice impuni, la lecture ... Une espèce de vice en effet, la lecture. Comme toutes les habitudes auxquelles nous revenons avec un sentiment vif de plaisir, dans lesquelles nous nous réfugions et nous isolons et qui nous consolent et qui nous tiennent lieu de revanche dans nos petits déboires.
Valéry LARBAUD.


LIVRE DU JOUR :

LES GRANDS CIMETIERES SOUS LA LUNE
Georges BERNANOS.
Castor Astral. Points Seuil. Pocket.

Jeunes gens qui lisez ce livre, que vous l'aimiez ou non, regardez-le avec curiosité. Car ce livre est le témoignage d'un homme libre. La fière insolence de cette proclamation et son ton désabusé posent la question qui court tout au long du livre : l'homme libre survivra-t-il aux charniers qui s'ouvrent en Europe ? Plus qu'une interrogation, elle traduit une inquiétude angoissée. Publié en 1938, ce violent pamphlet fit scandale en France à sa parution. Il condamne les exactions de la répression franquiste lors de la guerre civile espagnole. Révolté, l'auteur dénonce les atrocités d'un crime irrémédiable : le ralliement de l'Église espagnole au coup de force nationaliste du général Franco et la Terreur blanche cléricale. Georges Bernanos offre un " témoignage de combat " qui a vite pris une actualité extraordinaire pour se révéler une prophétie pathétique des grandes catastrophes du siècle. Et il le fait avec une éloquence chaleureuse, grondante et visionnaire. Si Georges Bernanos braque l'attention sur le crime qui s'accomplit sous ses yeux à Majorque, c'est pour sans cesse le déborder, l'élargir, l'étendre à l'Europe entière, aux acides qui la rongent et vont achever de la dissoudre, et, plus profondément, à une lutte souterraine dont l'enjeu se trouve dans le secret de la conscience. À ce titre, il reste le plus actuel, le plus jeune et le plus moderne de nos contemporains.
Editeur.

En 1936, la guerre civile éclate en Espagne. Elle fera plus de six cent mille morts. Bernanos, d'abord séduit par le franquisme, est très vite révolté par la violence de la répression anti-républicaine. De cette révolte naîtront Les Grands Cimetières sous la lune. Sous la plume de l'auteur du Journal d'un curé de campagne, la tragédie du monde. D'un écrit de circonstance, son génie a fait oeuvre universelle.

Image

Image

BONNE LECTURE !!
ALLEZ LES VERTS !!!
Caiazzo démission !!!
Romeyer canonisation !!!
rising 42
Messages : 1821
Inscription : 14 sept. 2005, 18:12
Localisation : saint etienne

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Bonjour !

Aujourd'hui, lundi 20 juillet 2009.
Sainte Marina les pieds dans l'eau.

CITATION DU JOUR :

Mettez vous à genoux, priez et implorer, faites semblant de croire, et bientôt vous croirez.
Blaise de Clermont-Ferrand.

LIVRE DU JOUR :

CONFESSIONS D'UN TAOÏSTE A WALL STREET
David PAYNE. USA.
Belfond. 10-18
Traduction de l'américain par Brice Matthieussen.

Ce livre fut publié en 1986 sous le titre Le Dragon et le Tigre, réédité par Belfond en 2000, et connut un extraordinaire succès.
Payne a vingt-cinq ans quand paraît son roman d’un enfant élevé dans un Monastère tibétain, qui apprend que son Père travaille à Wall Street, se lance à sa recherche et, arrivé à New York, émerveillé, se fait « trader » et rêve d’une fusion du Tao et du Dow Jones.

Quel rapport peut-il y avoir entre le temple de l'économie américaine et un monastère taoïste ? C'est bien ce que cherche à découvrir Sun I, le jeune héros de ce volumineux ouvrage. Si les blessures de la guerre du Vietnam ont donné lieu à nombre de romans et de films sur le sujet de la mixité, Confessions d'un taoïste à Wall Street propose une approche toute particulière.
Fils d'un aviateur américain et d'une jeune chinoise, Sun I part sur la route qui le mène tout droit du Tao au Dow (Jones). Un cheminement qui le fait passer des confins de la Chine au pouls de l'Amérique. Roman initiatique, Le dragon et le tigre se construit à l'image de la broderie sinueuse et pleine de symboles que la mère du héros réalise sur sa robe de future maman avant de mourir. L'écriture suit d'ailleurs ces mêmes arabesques de la langue, tentant de trouver un équilibre précaire entre écriture introspective et document. Un peu à la manière du personnage d'Hélène chez Homère, la vie de Sun I sera en partie changée par ces enluminures qui lui donnent les clefs de compréhension de son destin.
Grande fresque historique et intellectuelle Le dragon et le tigre brosse une galerie de personnages hauts en couleurs, du mercenaire opiomane et chasseur de koalas à la prêteuse sur gages sans scrupules. Au final, c'est une magnifique traversée du temps et des cultures à laquelle David Payne invite son lecteur. A tel point qu'on aurait presque envie de se convertir au taoïsme ! Editeur.

Image

BONNE LECTURE !!
ALLEZ LES VERTS !!!
Caiazzo démission !!!
Romeyer canonisation !!!
rising 42
Messages : 1821
Inscription : 14 sept. 2005, 18:12
Localisation : saint etienne

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Bonjour !
Aujourd'hui, mardi 21 juillet 2009.
Saint Victor.

CITATION DU JOUR :

Ecrire est une vue de l'esprit. C'est un travail ingrat qui mène à la solitude.
Blaise CENDRARS.


LIVRE DU JOUR :

L'OBSCURITE DU DEHORS.
Cormac McCARTHY. USA.
Traduction de l'américain par Brice Matthieussent.
Le Seuil. Actes Sud.

Certains avouent, écrivent ou chantent que Cormac McCarthy est le plus grand écrivain vivant outre-Atlantique. Malgré la subjectivité du jugement, c'est la vérité ! Pour preuve - et au hasard - un roman de la force de L'Obscurité du dehors. Rarement mentionné lorsque le cas McCarthy est évoqué, ce texte de 1968 est sa meilleure liqueur, le livre qui marque la vraie naissance narrative d'un grand styliste, immense poète du désespoir humain. Et lorsque McCarthy fait grincer ses phrases comme Flannery O'Connor, dès qu'il plonge ses mains dans la matière chère à Faulkner, bref lorsqu'il caresse apparemment de trop près une certaine idée de la littérature américaine, son style ample, capable de délires baroques comme des épures les plus nues, l'éloigne de toute comparaison. Surtout que L'Obscurité du dehors ne joue pas dans la même cour que celle des aînés cités. Debout sur une Bible en feu, McCarthy prend ses personnages chez les rogatons de Satan, mal-formés physiques ou cérébraux dont même Dieu ne voudrait plus... Cette Obscurité tombe lorsqu'un enfant naît de l'inceste entre un frère et sa soeur. À l'insu de la mère, le père abandonne le nouveau-né dans un bosquet de peupliers plantés en pleines Appalaches. La pauvre femme se lance alors à la recherche de son enfant... À ce défilé de "freaks" intemporels, viennent s'ajouter des bandits de grands chemins aux neurones plus qu'atrophiés. Bref, le baroque n'est pas seulement atteint, il est surpassé. Un tel roman impressionne d'autant plus qu'il est court, sa flamboyance intérieure émanant de cette économie des mots ou plutôt de celle de ces mots non écrits. Avec Suttree, onze années plus tard, McCarthy optera pour une incontinence stylistique plus en phase avec ses idées, l'Ulysse de Joyce pointant alors le bout de son nez. Mais ici, l'auteur américain réussit à contenir les élans de sa plume. L'Obscurité du dehors n'est peut-être que son second roman, il n'en est pas moins l'une des pièces maîtresses d'une oeuvre qui l'est tout autant. --Marc Zisman

Le jour où naît l'enfant de l'inceste, le père court le dissimuler dans un fourré, puis prend la fuite. La mère (sa soeur), sitôt relevée, part à la recherche du nourrisson qu'un colporteur a emporté. Et dès lors, au coeur des paysages mythiques du Sud américain, dans le désespoir et la confrontation avec les autres personnages du roman, commence pour chacun une errance dont les épisodes s'organisent comme des hymnes majeurs. Il fallait l'incroyable virtuosité du romancier Cormac McCarthy pour mettre en scène, avec une telle jouissance d'écriture, des personnages aussi frustes, pour donner une telle envergure à des dialogues d'illettrés, pour doter d'une telle richesse des scènes de si grande misère. Aussi lyrique que baroque, cette fable sur le bien et le mal, sur l'innocence livrée à la violence et au péché, est en vérité d'une force exceptionnelle.

Image

Image

BONNE LECTURE !!

ALLEZ LES VERTS !!!


J'avais l'ambition, en proposant un livre quotidien, comme je le fais pour des dizaines chaque jour dans le cadre de mon travail, de créer un courant de discussion.
C'est un site de football ici. Un bon en plus.
Donc parlons de football et de tous les dérivés, coin coin, cancan etc... Logique.
Devant la situation désertique de ce post, et ma charge de travail conséquente, j'arrête ici. Si quelqu'un veut prendre le flambeau, je le laisse allumé de sa faible flamme.
Caiazzo démission !!!
Romeyer canonisation !!!
buddenbrook
Messages : 149
Inscription : 08 mai 2009, 10:56

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par buddenbrook »

Salut Rising,
Si je peux me permettre et ne le prends pas mal, le souci est que des CR sont établis de manière brute.
C'est à la fois intéressant et décourageant car nous n'avons pas ton rythme de lecture et cela ne laisse aucune place au débat. J'ai envisagé à un moment donné de faire comme toi et l'ai d'ailleurs fait quelquefois. Et puis je me suis dit. Quel intérêt de publier des CR de lecture sans échanger avec les autres participants du forum.
La littérature et les sciences humaines impliquent le débat et c'est malheureusement impossible.
Trop de livres sont présentés. Je suis prêt à alimenter le débât comme d'autres probablement.
Peut-être aussi faudrait-il rendre les choses plus vivantes, car en fait les 4emes de couverture, je trouve cela assez froid et nous n'avons pas ton ressenti sur le livre.
Je suis un lecteur modéré (4 livres par mois environ) et ne puis malheureusement faire plus faute de temps.
Voilà juste l'avis d'un simple participant du forum
.........
Messages : 14711
Inscription : 08 sept. 2005, 17:54
Localisation : Paris

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par ......... »

Globalement d'accord avec Budden.

L'idée de départ du thread, c'était de donner à chacun la possibilité de parler de ce qu'il lisait pour donner éventuellement des idées aux autres, voire débattre sur certains livres ou auteurs.

En tant que professionnel, par la largesse de ta gamme de lecture et la fréquence des fiches, ça a peut-être eu un effet un peu "castrateur" sur les "lecteurs ordinaires". J'ai le sentiment, d'ailleurs, que plus de monde intervenait sur l'ancêtre de ce thread.

Il n'en demeure pas moins que j'ai souvent lu tes interventions avec intérêt. Peut-être faudrait-il réfléchir à quelque chose sous une autre forme ? Peut-être plus personnelle ?
buddenbrook
Messages : 149
Inscription : 08 mai 2009, 10:56

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par buddenbrook »

D'accord avec toi Vertigogo. D'ailleurs je m'étonnais de ton silence sur ce post car apparemment tu es un lecteur . Il faut partager son amour de la lecture, échanger car 30 livres en trente jours, franchement c'est formidable mais impossible pour la plupart d'entre nous.
Pour info, je viens de terminer les Carnets de guerre de Grossman. Si il existe des gens qui ont lu ce livre ou qui sont soit intéressés par les récits de guerre ou la 2eme guerre mondiale, vos contributions sont les bienvenues.
.........
Messages : 14711
Inscription : 08 sept. 2005, 17:54
Localisation : Paris

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par ......... »

buddenbrook a écrit :D'accord avec toi Vertigogo. D'ailleurs je m'étonnais de ton silence sur ce post car apparemment tu es un lecteur . Il faut partager son amour de la lecture, échanger car 30 livres en trente jours, franchement c'est formidable mais impossible pour la plupart d'entre nous.
Pour info, je viens de terminer les Carnets de guerre de Grossman. Si il existe des gens qui ont lu ce livre ou qui sont soit intéressés par les récits de guerre ou la 2eme guerre mondiale, vos contributions sont les bienvenues.
Yep mais en ce moment je suis plus porté sur l'écriture donc moins sur la lecture.

En ce moment, par curiosité, je lis ça :

Image

Je dois avouer que j'en avais une piètre image mais, en fait, c'est encore plus naze que je pensais.

Sur la guerre (la 1ère), j'avais déjà donné Orages d'acier, de Jünger, qui est excellentissime. C'est bien simple : depuis que je l'ai lu, j'ai l'impression de l'avoir faite, cette guerre... bon, côté allemand, mais peu importe !
J'adore également la première partie de Voyage au bout de la nuit, sur le même thème.
buddenbrook
Messages : 149
Inscription : 08 mai 2009, 10:56

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par buddenbrook »

Il faut lire Le soldat oublié de Guy Sager livre absolument bouleversant sur la condition d'un soldat sans grade volontaire sur le front de l'est.
Indépendamment de ce qu'est dévenu Sajer après la guerre, témoignage bouleversant bien que vu par un soldat alsacien de 15 ans qui s'engage dans la Waffen SS .
On oublie le tous les à-prioris pour se concentrer sur la condition de Soldat avec un grand S
Edward G.
Messages : 17
Inscription : 25 juil. 2009, 20:27

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Edward G. »

Voilà une bien désagréable nouvelle que l'arrêt de ta "chronique", Rising ! En tant que lecteur anonyme mais néanmoins avide de ce sujet (et je ne pense pas en être le seul), je ne peux que déplorer cette décision.
Pour rebondir sur les propos de Vertigogo et Buddenbrook, je ne crois en aucun cas que ce soit ton rythme effréné qui inhibe la participation des lecteurs de ce forum mais plutôt leur faible propension à débattre de livres, thème bien moins excitant s'il en est que celui des dernières non rumeurs de transferts !

Modeste lecteur de mon état (1 à 2 livres / mois), je considère ta "chronique" comme une aide à la découverte de livres qui n'empêche en rien un partage - d'aspect moins professionnel, après tout nous n'avons pas tous la chance d'être immergés sous des centaines (milliers ?) d'in-folio - des coups de coeur et coups de gueule littéraire de chacun.
Deux exemples concrets des bienfaits de ce sujet :
- les dithyrambes qu'il m'a été donné de lire, concernant Dostoïevski, ont agi comme un déclic. Je suis en cours de lecture du Volume 1 de Crime et Châtiment alors que je ne prévoyais pas de le lire dans l'immédiat.
De même, grâce à tes conseils éclairés, j'ai opté pour la traduction Babel ("On ne pisse pas" !) plutôt que pour d'autres, moins fidèles au texte originel. Edition qui semble de surcroît soigner ses formats poches, les volumes de Crime et Châtiment bénéficiant d'une couverture assez classieuse dans les tons blanc cassé / crème, illustré d'images particulièrement représentatives de l'époque et de l'environnement du livre !
- j'ai découvert la sortie de la suite de La nuit de l'infamie, chef d'oeuvre de la littérature anglaise, dont je nourrissais le fol espoir de retrouver le héros, si charismatique, de ce livre ! Ou, plus exactement, je n'ai pas eu à attendre de longs mois avant de découvrir ce deuxième tome.

Bref, sache, en un mot comme en cent, que je serais des plus déçus si ta "chronique" venait à disparaître !
Edward G.
Messages : 17
Inscription : 25 juil. 2009, 20:27

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Edward G. »

Ceci étant dit, et pour rester dans la veine Cormac Mac Carthy, voici ma première contribution (je ne crois pas que le livre ait déjà été évoqué de manière détaillé) :

Image

Quatrième de couverture :
L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un Caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, La neige et Le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, La peur au ventre: des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur voyage?

Avis personnel :
Emballé par le thème, original, et par la renommé de l'auteur, je me suis lancé avec impatience dans la lecture de ce très court roman (252 pages). Dès les premières lignes, le style d'écriture, épuré, surprend (pour qui n'a jamais lu Mac Carthy, c'était mon cas). Il colle cependant parfaitement au thème et rend bien les sentiments des protagonistes, comme la désolation de leur leur monde.
L'histoire est en elle même est donc originale, divertissante, prenante même si la fin me semble décevante. J'ai l'impression que Mac Carthy ne va pas au bout de son idée directrice (En avait il une ? Pas sûr.).
Pour finir, un énorme coup de gueule contre les éditions Points. Peut être s'agit il d'un cas isolé, mais mon exemplaire était truffé de fautes d'orthographes, d'oublis de mots. Je pressens même une traduction hasardeuse. La lecture a été gâchée. Scandaleux !
buddenbrook
Messages : 149
Inscription : 08 mai 2009, 10:56

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par buddenbrook »

Bienvenue à toi Edward G
Effectivement le fait de retranscrire la Quatrième de couverture et d'ajouter un avis personnel est je trouve très intéressant.
J'espère aussi que Rising va ressurgir car j'ai découvert de nombreux titres en littérature de l'Europe de l'est et j'espère qu'il intensifiera ses contributions sur la Mittel Europa.
Ma prochaine contribution
La Sonate à Kreutzer de Tolstoi en début de semaine
rouge
Messages : 8735
Inscription : 30 août 2005, 07:02

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rouge »

Il m'arrivait de poster rapidement( sans la qualité des autres intervenants déjà par manque de compétence et à cause du boulot) le titre de mon livre de chevet
Mais cette rubrique était une des premières sur laquelle j'allai je vais regretter la quotidienne de Rising 42 :/
Il faut allier le pessimisme de l'intelligence à l'optimisme de la volonté :(Gramsci)
Dissident
Messages : 15792
Inscription : 30 juil. 2005, 09:06
Localisation : Normandy

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Dissident »

Un peu comme Ozzy sur le post musique, finalement. Ca tournait non plus au topic de forum, mais au blog. Tant pis.
Rêvons plus petit !
buddenbrook
Messages : 149
Inscription : 08 mai 2009, 10:56

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par buddenbrook »

On va devoir militer pour un retour de Rising
Dissident
Messages : 15792
Inscription : 30 juil. 2005, 09:06
Localisation : Normandy

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Dissident »

buddenbrook a écrit :On va devoir militer pour un retour de Rising
Certainement pas : il fait bien ce qu'il veut !
Rêvons plus petit !
buddenbrook
Messages : 149
Inscription : 08 mai 2009, 10:56

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par buddenbrook »

Je plaisantais...
rising 42
Messages : 1821
Inscription : 14 sept. 2005, 18:12
Localisation : saint etienne

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rising 42 »

Aaaah ! Il y a vraiment du monde sur ce post depuis que j’ai arrêté d’y sévir !

Il me faut quand même apporter des commentaires sur ce qu’il s’écrit.

Je n’ai jamais prétendu lire un livre par jour. D’ailleurs, personne ne lit un livre par jour. Ceux qui l’affirment sont menteurs comme deux Caiazzo. Ou alors, ils lisent en diagonale, ce qui est une méthode dont on ne peut rien apprécier et rien retenir.

Vous rappelez-vous de l’émission tv « Un livre, un jour » présentée par Olivier Barrot ? Peut-être existe-t-elle encore d’ailleurs ? Il y a quelques années j’ai rencontré ce monsieur lors d’une manifestation littéraire, et il m’a avoué qu’il n’avait pas le temps de lire tous les livres qu’il présentait. Cela lui posait pas mal de problèmes, car lorsque les gens l’abordaient et qu’ils lui parlaient des livres qu’il avait mis en avant, il était parfois bien embêté pour soutenir la discussion. Il faisait juste un travail de journaliste, aidé en cela par des collaborateurs qui lui préparaient des fiches. Ce qui ne veut pas dire qu’il est illettré. Je ne connais personne de plus cultivé que lui, dans le domaine de la littérature américaine, par exemple.

Franz-Olivier Giesbert également m’expliquait qu’il avait recours à des aides pour préparer les émissions et les fiches dont il se servait pour s’entretenir avec les écrivains qu’il invitait. Pourtant, personne ne peut contester le niveau intellectuel de ce personnage.

A mon très modeste niveau, j’ai voulu essayer de présenter ici un livre chaque jour, comme j’en présente des dizaines chaque jour à mes clients. Essentiellement des livres que j’avais lus, mais aussi des nouveautés qui me plaisaient ou me paraissaient attractives, et même certains auteurs ou genres que je n’aime pas trop, mais qui peuvent intéresser certains lecteurs. En tant que professionnel du livre, mon rôle n’est pas d’étaler uniquement ce que je connais et ce que j’aime, mais aussi de m’intéresser et promouvoir le reste. Un libraire doit connaître ses clients pour les informer des nouveautés ou inédits qui viennent de paraître dans un intérêt mutuel, quels que soient leurs goûts.

Pour présenter un livre, il n’est pas utile de l’avoir lu. Un librairie honnête travaille à partir de la presse littéraire, nombreuse et variée, à partir de logiciels professionnels performants qui ne sont pas accessibles au grand public. Pour ma part, j’ai beaucoup lu lorsque je n’étais pas libraire. Des quantités astronomiques qui font que j’ai acquis des bases solides. Aujourd’hui, ma charge de travail avec les ventes et l’export sur le net ne me permet plus de lire beaucoup. Tout au plus la nuit quelques bouquins de la manière suivante : trente pages au début, autant au milieu, et encore autant à la fin. Ce n'est pas une diagonale. Plus encore la lecture de beaucoup d’essais et de biographies. Je pense qu’il est en effet important de connaître la vie d’un auteur, pour bien comprendre son œuvre. Du moins pour les grands auteurs classiques. Avec ces méthodes et ces manières là, je me considère comme capable de conseiller. D’ailleurs, il faut bien noter que le librairie qui lit et qui conseille est une espèce en voie de disparition. Je fais parti des 56 librairies dites de création en France, la seule dans la Loire, qui travaillent en respectant l'éthique du métier. Si je vis aujourd’hui de mon travail, c’est justement par cette distinction qui fidélise une clientèle qui sait apprécier les conseils, et tout le reste : trois feuillets littéraires bimestriels, site internet indépendant et purement littéraire... etc…

Donc, j’ai eu une certaine lassitude de constater que le post « bibliothèque verte » ne vivait pas. Comme celui d’Ozzy pour la musique, d’ailleurs. (Merci Dissident !) Présenter un livre comme je le faisais, en copiant la quatrième de couverture, représentait 30 minutes de travail. Sans parler de la recherche d'une citation. Alors, quand je vois que certains ici pensent qu'il aurait été bien de donner mon sentiment sur chaque livre, j'hallucine. Je n’en avais pas le temps, ou alors il aurait fallu que je le fasse avec un portable dans les toilettes. Je n'ai même plus le temps d'écrire mes lettres débiles. Tenez, à propos de chiottes, il me semble que c’est Gabriel Garcia Marquez qui a dit un jour qu’il avait lu Don Quichotte en un an dans les wc, et que c’était le seul moyen pour lui d’ingurgiter le vaste ouvrage.

Bon bref. C’était quand même très pénible de voir que le Post littéraire faisait six cent fois moins d’interventions que le sujet « Machado transféré à Toulouse ? », sujet, qui plus est, interrogatif, et deux cent fois moins que les sujets sur l’achat d’un écran plat, d’un préservatif ou je ne sais quel autre ustensile, qui sont tout aussi exotiques que la présence des livres sur un site de football. Certains ont même pensé que j’avais la grosse tête, le melon comme ils disent, on a le vocabulaire qu’on peut, lorsque j’ai affirmé cela. C’est à croire que le fait de ne pas lire créé un complexe. Mais je peux comprendre quand même que chacun à ses passions, et que la lecture n’est pas une discipline indispensable pour être quelqu’un d’intelligent. Il y a même des cons qui lisent... De toute façon, on ne m'a rien demandé. J'ai juste essayé, pour voir.

En tout cas, je ne suis même pas fâché. J’ai l’habitude de me battre pour défendre le livre. Tous les jours. Quatorze heures par jour, dimanches et jours fériés inclus. Mais il est difficile de lutter comme un Sarkozy institutionnel qui se fiche de la gueule de cette pauvre Madame de La Fayette, et qui entraîne dans son sillage tout une foule d’abrutis mondialistes et matérialistes, qui pensent, sans rire, qu'un oiseau c’est de la viande, qu'un livre c’est un objet inanimé, un ensemble encombrant de feuilles de papiers que l'on pourrait aisément remplacer par un écran.

Mais, je persiste et signe : le livre est immortel. Il faut y croire…

PS. Sacré Dissident, tu me feras bien toujours rire !
Mais, ne t’y trompe pas, je t’aime bien quand même. :)
Caiazzo démission !!!
Romeyer canonisation !!!
rouge
Messages : 8735
Inscription : 30 août 2005, 07:02

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par rouge »

On y croit pas de vacances sans livre et peut-être bientôt la liberté de lire tous les jours :super:
Il faut allier le pessimisme de l'intelligence à l'optimisme de la volonté :(Gramsci)
Dissident
Messages : 15792
Inscription : 30 juil. 2005, 09:06
Localisation : Normandy

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par Dissident »

Mais qu'est-ce que c'est que ce pauvre petit complexe de supériorité, encore ?
Rêvons plus petit !
José
Messages : 51732
Inscription : 06 juil. 2005, 10:40

Re: (HS) La Bibliothèque Verte

Message par José »

Ce topic survivra à rising car il intéresse de nombreux potonautes, quoi qu'il en dise ! :)
"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion" (Saint-Augustin)
"Allez les Verts !" (Saint-Etienne)
Répondre