Certes, le jeu fut inégal au cours du match, mais les Verts ont battu Nîmes et enchaîné. De quoi lancer une série alors même que ce week-end est particulièrement propice à gagner des points sur des adversaires aux confrontations peu aisées (ou déjà perdue). Mais pour ça, il faudra battre un concurrent au maintien pourtant pas si en difficulté que cela en ce moment.


1- Le parcours

 

Certes, Amiens navigue dans les bas-fonds de la Ligue 1. Affronter le 17ème qui possède la 16ème défense et la 14ème attaque, cela permet, en général, sur le papier, d'aborder le match sereinement. Mais les Picards font une seconde partie de saison bien plus consistante et sont sur une dynamique positive. Ainsi, ils sont 13ème sur la phase retour.

 

Mais ce sont surtout les 7 dernières rencontres des Amiénois qui sont particulièrement notables avec une série extrêmement positive en cours. Sur cette période, les voilà en effet 6ème meilleure équipe du championnat avec 12 points inscrits (soit une jolie moyenne de 1,7 points par matchs). Sur cette période, une seule défaite est à déplorer de leur côté, au Stade Vélodrome.

 

En revanche, alors que les réceptions à la Licorne n'avaient pas fait particulièrement leur bonheur depuis le début de la saison les Amiénois enchaînent ces derniers temps et restent sur 4 matchs sans défaite à domicile, dont 3 victoires.

 

Toutefois, ce bilan très positif reste à nuancer. D'une part, parce qu'il s'agit toujours d'une attaque fragile. Si cela va un peu mieux qu'en début de saison, il ne s'agit que de 6 buts qui ont été inscrits lors des 7 dernières rencontres. Ce qui est néanmoins compensé par une défense retrouvée, la 3ème du championnat sur ces 2 mois de compétition avec seulement 5 buts encaissés (soit 3 de moins que les Verts).

 

D'autre part, c'est la qualité de l'adversité qui pose aussi question. Si le bilan est déjà meilleur qu'en première partie de saison, une bonne partie des adversaires récents se situe dans la seconde moitié du classement. Trois exceptions cependant, la défaite à Marseille, donc, mais également un match nul chez une surprise qui s'essouffle, Reims (une seule victoire lors des 4 derniers matchs) et une victoire à domicile contre Nice. Il faut dire que si les Niçois se maintiennent à flot au classement, ils peinent à marquer (18ème attaque de L1) et sont actuellement très en difficulté à l'extérieur (cette défaite contre Amiens se situe dans une série de 9 matchs sans victoires à l'extérieur, dont 6 défaites).

 

2- L’effectif

 

La différence qui se fait par rapport à la première partie de saison vient peut-être du fait que Pélissier a enfin trouvé son système et une certaine stabilité.

 

Dans les buts, Gurtner n'est, de toute façon, pas contesté par Dreyer. Mais en défense, si la préférence donnée à Krafth à droite et à Gouano dans l'axe n'a pas été discutée, c'est Dibassy qui a fait les frais de l'arrivée de l'international néerlandais Pieters. En effet, cette arrivée sur le côté gauche a, d'une part, privé de ce poste l'international malien, mais en plus, cela l'a mis en concurrence avec Lefort, également aligné à gauche en début de saison, dans l'axe, ce dernier ayant finalement pris le dessus. Enfin, Adénon, titulaire en défense centrale en début de saison, est le plus grand perdant puisqu'il ne récolte plus que des miettes. Tout comme El Hajjam à droite, mais ça, c'est moins surprenant.

Au milieu, la solution a été de passer à deux joueurs véritablement défensifs. Dans ce contexte, Monconduit se retrouve le plus souvent affublé de Blin. Ce qui met finalement sur la touche Gnahoré, pourtant titulaire et l'une des rares satisfactions de la première moitié de saison. Bodmer est également victime de ce changement tactique, son manque de vitesse le condamnant dans le registre demandé dans l'entrejeu. Blessé en début de saison, Zungu revient petit à petit dans le groupe sans vraiment postuler tandis que Traoré n'a pu dépasser le stade des rares apparitions.

 

Devant, l'arrivée de l'un et le retour de blessure de l'autre a entériné la mise en place d'une doublette composée de Guirassy et Konaté. Cela a donc poussé Ghoddos sur un côté. La dernière place, sur un côté, semblait plus disputé, mais il semble que ce soit finalement Timité qui ait pris de l'avance par rapport à Mendoza et Otero. Ce dernier, ainsi que Timité, pouvant également prendre une position axiale dans ce système à deux pointes, solution préférée à un repositionnement de Ghoddos en soutien de l'avant-centre. Cornette, longtemps blessé, est lui aussi sur le retour pour offrir une solution supplémentaire sur les côtés. Intégré au groupe au moment où l'hécatombe était la plus forte, Ségarel semble, lui, ne plus devoir revenir dans les plans pour occuper la pointe de l'attaque.

 

La compo probable : La suspension de Guirassy et le forfait de Ghoddos simplifient la lecture de l'effectif amiénois pour ce match. Bodmer sera également absent. On notera à la lecture du groupe qu'il n'y aura, sauf surprise, qu'un seul attaquant sur le banc.

Gurtner – Krafth, Gouano, Lefort, Pieters – Monconduit, Blin – Mendoza, Otero, Konaté, Timité

 

 

3– Souviens-toi la dernière fois

 

La dernière rencontre face à Amiens donna lieu à l'un des rares 0-0 de la saison stéphanoise (et au seul 0-0 amiénois cette saison en 2018). Mais à un 0-0 mouvementé, tout particulièrement par des décisions arbitrales contestables et contestées. Tout particulièrement une faute sur Beric que même Garibian a pris pour exemple pour illustrer les ''rares'' cas où la VAR avait été défaillante. Mais également une main de Dibassy qui nous fera nous souvenir que nous connaissons pourtant bien les penalties pour des mains dans le surface. Le tout non sans avoir marqué deux buts refusé, l'un pour un hors-jeu, l'autre pour une poussette sur un Amiénois.

 

Le dernier déplacement à la Licorne est donc un souvenir plus joyeux puisqu'il avait donné lieu à une belle victoire, nette et bien maîtrisée, sur le score de 2-0 avec un Debuchy déjà décisif pour son premier match en Vert en marquant le premier but de la rencontre. Pour le moment, plus généralement, pas de défaite contre Amiens depuis leurs débuts en L1, la dernière datant de septembre 2003, à GG.

 

4- Le joueur à suivre

 

Alors qu'on peut imaginer que la possession et les opportunités seront majoritairement verte, il peut être intéressant de suivre avec attention un défenseur de l'adversaire. En l'occurrence, les Stéphanois feraient mieux de ne pas négliger Jordan Lefort.

 

Latéral gauche plutôt discret en première partie de saison (même s'il avait été nommé joueur du mois par les supporters amiénois en octobre), pas toujours titulaire (c'était plutôt Dibassy le n°1 au poste), Lefort s'est transformé cet hiver, lorsque Christophe Pélissier s'est finalement décidé à le remettre à son poste de formation, en défense centrale. Depuis lors, il est passé devant tous ses concurrents en défense et semble même apporter plus de sérénité que le capitaine Gouano. Au point d'être, pour la deuxième fois de la saison, joueur amiénois du mois en février. Pas mal pour un joueur de retour de prêt dans les tréfonds de la L2.

Il faut dire que son apport dans les duels associé à une intelligence de jeu qui lui donne un bon placement et qui lui permet de gérer intelligemment la relance, bien que ce ne soit pas son point fort, sont pour beaucoup dans le changement de physionomie défensive de la saison amiénoise. Lefort n'est pas le point faible.