L'Epiphanie est passée sans satisfaire votre gourmandise ? Vous avez raté l'intervention de Christophe Galtier ce soir à Luis Attaque sur RMC ? Pas de panique, Poteaux Carrés vous offre la retranscription de ses propos !

"En tant qu'entraîneur, je préfèrerais qu'on supprime le mercato d'hiver, ce serait beaucoup plus simple à gérer. Je pense que ce serait aussi beaucoup plus simple pour les joueurs. Ça leur permettrait de s'accrocher le plus longtemps possible dans les moments difficiles. Là, le joueur qui démarre la saison a déjà une possibilité de partir avant l'été. Si les choses n'évoluent pas comme il le souhaite en septembre ou octobre, il est déjà à se projeter sur ce qui va se passer au mercato d'hiver. Il peut y avoir quelque part un abandon du côté du joueur à vouloir s'accrocher pour gagner du temps de jeu dans son équipe. Ça peut créer un problème d'état d'esprit dans le vestiaire, et ça tu vas le traîner jusqu'au mercato d'hiver et même au-delà. Car si le joueur n'a pas les opportunités pour partir au mercato d'hiver, tu vas le traîner encore cinq mois derrière. S'il n'avait pas la possibilité de ce mercato d'hiver, les choses seraient beaucoup plus claires au début de la saison, ce serait beaucoup plus sain.

Il y a un autre problème, d'ordre financier. Il y a les riches et les pauvres. Ce que tu n'arrives pas à faire l'été, tu n'arriveras pas à le faire l'hiver. Mais ce que le riche arrive à faire l'été, il peut le faire l'hiver. Les riches ont deux fois plus de chances de s'améliorer en ayant un mercato supplémentaire. Notre championnat est tellement taxé qu'il y a évidemment plus de pauvres que de riches, c'est sûr ! Le mercato d'hiver démarre début janvier et début février mais encore une fois tout va se jouer dans les quatre ou cinq derniers jours du mercato. Mis à part pour les riches, on s'aperçoit souvent que les joueurs qui quittent le club sont des joueurs en mal de temps de jeu quelque part qui quittent leur club pour en rejoindre un autre qui est mal aussi quelque part. Il y a rarement des stratégies de renfort au mercato d'hiver. C'est souvent de la compensation. Je suis contre le mercato d'hiver mais je pense quand même que c'est bien que les clubs aient droit à des jokers médicaux. Nous on a Renaud Cohade qui s'est fait les croisés, on sait qu'il est indisponible jusqu'à la fin de saison.

Renaud avait cette capacité d'être polyvalent au milieu, de pouvoir jouer sous l'attaquant. Evidemment mon idée était de le remplacer poste pour poste. Le premier nom qui nous est venu à la tête était Clément Chantôme mais il y avait ce que le joueur souhaitait en termes de durée de contrat et ce que nous pouvions faire. Ce qu'il demandait ne rentrait pas dans ce que nous pouvions faire. On a toujours une possibilité de recruter. On a réagi rapidement suite à l'accident de Renaud Cohade. On s'est tourné rapidement vers un joueur où il n'y avait bien évidemment pas de transfert, les choses étaient assez simples. L'opération s'est faite très rapidement car Landry Nguemo était dans une situation difficile à Lens. Après, on n'aura pas les moyens au club de prendre autre chose. A chaque fois qu'on a  fait quelque chose en hiver, c'était pour se retrouver dans des conditions favorables avec un joueur en trop dans un effectif et qui pouvait venir nous apporter quelque chose en plus.

Je n'ai pas aimé notre match d'hier soir contre Paris. Ce n'était pas une performance. J'ai trouvé mon équipe très timide, très effacée. Elle a subi énormément le rythme parisien, à l'inverse de ce que l'on avait fait il y a quinze jours. En Coupe de la Ligue, on s'était créé des situations. Hier, on s'en est créé très peu, on a subi le match. Je ne suis pas satisfait de ce qui a été fait. Avec ce que j'ai vu, si c'était à refaire, j'aurais fait différemment que ce 4-4-2. Mais est-ce que j'avais la possibilité de le faire ? J'avais en fait trois options. La première aurait consisté à mettre un milieu à trois avec trois récupérateurs, mais dans ce cas je me serais privé dans le jeu d'une projection vers l'avant. J'aurais associé Nguemo, Clément et Lemoine. Mais je sais que derrière je vais avoir d'autres matches et que j'ai un effectif très affaibli. La deuxième option consistait à titulariser Allan Saint-Maximin. Mais il venait de jouer 65 minutes en Coupe de France mercredi alors qu'il avait été arrêté deux mois et demi. Je me suis dit qu'Allan pourrait apporter en entrant toutes ses qualités, c'est ce qu'il a fait. Mais j'ai été déçu de l'association de mes deux attaquants, bien évidemment.

Le pénalty est sévère. C'est une question d'interprétation, il n'y a jamais rien de clair. Est-ce que c'est bras, est-ce que c'est épaule… Est-ce que c'est volontaire, est-ce que ce n'est pas vouloir amener le ballon vers l'avant, sachant que ce ballon me semble-t-il allait sortir. Moi j'ai simplement demandé à Monsieur Buquet de le voir, il est venu le voir. Je lui ai dit ce que je pensais, à savoir qu'il n'y avait pas pénalty. Mais il avait lui une interprétation différente, pour lui c'est une main volontaire, point à la ligne. On perd sur ça mais on n'aurait pas pu gagner ce match-là. Le geste de Zlatan sur Romain ? C'est un geste très engagé qui peut faire d'énormes dégâts.

Je n'ai pas été contacté par Newcastle. Je suis sous contrat avec l'ASSE. Mon avenir peut passer par Saint-Etienne mais vous savez aussi bien que moi que dans le football, tout peut aller très vite, les choses sont très claires entre mes dirigeants et moi. Entraîner Marseille ? L'OM a déjà un entraîneur sous contrat. Mais quand Luis tu as été entraîneur, est-ce que ton rêve n'a pas été d'entraîner le club dans lequel tu as grandi ? Tu las fait ? Ben voilà…"