Plus qu'un point. C'est donc désormais le retard qui reste par rapport aux vilains pour aller chercher cette C1 qui nous fuit depuis 1981 maintenant. Il reste à peine plus pour valider la Coupe d'Europe. Alors même que les Verts abordent ces trois derniers matchs cruciaux pour décider de leur avenir sur une série de sept matchs sans défaite, c'est probablement l'adversaire le plus coriace qui se présente en face d'eux.


1- Le parcours

De toutes les équipes que l'on n'attendait pas plus que cela à la lutte dans les premiers rangs, Montpellier est finalement la dernière qui ait tenu. Mieux que ça, après un passage à vide, c'est une des équipes qui finissent le mieux ce championnat. Ainsi, il s'agit de la deuxième meilleure équipe sur les sept dernières journées de championnat, seulement devancée par... les Verts eux-mêmes. Le parcours est tout de même un peu plus chaotique puisque deux défaites sont à dénombrer.

Ces deux défaites illustrent assez bien les faiblesses qu'il reste à cette belle équipe. Tout d'abord parce qu'elles ont eu lieu à l'occasion de deux des trois derniers déplacements des Héraultais. Ainsi, s'ils cartonnent à domicile, ce que leur calendrier leur a pas mal réservé ces derniers temps, leur parcours, même récent, en déplacement est bien plus compliqué avec seulement deux victoires lors des dix dernières rencontres. Seuls Bordeaux et Strasbourg ont craqué. Il faut toutefois dire, pour être tout à fait honnête, que les déplacements récents n'étaient pas particulièrement simples avec Paris, pas encore aux fraises, Lyon et Nice. Celui qui vient ce vendredi n'est toutefois pas plus aisé.

 D'autre part, ces deux défaites illustrent aussi une perméabilité plutôt inattendue de la défense quand on connaît les préceptes de ''jeu'' de Der Zakarian. Ainsi, sur ces sept journées plutôt réussies, Montpellier n'est finalement que la 8ème défense avec neuf buts encaissés, au même niveau que Dijon. Mais si les Pailladins encaissent à peu près à chaque rencontre, ils marquent également la plupart du temps. Avec treize buts en sept matchs sur la période récente, c'est une attaque en confiance qui devrait se présenter à GG.

 

2- L’effectif

Quand certains misent sur la quantité, Montpellier a décidé tout à la fois de se la jouer malin et de tenter le pari d'un effectif resserré. Pari gagnant.

Dans les buts, Lecomte est bon et ne tourne donc pas, laissant à Bertaud uniquement des miettes. Mais la vraie surprise vient de la défense centrale où l'âge ne semble pas avoir de prise sur Congré et plus encore Hilton qui, faute d'un large banc, enchaînent comme on ne les en aurait pas cru capables. Et à dire vrai, Pedro Mendes n'est pas bien plus absent. Ces dernières semaines, à la rigueur, ce sont les pistons de cette défense à cinq qui ont le plus changé. Ainsi, les absences successives des titulaires habituels que sont Aguilar à droite et Oyongo à gauche ont permis à leurs doublures recrutées cet hiver, respectivement Suarez et Ristic, de jouer un peu. En dehors de cela, c'est principalement Cozza qui a pu dépanner, dans l'axe comme à gauche. Les milieux de terrain Sambia (à droite) et Lasne (à gauche) ont été assez peu sollicités.

Au milieu, justement, la concurrence qui pouvait exister en début de saison a été totalement étouffée et c'est Le Tallec, frère de et sorti de deux saisons en défense centrale, qui s'est installé aux côtés de l'inamovible Skhiri. Devant eux, le très soyeux Mollet fait montre de toute sa technique. Lasne et Sambia doivent donc se contenter du banc de touche et d'entrées en jeu. Recruté définitivement l'été dernier, Piriz a lui, connu une saison galère et n'apparaît même plus sur le banc de touche.

Devant, là aussi, la paire ne bouge plus depuis de nombreux matchs. Aussi improbable que ce soit, l'association entre Laborde et Delort fait des merveilles et il serait bête de s'en priver. Skuletic n'en rentre pas moins régulièrement en jeu en fin de match. Si c'est un peu moins le cas de Camara, au temps de jeu famélique (115' en L1), son importance n'est toutefois pas à négliger puisqu'il en est à trois buts sur ce court laps de temps. Dolly, pouvant jouer milieu offensif ou attaquant, mais blessé assez tôt dans la saison n'aura pas pu y jouer de rôle, lui. L'ancien minot marseillais Boutobba revenu en France depuis Séville cet hiver a pu goûter très brièvement à la L1 de même que le jeune et encore un peu tendre Ammour.

 

La compo probable : La seule absence majeure attendue étant celle d'Aguilar, et le 11 de départ ne changeant désormais plus, on peut s'attendre à la même composition que ces deux dernières semaines.

Lecomte – Suarez, Pedro Mendes, Congré, Hilton, Oyongo – Le Tallec, Skhiri, Mollet – Laborde, Delort

 

3– Souviens-toi la dernière fois

L'aller avait été à l'image de cette équipe de Montpellier et de son coach : emmerdante. Et s'était terminé sur un score de 0-0 qui ne présagerait finalement pas de la saison plutôt riche en buts des Montpelliérains et se révélerait finalement être une bonne opération puisque Lyon ne ferait pas mieux et Marseille s'y vautrerait nettement par la suite.

Le dernier match à GG reste un moins bon souvenir. Tenant également relativement de la purge, Montpellier avait profité d'une occasion de marquer en début de match pour ensuite plier boutique et tenir, malgré une fin de match un peu plus appliquée. C'est toutefois un score qui reflète assez mal l'historique récent des confrontations entre les deux équipes, particulièrement à Geoffroy-Guichard. Ainsi, les cinq précédentes réceptions s'étaient conclues par des victoires, dont trois avec au moins trois buts et quatre par au moins deux buts d'écart. Il s'agissait en réalité la saison dernière de la première victoire montpelliéraine sur notre pelouse depuis 1995.

 

4- Le joueur à suivre

 Comme il y a deux semaines, nous ne nous égarerons pas dans l'originalité pour évoquer le joueur qui fait la différence côté montpelliérain. Quand chez les Stéphanois il grince sur Hamouma, le Mollet pailladin est parfaitement rodé.

Il faut dire que cela fait de nombreuses années qu'il s'affute pour être au niveau quand l'occasion se présenterait. Et elle s'est présentée cette saison. Et il ne l'a pas manquée. Non seulement il marque et fait marquer les autres, avec un joli total de cinq buts et quatre passes décisives, certes pas au niveau de celui de Cabella, mais en plus, il éclaire le jeu des Héraultais par sa vision de jeu mais plus encore par sa technique et la qualité de ses coups de pattes. Car ce qui a toujours fait sa force, c'est son coup de pied. Il faudra tout spécifiquement se méfier des capacités à allonger le jeu ou à trouver des angles de transversales.