Une semaine après une cruelle désillusion, il faut reprendre le chemin du terrain pour valider cette foutue 4ème place. Pour cela le plus simple reste la victoire, qui assure sans calculs de terminer la saison devant la Paillade. En face, ce sont des Niçois, qui n'ont plus rien à jouer, qui s'avancent. Suffisant pour aborder ce match avec confiance ?


1- Le parcours

 

Nice est actuellement sur une dynamique relativement similaire à celle de sa saison : pas enthousiasmante mais relativement solide. 7ème sur les 10 dernières journées, 12ème sur les 5 dernières, c'est relativement conforme à ce que l'on peut avoir l'habitude de voir de la part des Azuréens.

 

Ce qui frappe tout particulièrement, c'est le nombre de défaites : 2 sur la première période évoquée, 1 seule pour la plus courte. Les Niçois perdent peu, très peu. Et si leur rythme est moins rapide depuis qu'ils n'ont plus rien à espérer de ce championnat, ils n'en laissent pour autant pas filer les matchs. Ou tout du moins, pas plus et même sûrement moins que le PSG qu'ils ont notamment tenus en échec au Parc.

 

L'autre point marquant, bien sur, ce sont les buts. Nice marque peu et encaisse peu. Toutefois, ils ont retrouvé un standard plus médian sur ces dernières journées en termes d'attaque même si ce n'est toujours pas d'un niveau effrayant. Une autre stat revient quant à elle très souvent, les Aiglons possèdent la meilleure défense à l'extérieur.

 

Nulle possibilité de le nier mais arrêtons nous tout de même sur quelques points encourageants. Notamment sur le fait que Nice a encaissé au moins un but sur 8 de ces 10 derniers déplacements. Pour seulement 4 buts marqués, et 5 défaites contre une seule victoire, à Dijon.

 

Bref, ce sont des Niçois pas démobilisés, qui ferment le jeu plutôt bien (y compris le leur) mais qui sont loin d'être redoutables, particulièrement à l'extérieur.

 

2- L’effectif

 

Entre blessures et effectif bancal, Vieira a dû jouer à l'équilibriste pour obtenir un semblant de cohérence dans la gestion de son effectif cette saison. Avec, tout particulièrement, plusieurs changements de système avant de revenir à un 4-3-3 assez classique en cette fin de saison.

 

Et c'est probablement dans le secteur défensif que la stabilité a été trouvée le plus facilement. Non seulement parce que Benitez a rapidement écarté la concurrence de Cardinale au poste de gardien de but. Ensuite parce que 3 défenseurs l'accompagnent dans les rangs des joueurs les plus alignés. Il s'agit en l'occurrence de 3 défenseurs centraux. D'une part, la charnière de base, composée de Dante et Hérelle. D'autre part, le polyvalent Sarr, aligné dans l'axe avec les deux compères en cas de défense à 5 ou sur le côté gauche, en tant que n°1, en cas de défense à 4. Si Atal a, ensuite, été le joueur le plus utilisé à droite, ce fut principalement dans un rôle de piston. Dans une défense à 4, comme c'est notamment le cas récemment, c'est avant tout le jeune Burner qui a occupé le poste. Si en défense centrale, cela a ensuite peu tourné, de nombreux joueurs ont joués les pompiers sur les côtés. Ce fut principalement le cas de Jallet, un peu partout, et de Boscagli, majoritairement à gauche, mais principalement en première partie de saison. Coly à gauche et Pelmard n'ont eut que les miettes. Au point de même laisser parfois la place à Saint-Maximin dans le rôle de piston gauche.

 

Au milieu, 4 joueurs se sont partagés les tâches. C'est toutefois le trio Tameze, Cyprien, Lees-Melou qui ressort prioritairement devant Danilo, qui a toutefois profité de l'absence récente de Cyprien pour emmagasiner du temps de jeu. Derrière, les rôles sont plus flous. Certes Makengo a finalement un temps de jeu plus que correct mais ne l'a pas toujours eu au milieu de terrain. Quant à Walter, sa saison a mis du temps a démarré même s'il semble qu'il soit devenu une solution de rechange fiable sur la deuxième moitié de saison. Enfin, même le très jeune (16 ans) portugais Pedro Brazao a réussi a accrocher un peu de temps de jeu.

 

Devant, la situation est encore plus problématique et de ce fait incompréhensible. Du fait des caprice de Balo et de la blessure dès novembre de Maolida (et rapidement de nouveau blessé après un court retour fin janvier), pas mal de joueurs se sont partagés les postes offensifs aux côté d'un Saint-Maximin mangé à toutes les sauces. Si l'on s'en tient aux titularisations, on pourrait affirmer que les deux titulaires qui l'accompagnent depuis les blessures de l'ancien vilain sont Srarfi et Ganago. Mais avec respectivement 8 et 7 titularisations, cela en fait difficilement des titulaires du 11 type. Alors qui ? Pas grand monde. Sacko, plutôt ailier, a été aligné en pointe sans convaincre. Le jeune Diaby n'a pas non plus enchaîné. Quant à Le Bihan, si son retour est miraculeux, il est évident que Vieira ne peut compter sur lui comme un atout fiable. Au point, même, que le latéral Atal soit désormais aligné comme ailier et que le milieu défensif Makengo ait été testé comme avant-centre. Les jeunes Sylvestre, sur une aile, Pélican, en pointe, et Jaziri ont également été lancés.

 

La compo probable : Vieira aura aussi fort à faire pour composer son équipe avec plusieurs absents et notamment une défense centrale décimée avec les suspensions de Dante et Hérelle. A cela s'ajoute l'absence de Cyprien et, donc, de Maolida.

Benitez – Burner, Jallet, Sarr, Boscagli – Tameze, Danilo, Lees-Melou – Atal, Le Bihan, Saint-Maximin

 

 

3– Souviens-toi la dernière fois

 

Le match aller semble le parfait résumé de notre saison, un résultat correct mais de la frustration parce que l'on pouvait clairement espérer mieux, tout en étant passé proche de la punition. Et ce, et c'est moins commun, notamment grâce à Diony qui avait alors eu un vrai geste d'attaquant à la 54ème pour reprendre, de près, la frappe renvoyée par le poteau de Selnaes. L'exclusion d'Hérelle, déjà averti et coupable d'une faute alors que Beric allait droit au but facilitait encore la tâche. Mais la bévue de Salibur quelques instants plus tard remettait les compteurs à zéro. Puis une erreur d'arbitrage sur une chute de Saint-Maximin dans la surface enfonçait le clou. Ce que ne faisait toutefois pas Lees-Melou seul devant le gardien à quelques minutes du coup de sifflet final.

 

Plus généralement, et ce depuis un 5-0 en 2015, la confrontation avec Nice ne réussit pas beaucoup. Depuis lors, 5 défaites, dont 2 à GG, ont répondu à une seule victoire, en ouverture de la saison dernière. Avec pour marqueur, de nombreux coups du sort, comme ce but offert sur un plateau par Veretout en 2016.

 

4- Le joueur à suivre

 

Lorsque l'on évoque Nice, deux joueurs sont souvent évoqués, et le plus souvent à raison : Saint Maximin et Atal. Joueurs les plus dangereux de leur équipe, ils illustrent parfaitement la tendance qu'à cette équipe à passer par les côtés, quitte, par ailleurs, à ce qu'elle délaisse l'axe (les matchs joués avec Makengo en pointe en étant l'exemple le plus frappant). Le second est également représentatif de la faiblesse offensive de Nice, en étant l'un des plus dangereux, lui le défenseur.

 

Mais profitons de cette rubrique pour mettre en lumière le joueur qui, étant donné l'objectif du week-end, la victoire, devrait nous poser le plus problème, Walter Benitez.

 

Mis incompréhensiblement en concurrence avec le maladroit Cardinale alors qu'il sortait d'une saison particulièrement aboutie, ses prestations ont rapidement parlé pour lui. Déjà auteur de 15 clean sheets (le meilleur total de L1), l'Argentin fait régulièrement des miracles. Au point d'être le gardien affichant le pourcentage d'arrêt le plus important de Ligue 1.

 

Si chacune des statistiques prises à part ne veut pas forcément dire grand chose, peu encaisser de buts alors qu'on est le gardien effectuant le plus gros pourcentage d'arrêts commence à signifier quelque chose. Et lorsque l'on voit un peu les arrêts en question, cela veut tout dire sur le talent du bonhomme. Qu'il va pourtant falloir tromper.